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Témoignage de Tiphaine, volontaire au Caire

Moi, Tiphaine, 26 ans, diplômée en Ressources Humaines, professeure de français dans une école de jeunes filles à Notre-Dame des Apôtres à Zeitoun, un quartier populaire du Caire.

 

Me voici depuis maintenant deux mois et demi au Caire à l’école Notre Dame des Apôtres dans une communauté religieuse tenue par trois sœurs à Zeitoun.

Zeitoun, « olive » en arabe égyptien, est d’abord un lieu d’apparition mariale entre 1968 et 1970. Marie serait apparue aux chrétiens et musulmans sans laisser de message. Cependant « l’olivier » est le symbole de la paix. Ce lieu d’apparition y prend ainsi tous son sens. Les égyptiens comparent ce lieu à celui de la médaille miraculeuse de la rue du Bac, à Paris.

Au sein de la communauté de Notre-Dame des Apôtres, il y a trois sœurs : une sœur togolaise (Sœur Giselle) et deux autres de la Haute-Égypte (Sœur Mervat et Sœur Marie-Germaine) :

  • Sœur Mervat est la directrice de l’école, elle se donne beaucoup de mal au quotidien et se remet en question pour que les élèves soient épanouies et heureuses à l’école.
  • Sœur Marie-Germaine est la plus âgée, elle est toujours aux petits soins et veille à ce qu’il ne manque de rien au sein de la communauté.
  • Sœur Giselle est très vive, toujours souriante. Elle travaille beaucoup sur le DELF (certification en Français langue étrangère), sur l’intelligence émotionnelle et la pédagogie des enfants et adolescents.

 

Ma mission sur place :

Rencontre avec une professeure dans un restaurant à Héliopolis.

Ma mission au Caire est d’être « « professeur de vie » pour les primaires. Mon rôle est de discuter avec elles, pendant ce cours, sur divers sujets choisis avec soins. Par exemple : la place de la femme en Égypte et en France, l’amitié, l’amour…

Pendant ces cours de vie, j’aime les faire travailler sous forme de jeux. Cela permet de garder leur attention en classe et c’est aussi plus amusant et attrayant.

Mon autre mission est de faire travailler à l’oral les plus grandes sur leurs examens de fin d’année le « DELF » (diplôme d’études de langue Française).

 

Les élèves de l’école

Depuis mon arrivée au Caire, je suis surprise par la spontanéité

Photo de classe

et l’amour de mes élèves envers moi.

En effet, les premiers mots que j’ai appris en arabe égyptien sont « Latifa Gamila », tu es très gentille et « Gamila », tu es très belle !

J’ai l’impression d’être leur deuxième maman pour certaines : elles me confient leurs désarrois, elles sont curieuses et vives d’esprit. Elles aiment parler et en connaître un peu plus sur ma vie en France et la vie française en général. Certaines rêvent d’aller en France !

J’ai été très touchée de recevoir de nombreux cadeaux pour la fête des mères. En effet, en Égypte, le 21 mars, jours de la fête des mères, les professeures traditionnellement reçoivent des cadeaux de leurs élèves.

 

Le corps professoral :

Photos de la fête de l’école avec mes élèves

Les professeures m’ont gentiment très bien intégrée au sein de l’établissement dès la rentrée scolaire du mois de février.

L’entente et l’amitié s’est très rapidement établie entre nous. Les professeures sont toujours présentes pour m’aider quand je ne comprends pas quelque chose, en me rendant service.

Nous avons souvent l’habitude de nous retrouver en salle des professeurs pendant les intercours. Ce moment est très important pour moi, car il me permet de parler avec les unes et les autres afin d’échanger ensemble sur l’histoire de l’Égypte, les différentes religions… Ces moments sont de vrais moments privilégiés, et cela me permet de comprendre les coutumes et la culture de ce pays, grâce à nos partages.

 

Mon intégration en Égypte :

Quand je suis arrivée en Égypte, tout avait un goût différent de la France. Il fallait que je m’adapte, que je m’habitue, que j’apprenne et que je comprenne cette culture égyptienne.

Photo avec Claire (une autre volontaire de l’Œuvre d’Orient) dans la Mosquée Al-Azhar

J’ai été frappé dans un premier temps par la pollution, le trafic, la circulation, les bruits de klaxons et le Mouezzin très sonore ! J’ai appris à traverser une rue sans me faire écraser et quelques phrases en arabe pour me faire comprendre et me débrouiller.

J’ai compris certaines choses dont les bruits de klaxons qui sont en fait des jeux « de morse » entre usagers. Cela leur permet ainsi de se faire comprendre !

Enfin, il y a approximativement 90% de musulmans et 10% de chrétiens principalement orthodoxes, le reste étant catholiques et protestants.

De ce fait, de nombreuses femmes portent le nikab (voile intégral complété par une étoffe et ne laissant apparaître qu’une fente pour les yeux). Cela m’impressionnait au début surtout quand je prenais le métro. Je suis désormais habituée et n’y fais plus attention. Je suis impressionnée par la capacité d’adaptation d’un être humain dans toutes situations !

J’ai eu la chance de m’intégrer rapidement et facilement avec des Égyptiens et Français.

J’ai eu l’occasion de visiter à de nombreuses reprises diverses mosquées et de nombreux monuments. J’ai également participé à de nombreuses excursions et voyages entre amis, ce qui m’a permis de me rendre compte de la beauté de ce pays.

Spirituellement, j’ai rencontré des membres de l’IDÉO (Institut dominicains d’études orientales).

J’ai eu cette chance de pouvoir intégrer un groupe de partage où nous étudions avec un des frères l’Exode dans la Bible. Ces échanges sont très instructifs et très riches.

Ces séances se termineront par un voyage en Haute-Égypte …

 

Mon départ pour une autre mission…

Les cours en Égypte se terminent plus tôt qu’en France, généralement au mois de mai. Cette année, étant donné que le ramadan débute plus tôt que les autres années, les cours se sont terminées au cours du mois d’avril.

Je suis donc contrainte de changer de mission. La deuxième partie de ma mission va se dérouler dans un orphelinat de jeune fille du Sacré Cœur à Gharma. Je rendrai également service de temps en temps dans une maison de retraite à Héliopolis tenue par la congrégation « Notre-Dame des douleurs ».