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[Éthiopie] Le témoignage de Rebeka : "Chaque jour est nouveau et unique"

Le témoignage de Rebeka, 24 ans, a étudié le droit du commerce international et a pris quelques mois pour servir une communauté religieuse. Elle enseigne l’anglais dans une école du diocèse d’Hosanna chez les Sœurs Franciscaines missionnaires du Christ.


Rebeka – Mission catholique – Wassera – Éthiopie

 

L’Éthiopie m’a immédiatement marquée par la beauté de ses paysages et l’atmosphère unique qui y règne. Je découvre un pays où la foi, qu’elle soit chrétienne, juive ou musulmane, est omniprésente, influençant profondément la vie quotidienne de tous, et marquée d’une paix commune. Wassera – mon lieu de mission – ses montagnes et ses vastes espaces, offre un cadre paisible, loin de l’agitation citadine.

Arrivée à Addis-Ababa le 22 décembre 2024 à 6h35 heure locale, où j’ai été chaleureusement accueillie par le bureau de L’OEuvre d’Orient, représenté par Yolande et Baptiste, ainsi que par Soeur Berhanee, en chargé des communautés des Soeurs Franciscaines Missionnaires du Christ en Éthiopie.

La communauté des Soeurs Franciscaines Missionnaires du Christ est une congrégation italienne. Elles suivent un charisme défini par deux axes principaux : 1. Visiter et assister les malades et les pauvres à domicile. 2. Éduquer les jeunes.

Sur la route pour Wassera nous nous arrêtons à Hosaina où j’ai eu la chance de rencontrer l’évêque Abba Seyoum et voir la magnifique église financée par L’OEuvre d’Orient.

Le 24 décembre 2024, je suis arrivée à Wassera, près de la ville de Doyo Gena.

Dès mon arrivée, j’ai été frappée par la beauté du lieu : un espace en plein air, une magnifique église et une communauté de 7 soeurs d’une grande bienveillance ainsi que deux prêtres. Ma mission a débuté par une rencontre avec les soeurs avec qui je vais vivre durant les cinq prochains mois, ainsi qu’avec les deux prêtres voisins.

Premiers jours à l’école : une expérience unique

L’école de Wassera est un lieu rempli de vie et de couleurs, avec une belle aire de jeux pour les enfants. Ce qui m’a à ce jour le plus marquée, c’est l’incroyable sourire de tous : professeurs, intendants, femmes de ménage, gardiens et élèves. Malgré la difficulté de certains enfants, qui doivent marcher jusqu’à deux heures pour venir en classe, l’ambiance est remplie de joie et de gratitude. De même, la simplicité dans les vêtements, car l’uniforme est de rigueur en Éthiopie, mais aussi dans les fournitures scolaires ou encore les salles de classe. Après une première semaine au Kindergarden, où j’ai animé des activités pour les plus petits, j’ai débuté mon enseignement au collège. L’ambiance y est différente, mais les élèves sont tout aussi extraordinaires. Abba Ayalo et son adjoint m’ont accompagné pour mes premiers cours. Malgré la barrière de la langue, les élèves ont immédiatement fait preuve de patience et de bienveillance. J’ai reçu énormément d’amour et d’attention, et j’ai rapidement compris que le regard porté sur moi et mes différences relevait avant tout d’une curiosité culturelle. Je prends énormément de plaisir à enseigner l’anglais en utilisant des jeux et des chansons pour aider les élèves à enrichir leur vocabulaire et apprendre à se présenter. Aux récréations, je découvre des jeux traditionnels, ainsi que les danses et musiques éthiopiennes, qui m’ont plongée au cœur de cette culture fascinante. Les enfants de Wassera sont tous extraordinaires. Leur sourire, leur enthousiasme et leur joie de vivre, malgré parfois de grandes difficultés, me touche profondément. Leur simplicité et leur résilience sont une grande leçon de vie.

Préparatifs et célébration de Noël

Ici, Noël ne se célèbre pas à la même date qu’en Occident, car l’Éthiopie suit le calendrier julien et non grégorien. La préparation de Noël, célébré le 7 janvier, a été un moment intense. Avec l’aide des professeurs et de Soeur Etanesh, nous avons décoré le Kindergarden, réalisé des dessins et transformé l’école pour cette grande fête chrétienne. Nous avons également décoré la maison des soeurs.

Le Kindergarden a ensuite célébré Noël à travers des représentations de la Nativité, des chants, des danses et un repas festif avec les enfants et le corps professoral.

Le 7 janvier arrive : une magnifique messe a eu lieu, où la ferveur des fidèles s’est exprimée par le chant et la danse. Bien que la célébration ait duré trois heures, je n’ai pas vu le temps passer. Les deux chorales, une animé par les jeunes et l’autre par les adultes, créent une ambiance unique pour célébrer la naissance du Seigneur. Une chose m’a particulièrement marquée : les soeurs ne s’assoient jamais ensemble lors des messes. Fidèles à leur charisme – « Je viens du peuple, pour le peuple, au milieu du peuple » – elles se fondent parmi les fidèles et communient les premières pour manifester leur présence. Lors de la préparation de cette messe, j’ai pu assister aux répétitions de la chorale des jeunes. La foi de la population chrétienne éthiopienne, qu’elle soit jeune ou plus âgée est vibrante et communicative.

Cette ferveur, je l’avais déjà remarquée chez les orthodoxes d’Addis-Ababa, qui prient et chantent presque chaque nuit. Mais voir cela auprès de nos frères et soeurs chrétiens me parle et c’est alors, avec beaucoup d’humilité, que ma foi se fortifie chaque jour, simplement en les observant. Ces personnes parfois dans une extrême pauvreté marchent plusieurs heures pour assister à la messe, ne cessant de louer le Seigneur, même en dehors d’un cadre formel, et lorsqu’il s’agit de la préparation d’un évènement : un vrai engagement s’inscrit par tous.

Le 14 janvier sont arrivés nos deux nouveaux volontaires : Louise et Paul Aimery !

Nous avons eu l’opportunité de découvrir la cathédrale orthodoxe et son histoire à Addis Abeba, et nous nous sommes imprégnés de la vie citadine éthiopienne. Car oui, Wassera se trouvant à 6 heures de route de la capitale, entouré de montagnes, de champs, se trouve donc loin de la vie citadine, nous nous sentons comme dans une bulle coupée du monde.

Louise et moi arrivons le 15 janvier à Wassera, bon après un pneu crevé et 6 heures de route.

Débute alors sa mission ! Et j’ai le plaisir de voir son émerveillement face à ce lieu et à ses habitants. De nombreuses idées de projets et d’activités ont émergé depuis son arrivée, c’est donc une affaire à suivre…

Avec ce petit résumé de mon presque premier mois, j’espère avoir pu vous faire ressentir au mieux les émotions que je vis. Ici, chaque jour est nouveau et unique. Je découvre une Rebeka pleinement épanouie. Mon enthousiasme est nourri de l’amour et la chaleur humaine que je reçois. Bien que consciente que des moments difficiles viendront, le Seigneur nous fortifie à travers cela – et que serait la mission si je n’en ressors pas grandie ? Ma lune de miel avec Wassera et ses locaux continue, et je suis infiniment reconnaissante que le Seigneur me donne l’opportunité de vivre cette mission.

Que Dieu vous bénisse et à très vite !