Arménie

  • Quelques chiffres
  • 2 600 000 Chrétiens
  • 97 % de chrétiens
  • 3 Communautés aidées
  • 1100000€ Montant de l'aide versée par l’Œuvre d’Orient

Population : 2,7 millions d’habitants (Banque mondiale, 2021).

Langue : arménien

Régime : république parlementaire

 

Les Arméniens dans et hors de l’Arménie

Comme plusieurs autres pays du Caucase, en raison des vicissitudes de l’histoire ottomane puis soviétique, la population culturellement et ethniquement arménienne dépasse largement les frontières de l’Arménie actuelle. Alors que la population en Arménie s’élève à 2,7 millions d’habitants, la diaspora compte quant à elle près de 10 millions de personnes. D’abord établie en Cilicie (sud de l’actuelle Turquie) pour fuir les invasions mameloukes puis ottomanes, la diaspora arménienne s’est progressivement implantée au Liban, en Syrie et au nord de l’Iran. Avec la montée des violences contre les Arméniens de la part du pouvoir ottoman à partir de la fin du XIXe siècle ayant mené au génocide arménien (1915-1916), les populations ont fui en Russie, en Ukraine, en Géorgie ou encore en Grèce. De nombreuses familles arméniennes ont également trouvé refuge en France, aux Pays-Bas, aux États-Unis ou en Australie.

 

Les chrétiens en Arménie

L’Arménie compte près de 97% de chrétiens. Ils sont répartis en plusieurs communautés, dont la principale est l’Église apostolique arménienne, regroupant 92% de la population. Il existe également une Église catholique arménienne, de rite arménien mais en communion avec Rome, qui partage avec l’Église évangélique arménienne les 5% restants des chrétiens d’Arménie.

Il existe enfin de petites minorités musulmane et juive.

 

Histoire du christianisme en Arménie

L’Arménie est considérée comme le premier pays à avoir officiellement adopté le christianisme, au début du IVe siècle, grâce à l’œuvre missionnaire de saint Grégoire l’Illuminateur, premier catholicos d’Arménie, et à la conversion du roi Tiridate IV.

En raison du conflit qu’ils mènent contre les Perses, les Arméniens n’assistent pas au concile œcuménique de Chalcédoine, en 451, qui proclame les deux natures humaine et divine du Christ dans l’unité de sa personne. Dans un concile tenu en 506 dans la ville de Dvin, l’Église apostolique arménienne rejette les conclusions de Chalcédoine et embrasse ainsi la doctrine « monophysite » propre aux Églises dites des « trois conciles ». Elle se sépare à cette occasion de la communion avec Rome et Constantinople.

L’Église apostolique arménienne s’organise en deux catholicossats autocéphales : le catholicossat de tous les Arméniens avec résidence à Etchmiadzin (Arménie), et le catholicossat de Cilicie avec résidence à Antélias, près de Beyrouth (Liban). Elle possède de même deux patriarcats, de Jérusalem et de Constantinople, tous les deux dépendant d’Etchmiadzin.

Entre les XVIe et XIXe siècles, l’Arménie historique a vu son territoire partagé entre l’Empire russe, l’Empire perse et l’Empire ottoman. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le délitement progressif de l’Empire ottoman donne un espoir d’indépendance à l’Arménie. En parallèle, le nationalisme turc émergent commet d’abord des exactions sporadiques contre les Arméniens, avant de procéder en 1915 à un véritable génocide.

À partir de 1920, l’agrégation de l’Arménie à l’Union soviétique entraîne le développement d’un athéisme d’État dans le pays. À l’image de l’Église orthodoxe en Russie soviétique, l’Église apostolique arménienne fait successivement l’objet d’une tolérance étroitement surveillée ou d’une répression, selon les besoins du pouvoir soviétique.

Aujourd’hui, bien que l’Église soit séparée de l’État, la constitution arménienne reconnaît le rôle fondamentale de l’Église apostolique dans l’identité et la culture arméniennes.

 

L’Église catholique arménienne

Le catholicisme en Arménie émerge progressivement. Durant la 1ère croisade, les croisés établissent des premiers contacts avec la hiérarchie ecclésiastique arménienne alors exilée en Cilicie (sud de l’actuelle Turquie) à la suite des invasions turques. Histoire faite d’amitiés et d’hostilités mêlées, les tentatives d’union entre catholiques et arméniens se multiplient jusqu’au XVe siècle sans réelle concrétisation. En 1740, une partie de l’Église apostolique se sépare : Mgr Ardzivian, archevêque d’Alep, est élu patriarche des Arméniens catholiques. Il est reconnu par le pape Benoît XIV en 1742. Il s’installe au Mont-Liban. Aujourd’hui, le patriarcat arménien catholique se situe à Beyrouth. Son titulaire actuel est Sa Béatitude Raphaël Bedros XXI Minassian depuis 2021.

 

L’Œuvre d’Orient en Arménie

L’Œuvre d’Orient agit en Arménie depuis le XIXe siècle. Lors des massacres hamidiens de 1894-1896 et du génocide de 1915-1916, sous l’impulsion de son Directeur Général de l’époque Mgr Félix Charmetant, L’Œuvre d’Orient est intervenue énergiquement pour soutenir les communautés persécutées et dénoncer le génocide. Elle a toujours poursuivi son action au long du siècle dernier et apporte encore aujourd’hui son appui à l’Arménie.

Depuis novembre 2020, lors de la guerre menée par l’Azerbaïdjan contre les Arméniens du Haut-Karabagh, L’Œuvre d’Orient a effectué quatre missions en Arménie et dans le Haut-Karabagh. Elle a soutenu en particulier la reconstruction de logements d’urgence dans le Haut-Karabagh et la réalisation d’un centre de rééducation des blessés de guerre à l’Hôpital d’Erevan. L’Œuvre d’Orient a par ailleurs contribué à la création du centre culturel français de Stepanakert (Haut-Karabagh).



Pour aller plus loin sur les chrétiens d'Arménie avec L'Œuvre d'Orient