DATE : Du 30 juin au 30 août 2018
LIEU : Église Saint-Hilaire, 85240 FOUSSAIS-PAYRÉ
CONTACT : L’Œuvre d’Orient – 01 45 48 95 00 — www.oeuvre-orient.fr
DATE : Du 30 juin au 30 août 2018
LIEU : Église Saint-Hilaire, 85240 FOUSSAIS-PAYRÉ
CONTACT : L’Œuvre d’Orient – 01 45 48 95 00 — www.oeuvre-orient.fr
Cette zone est très souvent touchée par la sécheresse et donc le manque de
nourriture. La majorité de la population n’a pas les moyens d’accéder aux installations de santé de base, ne sait pas se protéger des maladies et souffre de malnutrition. Il n’y a pas de services sociaux pour pallier aux affections nombreuses et variées associées à la pauvreté.
Cette année, les religieuses ont procuré des soins à plus de 20 000 patients dans leur Centre de santé ouvert 24h sur 24. Un programme de nutrition : les enfants les plus vulnérables et les patientes en convalescence profitent de la nourriture que les Soeurs préparent sur place et qu’ils peuvent emporter chez eux. Une distribution de médicaments pour les plus nécessiteux. Des soins maternels : un service d’ambulance visite les jeunes femmes sur le point d’accoucher dans les villages éloignés et leur propose un protocole de vaccinations. Programme HIV : prévention, hôpital de jour, aide matérielle… Par ce soutien, les religieuses apportent un immense réconfort aux mamans, assurant ainsi la stabilité des familles et plus largement de la communauté.
Aujourd’hui menacés, endommagés, pillés ou détruits, quatre sites majeurs dont certains classés au patrimoine mondial de l’UNESCO – Palmyre et Alep (Syrie), Mossoul (Irak) et Leptis Magna (Libye) – se dévoilent et renaissent dans une mise en scène immersive spectaculaire.
Grâce aux technologies de numérisation les plus en pointe (projections géantes à 360°, expériences de réalité virtuelle) l’exposition offre aux visiteurs un voyage au coeur des richesses architecturales de ces sites pour les sensibiliser aux enjeux cruciaux de la préservation et de la réhabilitation du patrimoine.
Adresse : 1, rue des Fossés Saint-Bernard, Place Mohammed V, 75005 Paris imarabe.org
Cette exposition est consacrée au plus célèbre château de Syrie.
Elle invite à découvrir toutes les facettes de ce joyau du patrimoine mondial : son histoire, son architecture et son destin à travers les siècles jusqu’à nos jours.
Adresse : 1 place du Trocadéro et du 11 Novembre, 75116 Paris citedelarchitecture.fr
Pour aller plus loin sur le patrimoine des minorités en Irak découvrez l’action de Mesopotamia, dont l’Œuvre d’Orient est partenaire, qui oeuvre à la sauvegarde de la mémoire du patrimoine des minorités en Irak et à sa transmission en s’engageant dans un travail d’inventaire essentiel, face aux destructions massives commises par Daech sur ces sites aujourd’hui abandonnés, pillés ou détruits.
« Ces actions s’inscrivent dans la volonté de l’OEuvre d’Orient d’agir en faveur du patrimoine du christianisme oriental, en le faisant connaître en France ou en le protégeant sur place.
Témoin de leur enracinement dans les sociétés du Moyen-Orient, il est l’héritage que les communautés d’Orient transmettent à l’Église universelle et au monde entier et légitime leur présence aujourd’hui et pour l’avenir. » Mgr Pascal Gollnisch directeur général de l’ Œuvre d’Orient.
Des conférences sont organisées tout au long de cette saison culturelle. Retrouvez toutes les informations sur www.oeuvre-orient.fr
Œuvre d’Eglise, l’oeuvre d’Orient est au service des chrétiens d’Orient depuis plus de 160 ans. Elle donne aux prêtres et aux communautés religieuses les moyens d’accomplir leurs missions – au service de tous – éducation, santé, aide sociale, culturelle et pastorale – dans 23 pays, principalement au Moyen-Orient.
Contact Presse : Armelle Milcent – amilcent@oeuvre-orient.fr
DATE : Du 13 mai au 31 août
Cloître ouvert de 14h15 à 18h
LIEU : Cathédrale Saint-Front, Place de la Clautre, 24000 Périgueux
CONTACT : L’Œuvre d’Orient – 01 45 48 95 00 — www.oeuvre-orient.fr
Un groupe de jeunes originaires de Valencia, étudiants et séminaristes accompagnés par quelques prêtres, dont le père Merchat, délégué de l’Œuvre d’Orient pour le diocèse d’Alès sont venus en mission en Terre Sainte pour aider diverses communautés.
Le groupe est divisé en deux : une vingtaine à l’Hôpital français de Nazareth et l’autre à la Maison de retraite tenue par une communauté brésilienne à Taybeh.
Leur action est la présence auprès des personnes âgées et dans les deux institutions auprès des communautés qui les tiennent. Durant les deux week-end se tient un temps de pèlerinage dans les lieux saints.
C’est une porte qui s’ouvre pour l’Œuvre d’Orient et les jeunes en Espagne.
Un grupo de jóvenes valencianos, estudiantes y seminaristas acompañados por algunos sacerdotes, incluido el Padre Merchat, delegado de l’œuvre d’Orient para la diócesis de Ales, están actualmente en misión en Tierra Santa para ayudar a varias comunidades.
El grupo se dividirá en dos: veinte en el Hospital Francés de Nazaret y el otro en la casa de
retiro de una comunidad brasileña en Taybeh.
La duración de la misión es del 8 al 28 de julio de 2018.
Su acción es la presencia de los ancianos y las dos casas en las comunidades que los mantienen.
Durante los dos fines de la semanas, son tiempos de peregrinación en los lugares sagrados.
Es una puerta que se abre para l’Œuvre d’Orient y por los jóvenes en España.
Chers tous, quelques nouvelles !
Aux sources du monachisme chrétien : les monastères Saint Paul et Saint Antoine. Il n’est pas étonnant que l’Egypte soit le berceau du monachisme. Perdus dans l’immensité sableuse hiératique, au pied de montagnes arides, loin de la vallée fertile du Nil, les premiers ermites ont pu trouver dans le désert oriental un refuge sûr, pour échapper aux persécutions romaines, et pour trouver la solitude nécessaire à la prière et la quête du salut. S’il est dit que saint Paul fut le premier ermite, il revient aux disciples de Saint Antoine d’avoir fondé le premier monastère, attirés comme lui par la vie d’ascète. A partir du 4e siècle, chaque grappe d’ermites gravitant autour de son chef spirituel propre s’organisa en communauté, dans des cellules regroupées à l’intérieur d’un mur d’enceinte.
Saint Paul et Saint Antoine étaient contemporains, et avaient établi leur ermitage à 30 km de marche à travers les montagnes l’un de l’autre, sans le savoir. Ce n’est qu’à l’article de sa mort que saint Paul reçut la visite de saint Antoine, qui avait eu des visions. Quelques décennies après la mort de saint Antoine (qui aurait vécu 105 ans), presque toutes les villes d’Egypte comptaient des ermitages à leur périphérie. Dès le 4e siècle, les monastères essaimèrent dans le pays, et à partir du 5e siècle à travers l’Europe.

Dans les deux monastères, nous sommes accueillis chaleureusement par des moines arborant de grandes barbes noires. L’hospitalité veut aussi que soient offerts aux pèlerins une écuelle de foul avec un peu de pain. Au monastère Saint-Antoine, nous gravissons au tout petit matin, à la fraîche, les 1200 marches vers la grotte dans laquelle l’ermite s’était perché pour échapper aux sollicitations des fidèles. Minuscule et effilée, elle est ornée d’un autel qu’éclairent pieusement quelques bougies. Les deux monastères sont magnifiques, comme des havres de paix et de vie au milieu du désert. Dans chaque, une « source miraculeuse » permet de procurer de l’eau. Les raids bédouins réguliers n’auront pas eu raison de la foi des moines.

Deux semaines de tourbillonnement intense. A partir de midi, la rue Port-Saïd, celle que j’emprunte régulièrement pour aller du Collège de la Salle au Collège Saint-Joseph, est complétement bouchée. Toute la ville est en branle pour les préparatifs du mois saint, Ramadan.
Les trottoirs sont investis par d’immenses échoppes de fanous ramadan, les lanternes typiques. Les rues se couvrent de guirlandes de drapeaux et de loupiotes.
Puis, à partir du 17 mai matin, et pour les 29 jours suivants, le temps d’un cycle de lune (sur lequel est basé le calendrier hégirien), les journées deviennent aussi calmes que les nuits agitées. De la prière du lever du soleil vers 3h du matin (el Fagr) jusqu’à celle du coucher, vers 19h (el Maghreb), les musulmans ne pourront rien faire passer dans leur bouche : ni boisson, ni nourriture, ni une fumée de cigarette ou encore des médicaments. Alors que l’été s’est déjà bien installé, les premiers jours sont les plus durs. Les rues sont complètement désertées, le contraste est impressionnant. La surprenante tranquillité qui règne alors est vraiment agréable. Puis, les jeûneurs prennent leur rythme, et on croise un peu plus de monde. Quand la nuit tombe, ce n’est pas l’effervescence qui agite la ville, c’est l’explosion. Les Egyptiens se précipitent pour ne pas manquer le début de l’iftar, le repas de la rupture du jeûne. Il vaut mieux ne pas se trouver dans le trafic à cette heure-là.
Ramadan invitant à la générosité, et sachant la délivrance que procure la première gorgée après une longue journée de 16h de jeûne, on distribue des « kits d’iftar » (un jus, une bouteille d’eau, et un biscuit par exemple, ou quelques dattes) aux feux rouges pour ceux qui sont encore en voiture, ou aux voyageurs dans le train. On trouve même ces kits déjà préparés dans les magasins, scotchés, prêts à l’achat en tant que tels. Le soir, de grandes tables sont dressées dans la rue, ouvertes à tous. Déjà à partir de 18h30, les hommes, mais aussi quelques rares femmes, sont attablés et le repas est servi devant eux. Ils n’attendent que le gong de départ, le premier mot de l’appel à la prière, pour enfourner leurs premières bouchées. Tout le monde organise des soirées conviviales, mon école d’arabe, les dominicains, les établissements scolaires… dans la rue également, à l’égard des passants, les invitations ne manquent pas. Se mêlent alors chrétiens et musulmans, voire athées, dans une ambiance fraternelle très belle.

Comme dans toute situation en Egypte, Ramadan a ses formules. Si le sempiternel « kol sana wenta tayeb » (que toutes les années se passent bien pour toi) est bien sûr de mise, on peut varier avec un « ramadan kareem » (généreux ramadan), auquel on répond « allah akram » (Dieu est le plus généreux).
La dernière journée de jeûne est le 14 juin. Il faut alors réaliser la zakat, son aumône légale, troisième pilier de l’islam. La zakat el-fitr, celle de la fin de Ramadan, est particulièrement importante. Commencent ensuite trois jours de fêtes : : l’aïd el-fitar (littéralement, la fête du petit déjeuner, soit la fin du jeûne), qu’on appelle aussi l’aïd elsourayer (la petite fête). Le Caire se vide alors. Tous les commerçants et artisans de Bab el Sharia et d’el-Gamaleya partent en vacances bien méritées. A nouveau, les rues se retrouvent quasi-désertes. Le lundi 25 juin, il faut bien rentrer, le rythme habituel reprend ses droits, la routine revient, malgré la chaleur qui tourne autour des 35-40 degrés, avec des petits pics jusqu’à 45. D’autres jours d’une fête plus importante s’approchent : l’aïd el-ladha (la fête du sacrifice), appelée aussi l’aïd el-kebir (la grande fête). Débutant le 22 août, elle se déroulera sur quatre jours.

Le 25 mai 2018, les youyous joyeux et stridents éclatèrent amplement en l’église Saint Athanase de la ville du 6 Octobre, l’une de ces immenses villes nouvelles construites sur le désert, à la périphérie du Caire. C’est toute l’Eglise qui se réjouissait, dans une église dont on aurait aimé pousser les murs, tant les fidèles étaient nombreux. L’ordination épiscopale du nouvel évêque du diocèse de Giza-Fayoum-Beni Suif, Monseigneur Thomas, était un événement à ne pas manquer.
Avec les deux autres volontaires de l’Œuvre d’Orient en Egypte, nous étions présents à la cérémonie afin de témoigner des prières et de l’amitié de l’association.
Pas encore rompus au rite copte catholique, nous avons eu la chance d’être aidés par deux sœurs libanaises, une de la congrégation de la Mère de Dieu, l’autre de la Charité de Besançon. Elles ont eu la gentillesse de nous traduire l’intégralité de la cérémonie, renonçant ainsi à leur place VIP. Par ailleurs, l’une d’elle, Sœur Thérèse, nous prendra sous son aile pour le reste de la journée. Religieux et religieuses, de tous rites et de toutes congrégations, avaient fait le déplacement : coptes catholiques et orthodoxes, catholiques maronites et latins… L’assemblée, habituée à des rites liturgiques divers, bigarrée de la multitude des habits ecclésiastiques, se retrouvait unie autour d’une même foi et d’une même joie.
Après trois heures d’une belle cérémonie riche en émotions, conclue par le passage obligé du baise-main épiscopal pour le nouvel évêque, les festivités se sont poursuivies par un immense repas. Imaginez-vous un dîner placé de mariage. Maintenant, remplacez la table des mariés par une table avec le patriarche copte catholique Ibrahim, l’éparque maronite du Caire Georges Chihane, le nonce apostolique Bruno Musaro, le nouvel évêque, et tous les autres pontes de l’Eglise que nous ne saurons pas citer. Quant aux autres tables, faites-y asseoir religieux et religieuses, de toutes les congrégations et de tous les coins d’Egypte. Vêtus de nos t-shirts rouges, caractéristiques des volontaires de l’Œuvre d’Orient, ces agapes nous permirent de nous faire connaitre, bien plus largement que l’entourage proche de notre lieu de mission. Les salutations chaleureuses de chacun, les invitations à se revoir n’ont pas manqué ! Cette journée de réjouissances s’est malheureusement terminée avec le décès de trois prêtres de Sohag (Haute-Egypte), dans un accident de voiture sur la route du retour de la cérémonie.
Les trois volontaires de l’Œuvre d’Orient avec à gauche le patriarche copte catholique, et à droite le nouvel évêque
Inaugurée en 1961, la Tour du Caire, avec ses 187 mètres de haut, offre (même s’il faut d’abord en payer bien cher l’accès) une vue panoramique sur tout le Caire : la citadelle et le parc al-Azhar d’un côté, les pyramides de l’autre, et à son pied, le club de Zamalec, l’opéra, et le Musée égyptien. On ne se lasse pas des sorties à cheval dans le désert de Saqqarah. Pour éviter la chaleur étouffante de la journée, nous avons attendu le soir, bénéficiant au passage d’un superbe coucher de soleil. Musée d’art islamique, à l’intérieur très moderne. Les pièces exposées sont jolies, mais une visite en tant qu’initiation conviendrait plus. Sur les panneaux d’explication, on ne peut s’empêcher de sourire en lisant que l’Egypte enchainait les « Golden Ages », tandis que l’Europe n’inventait rien et pataugeait dans les « Dark Middle Ages ».
Au gré des sorties, j’approfondis ma connaissance du Caire, son quartier fatimide millénaire, et également ses innombrables mosquées aussi anciennes que magnifiques. J’ai la chance d’être souvent accompagnée par une amie égyptienne musulmane, qui a grandi au Koweït. Elle dit elle-même être une étrangère complétement perdue quand on se promène dans les vieux coins populaires, qui regorgent d’un patrimoine extraordinaire. Une qualité indéniable et primordiale : elle sait comment s’en sortir avec les lignes de bus. Un peu d’entrainement pour moi, et je devrais aussi y arriver !
Fin juin, Frère Sameh a organisé le traditionnel camp d’été alexandrin pour une quarantaine d’enfants du Collège Saint-Joseph de Khoronfish en difficulté familiale ou financière. Nous avons logé dans le Collège Saint-Gabriel, petit établissement affreusement cerné par des immeubles gigantesques.
Au programme : journées piscine au club Saint-Marc à Borg el-Arab (l’équivalent du club de la Salle au Nouveau Caire). Foot au toujours impressionnant Collège Saint-Marc, et visite de son immense chapelle ainsi que de sa petite mosquée. Passage obligé à la Bibliothèque d’Alexandrie. Les enfants semblaient infatigables, mais leur énergie était égalée par leur gentillesse. Par le jeu et la bonne humeur générale, la complicité entre enfants et animateurs nous ont tous permis de faire des progrès linguistiques, en français pour eux, en arabe pour moi.
La Coupe du monde a commencé, mais s’est vite finie pour les Pharaons, malgré la fierté qu’avait toute l’Egypte, participant à nouveau à la compétition après 28 ans d’absence. La blessure de l’attaquant adulé Mohamed Salah quelques semaines avant l’a empêché de jouer le premier match contre l’Uruguay (défaite 1 à 0). La Russie, pays organisateur, faillit rouler sans pitié sur l’Egypte (3 à 1). Même l’Arabie saoudite s’imposa (2 à 1). Triste constat : alors que les coptes représentent environ 10% de la population, on n’en compte seulement qu’un parmi les 500 joueurs professionnels égyptiens du championnat national. Les entraîneurs refusent les joueurs chrétiens à cause de leur religion, voire leur demandent de changer leur nom s’il a une consonance chrétienne. Cette discrimination en est venue à pousser un Alexandrin à créer un club spécialement destiné aux chrétiens.
Avant la grande séparation imposée par cette années scolaire qui s’achève, la SCEP a réalisé deux belles performances, l’une saluée à la hauteur de l’aménité du public : un petit concert au Foyer international de personnes âgées où sont deux autres volontaires de l’Œuvre d’Orient. L’autre fut l’animation de la messe au couvent des Dominicains. Pendant toute l’année, ils nous permettent d’avoir de très belles messes, et pour cette fois les trois dominicains qui ne s’étaient pas encore échappés du Caire pour une retraite, des vacances, un pèlerinage, une conférence… ont été ravis.
Pour occuper les élèves pendant leurs très longs mois de vacances, le Collège de la Salle a proposé quatre semaines d’activités en français, trois heures tous les lundi, mardi, mercredi. Aux animateurs de se débrouiller. Les élèves ne tiennent pas en place, n’ont absolument pas envie d’étudier, ni même de m’écouter quand je leur propose du dessin ou de la musique. Et quand je leur dis qu’ils peuvent sans problème sortir pour jouer dehors au lieu de déranger l’activité et me fatiguer, ils refusent en pleurnichant et en me demandant pardon. Quant à les faire parler en français, pour certains il faut se lever tôt. Cela contraste tellement avec le camp à Alexandrie, où les élèves, déconnectés complètement du cadre scolaire, faisaient beaucoup plus l’effort de venir me parler en français (mais celui-là était peut-être aussi plus naturel ?).
La question légitime des curieux : que fais-je les prochains mois, et surtout, à la rentrée prochaine ? Après mon séjour en France du 11 juillet au 4 août (dont deux semaines de camp scout), je reviens au Caire pour donner des cours de français à des élèves de Khoronfish. Puis en septembre, je commence un master 2 de communication et médias à l’Université Senghor d’Alexandrie. L’Université Senghor est une université internationale de langue française, au service du développement africain, créée en 1989. Ce n’est donc pas une université française, mais plutôt, en simplifié, l’université de l’Organisation internationale de la francophonie.

Soyez assurés de mes prières, comme je me sais dans les vôtres,
Thibault
Le travail auprès des personnes handicapées est toujours aussi intéressant et passionnant et avec le temps, la relation que l’on peut avoir avec chacune d’entre elles évolue. Les personnalités sont riches et complexes. Aussi, j’apprends à partager les moments de joie mais également les moments de détresse et de souffrance. L’enjeu est de pouvoir accompagner les personnes handicapées à chaque instant pour leur apporter de l’attention et du soutien. C’est à-travers ces moments que l’on découvre aussi ce qu’elles ont à nous apprendre. Il s’agit là d’un véritable défi puisque cela implique un profond travail sur soi et sur la manière que l’on a d’appréhender le monde qui nous entoure. Il est saisissant, par exemple, de prendre conscience à quel point les personnes handicapées nous rejoignent dans notre humanité profonde au-delà de nos compétences ou de ce que l’on croit savoir. Accepter de prendre le risque de baisser la garde, c’est finalement accepter de se laisser approcher par Dieu. La démarche d’humilité que nous demande la relation aux personnes handicapées me semble, en un sens, être similaire à celle qui nous rapproche du Christ. Ainsi, la mission prend pour moi une dimension autre et m’offre l’opportunité d’établir un lien entre l’aspect matériel et concret de la vie d’une part et sa dimension spirituelle d’autre part.
Ce nouvel éclairage sur ma mission est aussi le fruit des échanges que j’ai pu avoir avec les personnes qui m’entourent au quotidien. Ainsi, nous avons très souvent l’occasion de partager notre expérience ou nos questions avec les sœurs qui nous accompagnent et qui prennent soin de nous dans tous les aspects de notre vie en Terre Sainte. Nous pouvons compter sur le soutien indéfectible de Sœur Marlène, en charge du service aux handicapés, pour progresser dans notre travail et améliorer ainsi le bien être des personnes que nous servons. 
De même nous avons été invités à plusieurs reprises à partager le repas des pères lazaristes et en particulier du père Khalil et du père Bonaventure qui nous ont toujours reçu selon les codes de la légendaire hospitalité orientale (libanaise). Dans le cadre paisible et chaleureux de la maison des pères, il est aussi possible d’aborder les sujets qui nous tiennent à cœur. C’est ainsi que j’ai eu le plaisir de rencontrer le père Nakad, Lazariste et « directeur » des Filles de la Charité pour leur province d’Orient, avec qui j’ai pu échanger sur les enjeux de ma mission.
La mission demande un investissement important et se pose inévitablement à un moment ou un autre, la question de savoir ce que j’apporte, moi, en tant que volontaire, au sein de l’Hospice Saint Vincent. Avec le recul que j’ai maintenant sur ces premiers mois, je peux proposer quelques pistes qui peut être aideront d’autres volontaires. Il me semble qu’il existe pour le volontaire, la possibilité de mettre en avant une vision de la Charité qui s’inscrit dans les pas de Saint Vincent de Paul. Libéré d’un certain nombre de contraintes matérielles ou financières, il a cette opportunité de témoigner tous les jours de l’exigence et du don de soi qu’impose le service des plus pauvres. Il doit le faire humblement mais sans renoncer à se faire force de proposition quand cela peut améliorer le bien-être des personnes dont il s’occupe. De même, il lui appartient d’apporter son énergie positive et sa bonne humeur. C’est en cela que le volontaire approfondit en lui-même et pour ceux qui l’entourent le mystère du don et de la joie qu’il procure.
La dimension spirituelle que j’évoquais occupe d’ailleurs dans la mission une place au moins équivalente à celle du travail. Elle se fait l’écho d’un tout qui tend à l’enrichissement de la personne qui consacre un moment de sa vie auprès des plus pauvres. Ainsi, nous sommes revenus dimanche 27 Mai d’un pèlerinage en Galilée de quatre jours.
LE PELERINAGE DES VOLONTAIRES DE TERRE SAINTE 2018
Suggéré dans un premier temps par des volontaires, le projet a été accueilli par le père Nakad et soutenu par l’Œuvre d’Orient. Il a pris forme grâce aux Filles de la Charité et en particulier à Sœur Silouane qui en a porté l’organisation pratique en concertation avec le père Stanislav, revenu spécialement en Terre Sainte pour nous proposer un enseignement adapté aux différents lieux saints. Le livret d’accompagnement, réalisé par Joseph, séminariste de Paris et volontaire à Saint Vincent aussi, nous a permis de guider et d’approfondir nos temps de prière et de recueillement personnel. Je tiens à les remercier tout particulièrement au nom de tous les volontaires qui ont eu la chance de vivre ce pèlerinage.
Jeudi 24 Mai: Les prophètes, l’écoute de Dieu et le Combat spirituel
Ce premier jour de pèlerinage nous a conduit au Mont Carmel sur les traces du prophète Élie et de sa lutte contre les abominations du culte de Baal. Sur les hauteurs du Mont Carmel se dresse au milieu des arbres, le monastère des Carmélites de Stella Maris.
La figure d’Élie est celle d’un homme fervent et courageux mais qui dans sa mission connaîtra aussi le désespoir et l’envie de mourir.
A-travers les épreuves d’Élie se dévoile une part du mystère de Dieu. Il comprend que la violence et le sang sont inefficaces mais également que le Créateur se rend présent loin du fracas des armes, dans l’humilité et le silence. Cette expérience du prophète Élie nous parle aujourd’hui encore pour nous indiquer le chemin à emprunter et le lieu où l’on peut retrouver Dieu pour se mettre à son écoute.
Après une messe au Mont Carmel, nous avons visité El Muhraqa, le lieu du sacrifice, puis nous avons été accueillis par les sœurs de Haïfa qui nous ont présenté le centre pour enfants handicapés dont elles ont la charge et les différentes missions qui y sont attachées. Je les remercie pour leur accueil et leur générosité. Nous avons pris ensuite la direction de la plage de Haïfa pour une baignade et un repas au soleil, puis nous avons rejoint la plaine de Megiddo pour un temps de visite et de prière. C’est en ce lieu qu’est tombé le roi Josias, figure du juste, transpercé en 609 av. J.-C au cours d’une bataille contre le pharaon Nékao II (2 Chroniques 34, 31-33. 35, 20-27).
La Plaine de Megiddo, plus connue sous le nom d’Armageddon (Har Megedon qui signifie « montagne de Megiddo ») est également présentée dans l’Apocalypse de Saint Jean comme le lieu de l’affrontement ultime entre les serviteurs de Dieu et les forces du mal. Il s’agit donc d’un lieu d’une grande richesse historique, spirituelle et prophétique mais également visuellement très beau. Au retour, nous nous sommes installés chez les sœurs de Nazareth puis nous avons profité de la projection du film « Monsieur Vincent » retraçant la vie de Saint Vincent de Paul.
Vendredi 25 Mai : Jésus Vrai Dieu et Vrai Homme
La journée du vendredi a débuté à Nazareth par la visite de l’Église Saint Joseph bâtie sur le lieu de résidence supposé de la Sainte Famille et foyer de l’enfance de Jésus. Elle s’est poursuivie par la visite de la basilique de l’Annonciation où le père Stanislav a célébré la messe.
Sur les lieux où la tradition chrétienne fixe l’apparition de l’ange Gabriel à Marie, se dresse aujourd’hui une basilique inaugurée en 1964 par le pape Paul VI. La basilique de l’Annonciation est intégrée au domaine des Franciscains. La présence d’un culte à cet emplacement remonterait peut être au Ier siècle de notre ère. Plus certainement, une église byzantine se dressait déjà là au Ve siècle.
Une visite au Centre International de Marie à Nazareth nous a permis de réfléchir sur l’histoire du Salut, puis, nous nous sommes dirigés vers le Mont Thabor pour méditer sur la Transfiguration du Seigneur. Il s’agit probablement de l’un des lieux les plus extraordinaires de Terre Sainte.
La journée s’est achevée par la visite de l’hôpital de Nazareth tenu par les sœurs (Filles de la Charité).
Samedi 26 Mai : Devenez mes disciples
Le troisième jour a commencé par la visite du Mont des Béatitudes, lieu saint où le Christ a posé les fondements de la loi nouvelle qu’il est venu annoncer.

Ces lieux sont ceux qui ont marqué le début du Ministère du Christ en Galilée. Le dernier lieu de notre matinée évoque, quant à lui, l’apparition du Christ ressuscité aux apôtres, sur les bords du Lac de Tibériade. A cet endroit, se dresse l’église de la primauté de Pierre faisant mémoire de l’institution du ministère de Pierre et de ses successeurs.
Notre après-midi fut moins chargée sur le plan spirituel : Après une étape à Magdala sur
les pas de Marie-Madeleine, nous avons profité d’une excursion en bateau sur le lac de Tibériade. Cette étape n’en reste pas moins absolument mémorable !
Dimanche 27 Mai : Le Chrétien habité par la Trinité
Cette journée du Dimanche est venue conclure notre pèlerinage par un renouvellement de la profession de foi baptismale sur la rive occidentale du Jourdain puis par une visite d’Ein Karem, sur les pas de Saint Jean-Baptiste. Après un excellent repas, nous avons dégusté les meilleurs glaces de la région !
Ce pèlerinage fut l’occasion d’intégrer dans le parcours des volontaires un temps de ressourcement et de relecture extrêmement intéressant. La découverte d’autres lieux mais aussi d’autres missions dans lesquels s’expriment la charité du Christ, permets d’élargir notre réflexion et de nourrir notre cheminement personnel.
Il nous restera à tous de ce pèlerinage, le souvenir d’une très belle expérience, riche de sens !
Salutations de Jérusalem,
DATE : Du 1er août au 1er septembre 2018
Tous les jours 10h-19h
LIEU : Église Saint-Jean-Baptiste, 24260 Campagne
CONTACT : L’Œuvre d’Orient – 01 45 48 95 00 — www.oeuvre-orient.fr
Le livre du Père ELISEE (Philippe MARZIN) est comme un vent qui se lève, une « brise légère » au moment où nous évoquons beaucoup l’Orient chrétien. Pour en parler, les Editions du Cerf nous offrent une présentation soignée d’un moine occidental, né dans Le Quercy en 1959. Il vit à la croisée des deux traditions monastiques complémentaires et unifiées entre elles par la même soif de Dieu. Il est aujourd’hui moine de l’Église grecque-melkite catholique, aumônier du monastère des moniales melkites d’Aubazine, et enseignant dans deux centres universitaires au Liban. Au fil des pages de son livre, il nous fait bénéficier de ce riche héritage multiséculaire à travers la diversité de temps et de lieu. Il nous permet de revenir à notre source commune.
C’est au désert que tout commence, et plus précisément avec la tentation narrée par saint Matthieu et saint Luc. Cet épisode de la vie du Christ se situe juste après le baptême de Jean-le-Baptiste, et avant l’appel des disciples. Les éléments du combat au désert y sont soulignés. Les deux évangélistes décrivent le Christ « poussé par l’Esprit au désert pour y être tenté » ; et on pourrait dire que ceci est la marque même de la vie monastique. La tentation au désert est donc le socle de la quête monastique, du Christ comme archétype du moine au désert : le Christ-moine. Selon l’auteur, nous nous trouvons là devant deux phénomènes incontournables qui font le socle du « monos » et qu’il nomme : l’enjeu cosmique du combat spirituel et l’ascétisme. Ceci nous renvoie à saint Antoine le Grand, Père du monachisme, et à ses tribulations. Ainsi, le Père Elisée passe en revue les Sources de ce monachisme qui prendra des formes différentes en Egypte, en Syrie ou au Sinaï mais qui auront toutes la même sève, parce que nées dans les mêmes eaux. Le monachisme tire donc à la fois ses racines de la tradition biblique, de son essence sémitique, mais aussi des Pères du Désert. Elle va se développer et être vécue jusqu’à nos jours dans la tradition orientale.
Sur le plan strictement historique, l’Égypte constitue le berceau du monachisme où les premiers moines apparaissent vers la fin des persécutions. On se situe aux alentours des 3ème et 4ème siècles. L’empreinte des martyrs nourrit la vision monastique de l’époque, mais aussi la vie chrétienne en général. Les moines se pensent héritiers des martyrs. Ce don d’eux-mêmes se vivra de façon continue à la différence de ceux qui sont morts par le sang, comme saint Ignace d’Antioche. Ils le vivront dans l’ascèse et le renoncement. La tradition égyptienne représente donc la source commune des courants monastiques occidentaux et orientaux. Aussi loin que l’on puisse remonter, les Sources attestent la présence d’un moine nommé Abba Moïse. On dit qu’il fut Ethiopien, et qu’il serait venu d’Égypte depuis la Haute Thébaïde. Les moines et les lieux de prières sont des lieux de passages, de communication et de fraternité. C’est ainsi que les échanges entre l’Égypte et l’Éthiopie vont faciliter une christianisation qui perdure jusqu’à nos jours. De nombreux monastères vont être fondés. Plus au Nord et à l’Est, la présence de moines et d’ermites est aussi attestée en Palestine. On relèvera la figure de Dorothée de Gaza et l’Ecole du même nom. Aujourd’hui encore, on peut admirer les belles façades du monastère que saint Sabas fonde dans le désert de Judée. Il est toujours en activité. En Syrie, on relèvera principalement les noms de saint Jean de Damas (8ème siècle – arabe byzantin de culture grecque), et du diacre saint Ephrem. Si les expériences de vie érémitique et cénobitique sont attestées depuis quasiment les premières heures de la présence des Pères au désert ; il faut aussi noter des formes plus extrêmes, avec la tradition des stylites, tel saint Syméon. Ces derniers vivaient en permanence au somment d’une colonne.
Enfin, et pour revenir au cœur du désert, il nous faut aller au Sinaï et au monastère de Sainte-Catherine à la rencontre de saint Jean Climaque, auteur de la fameuse « échelle sainte » (« Climax » signifiant « échelle ») « … considérée comme une synthèse de l’expérience monastique antérieure. Jean y manifeste une profonde connaissance de la littérature spirituelle de l’Orient chrétien. Outre les auteurs qu’il cite explicitement : Evagre le Pontique… Jean Cassien, Grégoire de Nazianze, Jean Climaque…, Diadoque de Photicé et l’Ecole de Gaza». (page 116) Là encore, on se situe aux fondements de l’expérience hésychaste qui migrera des déserts d’Egypte au Mont Athos. « C’est incontestablement dans la péninsule du Sinaï qu’il commence à acquérir le droit de cité, les traits distinctifs et la précision technique qu’il transmettra ensuite au monde byzantin. » (page 149) L’auteur nous livre, ici, de belles pages autour de la figure de saint Syméon le Nouveau Théologien. Peu à peu l’expérience du Christ-moine au Désert, et celle de tous ceux qui vont vouloir imiter le Christ et vivre cette quête absolue, va se répandre à travers tout le Moyen Orient jusqu’en Mésopotamie.
Le moine se voue à Dieu dans le retrait et le silence, vivant une ascèse corporelle faite de privation de nourriture et de sommeil. Le monachisme d’Orient connaît également une autre forme de vie monastique intermédiaire et « plus souple », que l’on nommera : monachisme basilien (saint Basile le Grand). Tout au long de l’Histoire du christianisme et du monachisme chrétien, une tension se fera jour entre ces deux formes de vie : communautaire et érémitique. Le moine ne vit plus dans la solitude. Sa vie tourne autour de la prière liturgique, la pratique de la confession des péchés, la réception fréquente de l’Eucharistie, la lecture de la Bible, le travail manuel, les œuvres de charité. Cette forme monastique va marquer aussi bien l’Occident que l’Orient.
Les formes monastiques sont tout aussi diverses et variées comme celles de l’époque de l’Eglise indivise. Le Père Elisée nous présente à la fois, dans « une petite géographie du monachisme oriental », les différences et l’unité de fond qui s’y vit tant au Moyen-Orient que dans les Balkans et Carpates, en Roumanie ou en Russie (Laure de la Sainte trinité, Monastère de Valaam, les Solovky…). S’il y a eu jadis un idéal monastique oriental, cela est resté encore de nos jours dans divers lieux et nombre de pays. Le moine se retire auprès d’un maître spirituel : le starets. Il est l’idéal du monachisme russe. L’idéal du désert reste un élément permanent et constitutif de ce monachisme d’Orient. Dès lors qu’une communauté devient trop importante et trop bruyante, le moine s’enfonce dans la forêt à la recherche de silence et de solitude.
Chacun des monastères a eu un réel impact sur la société russe et, malgré l’idéal du désert, fait pleinement partie du paysage social à travers une vie ecclésiale très présente dans la société. Dans de nombreux pays comme la Grèce, la Roumanie, la Bulgarie ou la Russie, des pèlerinages sont organisés dans les monastères. Diversité mais aussi unité sont les marqueurs du monachisme oriental où qu’il se trouve. La prière, et surtout la prière liturgique, en est la première des obligations du religieux. La seconde serait plutôt l’enseignement des Pères.
L’hésychasme signifie en fait la pratique du « repos ». C’est une paix qui émane dans le silence et le recueillement. On a eu coutume de l’associer à la solitude du désert. On compare souvent l’hésychasme à la pratique soufie du « dikr ». Cette pratique est une prière continuelle dans la répétition d’une seule formule utilisant le nom de Jésus et ses attributs. La formule a fini par se fixer sur la phrase : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur ». Petite parenthèse, rien que l’établissement du cadre propice et de l’état d’esprit préalable, à savoir « la maîtrise des passions ». Elle se sert d’une technique de concentration mentale, utilisant le souffle pour faire « descendre l’esprit dans le cœur », selon la formule consacrée. Le croyant se concentre sur le souffle et descend avec lui dans le cœur au moment de l’inspiration et y invoque le nom de Jésus, dans une formule de repentir.
Durant des siècles, les moines sont restés fidèles aux motions de l’Esprit Saint. L’ascèse intérieure s’est développée à l’ombre du monde et dans le secret des cœurs, dans chacun des monastères d’Orient. La tradition orientale se consacre en premier chef à l’ascèse personnelle. Les moines ont su garder intacte la tradition vivante en préservant, ici et là, l’idéal initial malgré la diversité « de ses formes et de ses expressions ». Cette vie authentique et foisonnante est menacée aujourd’hui ; surtout au Proche-Orient. Que reste-t-il ou que restera-t-il du monachisme syriaque ? Que restera-t-il de ces monastères d’Irak, de Syrie, de Turquie après tant d’années de conflits, de guerres… ? « Les circuits de la Grâce sont aussi imprévisibles et mystérieux que le parcours souterrain des eaux » (page 315).
Ce livre est riche de cette histoire multiséculaire qui porte en elle-même l’authenticité de tous ceux et toutes celles qui ont cherché le Christ d’Elie et des Prophètes, des Pères de l’Eglise et des saints. Bien documenté, soigné, avec deux cahiers de belles photos en couleurs, cet ouvrage donnera de la joie et beaucoup de quiétude à tous ceux qui souhaitent connaître cette part d’histoire que nous avons en commun. Un moine catholique de l’Eglise grecque melkite nous apprend à respirer avec les deux poumons d’Orient et d’Occident. Un chemin… à partager.
Hiéromoine Elisée, Le monachisme d’Orient – Figures, doctrines, lieux, histoire. Ed. Le Cerf. Paris 2017. 394 pages. 39 €
Patrice Sabater
Tout l’été, RCF, avec l’association Mesopotiama, qui œuvre à la sauvegarde de la mémoire du patrimoine des minorités en Irak et à sa transmission, nous fait découvrir ce patrimoine de grande valeur mais en danger.
L’Œuvre d’Orient soutient ce projet à hauteur de 30.000€ « qui participe à la revitalisation de ces communautés autochtones menacées de disparition et confrontées à des destructions massives, parfois irréversibles. Et ainsi contribuer au renouveau d’une citoyenneté irakienne respectueuse des identités et des confessions ».
A écouter https://rcf.fr/…/mesopotamia-foi-et-patrimoine-des-chretien…
Les 8 épisodes sont présentés par Florence Gault avec la participation de Pascal Maguesyan, de l’association Mesopotamia.
Épisode 1 à Mossoul. Portrait sensible de la Jérusalem de Mésopotamie ravagée par la haine et la guerre.
Épisode 2 à Qaraqosh. Dans cette grande ville de la plaine de Ninive la vie reprend sur les cendres.
Épisode 3 à Mar Behnam et Mart Sarah. Le grand monastère syriaque est en cours de restauration.
Épisode 4 à Kirkouk. La grande ville pétrolifère dissimule un patrimoine chrétien très ancien.
Épisode 5 à Alqosh. Cette antique cité chaldéenne abrite deux des quatre plus grands monastères d’Irak.
Épisode 6 à Hizanké. Dans la vallée de Nahla les Chrétiens vivent au coeur d’un Kurdistan troublé.
Épisode 7 à Bagdad. La cathédrale Sayidat al Najatte incarne le martyre et le défi des Chrétiens d’Irak.
Épisode 8 à Mossoul. Quel avenir pour les Chrétiens ? Faut-il revenir et restaurer le patrimoine ?