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[ARMÉNIE] Témoignage d’Augustine « La fin d’une aventure inoubliable. »

Mission terminée !

Avec Clémence nous avons dit au revoir aux personnes âgées du centre, avec qui nous avions partagé des moments de jeux, de musiques, et de discussions, avec l’aide de Luce pour la traduction. Les adieux ont continué avec les jeunes handicapés du centre Emilie Aregak, avec qui je jardinais. J’ai été touché par leur simplicité de contact, leurs rires communicatifs. Je les quitte le cœur gros ! Mes élèves du cours de français de Entanik m’ont offert une tasse à l’effigie de Gyumri pour que je ne les oublie pas et m’ont emmenée manger des donuts arméniens avec leurs petites économies… Nous avons marché tous ensemble dans notre quartier Ani, quartier pauvre de Gyumri mais auquel je me suis beaucoup attachée : les gens se connaissent, on se dit bonjour, on discute, on étend son linge, on fait ses courses, la vie en toute simplicité ! J’ai aussi dit aurevoir au centre Little Prince, après avoir planté nos semis en pleine terre, les légumes poussent petit à petit, j’espère qu’ils se régaleront cet été !

Le sens de l’accueil des Arméniens.

Que ce soit dans la rue, en entrant dans une maison d’hôtes, en randonnée, en passant du temps dans les différents centres sociaux, je suis toujours surprise et touchée par les multiples marques d’affections de chacun qui souvent passent par des cadeaux : fleurs, bijoux, bonbons et par le partage d’un traditionnel café arménien ! Au premier abord, les visages sont souvent fermés, emplis de tristesse, mais une fois que la bouche s’ouvre, je découvre un grand cœur en chacun ! Les Arméniens souffrent ; de la guerre, de la pauvreté matérielle, de leur histoire que l’on sent gravée dans leurs esprits, mais c’est un peuple accroché à un désir de vivre plus fort que tout.

Dix jours de camp à Tsakhkadzor.

Du 20 au 30 juin, je suis partie en camp à Tsakhadzor, ville située dans les montagnes, proche du lac Sevan. Les sœurs ont lancé il y a plus de 25 ans, des camps d’été pour les enfants pauvres des villages. Avec 5 camps à la suite, plus de 1000 enfants profitent chaque année de ce bol d’air dont ils ont tant besoin. Les journées sont bien chargées, les enfants choisissent les cours qu’ils désirent suivre le matin : français, anglais, couture, dessin, danse, sport, etc (je m’occupe des leçons de français avec Clémence). 5 cours de 40 min s’enchaînent avec des enfants de tout niveau, parfois ayant soif d’apprendre, parfois tout l’inverse … Leur capacité de concentration et d’apprentissage nous interpellent. Nous comprenons rapidement que seuls des jeux les gardent fixes quelques minutes, alors nous enchaînons des activités autour des couleurs, des chiffres, des jours de la semaine ou encore des ateliers de présentation avec des marionnettes qui leurs plaisent beaucoup ! Je suis aussi étonnée de leur engouement pour les livres pour enfants, tout en français mais avec des images.

La pauvreté ressort parfois, cependant quelle joie de voir les enfants s’épanouir entre eux, et en particulier le soir pendant les veillées ! Les innombrables costumes dont disposent les sœurs leurs permettent de s’évader dans des imaginaires, ils sont si fiers de monter sur scène ! Leurs danses sont belles, on sent qu’ils ont cela dans le sang ! Tout comme les chants que nous reprenons tous les soirs dans la bonne humeur qui règne en permanence ici. Le dernier soir, une grande veillée est organisée avec un feu de bois à l’extérieur, et d’innombrables danses : beaucoup de joie et d’émotions !

Pour les enfants, ces 10 jours rythmés par la prière quotidienne, la levée des couleurs en uniforme, le dérouillage (sur un fond de macarena), les cours, les repas, les jeux en extérieur et veillées sont des vacances rêvées et pour les volontaires comme moi, des souvenirs impérissables et une belle leçon de vie !

Sans oublier des week-ends de qualité.

Les week-ends nous ne perdons pas le rythme adopté depuis le début : monastères, randos, restos, nuit chez l’habitant et rires ! Absolument conquise par ce pays, je ne me lasse pas de tant de beaux et variés paysages. 3 jours de week-end dans le Sud, me font tomber amoureuse du monastère de Noravank : entouré de roches orangées, j’en reste ébahie quelques temps avant de poursuivre la route vers Goris et ses habitations troglodytes en passant par des cascades magnifiques. L’ascension du mont Aragat avec Charlotte, nous fait plonger dans une atmosphère tout autre, montée en raquette et à pied, descente en luge sans luge !