[TERRE SAINTE] Le témoignage d’Éléonore : « j’ai la chance de travailler dans un hôpital où juifs, musulmans et chrétiens vivent ensemble ».

Découvrez le témoignage d’Eléonore, étudiante en 3ème année de médecine, volontaire à l’hôpital Saint-Louis de Jérusalem depuis le mois de septembre. Son volontariat auprès des personnes âgées en soin palliatif continue durant la crise du Covid-19.


Maintenant que le déconfinement s’amorce doucement, je me dis que c’est le bon moment pour faire un point sur cette période étonnante que nous traversons.

Les mois de mars et avril sont habituellement les plus agités à Jérusalem, les rues remplies de touristes et de pèlerins venus du monde entier pour célébrer Pâques, les juifs fêtant de leur côté la fête de Pessah. En bonus cette année, le début du mois de Ramadan pour les musulmans était lui aussi à la même période. Tout cela en un peu plus de 2 semaines.

Si habituellement on assiste alors à de grandes processions dans la ville et si le Saint Sépulcre ne désemplit pas, cette année a bien évidemment été très particulière. Après la fête juive de Purim (équivalent du carnaval) le confinement a été instauré, avec l’interdiction de sortir à plus de 100m de chez soi pour aller faire les courses, les rassemblements de plus de 10 personnes interdites, la fermeture des checkpoints avec la Palestine, la fermeture des lieux de cultes, etc… Cela signifie pas de grande procession depuis le mont des Oliviers pour le dimanche des Rameaux, pas de célébrations ni de messes, un Saint Sépulcre fermé, pas de vigile pascale. Étrange de pouvoir apercevoir d’un regard tous les lieux saints en montant sur le toit de l’hôpital, sans pouvoir y mettre un pied ! Je dois dire que nous autres volontaires étions assez déçus de ne pas pouvoir vivre comme toutes les autres années cette période dont tout le monde nous parle depuis notre arrivée. Malgré tout, j’ai quand même la chance de travailler dans un hôpital où juifs, musulmans et chrétiens vivent ensemble, ce qui m’a permis d’être entourée de toutes ces communautés différentes et de participer à leurs fêtes, même si c’était en petit comité.

La première d’entre elles fut Pessah. Pendant une semaine, en rappel de l’exode, les juifs ne doivent consommer aucun aliment qui a été fermenté : pas de pain, ni de bière (qui contiennent de la levure), ni de pâtes. Cela signifie également que rien ne doit être en contact avec quelque chose qui auparavant aurait pu toucher un aliment fermenté. Concrètement, cela se traduit par un grand nettoyage de printemps : on enlève toute la nourriture « non kasher pour Pessah » des frigos, toutes les tables sont recouvertes de plastique pour éviter le contact fermenté/non fermenté, on utilise assiettes et couverts en plastique jetable pour la même raison, et surtout on est condamné à ne manger que des sortes de biscottes plates (les matzos), un peu comme des grandes hosties carrées, en guise de pain. En temps normal le premier soir de Pessah, un rabbin vient à l’hôpital avec les familles des patients juifs qui le souhaitent, et la cuisine organise un grand repas traditionnel dans la salle à manger. Confinement oblige, la soirée était bien plus simple : dans l’assemblée il y avait les quelques patients qui pouvaient sortir de leur lit à cette heure-là, et la totalité des volontaires (la plupart chrétiens, certes, mais ayant très envie d’assister à l’événement). Le maître de cérémonie était un patient qui jouait le rôle de chef de famille. La cuisine avait préparé les aliments nécessaires : viande cuite sur les braises, herbes amères, matzos, jus de raisin pour remplacer le vin. Pour chaque élément, le « chef de famille » lit les textes de la Torah qui correspondent, prononce une bénédiction puis en distribue à chacun des participants. Ça vous rappelle quelque chose ? « il prit le pain, le bénit, le rompit et le donna à ses disciples… ». Eh oui ! c’est encore vraiment le même déroulement qu’au temps de Jésus.

La même semaine, nous avons fêté la semaine sainte et Pâques. Sans pouvoir bouger de l’hôpital, nous nous sommes organisés entre volontaires pour faire des célébrations les jours saints dans la petite chapelle, un chemin de croix sur le toit, et un repas de fête après vigile de samedi. Après tout, puisqu’on habite et travaille ensemble, on n’allait pas se priver de faire la fête ! Il y avait les volontaires, Muriel notre responsable, Ségolène l’infirmière en chef et ses enfants, et même une vieille infirmière palestinienne qui est venue habiter à l’hôpital juste après le début du confinement. Je pense que cette année nous avons pu réaliser la chance que nous avons en temps normal d’avoir accès à des messes et nous a permis d’expérimenter la prière d’une autre manière.

Enfin, quelques jours plus tard c’était aux orthodoxes de célébrer Pâques. Tous les ans il se passe alors le miracle du saint feu, où le patriarche s’enferme dans le tombeau du Christ avec des cierges éteints et rien pour les allumer, et ressort quelques temps plus tard avec tous ses flambeaux mystérieusement allumés ! Alors, la lumière se transmet de cierge en cierge dans le Saint Sépulcre rempli de fidèles et traditionnellement chacun rapporte une bougie allumée au saint feu dans sa famille. Cette année, évidemment aucun fidèle n’était autorisé à entrer dans le Saint Sépulcre mais la lumière a quand même été transmise par quelques scouts qui avaient une autorisation spéciale. De notre côté, pas question de perdre une miette de cette tradition : grâce à la retransmission de la cérémonie sur Youtube, nous avons tout suivi depuis le balcon de l’hôpital avec les employés, et dès que nous avons aperçu les scouts sortant de la vieille ville flambeaux allumés, nous avons tous sauté en dehors de l’hôpital, masque sur le nez et avec toutes les bougies que nous avons trouvées sur notre passage à la main. Il suffisait de franchir les quelques mètres qui nous séparent des remparts de la vieille ville pour toutes les allumer. Puis nous sommes allés distribuer toutes nos petites bougies aux patients de l’hôpital.

En définitive c’était vraiment génial d’avoir l’opportunité de suivre toutes ces fêtes dans l’intimité et le quotidien des gens. En ce moment c’est le Ramadan et tous les soirs un coup de canon nous signale la rupture du jeûne. Mais évidemment les patients musulmans de l’hôpital sont exemptés de Ramadan. Donc je dois avouer que j’en ai un peu moins appris sur ce mois saint.

Le pays commence à se déconfiner, c’est à dire que nous avons à nouveau le droit de nous déplacer dans tout le pays, certains parcs nationaux ont rouvert, mais les rassemblements de plus de 20 personnes sont toujours interdits, les lieux de culte sont encore fermés et tous les magasins ne sont pas encore ouverts. J’ai été super contente de vivre la période Covid-19 à l’hôpital Saint Louis. Honnêtement, ça m’a permis de vivre ma mission encore plus à fond. En vivant 100% à l’hôpital, on va forcément rendre plus visite à nos patients en dehors de nos heures de travail, on se rapproche un peu plus des gens avec qui on travaille, on apprend plein de choses. C’était une période où on a complètement occulté le côté « volontourisme » qui peut être facilement présent sur un lieu de mission comme la Terre Sainte. Mais honnêtement, c’était aussi une période assez éprouvante à la longue, et je suis contente que les choses reviennent progressivement à la normale. Nous travaillons encore en shift de 12h comme depuis le début du confinement et un retour aux 8h n’est pas encore complètement envisageable. L’ambiance est toujours bonne, même si la fatigue se fait sentir : on a presque tous eu des problèmes de dos dans les dernières semaines : personnellement j’ai arrêté de travailler pendant un peu plus d’une semaine à cause d’un gros mal de dos il y a un mois. Maintenant je porte une ceinture dorsale au travail et j’essaie de faire plus attention donc ça va mieux, et je suis également suivie par la physiothérapeute de l’hôpital.

Travailler 12h a des côtés sympathiques, comme le fait qu’on s’occupe vraiment des patients tout au long de leur journée, du lever au coucher. Cela nous permet de bien les suivre et de nous organiser en ayant une vision plus globale. Malgré tout, on se rend compte au bout de presque 2 mois que c’est physiquement et moralement épuisant. Même si notre équipe de volontaires de vainqueurs est géniale, que l’on s’adore et que le confinement nous a permis de nous souder, les tensions peuvent vite apparaître à force de beaucoup travailler et de ne pas se changer les idées. Ah ! la vie en communauté… Rajoutez à cela des patients aux demandes farfelues, qui ont besoin de plus d’attention parce qu’ils sont privés de la visite de leurs familles, saupoudrez d’un peu de paranoïa des travailleurs due au Corona, et vous obtiendrez quelques échanges un peu tendus en fin de journée. Heureusement qu’on a maintenant la possibilité de sortir, et que les visites des familles reprennent peu à peu, ça nous soulage !

C’est hélas bientôt la fin de ce volontariat de 8 mois et je n’arrive pas du tout à m’imaginer rentrer en France ! Le temps passe bien trop vite.


PS : Je ne peux malheureusement pas vous envoyer des photos de l’hôpital parce que je n’ai pas le droit de prendre d’en prendre, et donc voici au moins pour le plaisir des yeux 2 beaux couchers de soleil, les rues du souk désertes le premier jour de déconfinement, les magnifiques nuages au-dessus de la vieille ville pour vendredi saint.

[LIBAN] Le témoignage d’une volontaire : « Nous nous souviendrons de ce fameux lundi noir, le 16 mars. »

« Témoignage d’une volontaire au Liban. Depuis septembre, elle est dans une école (au Liban) près de Beyrouth où elle continue sa mission d’enseignement et rend service à la communauté. »


Pourquoi être restée ?

La question de rentrer s’est posée… en une seule après-midi. Avec Gabrielle, une autre volontaire, nous nous souviendrons de ce fameux « lundi noir » 16 mars. L’aéroport de Beyrouth fermait brusquement ses portes, un dernier avion partait pour la France. Hésitations, réflexions, émotions, valise bouclée, larmes ravalées, go on rentre (tous les volontaires étaient déjà repartis). À la dernière minute un coup de fil de l’ambassade nous interdit de faire escale à Istanbul. Go on reste. Mais fin mars un rapatriement est organisé. La situation nous rappelait clairement qu’ici, bien qu’enracinées, nous étions « étrangères et de passage ». Que décider ? Quelles sont les motivations profondes de notre volonté de rester ? La seule raison qui vient trancher tout dilemme est assez simple : nous pouvons continuer la mission, donc on la continue. Cette saga corona ne menace ni notre santé, ni notre sécurité, donc on poursuit le volontariat. En revanche, à deux c’est mieux, donc Gabrielle s’est installée ici à Roumieh. Il n’y a absolument aucun mérite à avoir choisi cela dans la mesure où c’était beaucoup plus rassurant pour nous de ne pas s’arracher violemment à ce pays qu’on aime tant… et qu’ici nous sommes dans un cadre porteur. Voyez plutôt.

En quoi consiste ce volontariat revisité ?

Dès que les écoles ont fermé, le travail en ligne avec les élèves a repris… comme pendant ces semaines de révolution en octobre ! Ce travail occupe nos matinées. Et c’est précieux de garder ce petit lien avec les élèves. Je continue d’enregistrer à l’oral des contes pour les primaires. Puis je corrige les rédactions des 4e . Ces derniers ont participé au concours organisé par l’Œuvre d’Orient. Le but du jeu est d’inventer un récit illustrant la cohabitation des différentes communautés et sensibilités. Je tombe sur des pépites littéraires, ou je fonds devant des fautes délicieuses. Les 5e planchent toujours sur les Fables. Ils doivent en écrire une pour jeudi prochain, hâte de les lire. La semaine dernière, ils ont réfléchi sur « La Cigale et la Fourmi ». Entre la confiance joyeuse / l’opportunisme foireux de l’une et la sagesse réaliste / radinerie confinée de l’autre, que choisir ? J’ai été frappée que tous, sans exception, prennent position pour la Fourmi. (L’année dernière, à Paris, l’écrasante majorité de mes 3e défendaient la Cigale). Ces petits 5e font l’éloge de la responsabilité et leur sens du travail est définitivement admirable – certes, la situation du pays les y pousse fortement. Donc les élèves bossent, en jonglant avec les aléas d’Internet, ce qui n’est pas une mince affaire ici.

L’après-midi, nous travaillons dans le grand jardin des soeurs. Évidemment avec Gabrielle on s’invente une vie de botaniste-paysagiste. Alors qu’en réalité on est surtout dans la terre, pendant des heures, en train de désherber le hashich (= l’herbe). Mais on voit cet immense parc de Roumieh se transformer. Grâce au travail de notre ami égyptien, le bel Arman, et de l’armée de Pakistanais qui habitent ici, au collège. La terre est labourée, les pêchers sont taillés, le potager et le verger sont minutieusement soignés. On veille sur la promesse du « fin bourgeon d’avril ». Du Vittoz et de l’émerveillement en bloc. Ainsi la mission est remixée, mais se poursuit, bien différente de ce qu’on aurait pu imaginer. Mais nous sommes à notre place. Et, libanisées, on s’adapte à l’imprévu. Le reste ? Shallah.

Pourquoi la révolution reprend ?

La révolution d’octobre avait accéléré la dégradation économique du pays. Le corona provoque son effondrement. Les gens ne peuvent pas travailler et beaucoup de familles ont faim. Je trouve cela terrible d’être dans un pays où, maintenant, les gens ont faim… et de me sentir complètement impuissante. C’est aussi un exercice d’humilité, qui est la vertu du réalisme. La seule chose que je peux faire (et que me demande l’Œuvre d’Orient 😉 c’est de vous en parler. Comme ça vous pouvez soit faire un don, soit prier, soit faire les deux.

Rapidement quelques éléments pour comprendre. Quand nous sommes arrivées en septembre, 1 dollar valait 1 500 livres libanaises. Aujourd’hui il en vaut 4 000. Or l’économie du Liban est complètement dollarisée et dépend majoritairement de ses exportations. Les prix ont tous augmenté. Exemple : 1 kg de lentilles coûtait 1 000 livres, cela coûte maintenant 7 000 livres.

Donc le peuple gronde. Sa colère envers les politiciens est décuplée. Les manifestations en voiture et les blocages de route reprennent. De façon très violente. La thawra a perdu son visage pacifique. Avec le déconfinement, les affrontements et les tirs se multiplient, surtout dans la région de Tripoli où un jeune est mort l’autre jour. Espérons que des solutions politiques soient mises en place, et que des soutiens financiers arrivent.

La solidarité est ici très belle, les gens s’entraident énormément. Comme en France, de belles initiatives fleurissent partout. Je pense en particulier au père Gaby, le prêtre de la paroisse francophone, qui continue son engagement social très important. Dans la droite lignée du pape François, il se consacre entièrement aux pauvres, quitte à secouer courageusement la classe aisée d’Achrafieh. Car l’argent manque. Plus de la moitié de la population est tombée sous le seuil de pauvreté. L’existence des écoles est menacée ; depuis octobre, les parents ne peuvent plus payer les frais de scolarité. Or les écoles sont la clé de l’avenir des jeunes Libanais. Je pense aussi à Soeur Magda qui, avec son équipe de sœurs, vit depuis 1980 dans le camp palestinien de Dbayyeh. Nous les avions rencontrées juste avant le confinement. Pétries de dévouement et d’humilité, ces petites femmes sont le poumon médical, humain et spirituel de toutes ces familles apatrides qui luttent pour la survie. Avec Juliette et Gab nous étions bouleversées par leur reconnaissance pour vos dons : « L’argent des pauvres, c’est sacré. » Donc si on veut alléger notre porte-monnaie, même de trois pièces, ça ne manque pas d’idées. Vous pouvez aller flâner sur le site de l’Œuvre d’Orient. Cette association est beaucoup appréciée ici pour son travail de fond. Et pour son amitié fidèle, depuis le XIXe siècle, avec ces communautés. J’arrête cet appel au don avant d’atteindre le stade ultime de la lourdeur.

Le 17 mai, c’est la journée des Chrétiens d’Orient. N’hésitons à prier pour eux, nos grands frères à qui on doit tant. Leur foi est belle et leur courage est grand.

Retrouvez la lettre du Pape à tous les fidèles pour le mois de mai 2020

Chers frères et sœurs ,

Le mois de mai est désormais tout proche, mois où le peuple de Dieu exprime avec une particulière intensité son amour et sa dévotion pour la Vierge Marie. Il est de tradition, en ce mois, de prier le Rosaire à la maison, en famille. Une dimension, la dimension domestique, que les restrictions de la pandémie nous ont “contraints” à valoriser, également du point de vue spirituel.
J’ai donc pensé proposer à tous de redécouvrir la beauté de prier le Rosaire à la maison pendant le mois de mai. On peut le faire ensemble ou personnellement ; c’est à vous de choisir selon les situations, en évaluant les deux possibilités. Mais, de toute manière, il y a un secret pour le faire : la simplicité ; et il est facile de trouver, aussi sur internet, de bons modèles de prières à suivre.
De plus, je vous offre les textes de deux prières à la Vierge que vous pourrez réciter à la fin du Rosaire, et que je réciterai moi-même pendant le mois de mai, uni à vous spirituellement. Je les joins à cette lettre de sorte qu’elles soient mises à la disposition de tous.
Chers frères et sœurs, contempler ensemble le visage du Christ avec le cœur de Marie, notre Mère, nous rendra encore plus unis comme famille spirituelle et nous aidera à surmonter cette épreuve. Je prierai pour vous, spécialement pour ceux qui souffrent le plus, et vous, s’il vous plait, priez pour moi. Je vous remercie et vous bénis de tout cœur.

Rome, Saint Jean de Latran, 25 avril 2020 Fête de Saint Marc Évangéliste

François


Prière à Marie

Ô Marie, tu resplendis toujours sur notre chemin comme signe de salut et d’espérance. Nous nous confions à toi, Santé des malades, qui, auprès de la croix, as été associée à la douleur de Jésus, en maintenant ta foi ferme.
Toi, Salut du peuple romain, tu sais de quoi nous avons besoin et nous sommes certains que tu veilleras afin que, comme à Cana de Galilée, puissent revenir la joie et la fête après ce moment d’épreuve.
Aide-nous, Mère du Divin Amour, à nous conformer à la volonté du Père et à faire ce que nous dira Jésus, qui a pris sur lui nos souffrances et s’est chargé de nos douleurs pour nous conduire, à travers la croix, à la joie de la résurrection. Amen.
Sous Ta protection nous cherchons refuge, Sainte Mère de Dieu. N’ignore pas nos supplications, nous qui sommes dans l’épreuve, et libère-nous de tout danger, Ô Vierge glorieuse et bénie.


Prière à Marie
« Sous ta protection nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu »

Dans la présente situation dramatique, chargée de souffrances et d’angoisses qui frappent le monde entier, nous recourons à Toi, Mère de Dieu et notre Mère, et nous cherchons refuge sous ta protection.
Ô Vierge Marie, tourne vers nous tes yeux miséricordieux dans cette pandémie du coronavirus, et réconforte ceux qui sont perdus et qui pleurent leurs proches qui sont morts, enterrés parfois d’une manière qui blesse l’âme. Soutiens ceux qui sont angoissés pour les personnes malades auprès desquelles, pour empêcher la contagion, ils ne peuvent être proches. Suscite la confiance en celui qui est inquiet pour l’avenir incertain et pour les conséquences sur l’économie et sur le travail.
Mère de Dieu et notre Mère, implore pour nous de Dieu, Père de miséricorde, que cette dure épreuve finisse et que revienne un horizon d’espérance et de paix. Comme à Cana, interviens auprès de ton Divin Fils, en lui demandant de réconforter les familles des malades et des victimes, et d’ouvrir leur cœur à la confiance.
Protège les médecins, les infirmiers et les infirmières, le personnel sanitaire, les volontaires qui, en cette période d’urgence, sont en première ligne et risquent leur vie pour sauver d’autres vies. Accompagne leur fatigue héroïque et donne-leur force, bonté et santé.

Sois aux côtés de ceux qui, nuit et jour, assistent les malades ainsi que des prêtres qui, avec sollicitude pastorale et engagement évangélique, cherchent à aider et à soutenir chacun.
Vierge Sainte, éclaire l’esprit des hommes et des femmes de science, pour qu’ils trouvent de justes solutions pour vaincre ce virus.
Assiste les Responsables des Nations, pour qu’ils œuvrent avec sagesse, sollicitude et générosité, en secourant ceux qui manquent du nécessaire pour vivre, en programmant des solutions sociales et économiques avec clairvoyance et avec esprit de solidarité.

Marie très Sainte, touche les consciences pour que les sommes considérables utilisées pour accroître et perfectionner les armements soient au contraire destinées à promouvoir des études adéquates pour prévenir de semblables catastrophes dans l’avenir.

Mère très aimée, fais grandir dans le monde le sens d’appartenance à une seule grande famille, dans la conscience du lien qui nous unit tous, pour que nous venions en aide aux nombreuses pauvretés et situations de misère avec un esprit fraternel et solidaire. Encourage la fermeté dans la foi, la persévérance dans le service, la constance dans la prière.
Ô Marie, Consolatrice des affligés, embrasse tous tes enfants dans la tribulation et obtiens que Dieu intervienne de sa main toute puissante pour nous libérer de cette terrible épidémie, afin que la vie puisse reprendre dans la sérénité son cours normal.

Nous nous confions à Toi, Toi qui resplendis sur notre chemin comme signe de salut et d’espérance, Ô clémente, Ô miséricordieuse, Ô douce Vierge Marie. Amen.

[TERRE SAINTE] Le témoignage d’Antoine durant ce confinement : « Drôle de Pâques chez les filles de la charité! »

Découvrez le témoignage d’Antoine qui nous donne des nouvelles de l’hospice de Saint Vincent à Jérusalem.


L’hospice Saint Vincent

Les filles de la charité de Saint Vincent de Paul se sont installées dans cet hospice à la fin du XIXème siècle. C’est l’un des 6 établissements des filles de la charité en Terre Sainte avec ceux de Bethléem, Bethanie, Nazareth, Haïfa et Ein Karem. A Jérusalem, nous sommes situés au pied des remparts de la vieille ville, entre la porte de Jaffa et la porte Neuve.

Deux services principaux sont tenus dans cet hospice: une crèche accueillant environ 200 enfants par jour, et un service pour personnes polyhandicapées adultes. Le service pour enfants polyhandicapés est pris en charge par l’hospice d’Ein Karem dans la banlieue de Jérusalem.
Quatre sœurs (Libanaises) assurent le fonctionnement de St Vincent: sœur Simone, supérieure de la communauté, soeur Marlène, responsable du service des handicapés, soeur Alice qui s’occupe de l’administratif et soeur Jeannette de la crèche.

Ce qui différencie cet hospice d’un établissement d’accueil Israélien est qu’il accueille presque exclusivement des arabes palestiniens ou des Érythréens. Comme disent souvent les sœurs, la pauvreté n’est pas forcément la pauvreté matérielle. On imagine à quelles difficultés sont confrontées les familles arabes de Jérusalem et des territoires…

Le service des personnes handicapées

C’est le cœur de ma mission à Jérusalem! Nous nous occupons de 26 personnes polyhandicapées qui résident en permanence à l’hospice. Ils ont des handicaps physiques et mentaux lourds et variés ce qui les rends extrêmement dépendants. Il est donc nécessaire de les assister dans tous les aspects de leur quotidien en permanence. Pour cela, 11 employés se relaient pour assurer une permanence jour et nuit en se répartissant les matins, après midis et nuits. Depuis toujours, des volontaires viennent aider l’hospice Saint Vincent pour l’accueil des handicapés. Actuellement, il y a deux sœurs de Loyola et deux volontaires de l’œuvre d’Orient: Jeanne et moi même!

En terme d’organisation, hommes et femmes sont séparés en deux sections. Ils se réunissent régulièrement pour les repas et les activités. Voici un emploi du temps d’une journée type:

6.30 – 7.30 réveil et douches

7.30 – 8.30 petit-déjeuner

8.30 – 11.00 activités

11.00 – 12.00 changes

12.00 – 13.00 déjeuner

13.00 – 14.00 sieste

14.00 – 14.45 changes

14.45 – 17.00 activités

17.00 – 18.00 dîner

18.00 – 19.00 changes et coucher

 

Les employés et volontaires hommes s’occupent des handicapés hommes, et réciproquement pour les femmes. Je passe donc la plupart de mon temps en binôme avec Ahed ou Fadhi, deux employés arabes, pour assister nos 11 pensionnaires. Les journées sont assez denses et animées! Au début de l’année nous étions plus nombreux pour nous occuper des hommes. Le départ de volontaires et employés non renouvelés ont provoqué une petite accélération du rythme, en particulier pendant les « soins » (douches, changes…), cependant le rythme étant très régulier on s’en sort bien quand même!

Pendant les temps d’activités il faut redoubler d’imagination pour réussir à faire de nouvelles choses avec eux: dessins, musique… Mais leurs handicaps et les difficultés pour communiquer sont parfois décourageants et nous ramènent souvent aux mêmes activités. Les sœurs de Loyola ne se lassent jamais d’essayer de nouvelles choses ce qui donne du dynamisme! En effet, on tombe facilement dans une routine qui n’est pas arrangée par la lassitude de certains employés présents à l’hospice depuis très longtemps. Ce qui est très encourageant, c’est la joie qui habite ces personnes! Malgré les journées répétitives, il y en a toujours un pour rire ou pour faire une bêtise qui provoquera l’hilarité générale. Certains ont 10 fois plus d’énergie que nous dès le matin ce qui est bien stimulant (mais épuisant) et leur bonne humeur est contagieuse.

Il est très agréable de vivre avec ces personnes qui ne se soucient de rien et communiquent leur joie à longueur de journée. Bien entendu il y a souvent des disputes ou des crises mais elles ne durent jamais quand on sait leur prêter attention. L’ambiance entre employés et volontaires est très bonne! Les palestiniens sont très accueillants avec les volontaires et certains sont devenus de vrais amis avec qui partager un bon shawarma (plat palestinien très répandu) de temps à autre!

Déjà 7 mois…

Étant en Terre Sainte pour un an, on peut dire que la mission est à présent bien entamée. Ce qui est assez marquant, c’est l’évolution de la relation que l’on a avec les personnes handicapées sur la durée.

A première vue, avec leurs lourds handicaps physiques et mentaux, on pourrait croire que les relations ne peuvent pas aller bien loin. Mais en réalité, on en apprend tous les jours un peu plus avec parfois de belles surprises! Beaucoup d’entre eux comprennent ce qu’on leur dit mais ne peuvent s’exprimer à cause de leur handicap physique ou mental. A cela s’ajoute, pour les volontaires étrangers, la barrière de la langue! Tous parlent l’arabe et seulement deux ou trois comprennent l’anglais. L’apprentissage de l’arabe me permet donc de comprendre de plus en plus ce qu’ils expriment. Pour ceux qui ne parlent pas, c’est une communication à base de sourires et de gestes mais ce qui s’y dit reste un mystère…

Pendant ces mois de mission, les après-midi de libres et les jours off ont été bien remplis! On ne s’ennuie pas quand on est volontaire en Terre Sainte: visites des lieux saints, des sites archéologiques, excursions à la mer morte ou la mer rouge, randonnées dans le désert… la vie bat son plein avec les nombreux volontaires présents ici.
Avec d’autres volontaires nous avons repris le groupe scout de France de Jérusalem. Une nouvelle manière de vivre le scoutisme à l’étranger avec les enfants d’expatriés Français. Le scoutisme en Israël impose de nombreuses contraintes mais offre aussi des opportunités incroyables. Les scouts ont pu faire leur promesse dans les ruines de la basilique Byzantine d’Emmaus et revenir à Jérusalem comme les disciples il y’a 2000 ans!

Petit mot sur le Covid

En Israël, la fermeture des frontières et des mesures drastiques ont été décidées tôt, cela fait donc un mois que nous sommes confinés. (comme en France!) L’état Hébreu ne faillit pas à sa réputation d’état ferme et déterminé. A l’hospice, nous nous confinons d’autant plus à cause de la fragilité des personnes qui sont accueillies. Vieux, malades et handicapés, ce virus ferait probablement des ravages s’il parvenait jusqu’ici… Certains employés se sont donc installés à l’hospice pour limiter les risques. Nous ne sommes donc pas en sous effectif et le rythme est semblable à celui d’avant. C’est d’ailleurs une chance car certains établissements de Jérusalem souffrent de la réduction des effectifs causée par la fermeture des frontières.

Pâques 2020 à Jérusalem

Cette année, pas d’engouement dans les rues de la vieille ville de Jérusalem. Le Saint Sépulcre est resté vide de tout fidèle pendant la semaine Sainte et la fête de Pâques. Tout le monde est à la même enseigne, les Juifs ont passé la fête de Pessah confinés chez eux et les musulmans feront de même pour le ramadan.

Drôle de Pâques chez les filles de la charité! Nous avons suivi les messes et offices latins ou maronites à la télé comme tout le monde! Cependant, ayant la chance d’avoir la présence réelle, nous avons pu communier à l’hostie. Le patriarche Latin de Jérusalem, soucieux de soutenir les communautés religieuses, est même venu nous célébrer la messe pendant l’octave de Pâques!

Samedi soir, depuis le toit de l’hospice, nous pouvions entendre les cloches du Saint Sépulcre annoncer au monde la résurrection au lieu même où ces événements se sont produits. Bien sûr, il y a un peu de déception de ne pas pouvoir voir Jérusalem se réjouir pendant le temps Pascal. Cependant, ce temps de confinement est une bonne opportunité pour se recentrer sur nos missions. Si les événements le permettent, j’espère que nous pourrons bientôt retourner prier au Saint-Sépulcre vidé de tous les touristes.

En attendant, bonnes fêtes de Pâques!!

[Terre Sainte] Le témoignage de Jeanne : « J’étais venue pour eux et ils redonnent un sens à ma vie »

Jeanne, 22 ans, est partie 6 mois pour servir auprès de personnes handicapées à Jérusalem. Elle est restée en mission malgré les mesures de confinement, afin de continuer à soutenir la communauté et donner aux personnes handicapées le soin dont ils ont besoin.


Avant le confinement, après le service je pouvais aller me ressourcer dans la vieille ville de Jérusalem, avec les odeurs qui nous montent au nez et nous font voyager. Le monde dans le souk nous montre toute la vie qui règne dans cette ville qui ne s’endort jamais. Avec les chants orthodoxes au saint Sépulcre qui nous entrainent dans une prière plus profonde et vraie. Il y a l’appel du muezzin que l’on entend en pleine messe à l’école biblique de Jérusalem qui nous permet de nous rappeler que nous ne sommes pas en France alors que les dominicains nous chantent des chants en grégorien. Ou alors tout simplement aller se promener sur le mont des oliviers et regarder la ville de Jérusalem avec un magnifique couché de soleil et où l’on comprend pourquoi le Christ a pleuré à cet endroit précis. C’était dépaysant…Merveilleux.

En ce temps de confinement, j’ai donc dû penser autrement et trouver un autre moyen pour me ressourcer. Dès que je suis partie en mission je suis alors rentrée plus à fond dans ma mission, il a fallu que je trouve en elle ce qu’elle avait de merveilleux…sa richesse, je me suis dit: « Je suis là pour eux» et aujourd’hui cela me permet de ne plus être devant un moi orgueilleux mais devant ces personnes que j’accompagne. De descendre en moi pour trouver cette source qui me permet d’aller vers ses personnes que je ne connais pas mais que je vais apprendre à aimer… Ce confinement me force donc à aller puiser à l’intérieur de moi-même pour rechercher quelque chose que je n’avais pas forcement compris au premier regard sur ma mission. Je suis allée à la recherche de mon trésor intérieur, du trésor qui était jusqu’à présent enfoui pour me permettre de faire de ce temps un moment unique, tirer du bien de ce mauvais passage. J’ai pu découvrir que le monde extérieur ne me donnait pas cette profondeur, que j’allais chercher ailleurs un trésor que j’aurai pu chercher longtemps…. Cet effort sur moi-même m’a obligé à faire les petites choses du quotidien avec mon cœur ce qui m’a procuré de la joie de vivre, ce qui m’a permis également de trouver une unité intérieure profonde, une union du cœur, du corps et de l’âme. A ce moment-là j’ai compris que je vivais pleinement le moment présent, quand je mets tout mon cœur dans ce que je fais comme leur donner à manger, les changer, ou leur mettre leur chaussette, je suis tournée vers l’autre je n’attends plus de l’autre, je suis heureuse et je ne râle plus. Je suis doublement heureuse lorsque j’obtiens un sourire ou lorsqu’ils rigolent. Ce n’est pas forcement moi qui ait provoqué ce rire mais ils rigolent et dans ce cas-là je ne peux que rigoler avec eux. Je pense que ce sourire ou ce rire est là pour nous remercier parce que nous leur avons apporté un petit confort qu’ils n’arrivaient pas à exprimer et dont ils avaient besoin. Et il est là pour nous rappeler ce qu’est la vie : un sourire partager, un cœur qui se donne. Durant ces moments je découvre qu’eux sont là pour moi… J’étais venue pour eux et ils redonnent un sens à ma vie, ils me permettent de donner. Je suis heureuse de recevoir leur amour!

« Je vous le dit, en vérité, toutes les fois que vous avez faits ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères ,c’est à moi que vous les avez faites» Mt25-40. Ce verset résume très bien ce que je veux dire et ce que j’ai découvert. Et ce confinement m’a fait accéder au don de soi et à la possibilité de vivre d’Amour.

[ROUMANIE] Le témoignage d’Hortense et Jeanne : « La Roumanie est faite de contrastes saisissants »

Découvrez le témoignage d’Hortense et Jeanne, volontaires en Roumanie, à Oradea.


Nous sommes arrivées à Oradea il y a déjà presque trois mois, impatientes de découvrir notre mission et la Roumanie sur laquelle nous savions peu de chose. Nous avons été chaleureusement accueillies par Teodora et Antoniu. C’est un couple très soudé et bienveillant. Teodora a créé EduBiz il y quelques années avec la volonté de pallier aux manques du système éducatif roumain en offrant aux jeunes un cadre où se développer personnellement et spirituellement.

L’association accueille environ 300 jeunes, principalement des lycéens. Une partie d’entre eux vient de milieux difficiles, notamment du milieu rural particulièrement défavorisé en Roumanie. EduBiz les accompagne dans leur épanouissement en les aidant à se connaître et en les encourageant à trouver leur voie professionnelle. Chaque jeune s’engage à s’investir dans la communauté en donnant un peu de son temps pour les autres : maison de retraite, orphelinat, école maternelle… C’est vraiment une belle association et voir l’engagement et la responsabilité des “edubistes” est très inspirant.

Notre première mission est d’aider à la mise en place de projets. Nous travaillons surtout sur “Youth Act for Europe”, développé en partenariat avec le Parlement Européen, dans lequel les jeunes rassemblés en équipe doivent trouver des solutions innovantes pour répondre à une problématique liée à l’environnement, la santé, l’éducation… Les deux meilleures équipes iront présenter leurs projets à Bruxelles. Nous accompagnons aussi les lycéens dans leur bénévolat. C’est l’occasion pour nous de faire des rencontres très touchantes – notre statut de française nous donne particulièrement la cote auprès des enfants ! Nous aidons aussi à l’Arche une demie journée par semaine. L’association a ouvert en octobre dernier et accueille pour l’instant peu de personnes mais c’est un lieu très accueillant où nous partageons de bons moments. Oanna, la directrice, parle très bien français, comme Teodora et Antonui, ce qui facilite les échanges.

Le reste du temps nous perfectionnons notre anglais ! Nous avons également pris quelques cours de roumain mais nous avons dû arrêter avec le confinement. Nos activités sont actuellement ralenties, même si nous pouvons encore faire certaines tâches. Nous recherchons principalement des partenaires pour des projets erasmus+ et nous avons commencé à travailler sur un autre projet : une table ronde qui aura lieu online en juin, autour de la question de l’économie et de l’éducation. Nous habitons dans un appartement de l’immeuble épiscopal, en plein centre ville.

Nos journées sont rythmées par les cloches des trois églises qui bordent la place où nous vivons : celles de la cathédrale gréco-catholique, de la cathédrale orthodoxe, et de l’église latine, une belle représentation de la diversité chrétienne en Roumanie ! Nous ne pouvons malheureusement plus assister aux offices religieux mais nous avons eu le temps découvrir le rite byzantin. Ce sont des cérémonies très belles où le chant occupe une grande place. Nous avons eu la chance de pouvoir suivre les messes sur un livret en français, ce qui a bien faciliter notre compréhension, et l’on peut compter sur Antoniu pour répondre à nos questions.

Nous avons beaucoup appris sur l’histoire roumaine et en particulier des grécocatholiques, très minoritaires (moins de 1% de la population) qui ont beaucoup souffert pendant la période

communiste. A Oradea, la communauté est très soudée et très engagée dans la société. Comme Teodora, d’autres femmes de prêtres ont fondé des associations, notamment une maison d’accueil pour enfants autistes que nous avons eu la chance de visiter.

Nous découvrons la Roumanie avec beaucoup de curiosité et de surprise. Avant notre arrivée, l’image que nous avions du pays était faite de beaucoup de clichés : vieilles voitures, immeubles gris et délabrés, charrettes… En réalité, la Roumanie est faite de contrastes saisissants. Oradea est une ville florissante située dans la région de Bihor, un des pôles économiques du pays, et l’on y vit comme dans n’importe quelle ville française, avec les mêmes grandes enseignes. La mairie mène depuis quelques années une politique de réhabilitation du centre ville qui est aujourd’hui très agréable à vivre avec ses immeubles colorés, sa promenade le long du Cris, ses terrasses… Le contraste est grand avec les quartiers périphériques composés d’immeubles soviétiques, gris et sales. Mais le plus frappant reste la campagne où la pauvreté est nettement plus visible – et l’où on a effectivement aperçu des charrettes.

Confrontées à ces inégalités très fortes, nous comprenons d’autant plus l’importance d’une association comme EduBiz qui contribue à forger des citoyens engagés et porteurs des valeurs chrétiennes.

Joyeuses Pâques !

Dans la joie de Pâques, soyons proches de nos frères et sœurs d’Orient. Que le Christ ressuscité nous donne la force d’espérer.

Mgr Pascal Gollnisch et toute l’équipe de L’Œuvre d’Orient


Aujourd’hui, nous fêtons ce qui nous donne une puissance d’espérer :
la Résurrection du Christ.

Les chrétiens d’Orient qui sont dans la douleur, et dans la persécution parfois, vivent cette fête dans l’espérance.
Pâques nous permet d’envisager l’avenir de façon constructive.

Cette crise va finir, cette crise va être dépassée, car la vie humaine est un don de Dieu et la vie est plus forte que la mort.
Comme nous pouvons le proclamer avec nos frères d’Orient « Christ est ressuscité, Il est vraiment ressuscité ! ».


 

« Pourquoi et quelle signification de la fête de Pâques en période du coronavirus ?

Dans l’émission Chrétiens Orientaux diffusée sur France 2, Mgr Pascal Gollnisch essaye de répondre à ces questions. Cliquez ici
Ce lundi de Pâques sur RCF. Cliquez ici
À 07h52 : Témoignage d’espérance du Patriarche des chaldéens, le cardinal Louis Raphaël Sako
De 21h00 à 22h00 : Émission « Cultivons nos liens ». Entretien en direct avec Mgr Pascal Gollnisch

[IRAK] Le Patriarche Cardinal Louis Raphael Sako : « Prions pour la renaissance de l’humanité et de notre monde. »

Message de Pâques 2020

Pâques et Coronavirus


La nécessité d’une critique constructive en faveur du relèvement

La pandémie du coronavirus, malgré les mesures de prévention et de protection dans le monde, tue des milliers de personnes et le nombre de victimes continue de croître rapidement, menaçant l’humanité, tant du point de vue de la santé que sur le plan économique. Des milliers de personnes ont perdu leur travail et leurs moyens de subsistance. Le monde doit mesurer le risque que représente le coronavirus avant qu’il ne soit trop tard. Il doit prendre les décisions appropriées pour faire face à la pandémie. Mais cette crise peut aussi être pour l’humanité une occasion de se réveiller.

Pâques – Vivons, revivons la Résurrection ! Certes les chrétiens du monde ne peuvent pas célébrer le temps Pascal comme cela se fait généralement chaque année à cause de la pandémie, cependant, ils continuent de prier dans leurs maisons. Pour certains c’est même une occasion de redécouvrir l’apaisement que procure la prière en famille. L’espérance, ce signe de la présence de Dieu dans nos cœurs, est la flamme qui nous permet de sortir des ténèbres pour entrer dans la lumière. C’est aussi cette espérance dans l’Amour sans fin de notre Seigneur qui nous permet de passer de la fragilité à la force, de la maladie à la santé et nous donne la capacité de nous éveiller à la présence aimante de Dieu. A Pâques le Christ nous fait le don de La Vie qui transforme la souffrance en liberté, l’égoïsme en altruisme, l’isolement en solidarité humaine. Au fond, la résurrection du Christ nous montre qu’il est possible que les gens vivent ensemble avec amour, respect, paix et joie.

Autocritique- Espoir

Chacun doit faire son autocritique : notre moralité frise la corruption, la cupidité quand il s’agit de voler des biens publics, la violence, les menaces, les meurtres, les déplacements, les divorces, les avortements, etc. Aujourd’hui nous avons retiré Dieu de notre monde et trop souvent nous avons tendance à « l’utiliser » tel un bien de consommation et parfois comme un marqueur d’identité rassurant. La Pâques et cette pandémie sont un appel à la conversion à tous les niveaux, un retour à Dieu, aux principes de notre foi, de notre spiritualité et à redécouvrir la fécondité de nos bonnes mœurs. C’est cela qui nous permettra de recommencer nos vies, de nous relever et de renaître.

Les Leaders Politiques ne doivent pas perdre leur humanité. Ils ont un rôle à jouer, en effet pendant que le coronavirus se diffuse, dans plusieurs pays du monde des guerres continuent à faire des milliers de morts et de blessés. Des millions de personnes demeurent déplacées parfois dans leurs propres pays dont les infrastructures sont bien souvent détruites. Les leaders politiques doivent revoir leurs priorités pour apporter des solutions concrètes en faveur de la vie sous toutes ses formes, de la préservation de l’environnement à la limitation de la pollution, du changement climatique à l’arrêt de la production d’armes génératrices de mort.

Il est temps que les chefs d’État adoptent des comportements et des lois qui garantissent les droits de l’homme, un monde sans guerres, sans conflits, sans peur et sans pauvreté et construisent un monde plus pacifique et prospère à la lumière de ce que le Pape François a demandé dans sa Lettre Encyclique “Prendre soin de notre maison commune », en 2015.

Ce temps de Pâques-Résurrection en plein Coronavirus doit être pour nous le rayon de lumière pour nous réveiller : il permet que nous nous relevions de nos chutes remplis de La Vie du Christ Jésus, et nous donne la force de rester debout dignes de notre humanité et nous place en position de responsabilité pour notre monde.

Prions pour la renaissance de l’humanité et de notre monde.

Je vous souhaite de Joyeuses Pâques et je prie pour que nous soyons vite libérés de l’épidémie de Coronavirus.

Que Seigneur protège l’Irak et le monde.

 

Patriarche Cardinal Louis Raphael Sako

[TERRE SAINTE] Le témoignage d’Agnès : « Je vis cette pandémie mondiale d’une manière tout à fait particulière. »

Découvrez le témoignage d’ Agnès, 23 ans, volontaire auprès d’enfants et jeunes adultes poly-handicapés à Ain Karem



CORONAVIRUS en Israël

Depuis mon village d’Ain Karem, en Terre Sainte, je vis cette pandémie mondiale d’une manière tout à fait particulière. Ce court rapport vous en donnera un petit aperçu.

Contexte 

Ici en Israël, des mesures strictes ont été prises dès le départ. Pays très touristique, il était donc particulièrement en danger. Tous les touristes ont été confinés dans leurs hôtels puis renvoyés chez eux. Toutes les personnes ayant un visa de touriste avaient l’obligation de quitter le territoire dans un délai très bref. Nous avons ainsi vu partir un grand nombre de volontaires. Les mesures sont montées crescendo comme cela à été le cas un peu partout dans le monde, allant du renvoi des touristes, aux mesures de quarantaines des personnes revenant d’un pays étranger ou malades, aux fermetures des lieux Saint et des magasins, jusqu’à aboutir au confinement total de toute la population. Aujourd’hui pour avoir la permission de sortir, il nous faut une attestation justifiant nos déplacements (courses, trajet pour se rendre au travail,etc.)

Concrètement, que se passe-t-il pour moi ?

Pour ne pas vous mentir, je dirais que rien n’a changé dans les actes pratiques mon quotidien. Je continue à travailler normalement, avec les mêmes horaires et ne ressent aucune pression, stress ou quoi que ce soit. Comme le dis bien Sœur Pascale (directrice du centre) : « Ce qui me fait stresser ce sont les médias, mais si je ne les entendais pas, je ne me rendrais même pas compte de tous ce qui se passe. » Il est vrai que nous vivons dans un petit village assez excentré de la ville de Jérusalem (40min en bus et 2h à pied).

Ce qui change donc, c’est que de nombreux employés sont logés au centre pour pouvoir assurer leur travail, car les résidents continuent à vivre et ont besoin d’une présence H24. Ce qui donne une bonne ambiance, parfois fatigante car ils parlent fort dans la salle à manger, mais plutôt agréable et bienvenue car cela nous permet de passer plus de temps avec eux. Au travail, nous devons respecter davantage de norme d’hygiènes quant aux résidents : bien mettre des gants, désinfecter tous ce que l’on touche…

Et pour finir, nous ne sortons pas du tout de notre village. Nous avons une attestation qui nous permet de sortir dans Ain Karem pour des courses et pouvons aller dans la montagne, mais nos sorties se limitent là. Ce n’est pas évident de vivre sur son lieu de travail car la coupure psychologique entre la vie privée et le travail demande plus d’efforts. Avec les sorties que nous faisions avant le confinement, j’arrivais bien à me distraire, oublier un peu mon travail… Mais maintenant, j’avoue que cela devient plus compliqué.

Les conséquences sur les résidents

L’école est fermée depuis bientôt trois semaines. Les résidents ne comprennent pas ce qui ne se passe ni pourquoi l’école s’est arrêtée. Mais ils ressentent le changement, ils comprennent que quelque chose a changé. Alors bien sûr, ce changement a sur eux un impact : ils sont plus agités peut-être à cause du stress du bouleversement de leur quotidien ? Quelques résidents comprennent bien les choses, notamment Ayat que j’accompagne. Je lui ai expliqué ce qu’est le Corona et ses conséquences. Elle me dit comprendre, mais est très perturbée par la fermeture de l’école (elle a besoin d’avoir une certaine régularité et beaucoup de rituels pour se sentir en sécurité). Alors cette situation qu’elle ne peux pas contrôler la stresse car elle bouleverse tout sont quotidien.

Qu’est-ce que je ressens ?

Je dirais que plusieurs sentiments s’entremêlent en moi. Pour commencer, beaucoup de personnes disent admirer nos décisions d’être resté en mission. Je tiens à préciser qu’il n’y a rien d’héroïque là-dedans. Je me suis engagée pour une mission d’un an et ne suis pas prête à rentrer chez moi au bout de six mois. Je m’estime chanceuse d’être ici, de pouvoir continuer à travailler et donc me sentir utile, d’être dans un cadre très favorable (la nature, la montagne, etc.) et enfin je préfère mille fois être ici qu’en France enfermée chez moi à rien faire.

Pour moi qui suis croyante, je m’en remets à Dieu et prie beaucoup pour que cette situation cesse. J’ai de l’espoir, je crois que cela va s’arranger, je ne sais pas quand ni comment, mais j’ai confiance.

Je pense que la seule chose que nous pouvons faire, c’est pour les croyants, beaucoup prier et pour tous le monde, être très solidaires les uns avec les autres et se soutenir !!