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Journée mondiale du volontariat


« C’est bien la foi qui amène ces volontaires à apporter douceur, patience, esprit de service et en cela, ils transforment un peu les communautés, mais surtout, ils se transforment. »

Philippe Alquier, Responsable du Pôle Jeunes de L’Œuvre d’Orient 

Que croyez-vous que le monde serait sans les volontaires qui donnent tant de leur temps pour le sport, l’enseignement, les clubs en tous genres, les soins aux personnes âgées, les soins aux personnes souffrant de handicap… bref toutes sortes d’actions qui sont le tissu nerveux des pays.

Mais il y a des volontaires d’un type particulier : ce sont ceux qui, laissant pays, famille, amis, confort et canapés, pour donner aux autres du temps et bien plus : de l’affection. C’est pour une cause, une personne, une communauté, une religion qu’ils partent risquant de se remettre en cause et de vivre dans l’inconnu.

A L’Œuvre d’Orient, plus de 300 jeunes sont ainsi partis depuis 4 ans pour quelques semaines, quelques mois, quelques années au service des chrétiens d’Orient. Ils sont allés enseigner ceux qui n’avaient pas accès à l’école ou compléter ce que faisaient les acteurs locaux. Ils sont allés soigner des jeunes polyhandicapés, construire une cathédrale, accueillir des migrants en quête d’amour, aider des sourds-muets, prendre soin de personnes âgées isolées et dépendantes…bref, ils sont juste allés apporter aux communautés toute l’affection de l’Eglise de France et de L’Œuvre d’Orient en complément des aides financières qu’elle apporte depuis 164 ans.

Photo : Gauthier et Constance sur le chantier de la chapelle du prieuré Saint Jean à Addis Abeba

 


Oh, ils n’ont pas changé la dramatique situation des Chrétiens d’Orient. Ils n’ont pas révolutionné les modes d’action des communautés. Ils sont juste allés apporter une autre façon de travailler, un autre mode d’action : celui que leur foi leur dicte, l’amour qui vient en plus de l’action elle-même. Ils avaient entendu la parole de Saint Paul qui disait si bien « J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien ». Alors oui, c’est bien la foi qui amène ces volontaires à apporter douceur, patience, esprit de service et en cela, ils transforment un peu les communautés, mais surtout, ils se transforment.

Les temps actuels sont plus difficiles encore qu’avant la crise du COVID. Quand celle-ci est survenue, le Pôle Jeunes de L’Œuvre d’Orient avait 52 volontaires sur le terrain au service des communautés chrétiennes en Terre Sainte, Liban, Ethiopie, Roumanie, Egypte et Grèce, et d’autres volontaires s’apprêtaient à partir. La plupart durent donc quitter leur mission et rentrer, laissant les communautés dans le désarroi, d’autant que les salariés locaux étaient souvent empêchés de travailler. Contre vents et marées, une douzaine d’entre eux ont choisi de rester dans leurs missions malgré les circonstances vraiment difficiles, souvent confinés et sans visibilité, mais actifs.

Agnès confiait alors : « Cela fait maintenant presque deux mois que je suis confinée dans mon village d’Ain Karem. Plus de divertissements, de découvertes, de vie sociale. Loin de mon pays et de ma famille, vivant H24 avec des personnes très lourdement handicapées, le Seigneur a voulu que nous ayons toutes les célébrations de la semaine Sainte. C’est une grande grâce et une lumière qui m’a redonné la force et le courage qui se tarissaient en moi ».

Photo : Ines et Claire sont enseignantes dans une école francophone au Liban

Philippe Alquier


« Dans le fait d’être volontaire il y a donc une rencontre entre notre volonté et l’autre qui vient à nous. »

Mgr Pascal Gollnisch, directeur Général de L’Œuvre d’Orient 

Photo : Tristan en sortie avec les scouts dans un désert égyptien
Être volontaire, c’est faire un acte de volonté. Voici une évidence que personne ne me contestera ! C’est donc faire un acte de liberté. Comme dans un mariage : « voulez-vous prendre comme époux, comme épouse …oui je le veux » ou comme dans l’ordination « voulez-vous exercer le ministère sacerdotal tout au long de votre vie ? Oui je le veux ». Bien sûr, il s’agit ici d’engagements d’une vie. On pourrait aussi penser au départ routier, pour ceux qui ont fait du scoutisme : « Veux-tu, en toute chose, rechercher humblement la vérité et librement la servir, sans écraser autrui sous le poids de ta découverte ? Je le veux » (vous trouverez le texte complet sur internet).

Être volontaire de l’œuvre d’Orient, c’est donc, pour un temps faire acte de volonté. Mais il faut bien comprendre ce qu’est un acte de volonté. Quelque chose qui vient de nous, bien sûr, mais tout autant quelque chose que l’on reçoit. Nous recevons d’être libres ! De la part de ceux, familles et amis, qui nous accompagnent dans cette décision. Mais aussi de la part de ceux vers lesquels nous sommes envoyés en mission, les chrétiens d’Orient et ceux qu’ils servent. C’est eux qui feront de vous des volontaires en vous accueillant comme partie prenante de leur mission, en vous partageant les joies et les épreuves de leur situation, en partageant aussi leur foi, leur charité, leur espérance. La mission se reçoit , dans le mariage, dans le sacerdoce, dans la vie. Ce n’est pas « ma mission » comme si nous en étions le propriétaire ou  la source. Dans le fait d’être volontaire il y a donc une rencontre entre notre volonté et l’autre qui vient à nous, qui nous accueille et que nous accueillons.

Le volontaire, avec toute la force de sa volonté, doit sans cesse s’adapter à ce qu’il découvre et se remettre en question pour remplir sa charge. La volonté ne doit pas être rigidité, idées toutes faites et a priori. Il faut parfois se laisser « désorienter » : c’est pour cela que partir comme volontaire est une aventure, qui n’est donc pas écrite à l’avance, qui va nous transformer, qui va élargir notre regard et peut-être nous révéler à nous-même. Enfin, j’aimerais revenir au scoutisme, avec la prière scoute : « Te servir sans attendre d’autre récompense que celle de savoir que nous faisons ta sainte volonté. »

Mgr Pascal Gollnisch