[VOS DONS EN ACTION] Beit Gazo, de précieux manuscrits revivent.

Ouvert en avril 2018 grâce au mécénat de l’Œuvre d’Orient, du Sénat et du Ministère de la Culture, le centre Beit Gazo, « la maison des trésors » en arabe, a pour vocation de préserver et de former à la conservation du patrimoine des Églises d’Orient. Il est installé dans le monastère de Charfet, au Liban, résidence du patriarcat de l’Église syriaque catholique. Près de 2200 manuscrits orientaux y sont conservés, en langue syriaque, garshouni et arabe. C’est une des plus belles collections au monde par l’ancienneté et la rareté de ses pièces.

Le centre a déjà restauré des dizaines de manuscrits de textes religieux, mais aussi de médecine, d’histoire, de droit, dont certains datent du XIe siècle. Les auteurs sont principalement syriaques, arabes, grecs et arméniens. Le couvent salvatorien melkite de Joun lui a récemment confié un rare manuscrit enluminé sur papier daté de 1800, à restaurer et conserver, en vue d’une exposition à l’Institut du Monde Arabe ; un projet réalisé grâce à la Fondation La Marck. Tout cela est possible grâce à vous. Merci !


Avant 

 

Sans restauration
des manuscrits,
témoignages précieux
de l’histoire,
de la spiritualité,
de l’existence même
des communautés
chrétiennes, risquent
de disparaitre.

 

 

 

 


Après 

Caroline Gelot, responsable du centre, exécute
un travail de précision. Diplômée de l’Institut national
du Patrimoine, elle forme également une équipe locale.
Déjà reconnu au Moyen-Orient, le centre fonctionne grâce
à des mécènes français.

[LIBAN] Le témoignage de Paul : « Dans un chaos apparent, une lumière jaillit, bienvenue au Liban ! »

Retrouvez le témoignage de Paul, 22 ans, en mission auprès de la communauté maronite pour distribuer des paniers repas à la population libanaise. 


Ça y est, je viens de terminer ma première semaine de Quarantaine ! Rassurez-vous, cher lecteur, je ne suis pas resté dans ma chambre à attendre la guérison du virus. Bien au contraire ma semaine a été extrêmement riche !

A peine sorti de l’avion, le premier jour, me voilà au milieu de Beyrouth à servir des repas à des familles touchées par l’accumulation des malheurs : crise économique, crise politique et explosion du 4 août 2020.  Oui, Karantina (« Quarantaine ») est le nom du quartier de Beyrouth dans lequel nous intervenons ! Il fait partie de ces lieux, à 200m du port et donc durement touchés par l’onde de choc. Les immeubles en portent encore les stigmates : murs effondrés, toitures arrachées, vitres soufflées. Tout cela est saisissant, on y ressent encore la violence de l’événement, notamment quand depuis la rue on a accès à tout l’intérieur d’un appartement dont les murs ont été pulvérisés. Dehors, il fait 30 degrés sous un soleil radieux, mais l’hiver va arriver…

La vie a repris son cours, même si pour l’instant, les cris des enfants sont moins sonores que les travaux. Les ouvriers remplacent les habitants et les engins de chantier leurs voitures. Certaines familles sont tout de même restées et c’est pour celles-ci que le projet de restauration au moyen d’une cuisine a été monté par le Père Hani qui m’accueille.  En effet, en plus d’avoir été victimes de dommages matériels – si ce n’est humains – les familles subissent la crise économique de plein fouet : la monnaie est dévaluée (1$ vaut presque 9000 Livres libanaises sur le marché noir au moment de l’écriture de ces lignes), les prix ont augmenté, mais pas les salaires. La viande est hors de prix, se nourrir devient parfois difficile sans aide. La cuisine montée par le Père Hani est d’une grande simplicité. Installée dans un ancien garage à l’abandon, elle possède tout juste l’essentiel pour préparer des repas : deux réchauds à gaz, des marmites, des étagères pour stocker les matières premières (riz, graines, …), deux frigos de commerce. Mais elle ne cesse de s’améliorer au fil des jours ! Il faut s’imaginer, m’explique le père Hani, qu’au départ il cuisinait directement dans la rue !  Cette cuisine est aussi un lieu de passage, une vraie fourmilière.

Le premier jour Père Hani a tout juste le temps de me souhaiter la bienvenue qu’en un instant me voilà au milieu d’une foule parlant Libanais, et qu’en cuisine tout s’accélère. Ne comprenant pas un mot, je me retrouve passif entre une marmite brûlante, un bénévole assaisonnant l’autre et un habitant du quartier tendant son Tupperware : il est midi, l’heure du service !Peu à peu les casseroles se vident et quand la dernière louche a été versée, la pression retombe. Ce premier jour a été intense, me voilà pleinement dans la mission ! Heureusement au fur et à mesure, ma compréhension du fonctionnement de la cuisine se précise. Ma connaissance de la langue des Libanais est, elle, encore bien limitée, mais à force de les entendre certains mots se gravent en mémoire : « sékkin » (couteau), « male32a » (cuillère) , « chawké » (fourchette) , « mayy » (eau), « banadoura » (tomate), « pasta » … Je peux surtout compter sur la bienveillance de l’équipe de bénévoles  et en particulier celle du Père Hani pour être pleinement acteur de ce service.

La cuisine de « Quarantaine » est à l’image, de ce dernier, fraternelle. Son accueil, digne de la réputation de l’Orient, a été très chaleureux. J’ai tout de suite été intégré à sa famille – précisons pour un lecteur non encore initié que les prêtres maronites peuvent être mariés– vivant quasiment sous le même toit de sa maison de Halat à 35 km de Beyrouth et partageant mes repas avec sa femme et ses quatre enfants. C’est surtout sa générosité et son énergie qui m’ont impressionné. Sa mission de prêtre, il la vit au plus près du peuple libanais et à son service. Dévoué, il ne cesse pas de travailler si ce n’est pour répondre de temps à autre au téléphone, ce dernier sonnant régulièrement. Je m’interroge tout de même sur la force physique et morale nécessaire pour tenir tous ces rôles : prêtre, père de famille, professeur, cuisinier, responsable d’une association et même guide…

En effet le week-end nous partons dans la vallée des Saints d’où il est originaire. L’excursion a pour but de former des guides touristiques. Pas de repos pour les braves ! Le contraste est grand entre la côte maritime urbanisée continuellement et la montagne où la flore arrive encore à s’imposer. Dans la vallée de Qannoubine, la Nature a creusé des grottes dans la roche, l’homme y a bâti à l’intérieur des sanctuaires. Je suis en territoire chrétien. La foi est profondément inscrite dans cette terre, elle est source d’identité. Les Chrétiens se cachaient autrefois dans la roche, leurs descendants montrent aujourd’hui leur attachement à la foi à chaque coin de rue, au travers d’une statue de la Vierge Marie ou d’une représentation de Mar Charbel (Saint-Charbel). L’histoire illumine le présent comme le soleil sur les reliefs. Je prends ici la mesure de la beauté du pays du Cèdre. Dans un chaos apparent, une lumière jaillit, bienvenu au Liban !

 

Paul

Discours de Daniel Rondeau lors du Grand Prix du Rayonnement français remis à L’Œuvre d’Orient.

« J’ai la joie de retrouver Mgr Gollnisch aujourd’hui. Nous étions ensemble à Beyrouth il y a quelques semaines.

Il y longtemps que les chrétiens d’Orient sont à la peine, mais ce que nous avons vu à Beyrouth – même si des gens gardaient de l’enthousiasme – c’était la première fois que je voyais des gens qui étaient accablés, résignés, prêts à partir. Les gens qui quittent Beyrouth sont très nombreux.

La chanteuse Fayruz a dit président de la république « nous préférions la guerre ». C’est une phrase terrible.

Les chrétiens d’Orient ont la mélancolie aguerrie de ceux qui savent mais qui continuent d’espérer.

Pour eux c’est quelque chose de centrale.

Ils portent un peu la mémoire et la sagesse de tous leurs pays.

La mémoire c’est celle des églises d’orient, des premières églises, l’église de Jérusalem par exemple, de l’araméen. Mais c’est aussi la mémoire des premières civilisations, des civilisations du vieil Orient ; la sagesse, ces chrétiens ont appris avec le temps à vivre avec l’Islam, sur sa frontière ou à l’intérieur de ses terres. Et ils ont souvent créé chez eux les conditions d’un dialogue spirituel avec l’islam et inventé une sorte de diplomatie au quotidien, c’est pour ça qu’ils sont très importants.

J’oserais dire que la Croix jette sur toutes les cités d’Orient une onde qui favorise des réconciliations qui paraissent impossible.

Pourquoi la croix permet ça ?

C’est parce que dans la croix il y a la flamme de la liberté et de l’espérance, que les chrétiens portent en eux. C’est cela que vous (l’Œuvre d’Orient) contribuez à entretenir, cette mission, cette flamme dans tous ces pays.

C’est pour cela que je suis très fier et très heureux Mgr de vous remettre ce prix. »

[ETHIOPIE] Le témoignage de Jean-Désiré : « La pose de la croix sur le faîte du bâtiment a été un moment délicat et très symbolique ! »

Jean-Désiré, 22 ans, ingénieur de formation, est en Éthiopie pour 6 mois afin d’aider les Frères de Saint Jean en supervisant le chantier de la chapelle de la communauté. 


Les Éthiopiens

Les Éthiopiens ont un tempérament très ouvert. Ils dévisagent et appellent « Farenji ! » (« étranger » en amharique) tous les étrangers qu’ils croisent, mais ils cherchent toujours à savoir si l’on a besoin d’aide. Leur physique caractéristique résulte d’un métissage entre habitants de l’Afrique subsaharienne et de la péninsule arabique. Beaucoup ne se considèrent d’ailleurs pas comme Africains. La langue vernaculaire est l’amharique, une langue qui a les mêmes racines que l’arabe et l’hébreu, et presque tous les Éthiopiens parlent anglais, qui est la langue de l’administration. Je me suis donc mis à l’amharique.

Le prieuré

La Communauté des Frères de Saint Jean qui m’accueille est composée de huit frères : trois prêtres français, trois Éthiopiens, un Togolais et un Camerounais, ainsi que de deux postulants éthiopiens. Leur accueil et leur bienveillance sont remarquables. Ils parlent tous français ou anglais, la communication ne pose donc pas de problème. Deux autres volontaires français, Gauthier et Constance, sont présents depuis mars et m’aident à prendre en main la mission et à découvrir la culture du pays.

Du fait de la crise sanitaire, j’ai dû subir deux semaines de quarantaine à mon arrivée au prieuré. Le nombre de cas de Covid-19 explosait à ce moment-là en Éthiopie, à la mi-août, mais les chiffres officiels semblent à présent en baisse. Le prieuré se trouve à flanc de montagne, à 2500 m d’altitude, entre la forêt du mont Entoto et les dernières habitations de la capitale. Il suffit de marcher 5 minutes pour se retrouver en pleine forêt. Le Centre est situé au milieu des habitations précaires du quartier, faites de terre, de tôles et de bouts de bois. Les bâtiments neufs et modernes des frères détonnent avec le reste du voisinage.

La météo est très variable du fait de la saison des pluies et de la localisation en montagne : un soleil rayonnant peut laisser la place en l’espace de deux heures à des pluies torrentielles, voire à de la grêle. Il faut donc profiter de chaque minute de beau temps ! L’électricité est toute aussi capricieuse et les coupures de courant longues et fréquentes. Nous disposons heureusement d’un générateur indépendant pour alimenter le chantier si besoin.

Le chantier

Le chantier de la chapelle avance bien malgré la pluie. Toute la structure des murs en béton ainsi que l’armature métallique du toit étaient réalisées à mon arrivée. Les étapes suivantes ont été la finition du toit et la réalisation d’un mur de soutènement pour délimiter le terrain des frères de celui du voisin. La pose de la croix sur le faîte du bâtiment a été un moment délicat et très symbolique !

La chapelle est hexagonale, qui est la forme des églises orientales. Les méthodes de travail sont rudimentaires mais les ouvriers font preuve d’une inventivité et d’une débrouillardise étonnantes pour faire avec les moyens du bord. Ils ont parfois tendance à réaliser le travail le plus vite possible au détriment de la qualité. Ma mission sur le chantier consiste pour l’instant à superviser leur travail pour s’assurer qu’il soit bien fait et que les ouvriers disposent de l’électricité et de l’eau nécessaire. Un artiste vitrailliste de Chartres est arrivé pour quelques semaines afin de concevoir des vitraux en harmonie avec la culture locale et étudier quelles méthodes de fabrication peuvent être réalisées sur place.

Le quartier de Shero Meda

On descend de la montagne pour la ville à pied ou en prenant une navette. Il n’existe pas de circuit officiel avec des arrêts définis : le coéquipier du conducteur hèle les passants qu’ils croisent en criant la destination et les passagers prennent le minibus en cours de route. On peut s’entasser à vingt dans ces petits véhicules d’une douzaine de places, mais l’épidémie du Covid-19 a conduit le gouvernement à diviser par deux le nombre de places autorisées.

On arrive en bas de la montagne au carrefour de Shero Meda. C’est le quartier du tissu artisanal. Des dizaines de petites boutiques de vêtements traditionnels se succèdent dans un dédale sans aucun ordre précis. Elles se ressemblent toutes et semblent vendre les mêmes articles à première vue, mais lorsque l’on s’y intéresse de plus près, on s’aperçoit que chaque motif est différent et original. Les usines de manufacture se trouvent directement en face des boutiques. Aucun prix n’est affiché, donc tout se négocie. Pour un « Farenji » comme moi, il faut commencer par répéter « Abesha price » (« prix d’Éthiopien ») et ensuite critiquer le prix jusqu’à obtenir un tarif satisfaisant. Un article peut ainsi s’acheter au 2/3 de la valeur annoncée initialement.

Le prix sera de toute façon dérisoire pour un Européen : la monnaie locale, le birr, s’élève à environ 43 birr pour 1 € (en septembre 2020). Le taux de change de l’euro par rapport au birr a doublé en 10 ans. Un repas dans un restaurant bon marché coûtera 100 birr (2.30 €), une bière en bouteille 20 birr (moins de 0.50 €) et une écharpe au motif unique, tissée à la main, pourra s’acheter 400 birr seulement (moins de 10 €). Les ouvriers sur le chantier vivent au jour le jour, et le salaire quotidien, entre 70 et 80 birr (autour de 1,70€), leur permet de s’acheter à manger le jour suivant.

 

Le Grand Prix du Rayonnement Français remis à L’Œuvre d’Orient

« Lorsque L’Œuvre d’Orient, Mgr Gollnisch, se mobilisent, c’est une haute idée de la solidarité et de l’éducation qui se manifeste ». Jean-Yves Le Drian – Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

L’Œuvre d’Orient se réjouit de la remise ce soir du Grand Prix du Rayonnement Français à Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient, par le Ministre des Affaires étrangères M. Jean-Yves Le Drian.

Pour sa onzième édition, les membres du jury de ce Grand Prix du Rayonnement Français ont voulu distinguer et valoriser les initiatives personnelles et collectives, porteuses de l’image d’une France moderne, innovante et diverse. Les lauréats sont choisis pour leur implication, de nature multiple : économique, culturelle, humanitaire, francophone.

« Les chrétiens d’Orient ont la mélancolie aguerrie de ceux qui savent mais qui continuent d’espérer. […] Ils portent la mémoire et la sagesse de tous leurs pays. (…). Mais aussi la mémoire des premières
civilisations (…). Ces chrétiens ont souvent créé chez eux les conditions d’un dialogue spirituel avec l’islam et inventé une sorte de diplomatie au quotidien, c’est pour ça qu’ils sont très importants. »

Daniel Rondeau – Académicien, écrivain, journaliste et diplomate français, qui a remis le Prix.  


L’Œuvre d’Orient est une association catholique et apolitique, reconnue d’intérêt général, qui œuvre depuis plus de 160 ans pour soutenir 400 communautés chrétiennes au Moyen-Orient, au service de toute la population (éducation, santé, culture). Elle est membre du Comité de la Charte et bénéficie du label « Don en confiance ». Ce label, garantit la totale transparence sur ses financements et la destination de ses fonds pour les 1250 projets.

Depuis 2010 et sous l’impulsion de son directeur général, Mgr Pascal Gollnsich, L’Œuvre d’Orient a accentué son action en faveur du patrimoine des minorités et de la Francophonie à travers le soutien porté aux écoles chrétiennes au Moyen-Orient, où 400 000 élèves étudient en français.

 

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Un nouveau drame pour les ARMÉNIENS

Depuis trente ans la ligne de cessez-le-feu entre le Haut-Karabakh (Artsakh) et les forces azerbaïdjanaises était stabilisée, après des combats ayant fait trente mille morts. Nul ne pense sérieusement que l’Arménie ou le Haut-Karabakh a voulu agresser l’Azerbaïdjan. C’est donc bien ce dernier qui a pris l’initiative de ce conflit, dont il menaçait l’Arménie il y a peu de temps.

La Turquie, membre de l’OTAN, déjà présente en Syrie, Irak, Libye, Chypre, Méditerranée orientale, après avoir imposé le culte musulman dans les églises Sainte-Sophie et Saint-Sauveur-in-Chora, menace l’Europe sur la question des réfugiés, prend une attitude extrêmement agressive et semble envoyer des combattants djihadistes, ce qui donne à ce conflit une nouvelle dimension anti-chrétienne dans cette région.

Il faut bien sûr l’arrêt des combats et demander le retour à des négociations. Mais cela ne dessine pas une solution.

Clairement, la population arménienne du Haut-Karabakh est menacée d’un génocide. Des pogroms anti-arméniens ont fait des centaines de victimes en Azerbaïdjan à la fin du vingtième siècle.

Le Haut-Karabagh, peuplé à 95% d’Arméniens au début du vingtième siècle a été intégré de force à l’Azerbaïdjan par les autorités soviétiques, en présence de Staline, par le bureau central du parti bolchevique du Caucase.

Trois décisions doivent être prises :

  • L’arrêt des combats,
  • Le retour sur la ligne de cessez-le-feu,
  • La mise en place d’un référendum d’auto-détermination, sous contrôle international, comme certains l’ont fait pour le Kosovo en Serbie.

D’ici là, nous assurons les victimes de notre proximité et de notre amitié.

Nous espérons que la Turquie puisse recouvrer une attitude digne de sa puissance et de son histoire.

Mgr Pascal GOLLNISCH

Directeur Général de l’Œuvre d’Orient


L’Œuvre d’Orient est une association catholique et apolitique, reconnue d’intérêt général, qui œuvre depuis plus de 160 ans pour soutenir les communautés chrétiennes au Moyen-Orient qui sont au service de toute la population (éducation, santé, culture). Elle est membre du Comité de la Charte et bénéficie du label « Don en confiance ». Ce label, garantit la totale transparence sur ses financements et la destination de ses fonds.

L’Œuvre d’Orient alloue 2,4 millions d’euros aux projets de reconstruction à Beyrouth

Dès le lendemain et dans les semaines qui ont suivi l’explosion du 4 août dernier, l’équipe locale de L’Œuvre d’Orient a recensé et priorisé les urgences auprès des communautés chrétiennes de Beyrouth, qui sont des acteurs majeurs dans les domaines social et éducatif.

À la demande du Vatican, L’Œuvre d’Orient a été nommée avec la CNEWA pour coordonner les aides financières des organisations d’Église et les conseiller sur place sur les priorités.

Simultanément et grâce à la générosité de ses 70 000 donateurs particuliers qui ont répondu à l’appel exceptionnel de l’association, L’Œuvre d’Orient a alloué 2,4 millions d’euros aux projets recensés dans la capitale libanaise : reconstruction de cinq hôpitaux et de deux dispensaires, de 25 écoles, de 150 logements de familles sinistrées, de cinq maisons religieuses, de huit églises, de la cathédrale maronite St-Georges et de la cathédrale grecque-catholique St-Elie.

L’aide ira également à des microprojets, à une aide humanitaire d’urgence (alimentaire, médicaments, …), et au soutien économique pour des particuliers.

Ces aides d’urgence s’ajoutent aux aides régulières de soutien aux communautés chrétiennes libanaises (de trois à cinq millions d’euros chaque année), ainsi qu’aux 870 000€ versés spécifiquement pour les établissements francophones libanais dans le cadre du Fonds pour les écoles francophones chrétiennes, créé le 1er septembre conjointement par la France et l’Œuvre d’Orient.

Les autres besoins répertoriés pour ces projets d’urgence ont été soumis par l’association à des fondations partenaires, et à du mécénat.


L’Œuvre d’Orient est une association catholique et apolitique, reconnue d’intérêt général, qui œuvre depuis plus de 160 ans pour soutenir les communautés chrétiennes au Moyen-Orient qui sont au service de toute la population (éducation, santé, culture).

Elle est membre du Comité de la Charte et bénéficie du label « Don en confiance ». Ce label, garantit la totale transparence sur ses financements et la destination de ses fonds.

[GRECE] Isaure et Hermine : « La présence des frères jésuites est fraternelle et spirituelle ».

Servir les chrétiens d’Orient par une présence aimante et accueillante. Les volontaires que nous sommes allées visiter à Athènes, sont envoyées pour soutenir l’action de la communauté jésuite auprès des réfugiés.

Le JRS (Jesuit Refugee Service) est situé dans le quartier nord d’Athènes ; c’est un quartier délabré dans lequel vivent de nombreux réfugiés et où travaillent plusieurs associations et communautés. Les jésuites ont ouvert ce centre en 2015 afin d’accompagner les réfugiés à leur arrivée en Grèce.

Aujourd’hui onze pères jésuites, quatre sœurs, une équipe de salariés grecs et des volontaires œuvrent ensemble pour leur venir en aide. Les services proposés prennent place dans différents lieux : un centre d’accueil dédié aux femmes, un centre d’étude après-scolaire pour les enfants, une université pour les moins jeunes, un café, et un magasin social. Ces lieux se veulent être des espaces de repos et de sécurité pour ces personnes en souffrance. Lors de notre visite, nous avons trouvé que l’objectif était largement atteint : un espace d’écoute, de prise en charge, des cours et remise à niveau, des douches à disposition des arrivants. Les équipes vont aussi à la rencontre des réfugiés dans les rues pour leur proposer des activités extérieures et leur parler de leur action, ils vivent donc en contact direct avec la population.

L’Œuvre d’Orient envoie depuis trois ans des volontaires dans cette communauté afin de participer aux activités du site. Actuellement, Maÿlis et Estelle sont volontaires au JRS : elles accompagnent les enfants dans leur travail scolaire après l’école (apprentissage du grec en vue !), elles sont force de propositions pour des activités d’expression artistique (théâtre, danse), elles participent à la distribution de paniers repas et de vêtements. Elles seront amenées à donner des cours d’anglais et d’informatique auprès des personnes qui le demandent. En plus de cela, elles sont totalement intégrées à la vie communautaire des sœurs et jésuites. Elles participent à la mission d’accompagnement intégral du JRS en apportant avec leur dynamisme et leur personnalité propre, du temps, de l’attention et une présence fraternelle importante pour ces familles déplacées.

Le fort esprit de vie communauté au JRS rayonne dans ses actions. La chaleur transmise dans sa qualité d’accueil, aussi bien des réfugiés que des volontaires, permet que tous se sentent à leur place. La présence des frères jésuites est fraternelle et spirituelle en même temps, elle permet de distiller dans les lieux cet esprit de partage et d’accueil.

Nous avons été marquées par l’accueil réservé aux volontaires de L’Œuvre d’Orient, et l’esprit d’ouverture des frères et sœurs envers les multiples communautés chrétiennes qui vivent en Grèce. Père Pierre anime la communauté catholique africaine, constituée dans sa grande majorité de réfugiés d’Afrique de l’Ouest, et de même Sœur Victoria, participe à la vie de la communauté ukrainienne. L’Église catholique de Grèce est particulière : sur les 200 000 catholiques en Grèce, seulement 40 000 sont grecs et le reste sont des étrangers, dans un pays composé à 98% d’orthodoxes. L’Église catholique est donc largement minoritaire. La mission des jeunes envoyés par L’Œuvre d’Orient prend tout son sens dans le soutien et l’action même du JRS tourné vers les communautés orientales.

Athènes, sous les marques visibles des difficultés économiques et sociales, est riche d’une culture chrétienne importante, que nous nous réjouissons que les volontaires appréhendent. Leur mission débute tout juste, et nous avons hâte de les voir approfondir leurs talents au service de ces personnes réfugiées.