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[BULGARIE] Le témoignage d'Henri : "La joie de l'espérance dépasse tout."

Notre volontaire Henri, 23 ans, est en mission à Svishtov en Bulgarie auprès du père Vialle.


Déjà trois mois se sont écoulés depuis mon arrivée en Bulgarie. Après l’étonnement, place à l’engagement. Cet engagement est ici avant tout un accompagnement.

Le vendredi, avec les autres encadrants, nous nous occupons des jeunes du patronage, âgés de 5 à 13 ans. C’est toujours un moment de joie pour tous car ces enfants participent à chaque fois aux activités avec entrain et dynamisme (peut-être un peu trop parfois !). C’est aussi l’occasion pour moi de discuter un peu en bulgare et de tisser des relations, les enfants étant plus spontanés, abordables et moins regardant sur les fautes de langue !

 

J’ai également l’occasion d’accompagner le père Vialle lors de ses visites chez les personnes âgées et/ou malades pour porter la Communion ou bénir la maison. Les visites de maison dans le village de Dragomirovo demeurent pour moi des moments très  marquants. En effet, on rencontre dans le village des personnes faisant face à une situation matérielle extrêmement dégradée. Toutefois, ce n’est pas cela qui est le plus triste. Ce qui est le plus désolant, c’est l’abandon et l’isolement croissant de ces personnes. J’ai en mémoire une grand-mère malade qui nous disait, très émue : “ma mère s’est occupée de ma grand-mère, je me suis occupée de ma mère, et il n’y a plus personne pour s’occuper de moi”. Mais malgré cela, malgré la désertification des villages et, en conséquence, la chute du nombre de fidèles, j’ai été très marqué par la joie de ces babas lorsqu’elles recevaient la bénédiction ou les sacrements de la main du père. La joie de l’espérance dépasse tout !

 

Et de l’espérance il en faut ici ! Les catholiques représentent à peine 1% de la population dans une région très sécularisée et qui semble avoir oublié Dieu. Cela vaut tant pour les orthodoxes, majoritaires, que pour les musulmans. Le père Christo, prêtre orthodoxe du monastère de la Dormition de Svishtov, dit lui-même que les gens ici ont le cœur endurci. Ce qui est frappant est la disparité de pratique entre les générations et entre les sexes. À la me  sse du dimanche, la grande majorité des fidèles sont du troisième âge, et principalement des femmes. Cela est particulièrement frappant à Dragomirovo, où l’assemblée est composée exclusivement des babas du village. Il y a un réel désintérêt des hommes pour la pratique religieuse qui s’compagne d’un creux générationnel de transmission de la foi. Si cette absence d’enseignement de la foi aux générations actuelles peut se retrouver dans une certaine mesure en France, le phénomène est ici amplifié, car la transmission s’est brutalement retrouvée stoppée lors de l’instauration du régime communiste jusqu’en 1989. Cela est malheureusement dramatique car il y a en conséquence très peu de familles dans la paroisse. Toutefois, des signes d’espérance sont là ! Des jeunes se convertissent, des baptêmes sont célébrés et le diocèse compte même un séminariste ! Il est donc plus que nécessaire de continuer à prier pour la Bulgarie, car la prière porte ses fruits

 

La prière est d’ailleurs une composante essentielle de la mission à Svishtov. Vivre avec le père Vialle au quotidien, c’est accepter de partager un peu sa vie de prêtre, sa mission, ses activités, ses fardeaux, mais surtout sa vie de foi et de prière. C’est pour moi la plus grande joie de la mission.

Retrouver le Seigneur dans le silence et la prière. Car si l’on peut voir le Christ dans le service en se tournant vers les autres, on ne le rencontre dans son intimité que dans la prière et les sacrements. La Messe est d’ailleurs le cœur et le sommet de toute nos journées, et c’est pour moi un grand bonheur que de pouvoir m’approcher de l’autel en tant que servant.

La mission en Bulgarie est donc une grande source de joie. Joie simple et pure des enfants, joie profonde de l’espérance et joie immense de la prière.

Bien fidèlement,

Henri