[SYRIE] Safir Salim coordinateur du Hope Center : « Le projet est d’aider les familles chrétiennes »

L’Œuvre d’Orient était heureuse d’accueillir dans ses locaux Safir Salim, coordinateur du projet Hope Center en Syrie à Alep. Il nous parle de ce projet fondé sur l’aide et l’espérance.

 

« Le Hope Center est un projet qui a débuté en 2018. L’idée était d’aider les familles chrétiennes à Alep. Nous étions désireux de transmettre de l’espoir dans ce projet. C’est pourquoi nous l’avons appelé le Hope Center. Nous apportons une aide pour les familles chrétiennes qui veulent continuer leur activité et leur travail à Alep. Ce projet est important puisqu’il leur donne la possibilité, grâce à leur travail, de ne pas quitter cette ville et de rester chez eux. »

« Un grand merci à tous les donateurs du Hope Center. Sans cette générosité, nous ne pourrions pas poursuivre ce projet. Beaucoup de familles ont besoin d’une grande aide, et sans tous ces donateurs, elles seraient peut-être parties d’Alep, faute d’espoir et de ressources. Grâce à l’aide des donateurs et à l’Œuvre d’Orient, les familles ne reçoivent pas de l’argent, elles réalisent leur rêve. Leur rêve est de rester sur place, et de continuer leur vie ».

Safir Salim, coordinateur du projet Hope Center en Syrie à Alep

Témoignages Adrien et Darius à Taybeh

Avec le Père Merchat, notre délégué dans le diocèse de Nîmes, un groupe de 7 jeunes est allé en mission-pèlerinage en Terre Sainte. Ils ont pu aider une communauté qui abrite des personnes âgées dépendantes, dont Adrien et Darius rendent compte

J’ai effectué une mission courte de « service en pèlerinage » qui m’a particulièrement plu, car il proposait une expérience de foi complète.

Le service en maison de retraite m’a permis de mieux me connaître, de me sentir utile, et de partager avec des personnes mises de côté. Les liens se créent très vite, que ce soit avec les personnes âgées que l’on sert, ou le personnel soignant que l’on soulage. Le plus touchant a été de transmettre de la tendresse et de l’attention à des gens qui en ont besoin sans pouvoir en donner. Le premier repas servi, la première douche donnée ou couche changée sont une épreuve, mais la suite vient naturellement.

Les rencontres avec les chrétiens d’Orient ont été riches. En terme linguistique d’abord, car c’était pour moi l’occasion d’échanger en français, anglais, italien, espagnol, et d’utiliser les rudiments d’arabe appris sur place. Tous ces chrétiens ne vivent pas leur situation de la même façon, en fonction de leur âge, et de la ville où ils habitent. En résulte une meilleure connaissance de leur quotidien, de leurs rêves, et de leurs peurs. Le témoignage de notre foi, en tant qu’européens, était très important pour eux.

Enfin la découverte des lieux saints était parfaitement cadencée, avec un temps donné aux explications et aux observations, et un temps donné au recueillement et à la prière. J’ai été sensible à la trame que constituait l’approfondissement de l’oraison.

Adrien

 

Ce qu’on appelle la Terre Sainte est une région du monde parfois aride, située à plusieurs milliers de kilomètres de la France et aux paysages pas particulièrement dépaysants. En Terre Sainte, les villes parfois assez sales et polluées et je ne connais pas du tout les langues parlées, que ce soit l’arabe ou l’hébreux. Pour couronner le tout, la Terre Sainte est en proie à une guerre opposant Israël à la quasi-totalité de ses voisins. Alors que diable aller faire là-bas ?

Trois choses m’ont incité à acheter le billet d’avion pour la Terre Sainte : la Foi, l’Amitié et la Culture. La Foi car je sentais un réel besoin d’aller puiser aux racines de ce en quoi nous croyons, l’Amitié parce que je voulais nouer des liens forts avec ceux m’accompagnant dans ce périple et enfin la Culture en raison de ma soif de découvrir des peuples et des traditions qui m’étaient pour l’ors totalement inconnus.

Ma Foi a été nourrie par la plupart des lieux saints visités. Que ce soit les hauteurs du Mont Carmel à Haïfa, la grotte de l’Annonciation à Nazareth ou le Saint Sépulcre à Jérusalem, désormais chaque lieu résonne en moi. Quand je lis un passage de la Bible évoquant tel lieu ou tel évènement de la vie du Christ, le passage en question prend une couleur et un ton tout particulier. Ce lien très fort entre Lieu Saint et Ecriture me permet de prier autrement et de mieux comprendre l’incarnation du Seigneur dans notre monde.

Ce fut également une chance de vivre à la spiritualité du Mont Carmel pendant 3 semaines au plus près de son lieu d’origine. Chaque jour nous avons consacré 30min d’oraison au Seigneur. Un engagement de prière sur cette durée m’a aidé à faire grandir une plus grande fidélité envers lui.

Une Grâce incontestable fut celle de pouvoir rendre service en maison de retraite à Taybeh. On sentait de la part des personnes âgées un réel besoin d’attention et de soutien dans cette dernière ligne droite de leur vie. Notre attachement pour ces dernières fut tel que je me souviens avoir senti un véritable pincement au cœur en les quittant à la fin de notre période de service. En une semaine seulement nous avions réussi à nouer de très beaux liens entre nous.

Pour conclure, je suis infiniment reconnaissant envers les personnes qui nous ont accueillis. Malgré l’aridité de la région et les coups de soleil qui les accompagnent, les passages des checkpoints et leurs files d’attentes interminables et les autres épreuves que l’on peut rencontrer dans cette région du monde, quelle Grâce et quelle Joie que d’avoir pu aller en pèlerinage et servir en Terre Sainte !!

Darius

[LIBAN] Monseigneur Charbel Maalouf : « Notre ordre a une double mission : religieuse et paroissiale »

L’Œuvre d’Orient était très heureuse de la visite de Monseigneur Charbel Maalouf dans ses locaux. Archimandrite et exarque patriarcal en France de l’Eglise melkite, curé de Saint-Julien-le-Pauvre, maître de conférences et responsable du département Patristique et Histoire au Theologicum à l’Institut catholique de Paris, Monseigneur Charbel Maalouf est devenu, en juillet dernier, père général de l’Ordre basilien choueirite au Liban. Nous l’accompagnons de nos prières.

 

Soirée de soutien aux chrétiens d’Orient

SOIREE DE SOUTIEN AUX CHRETIENS D’ORIENT- 24 SEPTEMBRE 2019 EN PARTENARIAT AVEC FRATERNITE EN IRAK

BIENVENUE !

Je vous remercie pour votre participation à cette soirée de soutien envers nos frères d’Orient. Votre présence est un témoignage de solidarité essentiel pour ceux qui, aujourd’hui, ont tout à reconstruire. Sur place en Syrie, j’ai été impressionné par l’espérance de la jeunesse qui s’engage avec courage dans des projets d’entreprenariat local.
Dans tout le Moyen-Orient, la présence des chrétiens est essentielle. Ils sont des vecteurs de paix dans des contextes de grande mixité religieuse, politique et sociale. Ils assurent une part importante du service social à travers leurs œuvres de charité. L’aide que vous leur apportez aujourd’hui prend part à quelque chose de plus profond, une communion spirituelle, une véritable amitié au service de la paix.

Mgr Pascal Gollnisch Directeur Général de l’Œuvre d’Orient.


→ Projet 1 : SOUTENIR 12 CHAUFFEURS DE TAXI À ALEP

Projet présenté par Père Ziad Hilal Jésuite syrien

ENJEU: Permettre à 12 personnes de lancer leur activité de chauffeurs de taxi

Abd Almasih, Chauffeur de taxi

Elias, Fadi, George et 9 autres pères de famille syriens ont tout perdu et souhaitent devenir chauffeurs de taxi. Ceux qui exercent déjà cette activité doivent reverser la moitié de leurChiffre d’affaires aux propriétaires Des véhicules. L’achat d’une voiture leur offrira une plus grande autonomie financière pour subvenir aux besoins de leur famille.

CHIFFRES CLÉS

12 familles bénéficiaires

Achat d’un taxi : 4 250 €

1 litre d’essence : environ 0,45 €

→BESOIN : 51 000 €


→ Projet 2 : ACCOMPAGNER 7 COMMERÇANTS À ALEP

Projet présenté par Vincent Gelot Directeur Pays (Liban, Syrie, Jordanie) pour L’Œuvre d’Orient

ENJEU: Soutenir la relance de l’économie locale avec des commerces de proximité

Fayez Jamari, commerçant

Ces sept commerçants souhaitent relancer leur activité d’avant la guerre : maintenance informatique, restauration, librairie, prêt-à-porter, vente d’icônes. Ils ont entre 30 et 64 ans, et la responsabilité de nourrir plusieurs générations. Le commerce est indispensable pour relancer l’économie locale et faire reculer la pauvreté.

CHIFFRES CLÉS

7 familles bénéficiaire

Coût moyen d’un fonds de commerce : 3 500 €

Prix moyen d’un repas dans un restaurant : 2,70 €

→BESOIN : 23 150€


→ Projet 3 : RELANCER 8 ATELIERS FAMILIAUX À ALEP

Projet présenté par Paul Morinière et Maximilien Neymon Volontaires de L’Œuvre d’Orient

ENJEU: Accompagner 8 artisans dans la relance de leur activité

Riyad Bahini, artisan

Ils sont couturiers, photographes ou menuisiers et souhaitent lancer leur activité par l’achat de matériel. En étant à leur compte, ils percevront un revenu supérieur tout en dynamisant le marché du travail. L’artisanat est souvent une affaire de famille, d’autres membres pourront ensuite se former et rejoindre l’atelier.

CHIFFRES CLÉS

8 familles bénéficiaires

Coût de l’outillage du charpentier : 1 700 €

Coût de l’équipement de l’atelier de couture : 4 300 €

→BESOIN : 26 500 €


→ Projet 4 : OUVRIR UN ATELIER DE BROCART À DAMAS

Projet présenté par Nadine Zelhof Co-fondatrice de l’association Al Sakhra (« Le Rocher »)

ENJEU: Perpétuer l’activité traditionnelle de brocart à Damas

Rima, couturière

Le brocart, étoffe alliant soie, or et argent a longtemps été l’apanage des familles chrétiennes de Damas, mais de nombreux ateliers ont été détruits par la guerre. Al Sakhra a pour ambition de sauvegarder ce patrimoine tout en faisant vivre plusieurs familles. Le projet prévoit l’achat d’une machine à tisser, la location d’un atelier et l’emploi d’artisans.

CHIFFRES CLÉS

5 familles bénéficiaires

Coût d’une machine à tisser : 9 600

Loyer mensuel de l’atelier : 350 €

→BESOIN : 45 000 €

Le trésor du patrimoine de la Cathédrale d’Alep

Au début des combats qui faisaient rage dans le quartier de Jdeidé à Alep, Mgr Tobji, évêque maronite d’Alep, a entreposé dans une vaste cache emmurée sous la cathédrale l’ensemble du trésor de l’évêché : objets liturgiques, habits religieux, tableaux de peinture, icônes et 1600 manuscrits précieux datant du XVIème siècle. Un calme relatif étant revenu à Alep, Mgr Tobji a souhaité sortir le trésor de sa cachette afin d’éviter que ces précieux objets ne soient abimés par les inondations ou l’humidité. Une salle adaptée munie des équipements nécessaires (étagères, armoires, systèmes d’éclairage et de conservation spéciaux…) financée par l’Œuvre d’Orient, a été aménagée pour les entreposer et les préserver. Hier Mgr Tobji a sorti ces objets intacts : un trésor inestimable !

À ne pas manquer : « L’histoire des arméniens en Égypte » sur France 2

« L’histoire des arméniens en Égypte »

      Émission du dimanche 6 octobre 2019 – 9h30 – France 2

Si dès les premiers siècles du christianisme, des arméniens sont venus « au désert » pour apprendre la vie monastique, l’âge d’or des arméniens en Égypte commence au XIe siècle. L’Égypte a su reconnaitre en eux des talents importants et leur a donné des postes dans les différents gouvernements : premiers ministres, ministres des affaires étrangères…
S’il y a eu des périodes difficiles, l’Égypte a aussi su accueillir de nombreuses vagues de réfugiés venant de Turquie après les massacres de la fin du XIXe et du Génocide de 1915.
La communauté aujourd’hui est toujours dynamique, malgré son petit nombre. Elle veut garder son arménité tout en vivant pleinement sa citoyenneté égyptienne.
Autour des Eglises et de l’école, la vie communautaire s’organise dans les clubs.
Riches de leurs racines, les arméniens d’Égypte veulent transmettre leur « trésor » aux nouvelles générations.


Avec la participation de monseigneur Ashot Mnatsakanian, évêque Arménien Apostolique, de Mohamed Refaat El Emamet (historien, U niversité du Caire), Nairy Hampikian (architecte), Viken Jismedjian (président de l’UGAB – Le Caire), Hratch Mikaelian (Arménien Catholique), Simon Chamkertenian (école Kalousdian- Nuberian) et de jeunes arméniens du Caire.

Documentaire écrit par Thomas Wallut et Guillaume Juherian. Réalisation : Guillaume Juherian

Égypte – Père Hani BAKHOUM : « Notre but est de redonner espoir à la communauté »

Courrier d’Alexandrie, Égypte 

Le coût de la vie en Égypte a beaucoup augmenté, les prix flambent de plus en plus. Si nous voulons que notre mission dans le domaine de l’éducation continue, nous devons malgré tout aider les familles les plus démunies. Nous voudrions vous adresser nos vifs remerciements pour l’aide que vous nous avez envoyée pour y parvenir.

Soutenir financièrement des étudiants et mettre en avant l’importance de l’éducation dans la création d’un meilleur futur est un projet socio-pastoral essentiel et urgent pour notre école San Michael Attarien d’Alexandrie. En effet, une éducation adéquate permet le progrès de la société et favorise sa prospérité.

Pour mettre en œuvre ce projet, nous avons commencé à rechercher dans les listes d’étudiants les élèves qui avaient besoin d’aide. Après avoir contacté les assistants sociaux afin d’atteindre les élèves les plus démunis, nous en avons sélectionné 25. Les bénéficiaires sont directement ces 25 étudiants, mais il y a des bénéficiaires indirects qui sont leurs familles.

Notre but est de redonner l’espoir à la communauté : fournir une école qualifiée et bien structurée, qui offre réellement un niveau de service suffisant, telle est la mission de l’École catholique. Il est très important, dans notre société, d’éclairer toutes les générations sans distinction de religion ou de couleur, c’est ce qui est au cœur des valeurs humaines chrétiennes.

Père Hani BAKHOUM

Vicaire patriarcal copte catholique Égypte Alexandrie

Ethiopie

Éthiopie – Témoignage : « Donner encore plus le Christ vivant »

TÉMOIGNAGES

À l’appel du Cardinal Beranheyesus D. Souraphiel cm, Archevêque d’Addis-Abeba, la Communauté Saint Jean a fondé depuis septembre 2009 un nouveau prieuré en Éthiopie, capitale de l’Union Africaine.

Ce ne sont pas les nombreuses coupures de courant qui empêcheront les frères d’Addis Abeba de communiquer et de faire connaître à tous leur travail et leur apostolat. Coordination de la pastorale des jeunes, accueil d’une École de vie au Centre Saint-Jean, animation de la pastorale de la communauté francophone, maison de formation pour les profès, et une église en chantier… voilà une mission bien chargée pour les frères dont on mesure la fierté et l’engagement !

« Notre mission principale est de coordonner la pastorale des jeunes catholiques orientaux pour l’Archidiocèse. Nous voulons continuer la formation des jeunes catholiques pour faire d’eux des disciples missionnaires, ouverts à l’universalité de l’Église. Pour accueillir ces jeunes en plus grand nombre, nous avons entrepris la construction d’un nouveau prieuré. D’autres missions plus spécifiques comme l’enseignement au séminaire, l’encadrement d’une école de vie et l’aumônerie de la communauté francophone nous ouvrent à l’universalité de l’Église en Afrique. Nous fêtons cette année 10 ans de présence à Addis-Abeba. La construction du nouveau bâtiment nous permet de nous projeter en espérance dans le futur.

Progression des travaux 

Les menuiseries en bois et en aluminium sont dorénavant installées. La céramique au sol a été posée dans la quasi-totalité du bâtiment, en intérieur et en extérieur, quelques zones au rez-de-chaussée restant encore à carreler. Les marches d’escalier en granite sont en train d’être réalisées. Au dernier étage, la laine de verre et le faux plafond sont mis. Cela servira aussi bien d’isolation thermique qu’acoustique en temps de pluie. Au premier et au deuxième étage, les plâtres sont terminés. Le choix des peintures a été fait et nous attendons la réalisation des premiers échantillons afin d’avoir une idée du rendu dans le réel. À l’extérieur, la finition de l’enduit des façades est achevée, il ne manque plus que la peinture. Les parements de briques ont été rejointés, il ne leur manque plus que la dernière couche de vernis. 

Projets d’ameublement

Il y a quelques semaines, nous avons dressé la liste de nos besoins en termes de mobilier. Nous avons fait le compte des meubles existants que nous pouvions réutiliser puis nous avons déterminé ce que nous devions acheter ou faire fabriquer sur mesure en fonction de contraintes spécifiques.(…)

Aménagement du site

Maintenant, il faut s’occuper de l’environnement. Au programme, la gestion des eaux de pluie, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du site, la prolongation du mur de clôture et la réalisation de zones vertes et de chemins dallés sur la partie du site épargnée par les travaux de la chapelle. Cet été, les deux bâtiments d’origine seront déménagés puis détruits pour construire la chapelle. La phase 2 de notre projet touche à sa fin et nous pourrons alors prendre possession de ce nouvel outil pour donner encore plus le Christ vivant en Éthiopie. »

Les frères d’Addis Abeba

À noter : 6 volontaires de l’Œuvre d’Orient se sont succédés depuis le début du chantier. Actuellement Étienne, 22 ans, élève de Sup Aéro et Emmanuel, 23 ans, ingénier du CNAM,en poste pour un an, en assurent le suivi.

Mgr Gollnisch : « La vie des chrétiens d’Orient consiste donc aussi à regarder le futur, à redresser la tête pour scruter l’horizon »

Éditorial de Monseigneur Pascal GOLLNISCH

     

     Extrait du bulletin trimestriel  

 Juillet Août Septembre 2019

 

Si les chrétiens d’Orient connaissent une véritable épreuve qui peut mettre en cause leur maintien dans leur pays d’origine, ils connaissent aussi un véritable dynamisme. La puissance de leur foi, le courage propre aux minorités qui se savent discriminées ou persécutées, la conscience de leur identité et de leur héritage plurimillénaire permettent de nourrir une véritable espérance pour ces communautés chrétiennes orientales.

Une analyse purement objective, économique, sociologique, voire politique ne manqueraient pas de relever des facteurs de faiblesse. Mais nous sommes confrontés à une réalité autre, qui n’est pas seulement de ce monde, avec ses calculs et ses prévisions. Il s’agit d’espérance, cette vertu qui se nourrit de la confiance en Dieu. Les chrétiens d’Orient ont avec eux les moyens de regarder leur avenir, et en particulier une jeunesse forte dans ses convictions. Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ?

Nous voyons ce dynamisme à l’œuvre dans les paroisses, dans les communautés religieuses, dans les établissements scolaires, dans les centres de soin, dans les séminaires. Il ne s’agit pas de regarder les souffrances du passé ou les lourdeurs et les incertitudes du présent, mais bien de s’interroger sur notre mission, celle de permettre aux nouvelles générations chrétiennes de grandir en Orient.

Les Églises orientales ont sans doute des défis à relever.

Le premier est celui de la formation de ses futurs cadres tant pour les besoins de l’Église que celui de la population en général. Former, et former des formateurs, est toujours une priorité. D’ailleurs tous les fondamentalismes violents se nourrissent d’une insuffisance de formation.

Le second défi est celui de l’unité. Il ne s’agit pas de ramener la diversité des Églises orientales à une unicité qui n’aurait aucun sens et ne serait pas souhaitable, mais de vivre cette diversité comme une richesse, hors de tout esprit de compétition ou de jalousie. Mais l’unité va plus loin. Elle concerne aussi les relations entre les laïcs et le clergé et les relations à l’intérieur du clergé. Il est parfois des querelles destructrices de la vie de l’Église, en Orient comme en Occident ; chacun doit être conscient que se joue l’avenir de la présence chrétienne, fragilisée par chaque dissension.

Il convient enfin de construire un projet d’avenir, réaliste et ambitieux afin de ne pas être seulement dans la réaction aux évènements souvent douloureux qui se présentent, mais pour pouvoir soutenir la jeunesse qui a besoin de comprendre le sens de son avenir.

La vie des chrétiens d’Orient consiste donc aussi à regarder le futur, à redresser la tête pour scruter l’horizon. Plusieurs le font, mais beaucoup reste à faire, et nombreux sont ceux qui cherchent les chemins à parcourir.

Ces défis ne peuvent être relevés que par les chrétiens d’Orient eux-mêmes, dans la fidélité à une Église non pas dominatrice mais au service en particulier des plus fragiles. Et nous avons la joie de voir de très belles réalisations, comme par exemple au service des enfants handicapés, ou des familles démunies et éprouvées.

Les jeunes volontaires français de l’Œuvre d’Orient découvrent ces réalités et reviennent souvent transformés par leur rencontre de l’Orient chrétien.

Toute l’équipe de l’Œuvre à Paris est consciente des enjeux que représente la réalité des Églises orientales. Un Patriarche de passage à Paris nous disait : « j’ai compris à quel point vous nous aimez ». Il ne pouvait nous faire de plus beau compliment. Mais cela s’étend aussi à nos donateurs, fidèles de longue date ou venus récemment. L’Œuvre d’Orient s’enracine avant tout dans la communion de foi avec nos frères d’Orient et par l’amour de ces courageux fidèles. Mais l’œuvre se déploie aussi dans le soutien de leurs missions, par lesquelles ils mettent en action la charité évangélique et rendent crédible la parole du Christ.

Notre revue vous permettra de nourrir cet amour et le partage de cette foi, si elle vous anime vous aussi. Dès lors l’œuvre ne vient pas seulement aider les chrétiens d’Orient, dans un mouvement à sens unique, mais elle veut permettre un échange qui fasse aussi grandir les populations d’Europe occidentale.

Ainsi la journée de prière le sixième dimanche de Pâques a été vraiment l’occasion de prières mutuelles, car nous avons demandé aux chrétiens d’Orient de prier pour la France, et nous avons reçu de très beaux témoignages.

Ainsi encore, à l’occasion de l’incendie tragique de Notre Dame, nous avons reçu de nombreux témoignages d’amitié, voire des gestes de solidarité concrète, résultat de collectes faites à cette intention. Sait-on que la chorale d’Alep a donné un concert à Alep pour Notre-Dame ?

Oui, au milieu des larmes, apprenons à déceler le sourire de Dieu.

Mgr Pascal GOLLNISCH Directeur général

 

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