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Témoignages de Priscille et Solène, volontaires en Haute-Égypte

Priscille et Solène, 21 ans, sont en mission pendant 1 mois en Haute-Égypte, dans un dispensaire spécialisé dans les problèmes de peau. Elles aident également les sœurs dans leurs activités auprès d’enfants et de personnes handicapées. Priscille est étudiante en ingénierie optique et Solène en biotechnologies.

Cela fait maintenant une quinzaine de jours que nous avons atterri en Égypte avec Priscille. Après l’arrivée au Caire dans la chaleur, le bruit et la pollution nous nous sommes rendues à Samalut, une petite ville de Haute-Égypte où se déroule notre mission.

Nous sommes ici accueillies par une communauté de trois Sœurs de la congrégation du Sacré Cœur, Sœur Juanita, Sœur Camélia et Sœur Ferial qui œuvrent activement dans la ville.  Sœur Juanita s’occupe de la confection d’uniformes scolaires, Sœur Camélia tient chaque matin une classe pour accueillir et accompagner des jeunes handicapés. Enfin Sœur Ferial dirige le dispensaire qui est au cœur de notre mission. De nombreuses personnes y viennent (parfois de très loin) pour soigner des maladies de peau mais aussi et surtout des grandes brûlures. C’est donc toute une vie de collectivité qui s’articule autour de la communauté !

Si les Sœurs sont francophones, les autres personnes que nous rencontrons ne parlent ni français ni anglais ( bien que certains parviennent à nous dire quelques mots ). La barrière de la langue est donc bien réelle mais le langage des signes, des yeux et surtout de l’amour sont les plus efficaces !

Le dispensaire emploie des filles chrétiennes pour réaliser les soins. Plusieurs médecins rendent également service en effectuant de très nombreuses consultations mais le dispensaire est bien évidemment ouvert à tous quelque soit leur religion ! Celui-ci est très connu des habitants de la ville, on y procure des médicaments et des soins pour des sommes dérisoires afin de favoriser l’accès aux traitements pour les familles les plus pauvres. Et la pauvreté règne effectivement dans les rues de la ville …

Nous sommes souvent bouleversées par la souffrance des blessés que nous soignons, par la détresse dans les yeux des mères dont les enfants hurlent de douleur. Il faut avoir le cœur bien accroché ! L’on essaye alors de sourire et de voir en chacun le visage du Christ qui a endossé toutes les souffrances. Cette idée nous donne la force de soutenir du regard et de soigner ces vilaines plaies, ces peaux à vif. La reconnaissance et le soulagement dans leurs yeux sont notre récompense. Nous commençons également à distinguer les degrés de gravité des brûlures et le type de pansement nécessaire à chacun et devenons autonomes, ce qui est gratifiant !

Nos matinées sont longues et fatigantes mais nous sommes très bien entourées ! Le lever est matinal pour débuter en effet les soins à 7h. Le dispensaire ferme ensuite ses portes vers 13h après avoir reçu plus de 200 personnes. Pas le temps de s’ennuyer, l’aide est toujours la bienvenue ici ! ( les Sœurs sont toujours disposées à accueillir d’autres volontaires ! )

Pour lutter contre la fatigue et la chaleur, une sieste est nécessaire, puis l’après-midi est plus libre. Nous participons à la vie de prière des Sœurs, nous nous occupons des enfants chrétiens qui viennent jouer dans la cour ou nous rendons visite aux filles du dispensaire avec qui nous réalisons les pansements. L’accueil est royal ! Outre les spécialités culinaires, nous découvrons, ravies, l’hospitalité sans pareil des Égyptiens ! Nous essayons d’intégrer les coutumes et connaissons, par exemple, désormais par cœur les horaires d’appel de la prière des mosquées voisines ( particulièrement celle de 3h30…) !

La force des regards nous rends proches et complices avec les filles du dispensaire qui ont notre âge. Nous découvrons à travers elles une culture merveilleuse, bien différente de la nôtre ! La foi harmonise cette atmosphère de joie et d’amour. Elle prend une place extrêmement importante et essentielle au sein de toutes les familles coptes ( orthodoxes ou catholiques ) que nous visitons !

Les Sœurs accompagnées des filles du dispensaire nous ont ainsi menées sur les pas de la Sainte Famille qui aurait séjourné quelques jours dans une ville voisine lors de leur fuite en Égypte. La dévotion dont elles font preuve nous porte beaucoup !

Oui, cette terre est Sainte et nous rendons grâce pour le témoignage de charité et d’amour que nous vivons au jour le jour et dont nous sortirons, sans aucun doute, grandies !

 

Solène

 

 

Voici 15 jours que nous avons atterri en Égypte avec Solène. La période d’adaptation au climat égyptien est maintenant révolue et nous sommes désormais opérationnelles dans notre mission. La première surprise à notre arrivée au Caire a été d’y séjourner 2 jours. Nous avons découvert cette capitale à travers quelques visites touristiques.

Mais c’est à Samalut, ville de 40 000 habitants située à l’entrée de la Haute-Égypte, que se déroule notre mission. Après la traversée du désert en voiture avec Sœur Camélia, nous arrivons au dispensaire des sœurs de Sacré Cœur. Tous les jours de 7h à 12h, il accueille les blessés et malades, afin de leur procurer quelques soins. Spécialisé dans les problèmes de peau, ce sont des brûlés qui viennent changer leur pansement et des personnes souffrants de maladies de peau qui viennent consulter un médecin et acheter quelques médicaments. Des soins et produits pour les problèmes de cheveux sont également disponibles. La vocation de ce dispensaire est celle du service : les prix sont très bas et les médecins venant y travailler sont très peu payés. De nombreuses jeunes femmes égyptiennes y travaillent. Elles y trouvent, quant à elles, un véritable salaire. Notre tâche au dispensaire consiste à apporter de l’aide là où il y en a besoin car la population y afflue : aide au changement des pansements, réalisation de mélanges, vente des médicaments. Au début, il a été assez difficile pour moi d’aider au soin des brûlés (qui sont parfois rudiment atteints). Mais faisant face aux blessures je me suis endurcie : non que je sois devenue insensible, mais que j’ai appris à détacher la blessure de la personne en la soignant « mécaniquement » pour sa guérison et donc son bien. Mais  je atèle souvent aux tâches plus administratives.

Ce dispensaire est le lieu de vie de la congrégation de 3 religieuses : Sœur Ferial, Sœur Camélia et Sœur Juanita. Nous habitons avec elles et participons à la vie de la communauté : repas, prière, partage. La grande cour qui se trouve au pied de la maison élargit la communauté à toute la paroisse puisque les enfants viennent y jouer tous les soirs. Nous descendons les retrouver de 18h à 20h. Nous nous comprenons à travers quelques mots d’anglais et surtout par les gestes. Tous les matins, les religieuses accueillent également un groupe de personnes handicapées. Nous avons participé à plusieurs de leurs activités. La communauté chrétienne de Samalut nous a réservé un accueil extrêmement chaleureux. Il est rare que des étrangers leur rendent visite et ils disent que nous sommes un ‘rayon de soleil’ dans la vie de la paroisse. Nous sommes invitées a de généreux festins chez les uns et les autres, qui pourtant n’ont pas grand chose pour vivre. Les Égyptiens sont si accueillants que je m’y attache déjà énormément.

 

Priscille