Découvrez notre décryptage vidéo sur la francophonie au Moyen-Orient et ce qu’elle apporte aux écoles.
Découvrez notre décryptage vidéo sur la francophonie au Moyen-Orient et ce qu’elle apporte aux écoles.
Ce vendredi 4 août 2023 marquera le troisième anniversaire de la double explosion du port de Beyrouth, qui avait ravagé de nombreuses infrastructures du centre-ville, plus particulièrement les quartiers chrétiens historiques proches du port, et engendré plus de 6500 blessés et 200 morts.
Malgré une forte solidarité internationale et l’aide d’associations comme L’Œuvre d’Orient, présente sur place dès le début, le Liban peine à se remettre de cette catastrophe et la justice patine. Les causes exactes ne sont toujours pas établies, tout comme l’identité des responsables.
Une grande manifestation est prévue au nord de la ville, dans le quartier de la Karantina à 17h15 heure locale. Il est attendu que de nombreux libanais et libanaises se retrouvent sur le lieu de l’explosion pour commémorer cette tragédie.
En ce 4 août, L’Œuvre d’Orient appelle à la prière pour nos frères et sœurs d’Orient.
Guillaume, 25 ans, en mission à Blaj en Roumanie à l’évêché gréco-catholique de Blaj depuis mai 2023.
Pour ce second mois à Blaj, j’ai pu poursuivre mes missions mais également en entamer de nouvelles.
Ainsi, j’ai eu la joie de visiter un centre pour personnes âgés isolées, et de me rendre de même à l’hôpital de la ville pour prier avec les malades, particulièrement ceux admis en psychiatrie et en neurologie. Une nouvelle façon de vivre la mission, par une présence confrontée essentiellement au silence. C’est peut-être là cependant, que j’ai ressenti le plus d’émotions et j’en tire une belle leçon d’humilité sur parfois la vacuité de l’hyperactivité que l’on croit être la plus importante. J’ai aussi poursuivi mes visites quotidiennes auprès de Zileos et des jeunes porteurs 
J’ai profité de ce mois de juin, un peu plus léger face à l’approche des vacances, pour me balader un peu à travers la Roumanie, pays qui s’est révélé d’une grande richesse culturelle avec des paysages à couper le souffle.
Lié d’amitié avec l’évêque de Blaj et les séminaristes, j’ai pu les accompagner dans leurs déplacements notamment à Deva, Timishuara et Milas. Je suis également allé à Turda découvrir l’une des plus grandes mines de sel au monde, et la balade en barque dans son lac souterrain restera longtemps dans ma mémoire. Un des moments forts fut certainement mon escapade au Delta du Danube, avec une étape à Bucarest, une ville aux multiples facettes. Ce sentiment de toucher un peu le bout du monde, du moins de l’Europe, de découvrir une multitude de dauphins, d’oiseaux et de chevaux sauvages, et cette joie de se baigner dans la mer Noire à la frontière ukrainienne sont des souvenirs extraordinaires. D’autant plus que j’ai pu les partager avec une fine équipe, composée de deux autres volontaires de L’Œuvre d’Orient ainsi que de deux Erasmus. L’aventure s’est poursuivie ensuite à Bucarest avec notamment la découverte du palais du Parlement, 3ème bâtiment le plus grand au monde avec des salles absolument magnifiques. M’étant bien entendu avec l’un des 
Depuis mon arrivée, j’ai eu la chance de découvrir les missions des autres volontaires de l’Œuvre d’Orient en Roumanie lors de mes escapades le week-end, mais j’ai également pu appréhender d’autres lieux de missions où des volontaires pourraient apporter et vivre de grandes grâces. A toi cher lecteur ou chère lectrice, la Roumanie t’attend !
A titre d’exemple, lors de la venue des Missi Dominici à Cluj, soit les responsables de la Roumanie pour l’Œuvre d’Orient, j’ai pu les accompagner dans la présentation de nombreux projets tels que l’aménagement par Caritas d’une salle de classe pour des enfants réfugiés ukrainiens afin qu’ils puissent poursuivre en ligne les cours avec leurs camarades et professeurs encore sur place. J’ai également fait la connaissance de soeurs engagées auprès des femmes en situation de précarité pour les soutenir, notamment face à l’arrivée d’un enfant ou pour des soins gynécologiques souvent trop chers. M’étant bien entendu avec les enfants roms des Blaj et des environs, rencontré quotidiennement mais également lors de la Journée nationale de l’Enfance pontificale missionnaire de Tarnaveni, les responsables m’ont d’ores et déjà recruté pour aider à l’animation d’un camp d’été. J’ai cependant dû refuser d’autres propositions faute de temps. De plus, actuellement à Brasov, j’ai eu la chance de visiter le centre de jour de soutien et de conseil pour parents et enfants. Il s’agit de prévenir le décrochage scolaire en assurant en journée, à la manière d’un grand frère, des activités d’accueil, d’éducation, de loisirs et de socialisation, d’orientation scolaire et spirituelle.

Mgr Cristian Crisan et le Cardinal Lucian Muresan
Découvrez le témoignage de notre volontaire Faustine qui est partie en mission en à Alexandrie pendant 4 mois.
Chers tous,
Me voilà déjà depuis un mois tout pile en Égypte ! Et tout s’y passe bien. Ma mission d’éducation a mis du temps à commencer car mon emploi du temps se résumait au début à parler aux filles pendant les récréations… Le temps de faire comprendre que je ne souhaitais pas me limiter à ça et de relancer les différents professeurs, et me voilà désormais professeur de « 
de fautes. Nous discutons et préparons parfois ses cours, c’est très chouette de voir comment cela se passe pour une prof ici et d’avoir un contact plus proche de mon âge !
Le tiers de mes cours sont en classe entière, et le reste sont du soutien en petit groupe allant de 1 à 10 élèves. Les filles ont de vraies notions de
Je me suis faite un peu tester la première semaine, notamment en classe entière : les 44 élèves étaient ravies de ne pas avoir de « vraie » professeur en face d’elles et se donnaient donc au brouhaha à coeur joie… mais je leur ai bien fait comprendre que ça n’allait pas se passer comme ça. Elles sont bien bavardes, mais c’est très agréable de voir que certaines veulent vraiment progresser, et n’hésitent donc pas à participer, poser des questions : elles se battent même pour aller au tableau corriger la dictée, je n’aurais pas pensé avoir un tel succès avec cet exercice !
Mais c’est pour le mieux, et les discussions que nous avons pendant les récréations renforcent les liens que nous tissons. Elles sont vraiment mignonnes et attachantes !
Pour vous décrire un peu mieux l’école dans laquelle je me trouve : il s’agit d’une école francophone pour filles nommée Sainte Jeanne Antide, montée en 1934 par les soeurs de la Charité. Il y a environ 800 élèves de la maternelle au lycée avec deux classes par niveau, et 65% d’entre elles sont musulmanes, le reste chrétiennes – coptes catholiques pour la plupart.
Nous avons la messe tous les mardis (pour les primaires) et mercredis (pour les collégiennes) à 7h45. Obligatoire pour les chrétiennes, elle est célébrée dans la grande chapelle de l’école en
arabe et généralement en rite copte catholique. C’est bien dépaysant, je dois l’avouer ! Mais je suis ravie de pouvoir découvrir ces autres façons de célébrer.
Le mardi après-midi, nous prenons des cours d’arabe avec les autres volontaires d’Alexandrie, Clara, Clémence et Paul. Nous avons un super prof et faisons de notre mieux pour apprendre
Alexandrie compte plus de 5 millions d’habitants selon les estimations ; c’est une ville très dynamique, bruyante et polluée. Mais sa position au bord de la mer Méditerranée ne manque pas de charme : vous pourrez admirer les couchers de soleil à la fin de cette lettre !
On m’a posé des questions sur la nourriture : je me nourris très bien ! Mona, la cuisinière, fait des bons petits plats égyptiens et j’ai donc découvert le kochari (mélange de riz, pâtes, lentilles et oignons frits), la basboussa (gâteau très sucré à base de semoule), les falafels (à base de fèves, bien meilleurs que ceux aux pois chiches que j’avais goûtés en France !)… Tout est très gras, même le riz qui est mélangé la plupart du temps à des espèces de vermicelles. Et nous avons aussi chaque vendredi le luxe de manger du bon poisson, pêché directement dans la Méditerranée notre voisine… Le Carême est d’ailleurs particulier en ce qui concerne la nourriture ici, puisqu’il s’agit de ne pas manger d’aliments à base de viande ou de poisson, mais principalement des légumes. En revanche, pas de limite sur le sucré ! Les soeurs étaient donc bien étonnées de savoir que nous ne prendrions pas de dessert pour notre dîner par effort de Carême – soeur Pauline avait même l’air de penser que c’était absurde.
Avec le ramadan qui commence dans une semaine, les cours seront raccourcis, les élèves fatiguées et les journées plus brèves : je finirai donc aux alentours de 13h30.
Ici, il faut patienter pour tout : j’ai mis 10 jours à commencer les cours, attendu au moins 2 semaines avant qu’on me donne enfin (il y a 3 jours !) les classes de collégiennes que je pouvais

Notre week-end est assez particulier, car il a lieu le vendredi et le dimanche. Eh oui, c’est le lot des écoles catholiques : il faut bien satisfaire à la fois les musulmans et les chrétiens ! Nous avons donc cours le samedi. Cela explique que je n’aie pas encore trop visité les alentours d’Alexandrie pour le moment.
Mais nous avons passé une super journée avec tous les volontaires d’Égypte il y a deux semaines à Wadi Natroun, dans le désert entre Le Caire et Alexandrie. Nous y avons visité trois magnifiques monastères coptes orthodoxes, dont je vous joins des photos ci-dessous. Plus de 300 moines y vivent en tout ! C’est très impressionnant. Nous n’en avons bien sûr vu que quelques-uns, trois nous ayant fait les visites, et une poignée au moment de leurs vêpres.
Nous aurons plusieurs jours de vacances au mois d’avril, puisque les congés de Pâques puis du ramadan s’enchaînent à quelques jours près. Nous sommes donc en train de voir où nous pourrons nous balader avec les autres volontaires. J’ai hâte de découvrir davantage l’Égypte !
J’espère que tout se passe bien sous le ciel parisien et vous dis à bientôt,
Faustine
Retour en images : Les 16 et 17 juin avait lieu le 4e Colloque des Écoles chrétiennes francophones du Moyen-Orient à Amman en Jordanie, autour du thème « L’avenir des jeunes des écoles chrétiennes au Moyen-Orient ».
« Quel projet de société voulons nous pour la jeunesse au Moyen-Orient ? Les chrétiens doivent pouvoir être les acteurs de ces sociétés. Nous devons dépasser les difficultés. La force des chrétiens d’Orient est de se mettre au service de la population au nom de l’évangile. C’est vrai qu’il y a beaucoup de difficultés au Moyen-Orient, nous devons non pas les ignorer mais les dépasser, nous devons ouvrir des chemins, ouvrir des pistes. Nous croyons que les valeurs chrétiennes que vous portez sont un élément d’évolution possible de ces sociétés à partir du moment où on les met en partage, au service. » – Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de L’Œuvre d’Orient
Vous avez choisi de tenir ce colloque de l’Œuvre d’Orient sur la francophonie en Jordanie. Je m’en félicite. Ce pays avec lequel la France entretient une relation de confiance et d’amitié et où j’ai eu le plaisir de me rendre en décembre dernier, apporte, sous la conduite de mon ami, Sa Majesté le Roi Abdallah II, une contribution essentielle à la promotion de l’ouverture et de la tolérance dans la région et au-delà.
Je souhaite, une nouvelle fois, saluer l’engagement de l’Œuvre d’Orient. Depuis 1856, elle agit sans relâche pour la préservation de l’identité plurielle du Moyen-Orient et se tient aux côtés des populations de la région. Cet engagement inscrit dans le temps long a gardé toute sa vitalité, tout son élan. J’ai pu le constater au Liban alors que le pays continue de s’enfoncer dans une crise sans précédent. J’ai pu le constater en Irak où l’Œuvre d’Orient fait un travail remarquable de soutien aux communautés chrétiennes et aux minorités religieuses, qui ont particulièrement souffert du joug de Daech. Je pourrais évoquer la qualité, la force et l’utilité de son action dans d’autres pays de la région de l’Arménie à l’Égypte.
L’engagement de la France aux côtés des chrétiens d’Orient est ancien. Le cadre politique de ce lien a profondément évolué mais la France continue à se mobiliser en faveur de ces populations amies, avec lesquelles nous avons une longue histoire commune. C’est particulièrement vrai dans la période récente au cours de laquelle la violence terroriste s’est déchainée en visant particulièrement certaines populations dont les chrétiens et les Yézidis. Depuis sa création, en 2015, le fonds pour les victimes de violences ethniques et religieuses au Moyen-Orient a permis de financer environ 130 projets destinés aux communautés chrétiennes vulnérables pour les soutenir dans leur volonté de faire face et de rester dans une région qui leur doit tant et à laquelle elles sont tant attachées. Cet appui de la France va également à la protection du patrimoine. Notre effort porte sur la réhabilitation de sites religieux et culturels emblématiques dans la région mais j’ai aussi voulu que ce patrimoine chrétien, deux fois millénaires, soit offert en partage à tous et présenté pour ce qu’il est : un trésor universel. C’est tout le sens de l’ouverture, au Louvre, d’un département sur les arts de Byzance et des chrétientés d’Orient.
L’histoire de notre relation avec les chrétiens d’Orient est indissociable de l’ancrage de la francophonie dans la région. Ils la font vivre de multiples manières. J’insisterai aujourd’hui sur le rôle essentiel des établissements scolaires qu’ils animent et entretiennent depuis des siècles. Ce sont des foyers de diffusion de la langue française mais ils partagent aussi avec la France la même conception universaliste du savoir, que ces communautés veulent rendre accessible au plus grand nombre, en promouvant des valeurs de tolérance, d’humanisme et de vivre ensemble.
Notre partenariat en ce domaine est dense. L’engagement aux côtés de ces réseaux scolaires en Orient s’inscrit, en outre, dans le droit fil de la ligne directrice que j’ai affirmée depuis le début de mon premier mandat, celle d’une véritable « ambition pour la langue française et le plurilinguisme ». Je n’oublie pas que soutenir les écoles d’Orient, c’est soutenir la scolarité en français de plus de 400.000 élèves de toutes confessions, scolarisés dans 550 établissements francophones, dans six pays de la région allant de l’Égypte, à l’Irak et au Liban – en passant naturellement par la Jordanie.
Cette ambition, j’ai voulu la rendre encore plus efficace et plus agile. À cette fin, nous avons inventé avec l’Œuvre d’Orient une formule originale, un fonds public-privé en tandem entre l’Œuvre d’Orient et l’État, ouvert aux contributeurs extérieurs. C’est en janvier 2020, à Jérusalem, que j’ai annoncé la création de ce fonds. J’avais durant ce déplacement rappelé l’attachement de la France à son rôle de protection des communautés chrétiennes en Terre Sainte et notre engagement constant à leurs côtés. Je tiens à le répéter aujourd’hui dans le contexte difficile que connait Jérusalem.
Dès la rentrée 2020, le fonds conjoint est entré en action et est venu en aide à des centaines d’écoles chrétiennes francophones au Liban parallèlement au soutien apporté par la France via l’AEFE notamment. Face à l’ampleur des besoins, Monseigneur Gollnisch et moi-même avons décidé le doublement des moyens mis à disposition de ce fonds. Ce sont désormais 4M€ qui sont alloués chaque année pour renforcer notre appui aux écoles les plus fragiles du Proche et du Moyen-Orient.
Soyez assurés du soutien résolu de la France à ces réseaux d’écoles et aux jeunesses du Moyen-Orient, à travers la langue mais aussi la qualité de leur éducation et des principes qui leur sont transmis. Je suis, vous le savez, convaincu que la diversité est indissociable de l’identité, de l’histoire et de la culture du Proche et du Moyen-Orient et que le maintien de cette diversité est une condition indispensable à son évolution vers la paix, la stabilité, la tolérance et la prospérité.
Découvrez le témoignage de notre volontaire François à Svishtov en Bulgarie en mission pour 3 mois.
Je ne sais pas vraiment comment commencer ce rapport d’étonnement ; Ainsi, j’ai décidé de simplement suivre le fil de mes pensées pour revenir sur ces deux premières semaines de mission passées à Svishtov. J’ai de la chance sur un point ; depuis mon arrivée, je n’ai pas manqué d’être étonné par les personnes rencontrées, les lieux visités, cette toute nouvelle culture à découvrir.
Ma première rencontre a été celle du père Vialle, un bonhomme d’à peine 1m65, qui m’attendait sans montrer la moindre marque d’impatience malgré les 2 grosses heures de retard de mon avion. Je découvre rapidement un homme dont la vie donnée force le respect. Pour passer 15 ans de sa vie à 2500 km de chez soi, isolé dans une mission laborieuse auprès d’une poignées de catholiques pratiquants, il faut un sacré cran ! Chacune de nos discussions depuis ce premier contact m’apprend à mieux le connaître, et me confirme que j’ai une figure d’obéissance, d’abandon et de sainteté toute particulière en face de moi.

En effet, les jours suivants n’ont fait que confirmer cette première impression. A tous ceux qui ont déjà rêvé de pouvoir remonter le temps : venez en Bulgarie. Ce bond dans le passé est d’autant plus déstabilisant qu’il semble criblé d’anachronismes ; des voitures dernières générations roulent dans des villages qui n’ont pas bougé depuis 100 ans (mention spéciale au fantomatique village de Белене), des publicités ultra modernes habillent des bâtiments sortis tout droit d’URSS… l’exemple le plus flagrant de cette vie m’est apparu lors de notre passage au bureau de poste la semaine passée. Dans un guichet qui n’a pas dû être rafraichi depuis une bonne cinquantaine d’année, un détail me saute aux yeux ; un calendrier de 2013 est affiché au mur, complètement passé au soleil. Depuis 10 ans, pas une seule personne n’a donc envisagé de mettre à jour ce calendrier.
Je ne vais pas m’étendre sur la misère qui touche ce pays et ses habitants, pourtant si flagrante à tous points de vue ; la maison de retraite de Svishtov, où les chambres d’à peine 20 m² sont partagées entre 3 résidents, serait fermée depuis bien longtemps pour insalubrité en France, alors qu’elle est considérée comme relativement confortable pour la Bulgarie. De même, l’allure de l’hôpital donne davantage l’envie de souffrir en silence chez soi que de se risquer à y mettre un pied ; les anecdotes confiées par le père Vialle n’ont pas mis longtemps à me confirmer cette observation, entre crises cardiaques non diagnostiquées et erreur médicale provoquant la mort d’un paroissien pour une simple entorse à la cheville… cette mission chez notre pauvre voisin d’Europe de l’Est continue de me faire réaliser chaque jour la chance que nous avons d’être nés en France… mais j’y reviendrai.
Au-delà de la découverte de cet environnement inconnu, mes premiers pas à la mission catholique des Saints Cyrille et Méthode ont également eu leurs lots de surprises. Je découvre une petite communauté paroissiale très heureuse d’accueillir un nouveau volontaire. Moi qui avais peur d’être perdu au milieu d’une foule de bulgares, je comprends rapidement que toutes les paroisses ne sont pas les usines dynamiques que j’ai toujours connu à Paris, Marseille ou Bordeaux… une petite quinzaine de fidèles assistent à l’office de la Passion du Vendredi Saint, une grosse quarantaine célèbre la veille la Cène de notre Seigneur Jésus-Christ. En semaine, il n’y a souvent que le père et moi à la messe paroissiale. De temps en temps, une paroissienne nous rejoint et fait exploser le nombre moyen de fidèles. Étant la seule paroisse catholique de ce faubourg de 25 000 habitants, on ne peut pas dire que les statistiques soient très avantageuses. Pourtant, je ne crois pas que le père Vialle fasse mal son boulot
Fort heureusement, ça n’est pas le nombre qui fait la qualité. J’ai découvert avec beaucoup de joie des paroissiens avec une vraie foi, malgré quelques décalages inattendus ; après avoir été agréablement surpris face des enfants de 5 ans qui récitent leur « Je vous salue Marie » sans la moindre hésitation devant toute l’assemblée, j’ai été étonné de trouver tout le patronage (enfants et animateurs confondus) en train de partager un gros goûter pizza au jambon le Vendredi Saint ou encore de découvrir la grande difficulté des fidèles à rester en silence lors de l’adoration.
Il m’a enfin fallu quelques jours pour comprendre quel est le sens de ma présence ici et le cœur de ma mission ; après avoir dépassé le sentiment d’inutilité des premiers pas, mes discussions et interactions avec le père Vialle m’ont permis de réaliser que mon rôle consiste principalement en un soutien moral après de lui, en partageant une vie de fraternité avec ce prêtre qui devrait vivre en communauté de frères en tant que passioniste. Ainsi, même si je n’ai pas forcément toujours été utile concrètement ces premières semaines, je sais néanmoins que ma présence lui est précieuse.
J’aimerais terminer en revenant sur cette réflexion qui me travaille beaucoup depuis le début de mon année en service, et plus particulièrement depuis mon arrivée en Bulgarie et la découverte de cette 
et pour ces 3 mois au service de mon prochain qui m’attendent à Svishtov. Merci à L’Œuvre d’Orient pour votre action ici et partout ailleurs, que le Seigneur vous bénisse et vous garde.
Bien affectueusement,
François
L’Œuvre d’Orient condamne avec la plus grande fermeté les violences commises par un Syrien sur des personnes dont quatre enfants à Annecy. Elle attend le plus rapidement possible les conclusions de l’enquête. Elle assure les familles de toute sa compassion. Elle souhaite par ailleurs que cet acte ignoble ne rejaillisse pas sur tous les réfugiés vivant en France.
Notre volontaire Augustin est en mission depuis janvier à Ein Karem chez les Filles de la Charité en Terre sainte.
L’arrivée en Terre sainte
Après près de trois mois en Terre sainte, voilà quelques nouvelles de ma mission à Eïn Karem. Le jour de mon arrivée, survolant pour la seconde fois ce petit bout de terre de 22 mille km carrés, 1,8 la taille de l’île de France, je relisais une prière transmise par le pôle des volontaires avant mon départ : Mon Père, je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira. Quoi que tu fasses de moi, je te remercie.
Je suis prêt à tout, j’accepte tout. Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures, je ne désire rien d’autre, mon Dieu.
Je remets mon âme entre tes mains. Je te la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon coeur, parce que je t’aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre entre tes mains, sans mesure, avec une infinie confiance, car tu es mon Père.
J’ai posé mes valises pour une mission de 6 mois au service des handicapés au centre Saint Vincent, accueilli par les Filles de la Charité. Depuis mon arrivée, le rythme de mon volontariat est pris, bien qu’on ne s’y fait jamais vraiment.
Ma mission prend peu à peu forme et paraît désormais présentable à vous, humble lecteurs et lectrices. De pars cette Newsletter, j’essaierai du mieux que je peux de vous présenter, par différents points de vue et contexte, la réalité de cette mission immensément riche, que je vis et qui ne cesse de me surprendre jours après jours.
Des joies, des peines, des rires : venez avec moi à la rencontre de cette vie chez des enfants handicapés de Terre sainte.
Avril 2023 – Ein Kerem
Ein Kerem, ancien village arabe situé dans les montagnes de Judée, a l’Ouest de Jérusalem, est maintenant un quartier atypique et un peu excentré, toujours semblable à un petit village. 
Son nom signifie la « source de la vigne » en hébreu, mais son nom arabe est Ein Karim, la « source généreuse ». Les croisés l’avaient appelé “Saint-Jehan des Bois”.
Heureusement, demeure un petit havre de paix de Juifs cools mi-hippies / mi-bobo. Réputé pour ses galeries ou les concerts qui s’y donnent, le village est aussi un important site chrétien. Dans ce village de trois milles habitants, largement juifs, il y’a près de six lieux de cultes chrétiens, majoritairement catholiques, ainsi que son flot perpétuel de pèlerins. Ils viennent en armée pour prier saint Jean le Baptiste, ses saints parents Zacharie et Elisabeth ainsi que la Bienheureuse Vierge Marie. Certains diront que les moins orthodoxes des Juifs affectionnent particulièrement les restaurants et cafés, mais aussi le fameux glacier, Golda, de ce petit coin tranquille. Il est vrai que nous vivons dans un petit village assez excentré de la ville de Jérusalem (40min en bus et 2h à pied). Cependant, je m’estime chanceux de vivre dans ce cadre très favorable, au milieu des montagnes ; en pleine nature.
Avril 2023 – Centre Saint Vincent

Entouré de palmiers, d’oliviers et d’arbres fruitiers, de plusieurs petits jardins, c’est une belle bâtisse sur 2 étages. La chapelle, situé au premier étage, est le coeur principal de cette maison. Les soeurs s’y retrouvent tous les jours pour prier. C’est également l’étage ou les soeurs résident. Toujours à cet étage on retrouve les différentes salles pour les activités des enfants : physio room, jacuzzi room, snoezelen room (salle d’éveil sensoriel)…
Ensuite, au deuxième étage, les chambres des enfants et l’infirmerie. Ils sont une cinquantaine répartie dans 16 chambres différentes. Le centre accueille également une école, accessible via une passerelle extérieure. L’école reste néanmoins indépendante et seulement les enfants du centre âgés de moins de 21 ans y assistent ainsi que d’autres jeunes handicapés externes à la maison.
La maison rassemble des Israéliens juifs et arabes et bénéficie d’un soutien du gouvernement, le plus souvent en lien avec les familles, lors de leurs insertions dans le centre.
Avril 2023 – Une journée au centre
Le rythme d’une journée est souvent routinier comprenant somme toutes son lot de surprises, de frayeur mais surtout beaucoup de sourire et de joies.
Réveillé à 5h45h, je commence ma journée vers 6h15 en prenant soin de boire un café noir bien fort.
Le relais avec l’équipe de nuit réalisé, mon rôle consiste à réveiller les enfants de ma chambre, les doucher, les habiller avant de les nourrir un par un. Les débuts furent éprouvants, tant que moralement que physiquement. Se retrouver au milieu d’enfants polyhandicapés prend du temps et de l’énergie.
Bien que chacun pèse son poids, le centre jouit récemment d’une installation récente : des élévateurs (ou lifts). Ces rails métalliques nous permettent, via un harnais, une meilleure gestion des déplacements de chaque enfant sans risquer de les blesser et en préservant nos forces et notre dos.
Les volontaires et workers hommes s’occupent des jeunes adultes hommes et réciproquement pour les femmes.
Je m’occupe également de leur linge, le rangeant dans les placards et le préparant pour le lendemain, après avoir nettoyé les matelas et changé les draps. Lorsque je travaille avec un worker 
La matinée reste tout de même assez intense ! Cependant, après les avoir amené à l’école ou a leurs activités au premier étage et descendu la poubelle dans le chariot du linge je peux profiter d’une pause bien méritée en allant petit-déjeuner !
Attablé dehors au soleil, si le temps le permet, je déguste pita et houmous, confiture et fromage ainsi que du thé avec de la sauge. Ce moment de répit après le rush du matin est bien agréable.
J’ai ensuite un temps libre jusqu’à 15h. Ce rythme reste bien déroutant au début. Les six heures de creux permettent de faire la sieste, de prier, de lire, de déjeuner, d’écrire ou bien d’aller se promener un peu dans la vieille ville et ses alentours.
Le service reprend à 15h. Entre temps les enfants ont eu des activités ou l’école, déjeuné et fait la sieste, aidés par des travailleurs qui n’ont pas le même rythme. Je les lève pour les changer et les mettre dans leurs chaises et nous allons dans le jardin s’il fait beau, ce qui ne fut pas toujours le cas depuis que je suis là. Là, nous prenons du temps avec eux, écoutons de la musique, leur faisons de petits massages, discutons et goûtons.
Des musiciens viennent les stimuler et jouer du piano de temps en temps. Nous avons aussi des petits jeux ou des livres pour leur raconter des histoires, nous prenons également le temps de leurs faire des massages.
Ce moment de la journée n’est pas évident parce que je ne fais rien de très concret et que l’après-midi n’est pas très remplie. Dans les premières semaines de ma mission, je me disais que c’était dommage et qu’il faudrait faire davantage d’activités. Cependant, je crois que c’est aussi beau de passer juste du temps avec eux, d’être là, bien que cela soit exigeant.
Vers 17h30, de retour dans le corridor, je vérifie l’inventaire de la salle de bain pour l’équipe de nuit : couche, savon, gants…
Ensuite, vers 18h, le dîner arrive ! Branle-bas de combat, vérifier que les assiettes sont bien remplies, que l’on détient suffisamment de cuillères (oui oui les cuillères sont importantes) et Yalla!
Je fais dîner la bande de 4 seul ou en compagnie d’un worker ou volontaire. Chacun a son rythme et ses préférences culinaires.
Ma journée de travail se termine à 19h, après avoir changé et couché la bande, rangé la chambre, écrit un rapport détaillant les évènements marquants de la journée et souhaité une bonne nuit à tous.
Je descends alors la poubelle puis vais me prendre une assiette dans la salle à manger. Le soir reste un bon moment pour discuter entre volontaires et se raconter les anecdotes du jour et les projets / plannings de chacun.
Certains soirs, je vais à Jérusalem pour souffler un peu, prendre un verre. Et puis, il y a chaque semaine un jour plein de repos et de demi-journées. Je mets à profit ce temps, qui change toutes les semaines selon mes demandes, pour dormir, lire et écrire mais également visiter et voyager évidemment.
Avril 2023 – La joyeuse bande de la 5A
Au sein du centre, j’ai comme mission d’être au bon soin de quatre jeunes, les quatre fantastiques, les pieds nickelés (bien que 3 dans la BD) j’ai nommé Yaïr, Ahmad, Nassim et Mohamed. Ces quatre garnements savent en faire voir de toutes les couleurs a ceux pénétrant dans leurs quartiers de résidence : la chambre 5A.
Yaïr, aveugle et doyen de la chambrée, adore les massages crâniens et les bruits de chutes : faire tomber un objet lui apportera une grande satisfaction et le fera rire aux éclats. Cependant, il
Nassim a mon âge. C’est un peu perturbant mais on si fais rapidement. Toujours dans la lune, ce grand rieur est un amour. Il voue une attention particulière aux hochets et aux bruits sourds.
Ahmad, le plus jeune, est toujours a la recherche du dernier bruitage tendance : claquement de main, bruit de bouche ; tout y passe ! Débordant d’énergie, notre lien c’est effectué petit à petit, avec de l’écoute et surtout de la patience.
Enfin, Mohamed, le dernier arrivé. Toujours un peu endormi, il n’est pas très communicatif. Les débuts furent difficiles puisque le contact n’est pas évident. Cependant, il apprécie que l’on reste à ses côtés, sans faire de gestes brusques, mais en le massant un peu par exemple.
Bref, vous l’aurez compris, mes journées sont égayées par la compagnie de ces quatre énergumènes. A première vue, avec leurs lourds handicaps physiques et mentaux, on pourrait croire que les relations ne peuvent pas aller bien loin. Mais en réalité, on en apprend tous les jours un peu plus avec parfois de très belles surprises !
Beaucoup des enfants dont j’ai la responsabilité comprennent ce qu’on leur dit mais ne peuvent s’exprimer à cause de leur handicap. Concernant la 5A, ils possèdent tous leurs personnalités et leurs différences et forment un groupe très marrant, pesants (au sens propre) et souvent éprouvants pour ma patience !
Avril 2023 – Le monde autour de ma mission
Il y a beaucoup de monde à Saint-Vincent !
Les Filles de la Charité d’abord, très accueillantes. Elles sont quatre, deux Libanaises, une Philippine ainsi qu’une Espagnole, toutes francophones.
Soeur Pascale est la directrice du centre. Elle tient les rênes du centre d’une main de fer et possède un grand coeur. Toujours souriante, toujours la vanne aux lèvres, elle sait ce qu’elle veut.
Soeur Salma, aussi efficace que discrète, est chargée de l’intendance. Elle se lève à 23h, se couche à 16h…toujours avec le sourire. Il n’est pas rare de la croiser le soir avant d’aller se coucher : elle va prendre son petit-déjeuner ! Et oui la maison tourne de jour comme de nuit. Soeur Norma, a longtemps été infirmière et rend encore de nombreux et fiers services particulièrement en nourrissant les enfants. Très souriante et généreuse, elle aime beaucoup raconter des histoires drôles et chantonne tout le temps. Soeur Isaura, débordante d’énergie, tient la place 
Les quatre sœurs prient trois fois par jour dans la chapelle, en plus de la messe, et ont une vie communautaire entre elles.
Il y aussi huit autres volontaires : deux Guatémaltèques, une Polonaise, un prêtre chaldéens américain d’origine irakienne, un prêtre français et deux Françaises dont une – Quitterie – de L’Œuvre d’orient.
Il y a aussi tous ceux qui travaillent au centre : infirmiers, ergothérapeute, assistante sociale, jardiniers, gardiens, buandières…et surtout les workers qui font la même chose que nous, avec un rythme un peu différent. Nous passons beaucoup de temps avec ces travailleurs, arabes pour la plupart, palestiniens souvent, musulmans ou chrétiens.
Le mardi après-midi est consacré à mes deux heures de cours d’arabe a l’institut français près de la Vieille ville, dans le quartier arabe, avec d’autres volontaires de L’Œuvre d’Orient et une professeur palestinienne sympa qui parle très bien l’anglais.
Avec les travailleurs, nous essayons souvent de perfectionner et d’utiliser les mots et tournures apprises en cours d’arabe, avec plus ou moins de succès et surtout un brin d’impatience de leur part. Souvent, arrivés au bout de nos connaissances ou de leur patience, nous nous rabattons sur l’anglais que beaucoup parlent très bien ! Ils restent tout de même sensibles au fait que nous voulions apprendre leur langue.
Les explications sur notre rapport d’activité 2022 par notre directeur administratif et financier Damien Chenel