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[Bulgarie] : Le témoignage de François : " Ces moments avec les enfants sont assez intenses, mais très simples et joyeux."

Notre volontaire François , 21 ans, est parti en mission à Svishtov en Bulgarie


Ces dernières semaines ont été marquées par les fortes chaleurs qui pèsent sur notre région, faisant de toute pièce climatisée un endroit salutaire. L’église de Svishtov n’est elle-même pas toujours climatisée mais nos prières au fil des jours et des fêtes du calendrier liturgique sont à coup sûr salutaires.

Je dispose à présent des bases essentielles pour bredouiller en Bulgare, et suis ainsi en mesure d’échanger un petit peu et de comprendre parfois ce qui se raconte autour de moi. Si, au début de mon séjour, j’étais un peu gêné d’acquiescer tout du long sans rien comprendre aux monologues de mes interlocuteurs (concédant tout de même parfois un « da » approbateur), j’apprécie désormais qu’on me tienne tous ces discours, qui sont un moyen imparable de me familiariser avec la langue. Je sais aussi que certains aiment que l’on passe du temps avec eux et que l’on s’efforce de parler.

Ma mission :

Ma mission de volontaire et accompagnateur du père Vialle m’a amené dans plusieurs fêtes paroissiales : journée mondiale des grands-parents à Béléné en présence de l’évêque, 170 ans de la paroisse de Malchika, anniversaire d’une religieuse à Roussé, anniversaire du curé de Malchika… Nous voyageons, et retrouvons dans chaque paroisse les bons pères passionistes, tous italiens sauf le père Vialle. La congrégation est fortement implantée et attachée au nord de la Bulgarie, sous la figure tutélaire d’un bienheureux passioniste et évêque, Monseigneur Bossilkov, qui fut martyrisé sous le régime.

Nos divers déplacements guidés par le père nous ont permis de rencontrer plusieurs autres communautés religieuses : les Carmélites de Sofia, les Franciscains conventuels et les soeurs Missionnaires de la Charité de Pleven. J’admire le don total de leur vie dans un pays étranger, où la foi est peu vive. De leurs propres dires, je comprends d’abord que le régime soviétique a fait son travail, puis qu’à sa chute, le spectacle de la perte de morale chrétienne en Occident n’était pas vraiment de nature à inspirer un renouveau de la foi en Bulgarie. Si la pratique religieuse est très faible, les défunts sont en revanche entourés d’une dévotion particulière : littéralement partout, on trouve de ces feuilles placardées en mémoire du énième anniversaire du décès de tel ou tel proche.

A Svishtov, parmi les travaux incontournables, il y a l’entretien des églises de Dragomirovo et de leur jardin. Un graissage des cloches pour commencer, puis la tonte, avec les multiples tracasseries mécaniques – presque comiques – du tracteur tondeuse. Heureusement, les voisins et connaissances ne se font jamais prier pour apporter leur aide. Nous sommes abondamment ravitaillés et nourris par Baba Marguerite.

C’est cette même Marguerite, quasi-vicaire, qui relaie parfois au père les besoins de ses ouailles, par exemple lorsqu’il faut donner les sacrements à une famille qu’il ne connaissait pas lui-même.

A deux reprises, nous avons participé aux soirées-jeux organisées par la paroisse voisine d’Oresch pour les enfants, venus assez nombreux. Très vite, nous retrouvons quelques enfants déjà croisés, et sommes adoptés par les autres. Les enfants se donnent à fond dans les jeux, et ils nous font bien participer ! Nous avons aussi le droit à une visite d’une petite délégation des enfants de cette paroisse quelques jours plus tard, pour faire le tour de l’église puis quelques jeux dans la grande salle dédiée. Ces moments avec les enfants sont assez intenses, mais très simples et joyeux.

Enfin, je ne saurais oublier d’évoquer la ménagerie que nous entretenons à Svishtov, avec 25 chats (le chiffre est variable), 3 tortues et un chien. Leur nourriture, les soins et le nettoyage ne sont pas toujours bien attrayants, mais un moyen imparable de rendre service concrètement et quotidiennement. Pour faire bonne mesure, et dans la lignée des anciens volontaires, j’ai adopté un chaton et l’ai nommé Brutus. Après examen clinique, le chaton est une petite femelle, et Brutus n’était peut-être pas le meilleur prénom à choisir.