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[ROUMANIE] Le témoignage de Laure : " Notre mission principale est d’aider les sœurs dans la gestion d’un centre d’accueil pour enfants "

Notre volontaire Laure a 22 ans, elle est en mission à Sighet en Roumanie chez les sœurs de la Mère de Dieu.


Ça y est, me voilà arrivée à Sighet, auprès des sœurs de la Mère de Dieu ! Je suis accueillie avec Ombeline très chaleureusement. Les sœurs sont aux petits soins avec nous. Notre arrivée a été retardée à cause de la neige donc nous arrivons à Sighet le 16 janvier, ville alors entièrement enneigée. Les paysages sur la route de Cluj à Sighet sont magnifiques !
Les sœurs nous proposent d’attendre le lendemain après-midi pour rencontrer les enfants mais nous préférons les rencontrer l’après-midi de notre arrivée:)
En roumain, les prénoms féminins se terminent en « a », donc certains enfants m’appellent Laura. C’est amusant car c’est le prénom d’une sœur de la communauté !

Sœur Leonia parle très bien français ce qui facilite la communication. Sœur Adriana et Sœur Mihaela parlent anglais ce qui nous permet d’échanger également avec elles. La communication avec les autres sœurs est moins aisée mais la parole n’est qu’une infirme partie de la communication alors nous échangeons des sourires et des petits mots que nous apprenons en roumain pour se saluer.
Notre mission principale à Sighet est donc d’aider les sœurs dans la gestion d’un centre d’accueil pour enfants. Ces derniers arrivent après l’école, déjeunent, effectuent leurs devoirs puis jouent.
Ils sont adorables, nous disent bonjour avec entrain, et se précipitent pour nous faire des câlins ! Leur joie et leurs sourires sont communicatifs et édifiants. En effet, elle édifie par la leçon de vie qu’elle donne. Certains ont des vies difficiles, soit d’un point de vue matériel avec une grande pauvreté (certains enfants n’ont qu’un repas par jour) soit humaine (parents violents, décès de la maman…) et cela ne leur ôte par leur joie ! La connaissance des ces éléments est assez éprouvante pour moi. Parmi ces enfants, certains ont les dents noires -signe d’une carence nutritive- cela peut paraître un détail mais c’était la première fois que je voyais cela et c’était relativement impressionnant.
Petit à petit, nous apprenons à mieux nous connaître et c’est une grande joie de voir les plus timides venir vers moi après quelques jours ! Ils sont très déterminés pour apprendre le français.

Les temps libres durant les week-ends et certaines matinées nous permettent de découvrir le pays. Cela me donne un peu l’impression d’un pays à deux vitesses. Il y a d’une part, une population pauvre et des bâtiments presque vétustes, et d’autre part, une population plutôt aisée (beaucoup de belles voitures notamment) dans de grandes maisons indépendantes.
D’un point de vue architectural, certaines façades colorées apportent de la lumière et d’autres bâtiments sont en béton et assez massifs.
La neige donne un aspect assez féerique à la ville, notamment à un grand parc que nous sommes allées visiter.
D’un point de vue historique et culturel, la population roumaine est encore très marquée par le communisme. En effet, de nombreuses persécutions ont eu lieu ainsi qu’une importante délation de la part de l’Église orthodoxe ; cela imprègne encore beaucoup les esprits.
De nombreuses églises catholiques ont été données aux orthodoxes et sont restées orthodoxes à la fin du communisme. Les chrétiens ont le sentiment qu’une part de leur histoire et de leur patrimoine leur a été ôtée.

J’ai la grâce, en étant au sein d’une communauté, de pouvoir avoir la messe tous les jours. Le rite est cependant différent du rite latin : la messe est célébrée en rite byzantin.
Les « grandes parties » de la messe sont les mêmes mais le déroulé diffère un peu. En effet, la partie consacrée à la prière et au repentir est plus importante ; on prie pour le pays, l’armée, les personnes sur terre et en mer, pour l’abondance des biens de la terre etc. Je trouve cela très touchant.
La différence est également présente dans le sacerdoce puisque, dans le rite byzantin, ces derniers peuvent se marier (avant d’être ordonnées diacre).
J’ai appris également avec joie que le prêtre venant célébrer à la communauté parle français !