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[UKRAINE] l'éditorial de Mgr Pascal Gollnisch : " l’exigence de solidarité est bien présente."

La France, parfois, oublie. C’est peut-être le propre des peuples heureux.

Elle a oublié que Saint Méthode et Saint Cyrille, qui vont créer un alphabet ancêtre de l’alphabet cyrillique, vont commencer l’évangélisation des slaves de l’Est à Kiev. Elle a oublié que le roi Henri de France a épousé la princesse Anne de Kiev le 19 mai 1051, qui deviendra reine et régente de France. La France a oublié que l’Ukraine était indépendante avant l’Union soviétique et que, durant la période soviétique, elle avait un siège aux Nations Unies. La France a oublié les souffrances du peuple ukrainien affamé par Staline pour lequel Khrouchtchev était un collaborateur zélé, suscitant des millions de morts dans ce que les Ukrainiens appellent « l’Holodomor ». La France a oublié les souffrances de l’Église gréco-catholique ukrainienne, dont tous les évêques sauf un ont été assassinés par les communistes, ainsi que de nombreux prêtres et fidèles, après la Seconde Guerre mondiale. Il y a donc des devoirs de mémoire sélectifs… L’oubli est pardonnable, mais l’exigence de solidarité est bien présente.

Nous ne sommes pas « antirusses » mais il y a un agresseur et un agressé, donc un peuple qui souffre. Et si l’Occident a commis des fautes, le peuple n’a pas à les payer. L’Œuvre d‘Orient est aux côtés de l’admirable Église gréco-catholique d’Ukraine depuis 1920. Depuis le début de la guerre, 5 délégations de responsables de l’Œuvre se sont rendues en Ukraine et dans les pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie – pour évaluer les besoins et l’acheminement de l’aide dans les lieux d’accueil des familles déplacées. Dans ces pays que nous connaissons bien, nous soutenons les communautés chrétiennes qui accueillent les réfugiés, sans distinction de confession.

Ici, nous soutenons le diocèse gréco-catholique ukrainien de France, son évêque, ses prêtres et ses fidèles évidemment investis dans l’accueil des réfugiés. Ces derniers sont également accompagnés par notre service dédié, créé au moment des exactions de DAESH au Moyen-Orient.

La réponse généreuse des donateurs, le professionnalisme et l’expérience de nos équipes, notre connaissance du terrain nous ont permis une action forte qui doit, hélas, se maintenir dans la durée.

Mgr Pascal Gollnisch,

Directeur général de L’Œuvre d’Orient