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[ÉTHIOPIE] Le témoignage de Louis : "Cette grande piété se ressent également dans les échanges que nous avons pu avoir avec les habitants de Sadama."

Notre volontaire Louis, 22 ans, est en mission en Ethiopie, dans les villages du diocèse d’Hosanna dans le centre sud du pays, où il enseigne l’anglais et participe à des activités avec les enfants.


Voici quinze jours que nous sommes arrivés en Éthiopie. Après avoir atterris à Addis-Abeba, nous avons passé deux jours chez les Frères de Saint-Jean avant de partir pour Hosanna, où nous avons été chaleureusement accueillis par Monseigneur Seymoun Franso Noel. Deux jours plus tard,  nous avons été conduits à Sadama, lieu de notre première mission.

L’Ethiopie, un pays foisonnant, une destination dépaysante 

Ces deux premières semaines ont été extrêmement enrichissantes car elles nous ont permis de découvrir l’Éthiopie dans toute sa diversité. Étienne et moi avons été surpris par le contraste saisissant entre les villes éthiopiennes, notamment Addis-Abeba, et les campagnes. Ici, les centres-villes grouillent de vie. Les rues sont remplies de « bajajes » (tuktuks locaux), de motos et de piétons qui vont dans tous les sens et progressent dans une atmosphère bruyante nourrie par les bruits de moteurs et de klaxons. Au contraire, les campagnes donnent l’impression de voyager dans un autre temps. Les habitants de Sadama mènent une vie paisible, loin de l’effervescence des villes. La plupart passent leurs journées à s’occuper de leurs compounds, ces propriétés composées d’une maison, d’un jardin, d’un potager et, parfois, d’un bétail. Les rues, parfois remplies, sont toujours calmes tandis que le système agricole archaïque, sans outils mécaniques ou tracteurs, laisse peu de bruits troubler la quiétude des campagnes.

Au-delà de ce contraste entre villes et campagnes, nous avons été frappés par la richesse de la biodiversité éthiopienne. Le Sud du pays est magnifique, façonné par des reliefs verts où pousse une nature foisonnante. Depuis notre arrivée, nous avons été saisis par la diversité et la beauté des arbres, des fleurs, des plantes, mais aussi des oiseaux. Beaucoup de fruits et légumes poussent en abondance dans cette région : pommes de terre, oignons, carottes, ail, bananes, avocats, papayes, mangues, bananes, café, mais aussi différents types de céréales (blé, maïs, etc.). Durant ces deux semaines à Sadama, notre alimentation s’est basée sur des plats cuisinés à partir de produits quasi-exclusivement cultivés dans le compound du presbytère ou dans celui des sœurs voisines. Il est également frappant de voir que tout le monde vit au milieu des animaux, des chiens, des poules, des chèvres et des vaches, sans que ni les hommes ni les bêtes n’en s’en soucient. En fin de journée, les jeunes du village aiment aller jouer au football au niveau d’une grande prairie située au cœur de Sadama, au milieu de plusieurs dizaines de vaches et de taureaux qui sont repoussées à coups de bâtons pour dégager le terrain, sans aucune pression.

Dans ce magnifique cadre de vie, les éthiopiens que nous avons rencontrés semblent accorder une place prépondérante à religion dans leurs quotidiens. Chaque matin,  la messe de 7 heures rassemble plusieurs dizaines de paroissiens qui marchent parfois plusieurs kilomètres et bravent la pluie pour commencer leur journée par cet office. À la messe, j’ai été frappé de voir que les paroissiens de font jamais une simple génuflexion au moment de rentrer dans l’église, mais prennent toujours un temps de silence de plusieurs minutes, à genoux, pour se préparer à entrer en prière.

Cette grande piété se ressent également dans les échanges que nous avons pu avoir avec les habitants de Sadama.

Les éthiopiens ont beaucoup moins de mal que les européens à parler de leurs religions. La première question qui nous est posée est d’ailleurs souvent celle de notre confession. Étienne et moi avons également été impressionnés par la coexistence entre catholiques, protestants, orthodoxes et musulmans dans les différentes villes du pays. À Sadama, plusieurs fêtes chrétiennes sont célébrées avec les paroisses protestantes et orthodoxes afin de favoriser la rencontre entre les habitants des différentes confessions, promouvoir un dialogue interreligieux et préserver la cohésion du village.

Une mission tranquille et pleine de sens

Lors de ces deux semaines à Sadama, nous avons donné des cours d’anglais à des professeurs de l’école maternelle. Chaque matin, entre 10h et 11h / 11h 30, nous retrouvions nos six professeurs pour échanger en anglais et leurs enseigner des points de grammaire. C’était une vraie joie de partager ces moments avec eux, et de les sentir aussi impliqués dans cet apprentissage. Étienne et moi avons ressenti une réelle envie d’apprendre qui rendait ces cours très interactifs. C’était également très satisfaisant d’observer leurs progrès à la fin de ces deux semaines et de les sentir plus à l’aise au moment de s’exprimer en anglais.

Un autre point très positif a été la cohabitation avec Abba Tarekgn et les temps partagés avec la communauté des sœurs voisines. Le fait d’être coupé d’internet et des autres moyens de communication avec l’extérieur a grandement favorisé notre immersion dans ce nouvel environnement. Au bout de deux semaines, nous avons le sentiment d’avoir noué une relation profonde et durable avec Abba Tarekgn, qui nous a plusieurs fois proposé de revenir à Sadama pour la fête paroissiale de Sainte Anne ou, plus tard, lors d’un autre voyage en Éthiopie.

En somme, ces deux premières semaines ont été extrêmement enrichissantes, aussi bien humainement que culturellement. Nous avons découvert ce magnifique pays qu’est l’Éthiopie, dans sa diversité et ses contrastes. Ce temps a également été l’occasion d’apprendre à mieux nous connaître et de nous mettre au service de la Paroisse de Sadama, des professeurs de l’école primaire et d’Abba Tarekgn, au cours d’une mission qui restera gravée dans nos mémoires.

 

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