La messe annuelle de l’Œuvre d’Orient se tenait le dimanche 12 juin 2022 à 15h en l’église Saint-Sulpice à Paris. La Divine Liturgie était célébrée selon le rite gréco-catholique ukrainien par Monseigneur Hlib Lonchyna, administrateur de l’Éparchie de France, du Bénélux et de Suisse.
A l’issue de la célébration, Mgr Hlib Lonchyna et Mme Hélène Carrère d’Encausse, Secrétaire perpétuel de l’Académie française, ont remis le Prix littéraire de L’Œuvre d’Orient. Retrouvez la messe et la remise du prix ici :
L’Œuvre d’Orient est horrifiée et condamne le massacre qui a frappé de nouveau le Nigeria le 6 juin dernier, faisant plus de 40 morts, dont des enfants avec de nombreux blessés.
Bien que cela ne soit pas dans les pays où agit l’association, ce massacre pendant la célébration de la messe de la Pentecôte dans un lieu de foi et de paix rappelle ce qu’on subit les communautés du Moyen-Orient de la part d’un groupe comme Daech.
L’Œuvre d’Orient s’étonne que pas plus de voix ne se soient publiquement élevées pour dénoncer ces situations dramatiques.
Mgr Pascal Gollnisch est devenu Remban ce jeudi 9 juin à Rome. Cette décoration honorifique précède l’épiscopat et est au-dessus du chorévêque. Il est donné au moine qui devient Père Abbé.
Le saviez-vous ?
Le Remban, nom d’origine syriaque, est proche de la signification d’archimandrite dans le sens où il peut être considéré comme un chef de monastère.
Notre volontaire Agnès 26 ans, est partie en mission au dispensaire Saint Vincent, dans le diocèse d’Assiout en tant qu’assistante de soins.
Matin de bonté, matin de lumière !
Bonjour à tous, je vous souhaite aussi un matin de jasmin, de sucre, de miel, ou de fleurs ! Ici, on aime varier ses salutations. J’espère que vous allez bien. Et je profite de cette lettre pour vous souhaiter de belles fêtes ! C’était la fête de Pâques en France, puis chez nous une semaine plus tard. Ensuite c’était la fête de la fin du ramadan pour les musulmans.
Une joyeuse Pâques avec les pauvres
Justement, j’aimerais beaucoup vous raconter tout ce que nous avons fait pour préparer cette période de fête. Les sœurs sont parties au Caire pour faire du « shopping ». Au grand souk du Caire, elles ont acheté des centaines de vêtements d’enfants. Nous avons donc reçu beaucoup de vêtements, car les achats sont arrivés par camion, tandis que les chrétiens des environs ont fait des dons aussi. Tiphaine (ma nouvelle co-volontaire) et moi avons trié les chaussures par taille. Puis, telles des vendeuses, nous avons démarré les essayages. Sur plusieurs jours, des groupes d’enfants sont venus par classe, en commençant par les mouvements pour les plus pauvres. Et chacun a reçu des mains des sœurs une paire de chaussures, un pantalon et un T-shirt neufs. Ils étaient ravis ; plus il y a de perles et de paillettes sur les chaussures à talon des petites filles et plus cela leur plait !
Nous avons aussi passé beaucoup de temps à préparer des dons de nourriture. Les familles très pauvres du quartier de Zarabi ont reçu chacune un sac de provision avec des aliments de base (pâtes, riz, lait en poudre, sucre, huile) et de luxe (un kilo de viande fraiche achetée au monastère). Les sœurs ont organisé une grande distribution de nourriture, au moyen de tournées en voiture avec des bénévoles. Certaines familles n’étaient pas chez elles ce jour-là, alors les mères sont venues les jours suivants demander un sac. Voir autant de personnes dans la cour venir demander de la nourriture lorsque je sors de table, me rappelle la chance que j’ai de manger à ma faim.
La mission auprès des enfants
Au dispensaire, je m’occupe beaucoup d’enfants. Je donne des collyres (antibiotiques) à ceux qui ont des infections aux yeux (assez fréquentes en ce moment avec le pollen et la poussière. Je fais des injections intra-musculaires (encore d’antibiotiques) à ceux qui ont des infections pulmonaires. Et je fais des pansements ; il y a les petits bobos, mais aussi de grosses blessures pour lesquelles il faut envoyer l’enfant se faire recoudre à l’hôpital; il y a les petites brûlures, mais aussi celles qui couvrent un bras entier. Les enfants jouent près des marmites et sont souvent brûlés par de l’eau ou de l’huile bouillante. J’ai d’ailleurs pour projet de suivre une formation sur les pansements via Internet.
Je passe aussi beaucoup de temps avec les enfants du programme « Better Life ». Les sœurs accueillent les enfants des rues pour du soutien scolaire par des professeurs, et deux repas. Tiphaine et moi, nous préparons des activités pour un moment de détente : des jeux de construction, d’observation, des bricolages. Ces enfants vivent des situations difficiles chez eux, ce qui peut expliquer qu’ils soient durs chez nous : insolents, difficultés à se concentrer, violences. Mais je prends beaucoup de plaisir à jouer avec eux ; et à chercher avec Tiphaine des activités (frisbee, origamis, découpages). J’aime aussi les visiter chez eux, dans le quartier très pauvre de Zarabi. Cela me permet de réaliser ce qu’ils vivent et de les voir chez eux. Ils me montrent la vache dans la maison, les poules et les chèvres sur le toit de chaume.
Bienvenue chez les coptes !
Ici, les chrétiens sont coptes. Chez les catholiques comme les orthodoxes, la messe est en arabe et en copte (qui ressemble beaucoup à du grec). Ici les prêtres se marient, les messes se prolongent (jusqu’à plusieurs heures). Ils aiment se retrouver le dimanche au monastère et dans les lieux saints où la Sainte Famille est passée pendant son passage en Egypte.
Pendant le carême, l’église paroissiale était remplie de monde pour le chemin de croix. Pendant la semaine sainte, j’étais impressionnée de les voir prier pendant des heures tous les jours à l’église. Ici, les jeunes (étudiants, jeunes professionnels) sont très investis pour leur église, comme bénévoles dans les mouvements de la paroisse.
Ici, être chrétien n’est pas seulement une religion, c’est une identité. En effet, la religion est inscrite sur la carte d’identité. Cette identité n’est pas seulement écrite sur le papier, ou encore sur les murs et les portes de maisons, mais aussi sur leur corps. Les chrétiens se reconnaissent à leur tatouage : ils ont dès l’enfance une croix sur le poignet droit. La décoration intérieure est presque exclusivement religieuse, et ils ont souvent des croix sur la porte d’entrée.
Je rencontre aussi des musulmans puisque mes patients sont pour la plupart musulmans au dispensaire. Certains musulmans confient aussi leurs enfants au jardin d’enfant des sœurs.
Confinée mais bien occupée
Ici je suis dans un village assez traditionnel, qui n’a pas l’habitude de voir des étrangers (et sûrement pas des touristes). Je ne sors pas beaucoup, et toujours accompagnée des locaux. Mais les occupations ne manquent pas, car j’ai ma mission le matin et des services variant selon les après-midis. Ajoutez à cela les fêtes (Pâques, ordination, spectacles d’enfants …) et cela fait des semaines bien remplies.
J’apprécie aussi beaucoup les sorties et les invitations avec des amis égyptiens. J’ai pu goûter des plats traditionnels, faire une balade en âne, aller dans une ferme cueillir du « foul » cru, visiter des monastères. J’aime aussi les sorties avec le mouvement Foi et Lumière. Et depuis que les mariages ont repris, j’ai été invitée deux fois en une semaine.
J’étais aussi très contente de pouvoir aller au Caire plusieurs fois ces derniers mois. J’ai pu rencontrer les autres volontaires. C’est très enrichissant de partager nos missions. J’en ai profité également pour faire des promenades et un peu de tourisme. Je peux donc vous conseiller si vous venez au Caire : les pyramides de Gizet, les mosquées de la citadelle, le quartier copte, les mausolées du khan el-khalili, un tour en felouque et de bons restaurants.
En lien étroit avec le responsable de service votre mission consistera à :
-Proposer et mettre en place des actions de communication et d’information auprès de publics jeunes
– Participer à l’animation du Réseau Jeunes et organiser des interventions auprès d’associations dans les milieux étudiants, jeunes professionnels, et plus généralement lors de manifestations recevant du public en proposant la tenue de stands et en organisant l’animation des conférences, débats, atelier, témoignages…
– Préparer des outils pédagogiques et de communication adaptés (flyers, affiches, …) en lien avec le Réseau France et le Service Communication de L’Œuvre d’Orient
– Contacter les conférenciers et gérer leurs déplacements
– Orienter les jeunes qui souhaiteraient s’engager dans des actions concrètes sur le territoire France ou à l’étranger vers les services de L’Œuvre d’Orient.
Profil recherché :
-Vous aimez parler en public
-Vous avez le sens des relations humaines avec des capacités d’écoute et d’accompagnement
-Vous avez le sens et le goût du travail en équipe,
-Vous êtes organisé(e) et rigoureux(se)
-Vous avez une formation supérieure (bac+4 / bac+5)
-Vous maîtrisez les outils du Pack Office
Vous avez un fort attrait pour la cause des chrétiens des Eglises de L’Orient qui œuvrent auprès de tous ceux qui sont dans le besoin sans considération d’appartenance religieuse ou ethnique.
Vous désirez les faire connaître auprès des publics jeunes.
Adressez votre lettre de motivation et votre curriculum vitae à :
« Ces livres, en parlant des chrétiens d’Orient aujourd’hui, nous font sortir de l’image un peu générale que nous en avons et nous ramènent dans l’humain. »
Pour la 11ème édition, l’Œuvre d’Orient va décerner son Prix littéraire récompensant un ouvrage traitant avec espérance de la situation des chrétiens en Orient. Ce prix honorifique et unique dans sa catégorie permet de sensibiliser les lecteurs à l’actualité et aux problématiques des chrétiens en Orient.
Les titres présélectionnés
Chant d’Artsakh – Michel Petrossian – Editions de l’Aire 2021.
Liban les défis de la liberté, le combat d’un chrétien d’Orient – Fouad Abou Nader – Editions de L’Observatoire 2021.
Géopolitique de l’Arménie – Tigrane Yégavian – Editions Bibliomonde 2022.
L’Art de l’Éthiopie, des origines au siècle d’or – Jacques Mercier – Editions Place des Victoires 2021.
La Turquie aux Turcs – Yves Ternon – Editions du Cerf 2021.
Mont Athos – Jean-Claude Larchet – Editions des Syrtes 2022.
Le jury, spécialiste de la question des chrétiens d’Orient
Hélène CARRÈRE d’ENCAUSSE, secrétaire perpétuel de l’Académie française, présidente du jury.
Daniel RONDEAU, académicien et écrivain, ancien ambassadeur à Malte et délégué permanent à l’UNESCO, actuellement à l’Institut de France.
Christian CANNUYER, professeur à la faculté de théologie de l’Université catholique de Lille. Directeur de Solidarité-Orient (Belgique).
Geneviève DELRUE, en charge de l’information sur les religions à RFI, productrice de l’émission «Religions du monde».
Antoine FLEYFEL, théologien et philosophe, directeur de l’Institut chrétiens d’Orient à Paris, professeur à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et membre de l’Œuvre d’Orient.
Anne Bénédicte HOFFNER, directrice adjointe de la rédaction du journal La Croix.
Christian LOCHON, membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer.
Marine de TILLY, critique littéraire au Point, grand reporter.
Thomas WALLUT, producteur, journaliste de l’émission «Chrétiens Orientaux, Foi, Espérance et Traditions» de France 2.
Une voix pour les délégués de l’Œuvre d’Orient.
Le prix littéraire sera remis lors de la messe annuelle de L’Œuvre d’Orient par Madame Hélène Carrère d’Encausse le 12 juin 2022.
Notre volontaire Raphaëlle est partie en mission au Liban à Jounieh à Notre Dame du Mont chez les Sœurs de la Sainte Famille.
Début de notre mission
Héloïse et moi avons été accueillies il y a un mois, au Liban, à Notre Dame du Mont par les Sœurs de la Sainte Famille. Nous sommes dans un couvent situé au-dessus de Jounieh. Les sœurs ont pour mission de s’occuper de personnes en fin de vie, religieuses ou laïques. Nous avons quitté le rythme hyperactif et ultra-rapide de Paris pour un endroit où le rythme est la lenteur, imposée par nos aînées dont nous nous occupons, et où le mot d’ordre est « patience ».
Notre tâche consiste à soulager le personnel soignant, qui est souvent en sous-effectif, surtout au moment de la toilette et des repas de nos aînées. J’admire le dévouement que les aides-soignantes, les sœurs et les infirmières ont envers elles. Il faut faire appel à beaucoup de patience, s’adapter aux exigences des résidentes et faire face à la souffrance, la maladie et parfois l’agonie de la fin de vie. […]
Le second volet de notre mission est d’occuper les journées des personnes âgées, qui sont malheureusement très vides. Nous essayons tant que nous pouvons de leur apporter un peu de joie, un sourire, une caresse ou bien de papoter avec elles. Nous avons appris à nous adapter à leur rythme, à leur changer les idées en jouant à des jeux, en leur demandant de nous raconter leurs vieux souvenirs au noviciat ou bien en partageant un atelier chapelet. Nous nous sommes très vite attachées aux aînées, en surmontant les obstacles engendrés par l’âge ou la maladie. Elles sont toutes extrêmement tendres, demandant à ce qu’on les appelle « Tante » pour créer un lien familial, plus humain, plus rassurant pour elles. Quel bonheur et quelle récompense pour nous de voir le visage d’une résidente s’illuminer et un sourire apparaitre lorsque nous rentrons dans leur chambre !
Nous avons avec certaines d’entre elles de belles et riches conversations durant lesquels, elles nous racontent leur vie, leurs nombreuses aventures ou bien elles nous donnent quelques conseils. Une discussion qui m’a particulièrement marquée est celle que j’ai eu avec Sœur Ophélia, une résidente de la maison de repos, sur le thème de la mort. N’ayant pas encore beaucoup connu la mort dans ma vie, ce thème reste pour moi encore assez énigmatique et effrayant. Sœur Ophélia m’a expliqué qu’au contraire la mort était le but de sa vie, qu’elle n’en avait absolument pas peur car enfin elle pourrait aller au Ciel, retrouver la Vierge Marie et le Petit Jésus. J’espère, après mon expérience ici, pouvoir en être aussi convaincue qu’elle. Pour Sœur Jocelyne, la mort est la fin de sa période de fiançailles avec le Christ et la célébration de son mariage avec lui. Elle nous a expliqué que chaque cérémonie d’obsèques qui a lieu dans la maison de repos est un très beau moment, un moment de paix et d’apaisement, qui n’a rien de triste, car tout le monde sait que la défunte a enfin rejoint les Cieux.
La vie en communauté
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A côté de notre mission, nous découvrons en quoi consiste la vie dans une communauté religieuse. Nous prenons tous nos repas avec les sœurs au réfectoire. Ce sont des moments propices à différentes discussions, durant lesquelles les sœurs nous racontent leur vocation, nous explique comment fonctionne le système politique libanais (surtout avec les élections législatives qui arrivent !). Nous avons avec elles comme avec les résidentes des discussions plus théologiques ou elles nous parlent de leur relation avec Dieu : comment l’ont-elles rencontré ? Est-ce qu’elles doutent parfois ? Comment prient-elles ? Ce sont des réponses qui sont très enrichissantes pour moi et qui me permettent de mieux avancer dans ma foi. Nous avons eu la chance avec Héloïse de vivre avec les Sœurs la semaine de Pacques. Le rite maronite pour la semaine Sainte est assez différent de celui Latin : ils ne font pas le rite du lavement des pieds pour le jeudi saint, lors de la célébration du vendredi saint, une mise au tombeau du Christ est réalisée avec de nombreux bouquets de fleurs et la plupart des Maronites célèbrent Pacques dès le samedi à midi. Nous avons la chance d’être accompagné par Sœur Jocelyne qui prend le temps de nous expliquer les rites et même parfois de nous traduire les homélies du prêtre. […]