Avant la guerre, malgré les tensions, les chrétiens d’Irak vivaient avec leurs voisins musulmans. Les enfants jouaient ensemble et fréquentaient les mêmes écoles. Aujourd’hui beaucoup souhaitent retrouver leur foyer dans la Plaine de Ninive. Réapprendre à vivre ensemble, tel est l’enjeu pour ces familles qui rentrent chez elles.
Parce que les enfants d’aujourd’hui sont ceux qui feront l’Irak de demain, l’éducation joue un rôle primordial dans la reconstruction de l’Irak.
Soutenir la scolarité dans des écoles accueillant des communautés mixtes est essentiel pour l’avenir de l’Irak. Aujourd’hui, les écoles s’alimentent en électricité sur des générateurs bruyants, coûteux et tombant en panne fréquemment. Par ailleurs, les émanations toxiques liées au gasoil utilisé polluent et sont nocives pour les populations.
Une action durable aux effets positifs multiples :
Nous formons les électriciens locaux à l’installation et au raccordement des panneaux.
Nous rendons autonomes les futurs utilisateurs.
Nous favorisons la création d’emplois : 10 employés par installation.
Nous réduisons la pollution locale et la facture annuelle de diesel de 90 %.
Le coût est de 30 000 € par école, pour environ 10 années d’économie de générateur diesel. Avec 200 dons de 150 € (soit 51 € en tenant compte de la déduction fiscale), une école est équipée.
(précisez le code « 80205 » dans le formulaire de don)
Sœur Marie Keyrouz, entrée très jeune dans la Congrégation libanaise des Sœurs Basiliennes chouérites – de rite melkite/grec-catholique, est devenue en trente-trois ans une des voix de la musique sacrée de l’Orient chrétien. En 1984, elle fonde l’Ensemble pour la Paix en réunissant des musiciens de diverses nationalités et surtout de diverses confessions religieuses. Et c’est en unissant la voix et le cœur qu’ensemble ils aident l’enfance défavorisée au Liban et au Proche-Orient. Les fonds récoltés par la vente des livres, des disques et le produit des concerts donnés à travers le monde sont ainsi reversés à son association. Il est utile de commencer notre lecture par cette porte pour sentir avec le cœur ce que cette Libanaise enracinée dans sa foi et dans ses racines les plus profondes au pays des Cèdres essaye de nous dire à chaque moment et depuis de si longues années déjà… Elle « est d’une terre sainte. C’est ma terre sainte… C’est mon Liban », dit-elle à la première ligne de son livre. Et justement les premières pages de cet ouvrage sont consacrées à « cette terre qui devrait rassembler au cœur de Dieu » pour laisser transparaître le cœur du Christ. Est-ce vraiment le bon mot à employer, ici, pour transcrire ce qui transpire tout au long du livre ? Sr. Marie Keyrouz se donne tout d’un trait sans rien garder. Elle se consacre au chant, et à l’amour de ceux qui seront à même de porter le monde et la paix dans leurs cœurs en écoutant les grâces que Dieu lui donnent, et qu’elle rend au centuple. « Le chant sacré est l’essence de toute une vie. De ma vie. Il exige votre âme, chaque fibre de votre corps. Après des décennies, je me sens encore débutante devant la profondeur et l’immensité de l’enjeu : être digne de ce qu’il doit servir, la Parole de Dieu ».
Résumé :
La religieuse libanaise parle d’elle bien sûr, mais aussi du chant sacré, de la technique vocale, de sa voix, de la différence entre la musique sacrée occidentale et orientale, de la théologie occidentale et de la théologie byzantine… Elle explique. Elle donne une dimension et une profondeur à ce qu’elle met en pratique depuis ces nombreuses années.
Nous accompagnons Sœur Marie dans sa quête de Dieu et dans l’amour des Hommes, des petits et des enfants. « Elle cherche l’essentiel…, et à travers (son) art, elle cherche à s’élever et à emmener ceux qui l’écoutent vers la transcendance » (page 136). Puisse cet « instrument de l’âme » nous porter à croire encore, avec elle, à la Paix, en l’espérance et en la beauté du monde… Un livre à mettre dans vos bagages pour votre prochain voyage en train… Vous en sortirez apaisés.
Sœur Marie KEYROUZ, Voix Sacrée – instrument de l’âme. Editions BAYARD, Paris 2017. 162 pages. 14,90 €
A l’occasion de la fête de Sainte Mariam de Jésus Crucifié, 140ème anniversaire de sa mort, les Carmélites de Bethléem, seraient heureuses que vous vous joigniez par la prière à l’Eucharistie solennelle qui sera présidée par Mgr Yaser Al-Ayyash, Vicaire patriarcal grec catholique melkite de Jérusalem.
Le Dimanche 26 août 2018 à 17h dans la chapelle du Carmel.
Le samedi 25, une procession avec les reliques de Mariam partira à 18h du Carmel jusqu’à l’église paroissiale melkite de Bethléem.
Beaucoup d’entre vous ont apporté un soutien aux chrétiens d’Orient en répondant par un don à notre appel et je tenais à vous en remercier chaleureusement. Depuis, pour ceux qui le souhaitent, nous vous avons fait parvenir régulièrement notre bulletin trimestriel ainsi que notre lettre d’information pour vous rendre compte de nos missions et de la situation en Orient. >> Pour vous abonner cliquez ici.
Je souhaite aujourd’hui vous associer à une consultation que l’Œuvre d’Orient entreprend afin de recueillir votre perception sur la situation des chrétiens d’Orient et sur les actions que nous menons.
En effet, si elle n’occupe plus la une des média, la situation de nombreux chrétiens d’Orient nécessite une aide d’urgence pour la reconstruction. Depuis plus de 160 ans, l’Œuvre d’Orient est à leurs côtés, témoigne de leurs difficultés, révèle toute leur richesse spirituelle et leur apporte le secours indispensable dans la durée comme dans l’urgence.
Merci de prendre quelques minutes pour répondre au questionnaire sur ce lien, cliquez ici.
Merci infiniment de votre soutien et de vos prières. Fraternellement.
« Je tenais à vous informer rapidement de la tragique situation dans l’Etat du Kérala en raison des fortes pluies et des crues subites. Le Kérala fait face aux pires inondations depuis 100 ans. La ville de Trivandrum où je me trouve a été épargnée, mais partout ailleurs les dégâts sont terribles. L’Eglise est entièrement engagée dans l’action humanitaire pour venir en aide à la population.
Ce matin, je me suis rendu avec 120 étudiants en théologie dans différents endroits touchés pour commencer à nettoyer. 100.000 maison sont détruites. Réparer les installations et les maisons est une priorité absolue. Près de 400 personnes ont perdu la vie, 800. 000 personnes ont trouvé refuge dans des camps, et 200. 000 sont sans abri.
L’Eglise catholique est très inquiète de la situation des familles. Les inondations ont détruit les cultures, le bétail, les habitations, et les sources de revenu.
La population a besoin d’une aide urgente pour retrouver une vie normale, ce qui prendra plusieurs mois ».
Faire un don en ligne ici (vous pouvez préciser le code Z07 en commentaires).
« Dans le reste de l’Etat, les pluies incessantes, les glissements de terrain, les crues, les coulées de boue, etc. ont rendu la vie épouvantable pour la population en particulier pour ceux qui vivent à proximité des rivières et des réservoirs. Cependant le mouvement de solidarité a été général et les gens de bonne volonté ont apporté leur soutien par tous les moyens.
Les 14 districts de l’État du Kérala ont été sévèrement affectés. Près de 400 personnes ont perdu la vie, 800. 000 personnes ont trouvé refuge dans des camps, et 200. 000 sont sans abri. Plus de 50 000 personnes ont été évacuées vers des lieux plus sûrs et environ 40 000 personnes ont été secourues.
Malgré les sauvetages, beaucoup se trouvent encore coincés sous la boue et sur les toits. Nous avons un besoin urgent de médicaments, de nourriture, d’habits, et de matériel.
L’Œuvre d’Orient présente ses comptes à ses donateurs, au grand public, à ses partenaires. Ils ont été approuvés par les structures compétentes, en particulier le Conseil d’Administration. Le label Don en Confiance obtenu en décembre 2016 témoigne du sérieux avec lequel nous gérons les fonds qui nous sont confiés.
Nous sommes fiers de servir les Chrétiens d’Orient depuis plus de 160 ans, sans interruption, de les soutenir dans leur détresse, de les accompagner dans leurs joies ; de les aider à accomplir leurs missions, spécialement dans l’éducation, la santé, la vie des communautés. Un chiffre que j’aimerais retenir est le nombre de projets suivis : 1275 !
Près de 30 % sont des aides récurrentes, souvent modestes mais
qui assurent aux communautés une visibilité dans la durée ; 70 % sont des
aides pour des projets particuliers. La crise, spécialement en Irak et en Syrie, a exigé des efforts importants : (re)construction d’écoles, centres
socio-pastoraux, poursuite du soutien des étudiants irakiens en partenariat avec l’Église de France… Cependant l’Œuvre a pu continuer son action dans les autres pays, dans lesquels l’effort ne doit pas se relâcher.
Chacun de ces projets suppose une écoute, un discernement, une procédure de décision, un suivi, un compte rendu ; le travail est donc immense puisque nous voulons être au plus près du terrain, là où l’action est concrètement menée. Mais nous ne regrettons jamais nos efforts, tant il est vrai que cette présence chrétienne est non seulement légitime mais encore nécessaire pour les équilibres spirituels de notre temps.
Avec une équipe de salariés et bénévoles engagés, nous agissons aussi pour faire connaître les chrétiens d’Orient, défendre leurs droits auprès des organismes internationaux et leur patrimoine ; nous nous réjouissons du succès de l’exposition dont nous étions partenaires,
Chrétiens d’Orient 2000 ans d’histoire, à l’Institut du monde arabe
(150 000 visiteurs).
Si 2017 a été une belle année, je ne cache pas mon inquiétude
pour 2018 car les décisions fiscales ont déstabilisé beaucoup de donateurs.
Or en Syrie et en Irak la reconstruction exige des fonds importants. C ‘est
maintenant la course de vitesse pour permettre à nos frères de rester
chez eux. Au nom des chrétiens d’Orient je vous exprime notre gratitude
pour votre générosité, votre fidélité.
Cette labellisation signifie que l’Œuvre d’Orient satisfait aux quatre grands principes du Don en confiance : transparence, respect du donateur, recherche d’efficacité, probité et désintéressement. Un contrôle continu de respect de ces exigences est assuré par le Don en confiance jusqu’au renouvellement du label.
Nos comptes sont certifiés par les cabinets Leo Jegard (pour l’association Œuvre d’Orient) et 3A Conseil (pour les Fonds de Dotation).
Ce n’est pas un livre banal. Celui qui l’écrit n’est pas quelconque non plus ! Ce livre sort du plus profond de l’abîme irakien au cœur de cette guerre horrible qui n’en finit pas de durer. Et, pourtant comme dans tous ces lieux de désespérance il y des petites lumières qui tiennent l’Humanité en alerte. Le livre « Sauver les livres et les hommes » participe de cet esprit. Il nous est proposé par le Frère dominicain irakien Michaeel NAJEEB, né à Mossoul dans une famille de rite chaldéen. Il sera ordonné en 1987, par son Frère en profession religieuse dans l’Ordre des Prêcheurs : Mgr Pierre Claverie, op. – bientôt béatifié.
Résumé :
L’enlèvement de Mgr Georges Casmoussa et l’assassinat de Mgr Faraj Rahho sont de mauvais augures, et déjà les Irakiens se doutent que la cruauté de Daesh sera sans bornes et sans aucune pitié. Très tôt, le Frère Michael comprendra qu’il faut sauver les racines et l’histoire de ces hommes et de ces femmes qui essayent d’échapper aux hordes barbares. Dans la nuit du 6 au 7 août 2014, il charge deux véhicules à la hâte à l’approche de Daesh. Il rejoint sur la route la queue des réfugiés. Des anonymes l’aideront à traverser les barrages; parmi eux des musulmans. Les balles vont et viennent de toutes parts. Personne n’est touché ! Il n’est pas le seul « héros » de cette journée mémorable, mais d’autres avec lui prennent part à cette épopée…
A Erbil, il ouvre le Centre Amal (L’espoir) où les Irakiens de toutes confessions pourront venir habiter dans des containers. En même temps au sous-sol, il demande à des jeunes de l’aider à numériser des livres, souvent des ouvrages rares : Traités de médecine, d’astronomie, Traités de spiritualité… Il poursuit son travail de numérisation entrepris en 1990. Partout en Irak depuis cette date, il cherche ce qu’il faudrait sauver. Est-ce déjà là un pressentiment ? Ce n’est pas un travail quelconque ; surtout en temps de guerre ! Il écrit : « En quelques heures, des familles entières de chrétiens fuient la ville (Mossoul) et abandonnent derrière eux leurs maisons, leurs églises, leurs cimetières. Elles fuient la terre de Noé, d’Abraham et de saint Thomas, la leur depuis deux millénaires ».
Le livre écrit à la première personne donne à cet écrit une réalité bien enracinée dans une histoire, sur une terre, et dans une quête inlassable pour sauver ce qui peut l’être encore. Avec lui, nous entrons en Irak, au cœur de ces familles ; et avec des mots simples il amène le lecteur à rejoindre la vie de ses coreligionnaires. C’est ainsi qu’’il sauvera des mains de Daesh 545 manuscrits de l’antique monastère Mar Benham. La numérisation des ouvrages et la course effrénée (un quart des livres ont été brûlés ou très largement endommagés par l’Etat Islamique) contre l’ignorance et la barbarie ne lui font pas oublier la vie quotidienne de ces gens, de ses amis qu’il visite quotidiennement. Nous les suivons aux checkpoints. Nous l’écoutons parler de survie et de solidarité entre les déplacés. Il évoque le déracinement, la prostitution forcée, les enlèvements, le manque de nourriture et de soins, le froid, la peur,… la mort et la désespérance. Avec le Frère Najeeb, c’est l’espoir qui renaît, le goût des choses simples, l’amitié et la fraternité. C’est pour eux que ce résistant se bat. Il ne met pas toute son énergie à sauver d’abord des livres puis ensuite des hommes. Non. Il sait qu’en sauver les livres, il sauvegarde l’Histoire de la Plaine de Ninive et de l’Irak. Il sait qu’en conservant le passé de l’Irak, berceau de la civilisation et du Christianisme, il sauve le cœur de l’Humanité. Que serait un peuple sans Histoire et sans mémoire ? Que pourrait-il transmettre de son patrimoine ancestral ? Cela ne commence-t-il pas par les traces dans l’Histoire que sont ces manuscrits ainsi que la langue de Jésus : l’araméen ? C’est ici dans cette région du monde qu’est apparue l’écriture ; et nulle part ailleurs. Eux aussi, ils sont des fils d’Abraham, et cette terre est bien la leur avant même que l’Islam ne vint ! Ce religieux, fils de saint Dominique, a sauvé d’une mort certaine de très nombreuses personnes, au moment où il sauvait aussi leur passé… « Je sauve les livres pour sauver les hommes », aime-t-il à répéter toujours avec ce même sourire plein de bonté.
Le lecteur ne trouvera ici aucune fausse note, aucune accusation, alors que l’auteur pourrait le faire. Bien au contraire, nous trouvons au fil des pages la consolation que seul Dieu donne aux Hommes de Bonne volonté. Ce récit est une ode à la liberté, à l’espérance, à l’espoir et à la réconciliation. Il renforce la volonté de tous ceux qui veulent résister à la médiocrité, à la violence ; et qui cherchent à sauver ce qui reste d’humanité quand il leur semble qu’elle a définitivement disparue… Le Frère Michaeel Najeeb nous montre qu’il y a toujours de l’espoir quand il y a de la vie dans le cœur de l’Homme. Un très beau livre à lire et à offrir. Merci aux Editions Grasset !!!
Père Michaeel NAJEEB (avec Romain Gubert), Sauver les livres et les hommes. Editions Grasset, Paris 2017. 177 pages. 17 €
Nathalie BEAUX, égyptologue, nous propose un livre pour accompagner notre lecture biblique, et plus particulièrement des premiers Livres du corpusvétérotestamentaire. Elle nous présente un des personnages emblématiques pour les trois grandes religions dites monothéistes : le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam. Il s’agit de Moïse. Il est cité, interprété, prié et étudié par ces Confessions comme évènement central de l’implication d’un dieu avec son Peuple…
L’auteur ne nous présente pas un livre d’études ni un triptyque, ni même une esquisse historico-spirituelle de la vie de ce prince égyptien. C’est un récit romanesque de ce que fut sa vie à la cour du Pharaon, de sa fuite suite au meurtre d’un gardien égyptien, de son exil, de sa vie dans la tribu du Cheikh Jethro et de son mariage avec la fille de ce dernier. Néanmoins, Nathalie BEAUX reste l’égyptologue que nous connaissons… Elle nous ouvre aux sources scripturaires, et nous permet de la sorte de nous plonger dans les trois Traditions spirituelles.
Nombreux sont les auteurs qui ont écrit sur Moïse (Faouzi Skali, Freud, André Neher, Armand Abécassis, Thomas Römer, André Chouraqui, Jan Assmann, Jean-Louis Schlegel…). Chacun a présenté, selon sa culture et ses convictions les plus profondes, Moïse, enfant né des eaux du Nil. Cependant, nous ne savons rien ou presque de sa vie. Souvent on brode. On invente, et l’on est conduit en des endroits qui sont autant d’impasses historiques et spirituelles.
Nathalie BEAUX, égyptologue formée à l’Université de Yale, chercheuse associée au Collège de France et à l’Institut Français d’archéologie du Caire n’est pas une débutante dans le domaine. Elle n’est pas non plus une spirituelle inventant ce qu’elle ne connaît pas. Non. Elle se sert davantage d’un sens aigu, juste et pertinent mettant en mouvement une approche fine et psychologique. On peut y retrouver des accents, ou des touches que l’on a approchées chez André Neher. Moïse y transparaît, ici, avec une épaisseur humaine. Elle fait ressortir également les traits de caractère des principales figures qui peuplent la vie du jeune égyptien découvrant sa judéité.
Résumé :
L’ensemble du livre nous est servi dans un beau mouvement romanesque et profond mettant au service du lecteur ce qu’il est utile de savoir et de connaître sans pour autant lire des ouvrages spécialisés, sans doute un peu rebutants… L’auteur nous permet de dépasser les simplismes, les idées reçues, les difficultés d’approche de cette figure biblique et coranique. La cohérence qui s’y dégage nous aide, je le crois, à cheminer sur ces chemins d’exil, de violence que connaissent aujourd’hui l’Egypte et la Terre Sainte. Nathalie BEAUX nous aide, d’une façon détournée, à faire se rencontrer les Trois grandes religions aux détours de la lecture de son ouvrage. Moïse un « double national » ? Moïse figure efficace de « l’exilé » et de celui qui est à cheval sur deux cultures ?
Avec une quarantaine de pages techniques et de paracritiques, ce livre écrit comme un roman garde malgré tout cette part (naturelle) marquant sa nature scientifique. Sa lecture m’a rappelé, en quelque sorte, celle d’un bibliste allemand de renom écrivant autour de Jésus : Gerd Theissen, « L’ombre du Galiléen ». Le résultat, captivant, est à verser dans le domaine de l’Autre qui se présente à moi parfois sur des chemins de contradictions. Merci de nous faire entrer dans cette humanité nécessaire !
Nathalie BEAUX, Moïse d’Egypte. L’Enfant des trois Livres. Ed. Médiaspaul. Paris avril 2017. 253 pages. 19 €
Le travail ne manque pas à la crèche de la Sainte Famille de Bethléem et nous sommes heureuses de voir grandir les enfants en paix et toujours avec le sourire. Notre seule inquiétude est pour leur avenir, incertain, dans un pays où l’adoption n’existe pas. Nous sommes là au quotidien pour les élever mais, sans vous et votre aide, nous ne pourrions pas en faire autant pour eux. Merci de ce que vous faites pour nous, en Orient.
Suite à un appel combiné du réseau Barnabé et de l’Œuvre d’Orient, Louis et moi avons accepté de prendre en charge l’organisation d’une semaine de « camp en français » dans une école du Patriarcat Latin à Beit Sahour (banlieue chrétienne de Bethléem). L’objectif de ce camp est de sortir l’apprentissage du français du cadre scolaire et de le rendre plus amusant. Bien que très encouragé par Anton, le directeur de cette école, soutenu par Marianne (franco-palestinienne professeur de français à l’école), l’apprentissage du français n’est plus une priorité pour ces communautés palestiniennes qui voient forcément plus d’intérêt à parler anglais, voire hébreu en premier lieu.
Grande première dans cette école, nous avons rencontré plusieurs fois le directeur de l’école et les deux professeurs de français pour préparer au mieux ce projet. Nous avons convenu de prendre en charge une trentaine d’enfants âgés de 8 à 12 ans. Nous avons pu récupérer plusieurs archives de camps fait dans d’autres écoles de Palestine et de Jérusalem pour nous aider à construire la semaine. L’organisation de ce camp fut un exercice difficile et fastidieux en parallèle de nos missions*, mais l’enthousiasme de Marianne (professeur de français de l’école) ou Anton nous ont poussé à faire le mieux possible. Nous avons été rejoints par Eléonore et Louise, arrivées spécialement de France pour cette semaine, Victoire, bénévole pour l’été à Bethléem, Antoine en vacances dans la région pour deux semaines et Brennon, qui travaille à l’Arche avec Louis. Et pour servir d’assistants traducteurs, des jeunes du lycée rattaché à l’école sont venus nous donner un coup de main également (appelés leaders).
Nous nous sommes tous retrouvés la veille du camp pour faire connaissance, revoir ensemble le planning et le déroulé de la semaine.
Impossible pour nous de passer inaperçus à Beit Sahour, nous avons été annoncés par le prêtre de la paroisse à la messe et étions logés dans la famille d’une professeure de l’école. Le camp a commencé lundi 9 juillet, nous avions rendez-vous à 8h30. Nous avons instauré une sorte de rituel matinal pour commencer la journée tous ensemble : en cercle, nous commençons par réciter un Notre Père tous ensemble. Puis chacun se présente en français en essayant de rajouter chaque jour une nouvelle phrase. Nous faisons ensuite un jeu tous ensemble « (le facteur n’est pas passé », « tomate », « accroche-décroche ») pour se dégourdir. Les enfants ont été séparés en trois équipes pour la semaine et la matinée était organisée en trois activités d’équipe (ludique, créative, sportive), puis une dernière tous ensemble pour clôturer la journée.
Grâce à des jeux comme le memory, le pendu ou le pictionnary nous avons pu renforcer et étoffer le vocabulaire des enfants sur des thèmes simples du quotidien (fruits en légumes, sport, famille…). Coupe du monde oblige, nous avons consacré une journée au football : tournoi par équipe, memory sur le thème du sport, tentative de leur apprendre « Aller les bleus », confection de panneaux pour encourager notre équipe nationale…enthousiasme partagé par tous !
Les parties du corps et les couleurs ont été largement intégrés grâce au jeu du Twister, les ingrédients de base de la cuisine aussi avec l’atelier crêpes.
Il nous a fallu redoubler de créativité, de patience et d’ingéniosité pour garder nos élèves intéressés et disciplinés durant les activités. Pas vraiment intimidés et pas forcément très habitués à obéir sans tergiverser, ils nous ont épuisés et nous étions contents de finir les journées à 13h pour se reposer et se balader plus tranquillement l’après-midi. Leur énergie et leur besoin d’attention nous ont beaucoup touchés. Nous les avons sentis fiers à chaque nouveau mot appris (et retenu d’un jour sur l’autre) et à chaque nouvelle phrase bien formulée en français. Inversant parfois les rôles, les enfants nous ont (presque) appris le Notre Père dans leur langue et nous ont fait jouer au téléphone-arabe en arabe (pas facile !).
La semaine a été très riche de rencontres et de découvertes, autant pour eux que pour nous. Nous avons eu une visite guidée en voiture des alentours de Beit Sahour par Anton, fait le tour de Bethléem avec les Leaders, été invités à la demande en fiançailles de la fille du directeur, reçus dans les familles des enfants pour le déjeuner après la messe…
Nous avons finalement le sentiment d’avoir plus reçu que donné, mais nous sommes fiers du travail accompli et avons espoir de n’être qu’au début d’une belle initiative et d’inscrire le camp d’été à Beit Sahour dans la durée.
Nous remercions particulièrement Anton et Marianne pour leur disponibilité et leur soutien tout au long de la préparation du camp et pour leur accueil chaleureux dans leur communauté.
Ils se joignent à nous pour vous remercier, l’Œuvre d’Orient et le Réseau Barnabé, pour avoir rendu possible cette semaine.