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[ÉGYPTE] Témoignage d'Isaure et Hermine, chargées de mission au Pôle jeunes de l'Œuvre d'Orient "Les volontaires sont le témoignage vivant de l’amitié de L’Œuvre d’Orient avec ces communautés."

Courant mars, le Pôle Volontaires de L’Œuvre d’Orient s’est rendu en Égypte pour effectuer sa visite annuelle auprès des volontaires sur le terrain et des communautés. Ce déplacement s’inscrit dans la deuxième partie de la mission des volontaires. Il a pour objectif de faire un premier état des lieux et bilan, de recueillir les besoins des communautés et de prospecter dans d’autres lieux demandeurs de l’aide concrète et du soutien des volontaires.

La promotion de cette année est composée de onze volontaires en Égypte. Ceux-ci sont enseignants, infirmiers, accompagnateurs d’enfants, etc. En partant avec L’Œuvre d’Orient, ils entrent dans l’histoire d’amitié qu’entretient L’Œuvre d’Orient et les communautés depuis 165 ans, et en deviennent témoins et acteurs. Tristan, volontaire au collège Saint Joseph Khoronfish, s’est ainsi lié d’amitié avec frère Sameer ainsi qu’avec sa famille. Ces relations sont belles et permettent aux volontaires d’être accompagnés en mission par les religieux qui les accueillent.

L’action des communautés

Chacune des visites est l’occasion d’un temps d’échange particulier avec les communautés. Celles-ci nous décrivent l’année écoulée d’un point de vue général avant de faire un bilan sur le volontaire précédent, puis sur l’actuel et sur les besoins à venir. Elles témoignent également de leur choix de vie et de la réalité de leur mission. Par leur disponibilité et les qualités propres à chaque congrégation, les sœurs rendent moins misérable la misère : elles créent des lieux de mise en valeur de chacun, elles accompagnent et coachent les employés et les parents, et vivent en harmonie avec le voisinage.

À titre d’exemple, à Qussiyah (Haute-Egypte), sœur Camélia tente de transmettre aux mamans le goût de montrer leur affection envers leurs enfants, et de ne pas simplement s’occuper de les nourrir physiquement. Elle leurs enseignent donc des gestes de tendresse. Le climat de confiance et d’amitié gravitant autour des communautés religieuses marquent les volontaires et leur permet de s’investir dans l’entourage des communautés : volontaires, amis, chauffeurs, etc. Les communautés sont en effet des ressources et des modèles pour les chrétiens qui évoluent autour. Lors de nos visites, nous sentons l’intensité de ces liens ; les uns trouvant écoute, bienveillance, et travail et les autres amis, respect, et sens à leur mission.

À Qussiyah par exemple, Marine et Mariana ont su tisser des liens amicaux avec de très nombreuses familles, et jeunes proches des sœurs. À cette école, les volontaires sont immergés dans le souci de la globalité de la personne, et reproduisent cela dans les relations qu’ils créent en dehors de la mission, comme Bernard au Caire qui passe tous les soirs prendre un café à la terrasse du coin et jouer au backgamon avec les amis du quartier.

L’action des volontaires

« Chaque soir je me couche en me disant que c’était la meilleure journée », témoigne Marine, volontaire avec Mariana en Haute-Egypte. Les jours ne se ressemblent pas en mission lorsque l’on se met au service des plus petits, et que l’on se soumet au rythme et au quotidien d’une communauté religieuse. Les volontaires transmettent et partagent leur enthousiasme à la communauté, et participent à toutes les activités. Ils expérimentent d’autant plus le don de soi et l’action des communautés auprès de tous qu’ils sont chacun tout à fait immergés dans leur lieu de mission. Ceux-ci sont relativement éloignés les uns des autres, ce qui permet une réelle immersion, et des retrouvailles nécessaires de temps à autre.

Malgré la fermeture des écoles de janvier à mars, pour les écoles égyptiennes, les volontaires enseignants ont su s’accrocher à l’espérance et reprendre les cours mi-mars, riches d’une créativité développée pour mettre à profit ces semaines vides : cours aux professeurs pour Tristan et préparation au DELF, coordination de projets de développement (l’école va investir dans des ruches pour faire son miel maison !) dans l’établissement pour Anne-Cécile à Alexandrie, investissement auprès d’associations locales telles que le Samu social pour Bernard au Caire, etc. Tous ont su mettre à profit ce temps pour agir différemment, s’investir dans la mission d’une autre manière et poursuivre l’amitié avec la communauté.

Nous sommes touchées par l’esprit de cette promotion de volontaires, et la manière dont chacun s’est approprié son poste et s’y plait. Les onze volontaires en poste au moment où nous sommes venues cherchent à faire de leur mieux et vivre intensément chaque instant. Ils ont une mission propre et mettent leurs compétences à profit pour la vivre en y donnant tous ce qu’ils ont. Julien et Françoise qui sont jeunes mariés, s’occupent chaque jour avec Claire et Judith, de jeunes orphelines de leur retour de l’école à leur coucher. Dans un esprit de famille, ils les accompagnent et les guident pour qu’elles grandissent et s’épanouissent à leur contact. Ombeline et Madeleine sont enseignantes, et nous avons été témoins de la belle relation qui les lient avec les communautés. Madeleine anime des soirées chants avec les sœurs, pendant lesquelles elle leur apprend de traditionnels chants scouts. Mariana, co-animatrice d’un jardin d’enfants en Haute-Egypte, a élargi sa mission jusqu’au dispensaire de la maison où sert Marine depuis 5 mois, où elle s’est découvert une vocation infirmière au contact de Marine.

Ces jeunes Français ont quitté leur confort et leur quotidien en France afin de vivre entièrement au côté des chrétiens d’Orient vers lesquels ils ont été envoyés, et nous avons perçu lors de notre séjour que le pari était gagné cette année encore.

Au terme de ce déplacement, le travail de recensement des missions est encore vaste, mais nous avons le sentiment que les volontaires sont à leur place et véritablement utiles dans leur mission.

Nous avons enfin été touchées par les souvenirs que les volontaires précédents ont laissé aux communautés. À Saint Vincent, Sœur Charlotte rappelle émue le jour d’arrivée de Romaric et Galhiane, pendant que Sœur Simone montre sur son téléphone les photos et les messages qu’ils échangent régulièrement. À Samalout Sœur Ferial rit encore des échanges qu’elle avait à table avec Augustin, … Les volontaires sont le témoignage vivant de l’amitié de L’Œuvre d’Orient avec ces communautés.

Nous tenons à les remercier tous : pour leur témoignage, leur engagement et leur soutien mutuels.

Isaure et Hermine, Chargées de mission Pôle jeunes.