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[Roumanie] Le témoignage de Camille : "J'aime ces temps qui m'ont fait grandir "

Camille, 21 ans, en bi licence Histoire et Sciences politiques, elle passe 3 semaines à Bucarest en Roumanie pour s’occuper des enfants d’un orphelinat.


Ma mission

Ma mission avec l’Œuvre d’Orient dure 3 semaines à la Casa Sfânta Maria, un orphelinat de Bucarest qui compte une dizaine d’enfants de 7 à 16 ans et qui est tenu par Soeur Maria Fodoca faisant partie de la congrégation du Cœur Immaculé de Marie.

Les trois premiers jours n’ont pas été simples. Il m’a fallu un petit temps d’adaptation. Soeur Maria n’était pas présente car elle devait s’occuper de sa mère malade et les enfants, étant en vacances, en profitaient pour être rivés sur leurs écrans. De plus, l’ambiance dans la maison était dure à vivre car certains enfants avaient reçu de mauvais résultats d’examens de l’école et ils se disputaient beaucoup. J’ai tenté du mieux que j’ai pu pour comprendre un peu ce qu’il se passait autour de moi et acquérir la confiance des enfants.

Au retour de Soeur Maria tout est devenu plus apaisé. Le programme des journées peut varier mais généralement je donne des cours de langues individuellement (français et anglais) aux enfants le matin puis l’après-midi on fait des jeux et nous allons au parc. Progressivement, j’arrive à bien connaître les enfants qui échangent de plus en plus avec moi. Le jeu est un très bon moyen pour communiquer lorsque nous avons des problèmes de langue. J’arrive à leur apprendre des jeux de cartes et des jeux collectifs que je faisais avec mes louveteaux auparavant.

 

L’arrivée d’Anne-Claire, l’autre volontaire, m’a soulagée car il était difficile d’être présente pour tous les enfants en même temps.

Soeur Maria m’a raconté aussi leurs histoires difficiles (parents alcooliques, décédés, abus sexuels, drogue) qui laissent forcément des traces sur leurs comportements. Lorsqu’ils se sentent un peu frustrés les enfants peuvent réagir assez violemment. Il faut prendre du recul et savoir que la patience porte ses fruits. Ce que je trouve de plus gratifiant dans cette mission c’est d’entendre les rires des enfants. C’est un signe de joie et d’espérance véritable dans un orphelinat, bien que ce ne soit pas rose tout le temps.

Par ailleurs, je décrirais Soeur Maria comme une force tranquille. Elle est fascinante aux regards de tout ce qu’elle a à gérer au quotidien ! En plus de tenir l’orphelinat, elle est aussi directrice de l’école gréco-catholique de Bucarest. Elle part souvent très tôt le matin avant d’aller à l’école pour s’occuper de leur grand potager qui se trouve dans la banlieue de Bucarest et qui doit être souvent arrosé à cause de la forte chaleur. Elle se rend aussi dans sa communauté. Elle s’occupe de tout ça avec un calme hallucinant, même si parfois elle est un peu débordée.

Je me demande pourquoi elle n’est pas un peu plus aidée par les autres soeurs de sa communauté. Cela permettrait aux enfants d’être plus encadrés et d’alléger les tâches administratives et logistiques que demande la gestion d’un orphelinat.

 

Le week-end j’ai eu la chance d’être accompagnée d’une Roumaine qui parlait français grâce à une connaissance, qui m’a fait visiter Bucarest et raconté l’Histoire du pays.

Etant au cœur des anciennes routes commerciales, la Roumanie est un véritable croisement de cultures avec des influences slave, occidentale et orientale. Elle m’a beaucoup appris sur les traditions roumaines rurales. Elle m’a aussi raconté sa vie pendant la période communiste et le fait que les Roumains aujourd’hui ont beaucoup de mal à se remettre de l’expérience soviétique du régime de Ceausescu.

Je finis bientôt cette mission qui m’a beaucoup apportée tant personnellement que spirituellement. J’avais aussi la volonté de partir avec l’Œuvre d’Orient pour me recentrer sur ma foi. J’essayais tous les matins d’avoir un moment de prière au calme (ce que je n’avais jamais fait auparavant) et m’ont permis aussi de me confier au Seigneur dans les moments plus difficiles.

Il va être compliqué de dire au revoir aux enfants auxquels je me suis beaucoup attachée, je suis reconnaissante d’avoir croisé leurs chemins.

Camille