• Actualités

Mgr Casmoussa encourage la mise en place d’Etats laïcs dans le monde arabe

On se souvient que Mgr Casmoussa, ancien archevêque syro-catholique de Mossoul (Irak), a été enlevé par des hommes armés à Mossoul le 17 janvier 2005 et libéré le lendemain sans rançon.

Actuellement en poste auprès du patriarcat à Beyrouth (Liban), il est intervenu le 12 septembre lors d’une table-ronde sur le thème « Le monde arabe et la liberté » lors de la rencontre mondiale « Destinés à vivre ensemble. Religions et cultures en dialogue », qui se déroule actuellement à Munich à l’initiative de la communauté Sant’Egidio et de l’archidiocèse de Munich et Freising.

Au cours de son intervention, Mgr Casmoussa s’est interrogé sur le fondamentalisme islamiste. Au premier abord, a-t-il expliqué, ce courant islamiste semble « général, gagnant et absolu », et des « éléments circonstanciels en Occident jouent au profit de ce courant » comme « une baisse des valeurs morales », un « affaiblissement de la religion en Occident » ou la « dislocation de la famille ».

Mais « heureusement », a-t-il affirmé, ce courant n’est pas général. Il existe aujourd’hui « sur Internet, dans les médias libres et chez des intellectuels, un courant modéré et pragmatique, qui voit dans l’extrémisme religieux une déviation religieuse, et qui considère le courant actuel comme une déformation, voire une trahison et même une destruction de l’Islam ».

Il faut « encourager ce courant modéré », a-t-il affirmé. Il faut « encourager le courant laïque qui reconnaît l’autre en sa personnalité et ses droits : droit de vivre et droit de s’exprimer ». Il faut « séparer la religion de l’Etat » et ne pas imposer les lois religieuses des uns à ceux qui appartiennent à d’autres religions.

« Le courant ou le régime laïque, voilà ce qui nous convient. Il convient d’ailleurs aussi bien aux chrétiens qu’aux musulmans, pour aller de pair avec le monde moderne et mondialisé », a expliqué Mgr Casmoussa.

Le vicaire patriarcal souhaite la mise en place d’un courant qui reconnaisse l’autre « comme partenaire dans la citoyenneté égale, sans distinction de religion, de sexe ou d’ethnie ». Il demande que tous soient « égaux devant la loi et la constitution » et que l’on encourage un « dialogue de vie » pour mettre l’accent « sur ce qui est commun entre les adeptes des différentes religions en matière de dogme, de règles de conduite, de valeurs et d’appartenance à la même patrie ».

« Oui », a-t-il affirmé, tout cela est possible dans le monde arabe d’aujourd’hui. Oui, si l’on reconnaît le principe d’égalité, si l’on fait « tomber le principe de l’absolu de telle religion sur une autre – en l’occurrence de l’Islam », et si l’on accepte le fait que chaque religion puisse être remise en cause. « Toute religion qui se refuse à s’interroger sur soi pose l’acte de sa chute », a-t-il estimé.

Marine Soreau

Intervention de Zenit à la rencontre mondiale de Munich

Retrouvez l’article sur le site de Zenit