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Vincent, volontaire de l'Œuvre d'Orient à Jérusalem dans le centre St Vincent

Cela fait maintenant bientôt 3 mois que je suis arrivé en Terre sainte. Je m’appelle Vincent Benito et je suis séminariste pour le diocèse de Perpignan-Elne dans le sud de la France, en formation au séminaire de Toulouse. Cette mission se situe dans le cadre de ma formation de séminariste, on l’appelle généralement « inter-cycles » car elle se situe entre le cycle de philosophie (2 ans) et de théologie (3 ans). J’ai choisi de partir avec l’Œuvre d’Orient et c’est eux qui m’ont proposé une mission en Terre sainte.

 

Cette mission se trouve à Ein Kerem, à l’ouest de Jérusalem, à 45 min en transport, dans le centre St Vincent, tenu par les Filles de la charité. Cette maison accueille une soixantaine d’enfants juifs et arabes, âgés de 1 an jusqu’à une vingtaine d’années et provenant de toutes les régions d’Israël. Ces enfants ont des besoins spécifiques, c’est à dire que leurs motricités ainsi que leurs habiletés cognitives ont été retardées ou fortement diminuées. Le principe est simple, chaque volontaire, travailleur s’occupe d’une chambre de 4 jeunes. Pour ma part je m’occupe de la chambre 6A et m’en occuperai pendant 1 an, ce qui me laisse du temps pour apprendre à bien connaître les enfants et évoluer avec eux.

 

(De gauche à droite) Eidan, Maor, Ismaël et Motassam, les jeunes dont je prends soin.

 

Je fais le travail d’un aide-soignant. Nous nous occupons des enfants le matin afin de les préparer pour aller à l’école qui se situe sur place, et aux différentes activités qui leur sont proposées. Nous les levons, faisons la toilette, les habillons et leur donnons à manger. L’après-midi, plusieurs activités sont proposées, ateliers peintures, musique, balade dans le jardin …

Je n’ai jamais travaillé dans ce milieu-là, donc c’est une découverte pour ma part. J’ai d’abord commencé par regarder et observer, puis j’ai pu petit à petit travailler seul dans la chambre qui m’avait été confiée. Cela s’est plutôt bien fait même si au début nous nous retrouvons vite désemparés. En effet, il me semble que quand nous sommes devant une personne qui ne peut pas parler et par qui les seuls échanges peuvent se faire par le regard ou par les gestes, notre attention doit être vraiment déployée et généreuse. Les masques tombent et nous nous découvrons sous un autre regard.

 

Moi-même avec Radwan, un enfant du centre.

J’apprends donc à être patient et à ouvrir mon cœur à ces jeunes qui demandent une présence et une attention simple et joyeuse.  En effet, parfois c’est dur, la fatigue se fait sentir, la barrière de la langue n’est pas toujours évidente. Eh bien c’est un enfant qui par son grand sourire beau et joyeux vous permettra de continuer jusqu’à la fin de la journée et de le lui rendre par du temps passé avec lui, une chanson ou un autre sourire. Une personne m’a dit un jour, « commence par aimer », le reste viendra tout seul, et bien je peux donc le pratiquer !

 

 

Oscar, un autre volontaire qui vient du Guatemala, John un enfant du centre qui se prépare notamment à recevoir la 1ère communion.

Pour ma part, en lien avec mon parcours et ma vocation, ce qui me fait tenir dans cette mission et qui me permet de me lever tous les matins, c’est la vie de prière que j’ai mise en place pour cette mission. J’ai pu redécouvrir la belle prière de l’oraison, de ce cœur à cœur avec le Seigneur, afin de lui confier ce que je vis, de lui confier les jeunes du centre et de prier pour ce beau pays. Ce qui m’a particulièrement marqué, c’est de pouvoir vivre concrètement l’Évangile que l’on peut lire et écouter, du moins essayer de le vivre. Dans cette mission on se retrouve dedans littéralement, et le Seigneur me demande de le servir à travers ces jeunes.

 

Je repense souvent à cette phrase de l’Évangile : «  Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade et vous m’avez  visité ; j’étais en prison et vous êtes venus jusqu’à moi ! […] Amen je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » Mt 25,35-40

 

 

 

 

Enfin il n’est pas anodin, de vivre cette mission en Terre sainte, dans ce pays que le Christ a choisi pour vivre son passage terrestre. Ainsi je peux donc découvrir les différents lieux saints, redécouvrir les beaux textes de la Bible sur les lieux mais aussi découvrir et mieux connaitre les religions, les rites qui sont pratiqués ici.

C’est donc une vraie joie d’être ici en mission avec ses grâces et ses difficultés et de pouvoir servir le Christ en servant ces jeunes. Les rencontres que je peux faire à travers le pays sont également d’une grande richesse et cela me permet de nous faire grandir mais aussi de partager notre humble expérience avec ceux que nous rencontrons.

 

Le coucher de soleil les pieds dans l’eau depuis Tel Aviv – Jaffa avec vue sur la vieille ville de Jaffa.