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Rapport d'étonnement de Claire, volontaire au Liban

 

 

Bientôt un mois que je suis arrivée au Liban ; je commence à prendre mes marques petit à petit. Avec Victor nous vivons à Adma, dans la communauté maronite Mission de Vie. La communauté est jeune et a pour vocation de s’occuper de familles dans le besoin, des personnes âgées, des enfants, des jeunes en difficultés, des réfugiés… Le couvent à Adma abrite le noviciat et une quinzaine de personnes âgées en soins palliatifs. Un autre centre de la communauté est à Antélias, qui accueille une maison de retraite et quelques enfants qui ont entre 3 et 10 ans. Ma mission principale est de passer du temps avec les personnes âgées d’Adma, et une à deux fois par semaine, celles d’Antélias.

Cela peut sembler déroutant au premier abord car il ne s’agit pas d’une mission avec des tâches précises à accomplir, mais bien d’une présence à donner à ces personnes qui sont souvent très seules et souffrent de leur manque d’autonomie. C’est donc un rythme de mission qui est assez lent et qui n’occupe pas des journées entières ! Mais les moments passés avec les personnes âgées sont à la fois simples et d’une grande qualité. La première chose qui m’a marquée est leur accueil, toujours très chaleureux et bienveillant. Certaines personnes qui parlent anglais ou français me racontent spontanément leur histoire et partagent des moments très intimes ou douloureux de leur vie. Pour celles qui parlent arabe, il y a toujours les cartes ou les dames pour « communiquer » ! Je pense que j’ai passé un bon nombre d’heures compilées à jouer au rami depuis mon arrivée… Avec Victor, nous avons décidé d’animer quelques activités comme des ateliers pâte à sel, dessin ou musique. Mais je prends conscience que mon rôle premier n’est pas forcément de venir casser leur quotidien, mais plutôt de m’y adapter et d’être plus une présence qu’une « animatrice ». Il faut apprendre à s’adapter sans bousculer le cadre établi. Une fois par semaine, il y a également des missions de rues lors desquelles nous distribuons des vêtements ou des colis alimentaires à des familles dans le besoin. Nous passons aussi du temps à jouer avec les enfants après l’école, c’est la dépense énergétique de la semaine !

 

La possibilité de voyager le week-end donne l’équilibre indispensable à ma mission. Le Liban étant un petit pays, c’est très simple d’improviser une excursion du jour au lendemain, malgré les embouteillages impressionnants sur les routes.

Plus généralement, j’ai été marquée par la gentillesse des libanais que j’ai rencontrés lors des week-ends que j’ai passé en excursion. L’hospitalité libanaise n’est pas un mythe ! Nous avons passé un week-end dans la montagne près des Cèdres, dans une famille qui avait réuni tous les cousins, oncles et tantes pour notre arrivée ; nous avons été invités à prendre le café chez des libanais que nous avions seulement croisé dans la rue… Les gens que nous rencontrons sont toujours prêts à nous partager mille bons plans pour nous faire découvrir le pays, à nous expliquer « pourquoi le pays est si compliqué »…

En arrivant au Liban, j’ai aussi été étonnée par la place accordée à la religion. Ici, l’appartenance religieuse fait partie de l’identité à part entière, et il suffit de monter dans un bus pour connaître la religion du chauffeur grâce aux icônes et aux chapelets qui y sont affichés. C’est très facile d’aborder ce sujet avec les personnes que l’on rencontre. Et cette appartenance religieuse assumée cohabite parfois avec le côté très « show-off » de certains libanais : il n’y a qu’à voir des photos de mariages ou la tenue vestimentaire de certains libanais pour comprendre ! Le Liban est un pays extrêmement riche dans son histoire, son patrimoine et sa culture et c’est une vraie chance de pouvoir y vivre en immersion pendant ces quelques mois.