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Liban : Comment se passe l'élection du Patriarche maronite

Le synode actuel compte 41 évêques (2 sont absents pour raison de santé). Selon le droit canonique propre aux Églises orientales, le futur patriarche doit obtenir au moins deux tiers des suffrages.

Conformément à la tradition, enfin, le nom du nouveau patriarche est communiqué à Rome, après son élection, afin que le pape l’approuve en lui accordant « la communion ecclésiastique », le « pallium ».

Les spéculations
Outre bien sûr la question de l’âge – le patriarche Sfeir a 92 ans – c’est dans le contraste entre la « tourmente de la guerre » et « la paix revenue », évoqué dans ce dernier paragraphe, que réside peut-être la clé du changement recherché par le Saint-Siège à la tête de l’Église maronite. Selon des sources bien informées, le Vatican désire que le prochain patriarche soit un « rassembleur » et puisse résorber, par son action, les divisions profondes qui se sont produites au sein de la communauté maronite, en raison des clivages du temps de guerre.

On sait qu’au-delà de son leadership religieux, le patriarche a joué un rôle considérable dans la vie nationale depuis qu’il est entré en fonctions, en 1986. C’est notamment à son appel en 2000 que le mouvement opposé à l’hégémonie de la Syrie, alors puissance de tutelle depuis trois décennies au Liban, a commencé à prendre de l’ampleur, jusqu’au retrait des troupes syriennes en 2005, dans la foulée de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Toutefois, ce rôle qu’il a été presque forcé de jouer lui a valu de solides antagonismes dans le domaine politique.

Le Saint-Siège cherchera aussi, bien entendu, à obtenir que le successeur du patriarche Sfeir inscrive son action dans le cadre de l’Exhortation apostolique de 1997, à l’heure où le Vatican – qui a consacré aux Églises catholiques orientales un synode, en octobre dernier – tente une action dans deux directions complémentaires : freiner par tous les moyens, pastoraux et autres, l’hémorragie humaine qui vide l’Orient de ses chrétiens et obtenir des États arabes l’égalité civique pour les chrétiens, indépendamment de leur nombre.

Comme dans toutes les élections, pour succéder au patriarche Sfeir, il y a des noms qui sont plus cités que d’autres, des « favoris », et parmi eux Mgr Samir Mazloum, évêque de la curie,  l’évêque de Baalbek, Mgr Simon Atallah, o.a.m., Mgr Youssef Béchara (Antélias), et Mgr Paul Youssef Matar (Beyrouth).

Mais ceux qui sont cités ne sont pas toujours ceux qui l’emportent. « Qui entre pape au conclave en sort cardinal », dit l’adage romain. L’âge, l’état de santé, les convictions politiques sont pris en considération, aussi bien que la sainteté de vie et la réputation.

Rappelons que l’Eglise maronite compte environ 1 million de fidèles au Liban et 4 fois plus en diaspora (Brésil, Etats-Unis, Argentine, Australie, Canada et Afrique…). En France, env. c’est la première communauté orientale catholique avec environ 80 000 âmes.

 

Avec l’Orient Le Jour