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[Egypte] Témoignage de Tristan : un Noël à Bayadeya.

Tristan volontaire à l’école Khoronfish du Caire a passé  Noël à Bayadeya.

Bayadeya est un « village » de 40000 habitants situé en Haute Egypte à 300km au sud du Caire sur les bords du Nil. C’est un village à majorité copte (90% de chrétiens et 10% de musulmans) très nombreux depuis les premiers siècles du christianisme. Les paysages sont radicalement différents du Caire. Après avoir traversé le désert pendant plus de 4h, la vallée du Nil apparaît comme un véritable paradis avec ses champs de canne à sucre, ses palmiers et ses rigoles à perte de vue. La beauté de ce paysage et la fraîcheur de cette région nous a beaucoup touché et nous a permis de nous ressourcer quelques jours avant de retrouver le vacarme du Caire. La brume sur le Nil, les troupeaux de vaches broutant dans les champs et cette vision du village avec les clochers à perte de vue nous offrent des souvenirs inoubliables.    

Cette petite ville a gardé toute sa typicité et son esprit « baladi » (local): les petites maisons en briques encadrent, telles des murailles, les rues étroites et boueuses ou passent vaches, moutons, chevaux et ânes chargés de divers produits agricoles. L’agriculture est la principale activité de ce village et la plupart des hommes du village travaillent la terre et cultivent la canne à sucre, la betterave, le topinambour et divers autres légumes et élèvent des bœufs appelés gamouse. Les femmes restent à la maison et élèvent les enfants. Aucune femme ne travaille à l’extérieur de la maison. Les tâches sont scrupuleusement réparties.

A la différence du Caire, l’ensemble des hommes porte la galabeya, tenue traditionnelle de la Haute Egypte, les femmes ne sont pas voilées et le paysage urbain se dessine à l’aide d’innombrables clochers. J’ai senti peu de différences culturelles avec le quartier de koronfish très musulman: les églises, à la manière des mosquées, transmettent la messe sur des hauts parleurs tous les jours et vous ne pouvez pas la rater. On sent comme une influence mutuelle des deux religions dans la manière dont elles sont présentes dans la société.

Dans le village tout le monde se connaît et étant accompagné par le frère Sameh nous étions invités à chaque maison à prendre un thé et à manger quelque chose. On y ressent un esprit très convivial et très fraternel. Les familles s’entraident, se partagent leur nourriture et se rendent de nombreux services. En cas de problème, le quartier en est immédiatement informé et une personne vient vous aider. Les gens sont très accueillants et curieux. Ils ne connaissent comme étrangers venant dans leur village que les frères et les amis de la communauté.

 

La communauté sur place est composée de deux frères, le frère Xavier (français) et le frère Ossam le cousin du frère Sameh originaire de Bayadeya. Ils s’occupent d’une petite école l’alphabétisation pour les jeunes enfants et organisent des activités sportives ou culturelles comme des lectures de rue. Les frères ont depuis des années beaucoup œuvré pour le développement de ce village : bibliothèque, éducation, étiquetage des rues, etc… Le frère Xavier a, par exemple, appris en arrivant le métier de menuisier à un jeune égyptien qui a aujourd’hui son atelier et qui forme à son tour deux jeunes garçons. Nous sommes allés prendre le thé chez lui. Il fait des meubles magnifiques et il est très doué. C’était très touchant.

Tristan