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[TERRE SAINTE] Le témoignage de Baptiste : " Je m’étais envolé avec des idées trop simples, j’ai découvert un Orient très complexe "

Découvrez le témoignage de notre volontaire Baptiste, en mission à Abu Gosh en Terre Sainte pendant 6 mois.


Ma mission : 

Après quatre heures de vol, mon avion s’est posé à Roissy. La tête et les valises chargées de souvenirs je rentrais d’un séjour m’ayant marqué à la fois personnellement et spirituellement.

Au cours de ces six mois je me suis mué en chrétien de Judée travaillant au jardin, vivant au rythme d’une communauté religieuse et participant aux fêtes chrétiennes sur le lieu même de leur déroulement. J’ai aimé servir cette communauté et en visiter d’autres. Ce que j’ai le plus aimé c’est vivre là-bas, dans le pays de la bible.

En rentrant, je quittais le pays où l’on vit à la fois au rythme du Shabbat, des appels à la prière et des solennités chrétiennes. Être à Jérusalem m’a permis d’en apprendre plus sur ma religion mais aussi sur la religion des autres. J’ai pu me rendre à d’autres cultes : à la synagogue pour la lecture de la Torah, à la prière à la mosquée, à la messe chez les orthodoxes ou chez les catholiques latins, melkites, maronite et Syriaque de Terre Sainte. Ce voyage à déclenché chez moi une grande curiosité : je me suis passionné à découvrir comment les autres vivent, pensent, aiment, prient… J’ai eu la chance de faire de très belles rencontres côté palestinien et israélien qui m’ont fait découvrir la richesse et les spécificités de leur culture. Du côté arabe, l’accueil est plus qu’une valeur, ça leur coule dans les veines, alors il est rare de ne pas faire plusieurs rencontres par jours. Le record étant établit à sept invitations à boire le café en une demi-journée. Du côté juif, les rencontres sont plus rares mais ne sont pas moins belles, il m’est arrivé d’être invité par des membres d’un groupe de prière à l’office du matin au mur occidental par exemple. C’est certain, les riches échanges que j’ai pu avoir pendant ces six mois m’ont fait grandir et évoluer.

Au cours des échanges il n’était pas rare que la politique soit évoquée. Ce n’était pas l’objectif de mon voyage, mais il est très difficile de passer à côté car il est présent partout dans le discours des gens, dans la rue par la présence militaire, dans les journaux, sur les fresques… Je m’étais envolé avec des idées trop simples, j’ai découvert un Orient très complexe pour détourner la formule du Général de Gaulle. J’ai pu voir de mes yeux la réalité de la colonisation des territoires palestiniens, du mur de séparation et des checkpoints. Le contexte m’a intéressé et au fur et à mesure des visites et des lectures il paraissait de plus en plus complexe. Parfois il était difficile de contenir ses émotions, de ne pas prendre parti et de se contenter de prier pour la paix et pour les chrétiens de Palestine. Bien que locaux ceux–ci n’ont pas obtenu de permis pour se rendre aux offices de la semaines sainte à Jérusalem. Le Patriarche l’a déploré lors de ses prêches.

Pendant ces six mois je me suis un peu plus passionné pour la photographie et j’ai découvert un autre genre de la photo, celui de la photo de rue. Je passais une grande partie de mon temps libre à déambuler dans les souks, les lieux saints et les villages armé de mon Canon dans le but de concevoir un petit recueil de photo sur la Terre Sainte. Pour le moment l’heure est la sélection des photo parmi les 5800 ramenées. Je vous tiendrai informés de l’avancement de ce projet.

Il est temps maintenant de me remettre à l’heure occidentale et de reprendre une vie plus normale à la lumière de tout ce que j’ai appris pendant cette magnifique expérience. Je reste néanmoins très attaché à la Terre Sainte et à Jérusalem en particulier ; j’espère y retourner très bientôt.

Le projet : 

Le projet d’irrigation que j’ai commencé à Abu Gosh avait plusieurs objectifs . Le premier était de relier les plantes ayant les mêmes besoins en eau. Le second était d’avoir un système automatique pour arroser la nuit et être économe en eau.

Une fois les plans validés, il a fallut creuser de nombreuses tranchées et percer des murs pour enterrer les 400 m de tuyau à travers le jardin. Ensuite nous avons pu les relier à des électrovannes pilotées par des petits ordinateurs programmables. Un volontaire présent cet été se charge de finaliser le projet.

Je vous remercie par cette dernière newsletter d’avoir suivi et soutenu mes aventures ces derniers mois et j’ai hâte de pouvoir vous partager plus d’anecdotes lorsque l’on se recroisera.

Maasalame,

Baptiste