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Les dominicains à Bagdad : le choix de la Foi

• Une communauté en expansion : le fruit du travail d’évangélisation

Malgré une actualité violente leur communauté accueille de nombreuses vocations. Dans les années 70 il n’y avait pas de dominicains irakiens : en 2011 il n’y a plus que des nationaux en Irak. Ces demandes s’expliquent par le travail réalisé depuis des années auprès des jeunes. « Nous faisons face à beaucoup de demandes, nous dit le Père Jaje. Notre présence est un signe d’espoir : le fait d’être présent parmi eux, de partager leur quotidien, et d’avoir des jeunes frères qui reviennent au pays est porteur d’espérance» : les novices formés en France, reviennent ensuite au pays.

 

 Dans deux ans trois couvent_des_dominicains.jpgnouveaux frères vont arriver à Bagdad. Pour les accueillir, les dominicains doivent agrandir leur couvent en achetant à un chrétien le terrain adjacent déjà bati .

  Pour le Père Amir Jaje : « La peur est normale, elle est quotidienne. Mais il y a quelque chose de plus grand dans notre existence qui surmonte cette peur ». « Notre présence est essentielle sur place pour la communauté chrétienne : 30% des chrétiens en Irak sont partis, et les 50%, 60% qui restent à Bagdad sont des gens qui sont écrasés qui n’ont pas les moyens de sortir, ils ont un réel besoin d’être soutenus. »

  A Bagdad, leur vocation est la même que dans le reste du monde : servir l’Église.

  Pour diffuser leur Foi, ils font des conférences, prêchent dans les paroisses, viennent en aide aux familles démunies et s’occupent des plus jeunes.

Ils écrivent et diffusent le magazine « Al-Fikr Al-Masihi » ou « La pensée chrétienne » en Irak et à l‘international pour toute la diaspora irakienne.

En parallèle ils montent leur projet d’université ouverte.

 

 

• L’Université ouverte, conçue comme un espace de liberté, de dialogue et de recherche.

 

unouvbag_2.png  Déjà construite à 40%, elle réunit 150 étudiants, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, de toutes communautés. Cette université qui participe à la reconstruction de l’Irak et de l’Homme irakien, a deux objectifs:

 1. Redonner un enseignement à deux générations sacrifiées pendant la guerre qui n’ont pas eu la possibilité d’apprendre et de se cultiver.

 2. Rassembler la diaspora irakienne avec des cours en ligne (en cours de développement)

  Le contexte actuel est difficile, la souffrance est intense, les blessures sont profondes, mais les propos de personnes blessées lors d’attentats rapportés par le Père Jaje font preuve de la détermination et du courage de ceux qui sont impliqués dans ce projet : « La peur reste avec nous. Le seul moyen d’en sortir, servir l’autre, donner aux autres. », « Ma vie est là, pas ailleurs ! », « Je refuse d’être prisonnier de la haine et de la vengeance. », « Le désespoir est le seul ennemi que je dois combattre. », « La paix intérieure est cachée au plus profond de nous-mêmes.»

 

• Nouer des relations avec les musulmans pour préparer l’avenir

Dans une interview donnée à APIC, le Père Youssif Thomas, dominicain de Bagdad, rédacteur en chef de La Pensée chrétienne dit : « Il ne faut pas parler que des chrétiens, que de sauver le petit troupeau qui reste… Il faut préparer l’avenir, car c’est un problème qui concerne toute la société irakienne: beaucoup de musulmans sont choqués par les violences exercées contre les chrétiens. Ils disent: ce n’est pas cela l’Islam! Nous devons travailler avec ces personnes-là, avec les musulmans modérés. En effet, la communauté musulmane est très diverse, selon les villes, les quartiers… Là où nous avons vécu ensemble, où nous nous connaissons, l’entente est bonne. Il y a d’ailleurs de plus en plus de musulmans qui viennent prier la Sainte Vierge dans nos paroisses, c’est un signe! Il faut savoir aussi que la situation économique de l’Irak s’améliore. »