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[ROUMANIE] Le témoignage d'Hortense et Jeanne : "La Roumanie est faite de contrastes saisissants"

Découvrez le témoignage d’Hortense et Jeanne, volontaires en Roumanie, à Oradea.


Nous sommes arrivées à Oradea il y a déjà presque trois mois, impatientes de découvrir notre mission et la Roumanie sur laquelle nous savions peu de chose. Nous avons été chaleureusement accueillies par Teodora et Antoniu. C’est un couple très soudé et bienveillant. Teodora a créé EduBiz il y quelques années avec la volonté de pallier aux manques du système éducatif roumain en offrant aux jeunes un cadre où se développer personnellement et spirituellement.

L’association accueille environ 300 jeunes, principalement des lycéens. Une partie d’entre eux vient de milieux difficiles, notamment du milieu rural particulièrement défavorisé en Roumanie. EduBiz les accompagne dans leur épanouissement en les aidant à se connaître et en les encourageant à trouver leur voie professionnelle. Chaque jeune s’engage à s’investir dans la communauté en donnant un peu de son temps pour les autres : maison de retraite, orphelinat, école maternelle… C’est vraiment une belle association et voir l’engagement et la responsabilité des “edubistes” est très inspirant.

Notre première mission est d’aider à la mise en place de projets. Nous travaillons surtout sur “Youth Act for Europe”, développé en partenariat avec le Parlement Européen, dans lequel les jeunes rassemblés en équipe doivent trouver des solutions innovantes pour répondre à une problématique liée à l’environnement, la santé, l’éducation… Les deux meilleures équipes iront présenter leurs projets à Bruxelles. Nous accompagnons aussi les lycéens dans leur bénévolat. C’est l’occasion pour nous de faire des rencontres très touchantes – notre statut de française nous donne particulièrement la cote auprès des enfants ! Nous aidons aussi à l’Arche une demie journée par semaine. L’association a ouvert en octobre dernier et accueille pour l’instant peu de personnes mais c’est un lieu très accueillant où nous partageons de bons moments. Oanna, la directrice, parle très bien français, comme Teodora et Antonui, ce qui facilite les échanges.

Le reste du temps nous perfectionnons notre anglais ! Nous avons également pris quelques cours de roumain mais nous avons dû arrêter avec le confinement. Nos activités sont actuellement ralenties, même si nous pouvons encore faire certaines tâches. Nous recherchons principalement des partenaires pour des projets erasmus+ et nous avons commencé à travailler sur un autre projet : une table ronde qui aura lieu online en juin, autour de la question de l’économie et de l’éducation. Nous habitons dans un appartement de l’immeuble épiscopal, en plein centre ville.

Nos journées sont rythmées par les cloches des trois églises qui bordent la place où nous vivons : celles de la cathédrale gréco-catholique, de la cathédrale orthodoxe, et de l’église latine, une belle représentation de la diversité chrétienne en Roumanie ! Nous ne pouvons malheureusement plus assister aux offices religieux mais nous avons eu le temps découvrir le rite byzantin. Ce sont des cérémonies très belles où le chant occupe une grande place. Nous avons eu la chance de pouvoir suivre les messes sur un livret en français, ce qui a bien faciliter notre compréhension, et l’on peut compter sur Antoniu pour répondre à nos questions.

Nous avons beaucoup appris sur l’histoire roumaine et en particulier des grécocatholiques, très minoritaires (moins de 1% de la population) qui ont beaucoup souffert pendant la période

communiste. A Oradea, la communauté est très soudée et très engagée dans la société. Comme Teodora, d’autres femmes de prêtres ont fondé des associations, notamment une maison d’accueil pour enfants autistes que nous avons eu la chance de visiter.

Nous découvrons la Roumanie avec beaucoup de curiosité et de surprise. Avant notre arrivée, l’image que nous avions du pays était faite de beaucoup de clichés : vieilles voitures, immeubles gris et délabrés, charrettes… En réalité, la Roumanie est faite de contrastes saisissants. Oradea est une ville florissante située dans la région de Bihor, un des pôles économiques du pays, et l’on y vit comme dans n’importe quelle ville française, avec les mêmes grandes enseignes. La mairie mène depuis quelques années une politique de réhabilitation du centre ville qui est aujourd’hui très agréable à vivre avec ses immeubles colorés, sa promenade le long du Cris, ses terrasses… Le contraste est grand avec les quartiers périphériques composés d’immeubles soviétiques, gris et sales. Mais le plus frappant reste la campagne où la pauvreté est nettement plus visible – et l’où on a effectivement aperçu des charrettes.

Confrontées à ces inégalités très fortes, nous comprenons d’autant plus l’importance d’une association comme EduBiz qui contribue à forger des citoyens engagés et porteurs des valeurs chrétiennes.