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[TERRE SAINTE] Le témoignage d'Odile : "Tout m’a montré la place de Dieu dans nos vies".

Odile, volontaire au Home Notre-Dame des Douleurs de Jérusalem, répond à l’appel de partir de partir en mission en continuant à donner avec son cœur, pour soutenir et aimer les personnes âgées dont elle s’occupe.


Volontaire depuis bientôt 2 ans, j’ai exécuté ma première année à Ein Karem, dans un centre d’enfants handicapés. Ensuite je suis allée au Home Notre-Dame des douleurs à Jérusalem pour m’occuper de personnes âgées. Le but de mon volontariat était de donner de mon temps pour apporter ce que je peux à des personnes qui en ont besoin. Lors de la crise du coronavirus la décision de rester a donc été prise.

Vivre la mission dans un contexte de tension sanitaire

Lors de cette période de Covid, où nous étions tous confinés, et pouvions sortir seulement pour faire des courses, nous avons dû trouver un autre moyen que les sorties afin de nous ressourcer, d’oublier un peu le travail.

A cause de cela, nous avons connu et connaissons encore un réel manque de personnel. En effet, juste avant le Covid, nous étions 5 volontaires et avions une dizaine de bénévoles pour nous aider. Tout le monde a dû partir, et Jeanne, volontaire à Nazareth, est venue en renfort. De plus, certains travailleurs habitant en Palestine et ayant une famille n’ont pas pu venir loger au Home. Nous nous sommes donc retrouvés moitié moins en quelques jours et pour quelques mois.

Habitant sur le lieu et sachant le besoin du service, nous avions pris l’habitude de venir donner un coup de main dès que possible. Les sœurs ayant déjà beaucoup donné, et ne s’arrêtant jamais, nous voulions faire le plus possible pour essayer de les soulager. De plus les personnes âgées qui n’avaient plus de visites, ni de bénévoles présents pour passer du temps avec eux et faire des activités, nous demandaient à Jeanne et moi beaucoup d’attention.

Prendre du recul pour mieux surmonter les difficultés

Mais essayer de tout donner sans s’écouter a des limites. Limites qui sont difficiles à prendre. Après plus d’un mois à faire de mon mieux, avec Jeanne nous réalisons le besoin de nous écouter et de prendre du recul, afin de continuer à donner avec notre cœur, comme nous voulons le faire depuis le début quand on a senti l’appel à partir en mission.

Dans un premier temps nous avons compris que prendre du temps pour nous était primordial, et avons petit à petit réussi à instaurer un « rythme » pour pouvoir être réellement présentes avec les personnes. En partageant ensemble, au fil des semaines, une vraie amitié s’est tissée avec Jeanne, et un vrai soutien mutuel. Notre volonté de remplir notre mission en toute humilité nous rapproche et nous aide à surmonter ces situations. Nous avons partagé des moments uniques à  la fois avec les sœurs (apprentissage de la couture entre autres) mais aussi avec le personnel lors du ramadan où ils nous conviaient à leurs repas. Dans ces moments, les amis que j’ai pu me faire sur place ont également été très présents, et m’ont montré à quel point ce que je vivais était fort.

Tout m’a montré la place de Dieu dans nos vies, qui nous aide et nous guide. Et j’ai pu retrouver ce bonheur de voir le sourire des personnes âgées qui sentent que tu es vraiment là pour elle.

Arrivant presque à la fin de mes deux années de mission, je suis fière d’avoir vécu tout ça, et réalisé que finalement, on ne donne rien par rapport à ce que nous recevons et apprenons sur nous-même.