Conférences : Jérusalem, quels chemins pour la paix ?

Jérusalem, quels chemins pour la paix ?

Ces conférences auront lieu :

  • A Saint-Brieuc, le 24 juillet 2018 à 18h00, à la Maison Saint-Yves, 81 rue Mathurin Méheut
  • A Trébeurden, le 31 juillet 2018 à 20h30, à l’Eglise (cycle « Culture et foi »)
  • A Saint-Gildas de Rhuys, le 6 août à 20h45 à l’abbaye de Rhuys.

Et pour nos amis qui résident en Egypte, ou qui auront l’occasion de s’y retrouver courant septembre, ne manquez pas la conférence que donnera à l’Institut dominicain du Caire, Monseigneur Jean-Marc Aveline le 12 septembre en soirée .

Mgr Aveline, évêque auxiliaire de Marseille, préside le Conseil pour les relations interreligieuses et les nouveaux courants religieux, au sein de la conférence des Evêques de France. Il viendra animer au Caire un séminaire de formation au sein de l’IDÉO, ainsi que la deuxième « soirée de gala «  de l’Institut, ouverte à tous, le mercredi 12 septembre 2018 au Caire.

Nous vous souhaitons un très bel été,
Bertrand Wallon et François Druel

Léoncel (26) : Conférence sur l’Histoire, l’actualité et l’espérance des chrétiens d’Orient le 14 août

 

La conférence a lieu dans le cadre des entretiens spirituels de Léoncel. Au programme : conférence à 10h, pique-nique à 12h et visite commentée de l’exposition La Grande aventure des chrétiens d’Orient  l’après-midi.

L’exposition est présentée à l’abbaye de Léoncel du 1er au 31 août.


DATE : Mardi 14 août 2018 à 10h

LIEU : Abbaye de Léoncel, 26190 Léoncel

CONTACT : L’Œuvre d’Orient — 01 45 48 95 00 — www.oeuvre-orient.fr

« Ce qui me marque c’est sa forte espérance » rencontre avec le cardinal Sako

Laurence Desjoyaux, vous avez écrit avec le patriarche Louis Raphaël Sako I un ouvrage intitulé « Ne nous oubliez pas ! ». Pouvez-vous nous raconter comment vous l’avez rencontré et comment a été écrit cet ouvrage ?

J’ai rencontré Mgr Louis Sako en 2012, lors d’un premier reportage en Irak, alors qu’il était évêque de la ville de Kirkouk. Au fil des reportages, nous avons gardé contact jusqu’à cette nuit tragique du 6 au 7 août 2014 où tous les chrétiens de la plaine de Ninive ont dû fuir devant l’avancée de Daech. J’ai été prévenue dans la nuit de ce qui était en train de se passer par des amis eux-mêmes en train de fuir dans la panique, mais cela me semblait irréel. J’avais du mal à croire que cette région où j’avais passé plusieurs séjours soit aux mains des djihadistes. Puis, j’ai eu au téléphone le patriarche Sako qui confirmait ces premiers témoignages et l’ampleur du drame qui était en train de se dérouler. Il répétait : « il faut dire au monde ce qui nous arrive, il faut écrire SOS, SOS pour la plaine de Ninive… » En septembre 2014 et compte tenu de cette actualité brûlante, le directeur des éditions Bayard a voulu faire parler ce témoin essentiel. Le titre dit tout : « Ne nous oubliez pas ! » Tout le propos du patriarche Sako est d’expliquer aux occidentaux que les chrétiens d’Irak ont une histoire plurimillénaire, qu’ils sont une richesse pour leur pays et donc que leur disparition serait une tragédie. Daech vaincu, le propos reste néanmoins d’une grande actualité car la situation des chrétiens en Irak reste précaire et que tout est à reconstruire dans la plaine de Ninive.

 

Pouvez-vous nous parler du patriarche Sako, de son histoire ?

Son histoire familiale et personnelle est vraiment irakienne et profondément chrétienne. Sa famille a été déplacée plusieurs fois, notamment en 1925, chassée de l’ancien empire ottoman au moment du génocide arménien. Né en 1949 dans un village du nord de l’Irak, Louis Sako avait sept ans lorsque sa famille a déménagé à Mossoul. Quelques années plus tard, la ville a connu un violent soulèvement. On peut donc dire que dès l’enfance, Mgr Sako a été confronté aux déplacements et à la violence. Mais c’était aussi une période où chrétiens et musulmans vivaient vraiment ensemble, fréquentant les mêmes quartiers et les mêmes écoles. Ce « dialogue de vie » comme il l’appelle, fondé sur des relations de tous les jours et non sur des grands discours, a en partie structuré sa vision des relations entre les différentes communautés religieuses et ethniques présentes en Irak. Comme prêtre, évêque et aujourd’hui comme patriarche, il a exercé son ministère dans les villes les plus dangereuses du pays, à Mossoul, Kirkouk et Bagdad. On peut dire qu’il est doté d’un certain courage physique, préférant rester auprès de ses fidèles dans des régions considérées comme dangereuses et où les chrétiens ont été victimes de nombreux kidnapping et d’attentats. Entre l’invasion américaine de 2003 et aujourd’hui, plus de 1000 chrétiens ont été tués en Irak, des milliers ont été kidnappés, torturés et rançonnés.

 

Quelle est la vision du patriarche Sako pour son pays ?

Le discours qu’il répète inlassablement est celui de la paix alors que l’Irak est en guerre contre ses voisins où à l’intérieur de ses frontières depuis le début des années 80. Comme patriarche il porte vraiment la voix de la paix, ne cessant de rencontrer les différents responsables politiques et religieux pour les exhorter à sortir des logiques communautaires et de la spirale des revanches successives. Son opiniâtreté est reconnue par tous et il est respecté en Irak. Depuis ses débuts comme prêtre à Mossoul, il fait tout pour favoriser le dialogue avec les musulmans. Un dialogue fondé sur la vérité et sur le refus de la haine. À Kirkouk, par exemple, où Mgr Sako a été évêque de 2003 à 2013, l’évêché était devenu le point de rencontre régulière entre tous les chefs religieux et politique de cette ville où les attentats étaient quasi quotidiens. Ils ont fini par signer une convention en dix points très précis où ils s’engageaient à ne pas dire du mal des autres religions dans leurs prêches, à lutter contre les préjugés réciproques, à ne pas financer les terroristes, etc. Certes cela n’a pas empêché des bombes d’exploser à nouveau mais combien de personnes ont été sauvées, combien d’attentats ont été évités grâce à ce lent travail de mise en relation et de dialogue ?

 

Quelle est sa vision du rôle des chrétiens en Irak ?

Comme il l’applique lui-même, il plaide pour que les chrétiens soient engagés dans la société irakienne et non pas replié sur eux-mêmes. C’est à la fois une question de survie dans un pays où les chrétiens sont minoritaires, mais aussi de vision de ce que les chrétiens peuvent apporter à leur pays. Par leur différence, ils sont garants, souvent dans la douleur d’ailleurs, d’une société pluraliste. Lors de l’invasion de la plaine de Ninive par Daech qui a entraîné le déplacement d’environ 120 000 chrétiens, Mgr Sako a toujours plaidé pour que les chrétiens puissent rester dans leur pays. Il n’a jamais chercher à leur trouver, par exemple, un pays qui pourrait tous les accueillir comme en rêvent parfois certain chrétiens irakiens, fatigués par des années de persécutions. Ce refus de l’immigration de masse a parfois été mal compris par ses propres fidèles. Mgr Sako, pour sa part, a toujours dit qu’il respectait la liberté de ceux qui souhaitaient partir mais qu’il se battrait pour que le plus grand nombre puisse rester. De fait, il n’a cessé de travailler à améliorer leurs conditions de vie. Auprès des décideurs politiques irakiens, il plaide sans relâche pour que les discriminations institutionnelles dont sont victimes les chrétiens soient levées et que tous les Irakiens aient accès à la même citoyenneté. Auprès des décideurs étrangers qu’il rencontre régulièrement, il demande une protection internationale et une aide financière.

 

Quel va être son rôle comme cardinal ?

Je pense que cette nomination est une reconnaissance pour son travail et son engagement en faveur de la paix et pour la protection des chrétiens. Elle va lui donner plus de poids, à la fois face à ses interlocuteurs irakiens, mais aussi au sein de l’Église universelle, pour faire entendre la voix des chrétiens orientaux et plus particulièrement irakiens. Il ne faudrait pas, une fois Daech vaincu en Irak, que les chrétiens occidentaux qui se sont mobilisés oublient leurs frères d’Orient.

 

Qu’est ce qui vous a marqué plus particulièrement dans son action ces dernières années ?

Ce qui me marque c’est son opiniâtreté et sa forte espérance qui n’est pas de la naïveté. Lorsque j’ai réalisé avec lui ce livre d’entretien, fin 2014, Daech était à son apogée en Irak, les chrétiens vivaient dans des camps de tentes et personne ne s’avançait à prédire une issue à cette invasion djihadiste. Pourtant lui était persuadé que les chrétiens surmonteraient cette épreuve comme ils en avaient surmonté d’autres. C’est sur ces phrases, d’ailleurs, que se termine l’entretien : « Nous sommes dans un tunnel, il est long, étroit et sombre. Mais au bout, il y a la lumière, il y a le jour. Le mal n’a pas d’avenir. Il fait beaucoup de dégâts, beaucoup de bruit, il tue ! Mais il n’a pas d’avenir. Alors que le bien est lent, laborieux, mais il dure. Il est stable. Il est vainqueur. »

Biographie de SB Louis Raphael Sako, patriarche de l’Église chaldéenne

SB Louis Raphaël SAKO, en quelques dates

Patriarche de Babylone des Chaldéens depuis le 1er février 2013. Il réside à Bagdad. Il est à la tête de la communauté chrétienne majoritaire en Irak. (Plus d’un million de fidèles en Irak, Iran, Syrie, Turquie, Liban, Jordanie et diaspora).

Né le 4 juillet 1948 à Zakho (Irak) et ordonné prêtre en 1974 à Mossoul (Irak). Élu évêque en 2002 et nommé pour le diocèse de Kirkouk et Suleymanieh en 2003. Il a obtenu un doctorat de l’Université pontificale à Rome en 1983, une maîtrise en jurisprudence islamique en 1984, un doctorat de l’Université de la Sorbonne en 1986. Il a reçu de nombreuses récompenses, dont le Prix de la paix 2010 de Pax Christi International qui dit à son propos : « un défenseur de premier plan des minorités menacées et un avocat ardent du processus difficile de démocratisation et de réconciliation en Irak, un promoteur reconnu du dialogue interreligieux comme soubassement de la paix ».

Il a publié plus de 200 articles et 20 livres dans les domaines de la théologie et de la religion. · Il a reçu le Prix littéraire de l’Œuvre d’Orient 2015 pour son livre « Ne nous oubliez pas, le SOS du Patriarche des Chaldéens », écrit avec Laurence Desjoyaux. Il sera créé Cardinal par le pape François le 29 juin 2018 à Rome.

Différentes interventions

Le travail de réconciliation et d’unité nationale de Mgr Sako est reconnu par toutes les communautés en Irak, chrétiennes comme musulmanes (sunnites et chiites).

– Octobre 2017, appel à la réconciliation nationale. Il s’est toujours opposé aux milices chrétiennes.

– Mars 2017, « l’Irak doit séparer le politique du religieux », intervention à Suleymanieh au forum sur l’avenir de l’Irak. Le principal défi des Irakiens est celui de « construire un État de droit, une démocratie nationale, moderne, un pays fondé sur le principe de citoyenneté, et non pas sur des rapports de force prédéfinis entre majorités et minorités déterminées sur une base ethnique et religieuse ». Mgr Sako évoque l’après-guerre, quand les Irakiens devront recomposer de nouveau un tissu politique, social et religieux lacéré.

– Février 2017 : Intervention lors du congrès islamo-chrétien, à l’initiative du cheikh Ahmed al-Tayeb, le grand imam d’Al-Azhar –

– Octobre 2016 : Discours « Irak, entre craintes et espérance » sur la nécessité de l’engagement et la citoyenneté des chrétiens, à la Fondation Konrad Adenauer lors d’un colloque sur l’avenir de l’Irak –

– Septembre 2015 : Intervention à la Conférence internationale de Paris sur les minorités.

– Juin 2015 : Proposition de réunifier l’antique « Église d’Orient ». Face au risque d’extinction qui pèse sur elles, il propose la réunion de son Église avec l’Église assyrienne et l’ancienne Église d’Orient.

– Mars 2015. À l’ONU, l’appel pour les chrétiens d’Orient de SB Sako, Patriarche des Chaldéens -Avril 2018 intervention au Sénat Français : « la citoyenneté unique solution pour aller au-delà des divisions »
Dans un Proche-Orient déchiré par les idéologies et les guerres, Mgr Sako a su, envers et contre tout, réaliser :

· La promotion de la paix dans un pays déchiré et meurtri
· La médiation entre le monde politique et les personnalités issues de différentes communautés afin de promouvoir le vivre ensemble
· La reconstruction pacifique de sa région en travaillant sur les notions de laïcité et de citoyenneté.

L’Œuvre d’Orient se réjouit de la nomination de Mgr Elie Yeghiayan, comme évêque de l’éparchie de Sainte-Croix des Arméniens catholiques

Il sera ordonnée le 12 août 2018 au couvent Notre-Dame de Bzommar, à l’occasion de la solennité de l’Assomption de la Vierge Marie selon le calendrier liturgique arménien.

Jusque-là curé de la paroisse de Sainte-Croix de Zalka au Liban, il succède à Mgr Jean Teyrouz, qui est nommé Administrateur apostolique jusqu’à la prise de possession canonique de son successeur.

L’Œuvre d’Orient exprime sa gratitude et salue le travail de Mgr Teyrouz qui s’est dévoué à son éparchie depuis plus de 5 ans.

 


Mgr Elie Yeghiayan : Né le 29 mai 1950 à Alep, en Syrie, il est ordonné prêtre en 1974. En 1997, il devient recteur du collège pontifical arménien de Rome puis exerce différents ministères comme enseignant et aumonier au Liban. Depuis 2016, il était le curé de la paroisse arménienne catholique de la Sainte Croix de Zalka et directeur du collège homonyme.

Mgr Jean Teyrouz : Né à Tripoli au Liban le 6 mai 1941, il fait ses études philosophiques et théologiques à l’Université grégorienne et est ordonné prêtre le 25 décembre 1965 à Rome. En tant que vicaire à Alep, il fut responsable de la pastorale des jeunes, puis fut nommé prêtre à Bourj-Hammoud (Beyrouth) au Liban. Il a été plusieurs fois membre du Conseil de l’Institut patriarcal de Bzommar, recteur du grand et petit séminaire et économe de l’Institut. Il a traduit en arménien une œuvre de Jean Vanier et a publié plusieurs livres de catéchisme.  Il est consacré évêque le 25 mars 2001 et devient vicaire patriarcal puis évêque de l’éparchie de Sainte Croix de Paris des Arméniens catholiques de France depuis février 2013.

Saint Jean-Baptiste

La naissance de Jean est prédit par l’ange Gabriel ; celui-ci lui dit à Zacharie que son fils sera rempli de l’Esprit Saint.

Jean-Baptiste vit dans le désert se nourrissant de « sauterelles et de miel sauvage » (Matthieu III : 4),  avant de commencer à prophétiser au bord du Jourdain. Il fait des « baptêmes de repentance » par immersion dans l’eau pour préparer la venue de Jésus, « Moi, je vous baptise avec de l’eau, pour vous amener à la repentance, mais vient celui plus fort que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit saint et le feu » (Matthieu III  : 11). Dans l’évangile selon Saint-Mathieu, Jésus vient le voir pour se faire baptiser. Jean lui dit : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi », et Jésus lui répond : « Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. » Jean baptise donc Jésus et c’est au sortir de l’eau que ce dernier voit « l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui (Mt 3 : 16) », tandis « qu’une voix venue des cieux disait :  » Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur » (Mt 3 : 17).  C’est à la suite de cet événement que Saint-Matthieu écrit : « une voix venue des cieux disait :  » Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur ». Jean est par ailleurs présenté comme le nouvel Elie dans tous les évangiles.

Jean-Baptiste s’attira la colère d’Hérode pour avoir critiqué son union avec la femme de son demi-frère, Hérodiade. A cause de ces critiques il fut jeté en prison puis fut décapité. L’endroit où se trouve son corps n’est pas vérifié mais certain pensent qu’il se trouverait dans l’église d’Alexandrie sous son mur Nord.

 


Prier avec Saint Jean-Baptiste :

Très Puissant Saint Jean-Baptiste appelé par Dieu à être le précurseur de Son Fils Notre Seigneur, toi en qui le Christ Sauveur vit même plus qu’un Prophète, je te prie d’avoir la bonté de m’aider dans les difficultés qui sont les miennes et de me protéger contre toute influence néfaste. Je te le demande au nom de la Vérité Divine dont tu fus le fidèle témoin au cours de ta vie et de ton Saint Martyre. Amen.

(Neuvaine à Saint Jean-Baptiste)

Interview de Valentine volontaire à Jérusalem pendant 9 mois

Peux-tu te présenter ? 

Je m’appelle Valentine, j’ai bientôt 25 ans et avant de partir à Jérusalem j’étudiais dans une école de commerce à Nantes. Je voulais partir après mes études car je me disais qu’ensuite je n’aurais pas la force de tout quitter pour partir en volontariat. J’avais très envie d’aller au Proche-Orient, particulièrement à Jérusalem et j’ai eu cette chance. J’ai donc travaillé à l’hospice Saint-Vincent pendant 1 an.

 

Comment s’est passée ton intégration ?

Mon intégration a été difficile à différents niveaux ; car la langue et l’alphabet sont différents des nôtres et il fallait choisir entre approfondir l’arabe ou l’hébreu. Au sein de ma mission, mon intégration a été compliquée car les employés pensaient que j’étais là pour une courte durée. J’ai fait mon nid peu à peu, en proposant mon aide pour les changes, puis j’ai découvert que certains parlaient anglais. 

Ils était touchés par le fait qu’on viennent les aider de manière spontanée ; on touche une indemnité par les sœurs mais ce n’est pas un salaire. Pour elles j’étais vraiment une des leurs.

 

Et dans Jérusalem ? 

C’est une chance car il y a beaucoup de volontaires français. Nous étions 4 volontaires à habiter au même endroit, ce qui nous permettait d’échanger entre nous. Jérusalem est une ville très religieuse, chacun est affilié à une religion et on s’intègre comme ça. On ne se mélange pas.

 

Est-ce que faire partie de la minorité pendant 9 mois a été compliqué ?

Les chrétiens constitue la minorité qui a un rôle d’arbitre, au-dessus de la « mêlée ». En Terre-Sainte on est d’abord arabe palestinien avant d’être chrétien ou musulman. Je n’ai pas trouvé cela difficile car de toute manière pour eux quand on est occidentaux on est chrétiens. Ce qui est beau c’est qu’il y a du respect entre les communautés. Mes collègues musulmanes travaillent le dimanche pour que nous n’ayons pas besoin de travailler ce jour-là et nous nous travaillons le vendredi pour qu’elles n’aient pas à le faire non plus.

 

Est-ce la même relation avec les Juifs ?

Non, ce n’était pas pareil avec eux. On ne les connait pas même si comme moi on habite le quartier juif de Jérusalem. C’est beau de les voir prier au Mur des Lamentations, ce sont nos grands frères dans la foi.

 

Raconte-nous ta mission ?

L’hospice Saint-Vincent accueille 250 enfants quotidiennement. Moi je m’occupais de 22 enfants avec 2 autres employés. Ce ne sont pas des enfants qui souffrent d’un manque d’amour mais ils sont dans une situation de précarité. Les parents n’ont pas toujours le temps de s’en occuper car ils ont trop d’enfants.

Ils apprennent tout à la crèche ; nous avons assisté à leur premier pas, leur premier mot. On s’attache vite, on passe 35h par semaine avec eux ; ils deviennent vite comme tes enfants, on se fait du soucis quand ils ne sont pas là.

 

Quelle était ta journée type ?

Les enfants arrivent entre 8h et 9h30. Ensuite ils prennent leur petit déjeuner avec des fruits puis ils jouent. Vers 10h c’est l’heure de changer les couches ! Nous marquons leurs noms dessus pour vérifier que les parents les changent. Ils déjeunent vers 11h15 avec du riz et de la viande et ensuite ils font la sieste puis ils prennent leur biberon. Leurs parents viennent les chercher à partir de 16h.

 

Qu’est-ce qui t’as marqué le plus pendant ces 9 mois ?

La présence de Dieu. Quand on arrive à Jérusalem on sent le poids de Dieu à chaque endroit. La seule chose sur laquelle ils sont tous d’accord c’est que Dieu existe, c’est très frappant.

 

Propos recueillis par EdR