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[LIBAN] Témoignage de Paul : " Prendre soin de l’autre et l’hospitalité sont les maîtres mots dans un foyer Libanais."

Paul est volontaire pour 4 mois  auprès du Père Hanni Tawk au Liban. 


Un mois et demi de mission et tant de belles découvertes depuis mon arrivée le 7 mars 2021.

Mon arrivée

J’ai ainsi pu constater que ce l’on disait sur le Liban était vrai ! On se rend compte de la vraie fraternité. Ce mot prend tout son sens à travers le lien fraternel qui unit les Libanais entre eux et auprès de tout étranger qui a besoin d’être accueillis. Prendre soin de l’autre et l’hospitalité sont les maîtres mots lorsqu’un volontaire arrive dans un foyer Libanais.

C’est au sein de la maison du Père Hani Tawk que j’ai été chaleureusement accueilli par sa famille et lui-même auprès de qui je réalise cette mission. Pour cela, je ne suis pas seul et j’ai rejoint une équipe de volontaires français déjà présent sur place, Paul et Anne-France. Grâce à eux, j’ai rapidement découvert trois éléments :

Le travail dans la cuisine 

 La vie entre volontaires français

 La vie quotidienne avec la famille du Père

Dès le lendemain de mon arrivée, j’ai compris que j’étais plongé au cœur de la vie du Liban et de ses habitants. Vivre une mission avec le Père Hani Tawk, c’est découvrir des lieux, rencontrer des personnes et partager des moments heureux et plus difficiles liés au quotidien du pays.

La mission est partagée entre deux activités principales situées entre la cuisine et l’entrepôt.

Dès le lendemain de l’explosion du Port de Beyrouth le 4 août 2020, le Père Hani a pris l’initiative de créer une cuisine dans le quartier de la Karantina, à proximité du port, afin de distribuer des repas aux personnes sans ressources.

Travailler dans la cuisine

Avec son association Jouzourouna, il s’est entouré d’une équipe de bénévole Libanais pour mettre en œuvre ce projet d’aide. J’ai été marqué par le fait que les personnes qui l’entourent, vivent dans les quartiers limitrophes du lieu de l’explosion.

Au-delà de l’activité de travail, nous partageons des moments auprès du Liban du quotidien à travers la vie des bénévoles de la cuisine. Les différentes discussions permettent de découvrir tous les aspects chaleureux des Libanais, mais aussi les difficultés auxquelles ils font face sur les plans politiques, économiques et sociaux depuis de nombreuses années.

L’ensemble de ces éléments ont motivé la fondation des valeurs de la cuisine : donner à manger à tous ceux qui en ont besoin, quelle que soit la confession ou la nationalité, Chrétiens ou Musulmans, Libanais ou Syriens.

Avant que les personnes du quartier ne viennent avec leur tupperware, nous assistons les volontaires Libanais pour préparer le repas du jour. La plupart des menus sont à base de féculent : pâtes, riz, lentille, blé, pois chiche. Une fois que les légumes aient été coupés et cuits, nous préparons des repas à emporter qui seront distribués au sein d’autres quartiers de Beyrouth. Ensuite, nous démarrons la distribution devant le local de la cuisine. C’est une période d’activité intense car beaucoup de travailleurs et d’habitants du quartier arrivent en même temps. Et il faut à la fois les servir, remplir les voitures des plats à emporter et récupérer l’arrivage de légumes frais. Enfin, nous réalisons une distribution de pain auprès d’habitants de la Qarantina.

La vie entre volontaires

A travers la vie de la cuisine, nous sommes amenés à rencontrer des personnes différentes : des prêtres maronites ou grec-catholiques, des séminaristes jésuites, des volontaires d’autres associations comme des Allemands de l’Ordre de Malte ou des Américains de la communauté des Béatitudes, des personnes issues de la société civile, comme des avocats ou des consultants en entreprise.

Ces personnes sont devenues des amis. De nombreuses fois, le Père Hani nous a répété combien il était essentiel que les Français, et les personnes issues d’autres pays, donnent de leur temps afin de les aider. C’était le signe que les Libanais n’étaient pas seuls et étaient soutenus face à la crise qu’ils traversent actuellement.

Toutes ces rencontres ont été une opportunité pour découvrir le pays au-delà des temps de travail dans la cuisine. Ainsi, différentes activités ont été organisées pour visiter la deuxième ville du pays, Tripoli, La Vallée Sainte de la Qadisha où nous avons vécu le Triduum pascal, Zahlé la ville du vin et des poètes, et différents lieux insolites. Bien évidemment, visiter Notre Dame du Liban reste un incontournable pour se recueillir et admirer la vue fabuleuse sur la baie de Jounieh. Néanmoins, réaliser une balade à vélo entre Byblos et Batroun n’en demeure pas moins bien plaisant.

Après toutes ces aventures, il reste essentiel de pouvoir nous retrouver entre volontaires français. Nous n’hésitons pas à partager quelques moments ensemble autour d’un repas ou d’un apéritif avec la vue sur la mer et Beyrouth que nous apercevons au loin depuis la terrasse de la maison.

La vie de famille

Il ne faut pas oublier que les prêtres maronites peuvent se marier avant le diaconat et l’ordination. Nous vivons donc une partie du quotidien avec son épouse et les quatre enfants du père âgés entre 9 et 17 ans. Le père et l’ensemble de sa famille n’hésitent pas à prendre de nos nouvelles lorsque nous partons en excursion. Preuve de leur attachement profond envers nous. Souvent, le Père Hani nous répète que nous sommes des membres à part entière de sa famille et que sa maison nous sera toujours ouverte après notre mission.

Tous ces évènements, situations et rencontres permettent de vivre le cœur de la vie Libanaise. Notamment, en ayant pu passer la Semaine Sainte au monastère de Qannoubine dans la Vallée Sainte de la Qadisha. Un haut lieu de la vie spirituelle de l’Église Maronite, ainsi que de son histoire. Une nouvelle fois, la famille nous a inclut dans des moments intimes de partage de la liturgie pascale. Ainsi que dans différents moments conviviaux avec d’autres amis Libanais de la famille présents au monastère au même moment.

Paul