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[GRÈCE] Témoignage de Raphaële : "J’ai été très chaleureusement accueillie par la communauté dans laquelle je vais vivre ces 5 prochains mois."

Raphaële est volontaire au JRS d’Athènes pour cinq mois. Elle travaille dans l’aide aux réfugiés en dispensant des cours de langue, et faisant de la distribution alimentaire et de vêtements.

La découverte d’Athènes.

Un petit mois après mon arrivée à Athènes, me voilà à présent en mesure de raconter mes premières impressions sur ce pays où le soleil semble toujours briller et les oiseaux chanter.

Arrivée le 04 mars après-midi, j’ai été très chaleureusement accueillie par la communauté dans laquelle je vais vivre ces 5 prochains mois. Le JRS, ou Jesuit Refugee Service, est une association non-gouvernementale internationale catholique présente dans 56 pays dont une vingtaine en Europe et luttant contre l’isolement et l’exclusion sociale des demandeurs d’asile et des réfugiés.

Ici à Athènes, nous habitons donc au cœur d’un quartier cosmopolite peuplé principalement de réfugiés afghans, iraniens, somaliens, congolais et turcs. Très peu de Grecs en somme, et c’est d’ailleurs l’une des premières choses qui m’a frappée : en arrivant, j’ai eu l’impression d’être dans un pays bien plus lointain que la Grèce tant la population y était hétéroclite et pauvre. Car oui, quoique l’on en pense, le temps de la somptueuse et merveilleuse Athènes est bel et bien terminé. En dehors du centre bien préservé où se succèdent les plus beaux temples, les quartiers environnants sont dans un état assez désastreux et construit de manière peu harmonieuse. En s’éloignant un peu du centre, on tombe alors sur les quartiers riches, qui sont, en revanche, très agréables et bien construits.

Les missions au Jesuit Refugee Service.

Concernant la communauté dans laquelle je vis ici, nous occupons de confortables bâtiments dans le quartier de Victoria Square, non loin du centre d’Athènes. Notre équipe se compose de 4 volontaires, 3 françaises et une espagnole, travaillant en binôme avec trois sœurs de la communauté des Sœurs Missionnaires Servantes du Saint Esprit, venant principalement d’Europe de l’Est et d’Amérique du Sud, et deux laïcs grecques. La langue de la mission est donc l’anglais (et parfois le français entre nous ou avec le Père Pierre, supérieur de la Communauté). De l’autre côté du bâtiment se trouvent les pères jésuites, assez âgés dans l’ensemble et grecs pour la plupart mais parlant un excellent français ! Nous sommes donc une bonne équipe sur place et la bonne humeur règne au quotidien !

Concernant nos missions, elles se détaillent en plusieurs volets :

  • D’une part, l’association dispose d’un magasin de vêtements, appelé Magazi, dans lequel les réfugiés peuvent se procurer des habits gratuitement. Seulement, en temps de Covid, nous sommes obligées de fonctionner avec un système de rendez-vous afin d’éviter une trop grande affluence. Les personnes intéressées doivent donc nous envoyer un message en nous détaillant précisément ce dont elles ont besoin afin que nous puissions à notre tour leur donner un jour et une heure de rendez-vous et préparer éventuellement en amont ce dont ils auraient besoin car il ne leur est pas permis de pénétrer à l’intérieur du Magazi. Recevant plus de 100 messages par jour, le défi est donc de réussir à tous leur répondre et de sauvegarder toutes leurs données afin d’être en mesure de voir ceux qui sont déjà venus et ceux qui sont nouveaux.

 

  • D’autre part, nous recevons des femmes avec leurs enfants afin qu’ils puissent bénéficier des services d’hygiène basiques, des douches et une machine à laver le linge qui fonctionnent également par rendez-vous. Nous sommes ainsi responsables de vérifier si les personnes sont bien venues et si elles ont besoin d’autre chose comme un accompagnement social car certaines sont perdues dans les procédures administratives compliquées et souvent en grec, langue qu’ils ne comprennent pas. Grâce à une interprète farsi, nous sommes ainsi en mesure de communiquer avec tous, que ce soit en français, en anglais ou en farsi.

 

  • Le dernier aspect concerne les « Magistories » c’est-à-dire les cours de langue que nous donnons aux réfugiés. Pour ma part, je suis sur le point de commencer les cours d’allemand, langue très prisée car beaucoup souhaitent partir y habiter après leur escale en Grèce. Ces cours sont loin d’être faciles à organiser car tous en distanciels, en raison du confinement. Nous sommes donc contraints d’utiliser Whatsapp qui se prête difficilement à ce genre d’exercice. Nous verrons ce que donnent les semaines à venir pour les premiers cours d’allemand…

 

 

En temps normal, de nombreuses activités sont également organisées pour les enfants au Woman day center sous forme de workshop et de « tea time » pour les mamans et nous espérons tous très fort pouvoir les reprendre bientôt. La Grèce est en effet confinée depuis le mois de novembre et l’on sent que le pays est fatigué de toutes ces mesures restrictives qui empêchent de vivre normalement.

Cependant, le pays rouvre peu à peu ses portes puisqu’il est à présent possible de visiter les sites en plein air ! J’ai donc pu découvrir avec émerveillement les beautés de l’Acropole et de l’ancienne Agora romaine. Quelles merveilles ! La météo (presque) toujours au beau fixe permet de profiter de ces monuments avec une lumière fantastique.

 

Raphaële.