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[LIBAN] Le témoignage d'Antoine et Juliette: "Chaque jour au Liban était différent, chaque minute un émerveillement."
Antoine et Juliette, sont rentrés de mission début janvier. Antoine, ingénieur et consultant digital, et sa femme Juliette, spécialisée en marketing, ont décidé de partir en volontariat durant un an auprès du père Hani Tawk durant 2 mois, pour distribuer de l’aide alimentaire d’urgence dans le quartier dévasté de Quarantina, au Liban.
Chers amis,
Le Liban, que l’on surnommait jadis « la Suisse du Moyen-Orient » tant par sa prospérité que par sa stabilité sociale, se retrouve en l’espace d’un an au bord du chaos. Révolution, crise économique, crise sanitaire, les Libanais pensaient avoir tout eu quand l’explosion du 4 août 2020 vînt décourager les plus optimistes. Aujourd’hui nous voyons un pays à genoux dans les décombres d’un passé glorieux, qui peine énormément à se relever.

Notre journée type
A 7h nous nous réveillons. Antoine et Paul, un autre volontaire de L’Œuvre d’Orient, ont pour habitude d’aller faire un footing jusqu’à l’église de Sainte Zakhia qui surplombe une petite crique abritée par des rochers de granite. Elle offre un endroit idéal pour aller se baigner sous les premiers rayons du soleil et le regard étonné des pêcheurs[…]
Après avoir confié le trajet et notre journée au Seigneur, le père Hani part en direction de Beyrouth. Entre les dizaines d’appels qu’il reçoit au volant, il nous parle du Liban, nous partage sa vision de la crise qu’il traverse, et nous enseigne chaque matin un peu plus des paroles du Notre-Père en araméen, la langue que parlait Jésus et dans laquelle il nous transmit cette prière. En chemin on s’arrête acheter les dizaines de kilos de légumes pour la cuisine. Nos journées c’est aussi beaucoup de manutention entre les cagettes, les marmites et le mobilier divers de la cuisine.
Il nous faut un peu plus d’une heure pour rejoindre Beyrouth dans les embouteillages. Parfois la « sea side road » est une bonne alternative pour éviter l’autoroute complètement saturée. La majestueuse skyline de Beyrouth nous apparaît de plus en plus nettement lorsque nous passons la baie de Jounieh. Quand on arrive à la cuisine il ne faut pas perdre une minute : charlotte sur la tête, masque bien accroché, manches retroussées, nous nous retrouvons à l’épluchage et la découpe de nos légumes de saison. Cuisiner pour 500 personnes demande une organisation que nous ne soupçonnions pas. Heureusement les quelques bénévoles libanais sont là pour coordonner le tout. […]

Entre 13h et 13h30, lorsque les ouvriers et les mères de famille arrivent, généralement tous au même moment, c’est le branle-bas de combat. Aussitôt la portion sortie de la casserole bouillonnante, il faut servir la barquette sans se bruler et rapidement pour que le plat soit mangé chaud. Alors chacun essaye de trouver sa place et d’être coordonné avec l’autre. À la fin du service nous partons distribuer aux habitants de Quarantaine les plats qu’il nous reste. Jour après jour nous connaissons un peu mieux ces personnes qui s’ouvrent davantage ; c’est le fruit d’une fidélité que nous essayons de garder envers eux en revenant régulièrement.

Chaque jour au Liban était différent, chaque minute un émerveillement. Ce retour à Paris signe la fin d’une année extrêmement riche pour nous et réellement fondatrice pour notre couple. Nous allons poursuivre notre route ici, dans une certaine continuité nous l’espérons de ce que nous avons vécu en 2020.