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[LIBAN] Témoignage de Stéphanie : "L’éducation est très importante ici au Liban et les éducateurs se donnent à 100 %."

Stéphanie, 24 ans, étudiante en marketing et science politique est volontaire pour 6 mois dans l’école des frères lassaliens de Deddeh, au sud de Tripoli.


4 janvier 2021, l’arrivée au Liban .

Nous voilà arrivées à Beyrouth en plein après-midi. Un chauffeur vient nous chercher; direction le district de Koura, au nord, où se situe notre école. Après plus d’1h30 de route, nous passons enfin les grilles de l’établissement où une statue de Jean Baptiste de La Salle nous accueille en nous tendant les bras. Nous nous trouvons en effet dans une école lasalienne fondée par les Frères à Tripoli en 1886 et qui sera délocalisée un siècle plus tard (en 1986) à Deddeh où nous résidons. […] L’accueil est des plus généreux et nous remarquons rapidement la chaleur humaine qui émane des libanais. Malheureusement le pays rentre en confinement dès notre arrivée et nous commençons donc notre mission, confinées dans une école déserte. Si les premières semaines sont un peu longues, elles se traduisent par des journées de lecture au soleil et quelques cours de visioconférence dispensés aux maternelles. […]

Afin de mettre à profit ce temps libre, nous proposons d’élargir notre mission à d’autres classes. A l’origine mandatées pour les maternelles, nous avons désormais également récupéré 3 classes de CP chacune ainsi que 2 classes de CM1 (en plus de nos 4 classes de maternelle divisées en 2 groupes). Le directeur de l’école met tout en œuvre pour permettre aux élèves de profiter de notre présence et les choses s’organisent assez rapidement ce qui est très agréable ! A peine une idée  est-elle suggérée, que nous voilà déjà en réunion avec les responsables et dès la semaine suivante un nouveau cours est créé. L’éducation est très importante ici au Liban et les éducateurs se donnent à 100 %.

À la découverte du pays des cèdres.

Après presque deux mois confinées, les premières sorties nous amènent enfin découvrir le Liban dans ce qu’il a de plus authentique : ses habitants ! A travers leurs  traits qui vous sourient malgré eux, leur visage exprime bien plus que ces mots d’arabe dont nous ne comprenons rien mais qui pourtant disent tout. Il y a ces visages marqués par le temps, les guerres; ces fronts ridés par les soucis d’un avenir incertain, mais toujours, on y trouve ces yeux qui, rayonnant d’une lumière inconnue vous accueillent dans une spontanéité déconcertante. Nous découvrons également petit à petit de nouveaux endroits. Ces villages de pêcheurs où s’entassent des filets blanchis par le soleil, le sel et la lune et où, au loin, des ombres en enfilade patientent calmement que leur canne à pêche trésaille.  Nous nous y promenons le temps de profiter de la fin de journée et des adieux du soleil derrière l’horizon bleuté.  Au fur et à mesure que l’on découvre le pays, nous nous attendrissons de scènes quotidiennes dans des lieux pourtant quelconques où se rencontrent spontanément les générations. Sur la digue, de jeunes garçons maladroits font voler leur skate au rythme de leurs sauts alors que sur la berge, des vieillards se réchauffent au coin d’un feu en buvant l’arak.  Sur la route, des chariots ambulants laissent entrevoir le rose criard des barbes à papa tandis qu’en face, sur le sol sec qui attend la marée montante, les vieilles barques de pêcheurs laissent apparaitre une rouille marquant leur coque d’un âge qui veut se taire.

Nous apprenons également énormément sur ce pays. […] Malgré les circonstances, nous rencontrons des personnes incroyables et nous nous attachons rapidement à nos jeunes élèves qui sont très motivés par l’apprentissage du français. Nous avons également eu la chance d’en apprendre davantage sur les différents rites catholiques d’Orient notamment melkite et maronite. L’archevêché grec catholique se situant à dix minutes à peine de l’école, nous avons pris l’habitude d’y célébrer la messe dominicale où nous sommes toujours chaleureusement accueillies par l’archevêque. Nous profitons désormais du déconfinement progressif pour découvrir la topographie si particulière du Liban où, entre mer et montagnes, nous sommes tantôt interpelées par le bleu profond de l’eau dont les bandes de sable se détachent à la lisière des immeubles, tantôt éblouies par la neige immaculée qui scintille au soleil et dont les monts se confondent avec les nuages.

Stéphanie