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[ETHIOPIE] Le témoignage de Théodore : "Je suis arrivé à Addis-Abeba au début de la semaine qui précède une grande fête"

Le 9.10.2019 à Addis-Abeba

Rapport d’étonnement Addis-Abeba

 Je suis arrivé à Addis-Abeba au début de la semaine qui précède une grande fête du calendrier orthodoxe, Mesquel, ou l’Invention de la Croix. De moins en moins d’ouvriers sur le chantier, de plus en plus de monde en tenue blanche les rues, je sentais que quelque chose se préparait. Jusqu’au vendredi soir : toute la ville s’est rassemblée sur la place centrale, baptisée Mesquel Square, pour allumer un immense bûcher en mémoire de la découverte de la Vraie Croix par Sainte Hélène. Cérémonie magnifique : toute la ville en tenue blanche, robe et voile pour les femmes, chemise et veston pour les hommes, allumant des cierges et chantant des psaumes devant une procession représentant l’Arche d’Alliance, la Reine de Saba et Sainte Hélène. Surpris par la joie de ce peuple fier et pieux.

Une chose m’a rapidement donné envie de faire partie de cette ville : les transports. Hormis la marche, le principal moyen de transport est un minibus de neuf places dans lequel on tient à vingt-cinq et qui nous pousse d’un point à l’autre de la ville pour 3 birr (6 centimes). On y monte au retour du travail en costume, en revenant du marché avec ses poules…

En revanche, une chose pèse un peu au début quand on est étranger : tout le monde nous dévisage avec des regards curieux en criant Farenj ! (Étranger). Mais après quelques jours on s’en moque, on leur crie en retour Abesha ! (Abyssin, Éthiopien) et on avance. Ça et le Farenj price  au marché, à peu près le triple du prix Abesha, qui nous donne une idée de la marge qu’on a quand on part négocier une paire de chaussures ou un bout de tissu.

Chantier 

Quand je suis arrivé sur le chantier des frères, je me suis dit : tu vas t’amuser à gérer un chantier pareil. On travaille en sandales sur des échafaudages en perches d’eucalyptus clouées, on essaye d’éviter de toucher les fils dénudés pour ne pas faire sauter le poste à souder ou la disqueuse. On s’y habitue, ce sont les moyens dont on dispose ici. La répartition des tâches surprend aussi : les hommes sont sur les murs et les terrasses, les femmes ploient sous le fardeau des seaux de mortiers, des briques et des dalles qu’elles leur portent à travers le chantier.  Le niveau d’exigence des travailleurs est un peu en dessous de ce qu’on souhaite avec les frères, et plusieurs prestataires vivent dans une sorte de retard permanent. Ce qui fait qu’on est utiles nous les volontaires, pour contrôler le travail des ouvriers, leur demander des corrections, hâter nos fournisseurs en retard.

École de vie

Un des principaux apostolats des Frères de Saint Jean à Addis-Abeba, c’est l’École de vie, qu’ils organisent tous les week-ends pour huit jeunes Éthiopiens. Ma seule mission pour le moment était d’être au milieu de ces jeunes, et j’étais heureux d’entrer facilement en relation avec eux. Je suis marqué par la joie qu’ils ont de participer aux activités, et par les amitiés saintes qui grandissent entre eux dans ce cadre.

Théodore