[EGYPTE] le Témoignage de Tristan : « En Egypte, une classe intéressée, se lève, participe et vit. Si vos élèves ne font pas de bruit c’est qu’ils dorment. »

Tristan est volontaire à l’école Khoronfish du Caire où il enseigne le français. 


Chère Famille, Chers amis,

C’est toujours un plaisir de vous partager ma vie égyptienne et c’est l’occasion pour moi de faire un bilan sur les semaines passées.

Un rythme parfois effréné s’est installé et de petites habitudes façonnent désormais mon quotidien. Les journées de classes commencent tôt le matin et finissent en milieu d’après- midi. S’en suit le moment de préparer les cours du lendemain et s’ajoutent à cela les leçons d’arabe, le tandem, les transports entre les collèges, l’aumônerie, les scouts, une petite pause au café baladi pour boire un thé et jouer au Taoula et me voilà reparti. Ainsi, je ne m’ennuie pas et mes journées filent à grande allure et avec une grande intensité.

Mission principale

Faisons un point sur ma mission principale, l’enseignement du français. Ce métier est tout à fait passionnant mais épuisant. Les débuts furent éprouvant, mon statut de jeune volontaire avec ses méthodes françaises dénotait un peu face aux professeurs égyptiens et leur manière de faire plus « à l’ancienne ». Il a fallu asseoir mon autorité, m’imposer avec fermeté, tout en restant proche des élèves. Je ne suis pas leur ami mais je ne suis pas vraiment un professeur comme les autres. Je joue avec eux dans la cour, je viens leur parler de ma vie en France, ils me parlent de la leur ici et peu à peu j’apprends à les connaître. Ils me témoignent beaucoup d’affections avec des « Monsieur je t’aime », « Ton leçon est très beau » (il y a encore du boulot) ou en hurlant en me voyant arriver. Tout cela est très touchant.

 

À mes débuts, faire la grosse voix en français n’avait aucun effet car les élèves ne comprenaient rien. Dites à un égyptien qui ne parle pas bien le français « TAIS TOI OU TU SORS » et il explosera de rire. Pour lui, c’est du chinois. Alors que seul le bruit de pas du directeur dans les couloirs leur suffit pour se mettre au garde- à-vous. Pendant mes cours, je passe parfois plus de la moitié du temps à faire de la discipline et il m’a fallu revoir ma conception d’une classe sage. En Egypte l’idée d’une classe intéressée qui participe est une classe qui vit, qui parle, qui se lève et qui fait du bruit semble bien ancrée. Si vos élèves ne font aucun bruit, c’est qu’ils dorment… Je ne pourrai jamais m’y faire, pas après 22 ans d’études en France où l’on lève la main en silence et on se tait en classe. Parfois seulement j’oublie ces règles à la française et je les laisse… Mais j’ai bon espoir.

Le collège St Joseph de Khoronfish où je loge accueille des élèves très pauvres. Des cours de soutien avec un repas gratuit sont organisés deux fois par semaine. Ce sont des moments privilégiés où je fais cours à un ou deux élèves seulement. Il est alors plus simple d’apprendre à les connaître. « Lui, il passe ses journées après l’école à ramasser les déchets dans les rues. » me dit une prof après un cours. Les fameux chiffonniers sont là, cachés parmi les autres élèves, tous identiques avec leur petit uniforme.

Week-end scout

L’aventure avec la Troupe du Caire continue avec nos week-ends dans le désert. Leur soif d’ailleurs est grande et leur bonne volonté est impressionnante quand ils quittent leur quartier d’expatriés plutôt préservé, pour vivre un weekend en toute simplicité. Ces familles peuvent avoir un chauffeur, cuisinière, femme de ménage, jardinier et un taxi qui vient chercher les enfants à la sortie du collège. C’est un autre monde bien décalé de la réalité de certains quartiers pauvres du centre-ville du Caire et garder un sens de l’effort et du service est important pour ces jeunes.

Entre les cours nombreux et intenses, les élèves bruyants et parfois indisciplinés, le bruit et la pollution toujours constant, j’ai parfois besoin de faire le vide et de m’offrir des moments de pause. L’absence de vacances et de week-ends est fatiguant car on ne s’arrête jamais. Faire du sport à part dans sa chambre est assez compliqué. Un footing dans la rue serait bien plus néfaste (mortel) pour la santé qu’autre chose…

On se retrouve donc assez régulièrement avec mes deux compagnons Bernard et Baudouin pour des parties de Taoula dans les cafés ou sur le toit de l’école où nous nous sommes aménagé une petite terrasse de fortune. Les cafés sont exclusivement masculins. On y boit du thé en jouant aux cartes, aux dominos et au backgammon en regardant le foot. Nous nous accordons une fois par mois une virée à cheval dans le désert chez Mahmoud, un éleveur de chevaux habitant prêt de la pyramide de Saqqarah, celle-là même où ont été découvert une centaine de sarcophages au début d’année.

L’apprentissage de l’arabe continue lentement et non sans difficulté grâce à des cours hebdomadaire et un tandem qui me permet de pratiquer la langue. Dans la communauté des frères nous avons eu la joie d’accueillir deux jeunes égyptiens de mon âge qui sont venus donner un coup de main au collège. Cela a vraiment changé le quotidien et intensifié la vie en communauté.

 

La France me manque parfois, surtout le camembert et le beurre salé.

Je vous embrasse, vous garde dans ma prière et vous invite à prier pour moi, ma mission et les jeunes que j’ai en charge.

Tristan

[EGYPTE] Le témoignage de Claire volontaire au Caire : « cette formidable expérience ne fait que commencer. »

Retrouvez le témoignage de Claire, envoyée en mission à l’Institut Fowler au Caire où elle aide la communauté dans un orphelinat de jeunes filles.


Mon choc ne fut pas très important en arrivant au Caire. J’ai d’ailleurs été très bien accueillie par le couple Julien et Françoise, qui partagent la même mission que moi. Au fils des premiers jours viennent les premiers questionnements : comment font les égyptiens pour vivre dans une telle atmosphère sonore, quel est leur secret pour traverser une rue sans risquer leur vie ?… mais rapidement je relativise car j’accepte que cette nouvelle vie sera la mienne pendant un an. Le vertige s’estompe et je me laisse désormais porter en toute confiance. Je commence également à avoir quelques repères dans cette gigantesque fourmilière qu’est le Caire.

Notre mission à la maison Fowler a lieu dans un immeuble juxtaposant une paroisse. Quatre vingt filles y habitent sous le regard attentionné de la sœur, souvent débordée. L’organisation est décousue mais fonctionne étonnement bien. Les filles sont en classe le matin, reparties dans des écoles françaises ou gouvernementales. Le rythme de la maison Fowler est le même pour toutes. Nous arrivons vers 14h pour partager un repas avec elles. Puis après un temps de pause nous commençons le vrai cœur de notre mission : le soutien scolaire. Je m’occupe des deux groupes des « jardins d’enfants » c’est-à-dire des filles de 5 à 7 ans et des deuxième primaire, 8 ans. Je donne mes cours dans une classe sur la terrasse car la nuit tombe très vite. Le travail est à l’honneur dans cette maison, étudier est une chance donc les filles doivent être assidues et avoir de bons résultats. Une fois par semaine je me rends dans les classes des jardins d’enfants à Saint Vincent de Paul, l’école où sont scolarisées mes élèves. Je trouve que les méthodes de travail pêchent un peu plus, la pédagogie est très différente de la notre. Les apprentissages se font par cœur.

A Fowler, le sens du service est très agréable. Les filles prennent soin à ce que nous ne manquions jamais de rien. Les filles sont des témoignages du Christ. Beaucoup d’entre elles ont le christ marqué dans la peau avec un tatouage de la croix copte à l’intérieur du poignet. Sœur Marie Venise, qui tient la maison Fowler, a aussi une foi très marquée et une puissante confiance en Dieu. Son témoignage d’amour qu’elle nous livre est précieux. Elle s’en remet souvent à Dieu et à Sa grâce et cela change tout.

Jouer au taoula et déguster un kochari (plat traditionnel égyptien composé de riz, lentille, pois chiches, macaroni, oignons frits et sauce tomates) ne font pas de moi une vraie égyptienne, mais je prends de plus en plus goût à cette vie, prenante et fascinante. La barrière de la langue est bien évidement une difficulté et ne me permet pas de créer tout de suite un lien avec les élèves dont je m’occupe. Je me rends compte cependant que cette relation que nous construisons est belle, vraie et forte. J’apprends à les connaitre et eux, me découvrent aussi de jours en jours. De nôtre coté nous apprenons l’arabe avec une professeure qui nous donne des cours particuliers deux fois par semaine. En portant notre casquette d’élève nous prenons conscience des difficultés que les filles traversent en apprenant le français. Cela nous invite à toujours revoir et améliorer notre posture de professeur auprès d’elles. Je suis heureuse dans cette mission, et je suis heureuse de la partager avec Julien, Françoise et Judith, qui nous a rejoints dernièrement. Nos expériences permettent de nous compléter et nos différents regards nous font prendre de la distance pour nous soutenir.

Le dimanche je me rends à la messe chez les dominicains à l’Institut d’études Orientales. Ce lieu s’avère être un véritable havre de paix où il m’est très agréable de me retrouver, et de me ressourcer pour attaquer la prochaine semaine. Pendant nos journées de repos, nous en profitons pour visiter le pays et découvrir le Caire, qui regorge de beaux monuments (palais, mosquée et églises coptes). J’espère que mon rapport d’émerveillement, sera vous laisser un petit aperçu de ma mission et de mon quotidien bien rythmé. Je reviendrai prochainement pour vous donner une vision plus large de ce premier mois passé au Caire. J’en profite pour remercier l’œuvre d’orient qui me permet de vivre cette formidable expérience qui ne fait que commencer.

[LIBAN] Retrouvez le message spécial du pape François adressé aux Libanais pour Noël

Le pape François manifeste sa compassion pour les souffrances qu’endurent les Libanais et il leur adresse un message spécial, pour Noël :

« Comme le cèdre qui résiste dans la tempête, puissiez-vous tirer profit des contingences du moment présent pour redécouvrir votre identité, celle qui consiste à porter au monde entier le parfum du respect, de la cohabitation et du pluralisme, celle d’un peuple qui n’abandonne pas ses maisons ni son héritage ; l’identité d’un peuple qui n’abandonne pas le rêve de ceux qui ont cru en l’avenir d’un pays beau et prospère. » 🌟

Retrouvez l’article complet ici : Les « paroles de réconfort et d’encouragement » du Pape pour les Libanais – ZENIT – Francais

 

 

Toute l’équipe de L’Œuvre d’Orient vous souhaite un joyeux Noël

Dans la lumière de Noël, soyons proches de nos frères et sœurs d’Orient.
Que la naissance de Jésus nous apporte la joie et une raison d’espérer.
Pour cette année 2021, nous vous présentons nos meilleurs vœux. 
Mgr Pascal Gollnisch et toute l’équipe de L’Œuvre d’Orient.

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Un grand merci pour votre fidèle soutien tout au long de l’année.
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L’ŒUVRE D’ORIENT,
au service des Chrétiens d’Orient depuis 1856
400 000 élèves aidés,
400 communautés religieuses soutenues,
23 pays,
70 volontaires en mission,
1 250 projets par an.

Pourquoi des dates différentes pour célébrer Noël ?

Les chrétiens célèbrent Noël à quatre dates différentes : le 25 décembre, le 6 janvier, le 7 janvier (et aussi le 19 janvier à Jérusalem).

Source le site Chrétiens Orientaux

Aucun texte chrétien ne précise le jour de la naissance de Jésus-Christ.

Dans les premiers siècles de l’Église, certains chrétiens célébraient le 6 janvier Noël (incarnation de Jésus), mais aussi l’Épiphanie (révélation de la divinité du Christ), et les Noces de Cana (1ermiracle « officiel » de Jésus). Au plus tard en 354, on a dédoublé ces évènements, en créant une fête de noël distincte de celle des « apparitions » (théophanies) le 25 décembre. L’Épiphanie restant à la date du 6 janvier.

C’est le pape Libère qui a souhaité christianiser la date du 25 décembre où dans l’Empire romain on célébrait le solstice d’hiver (moment où la nuit a la durée la plus longue) qui coïncidait avec les saturnales — la fête du Sol Invictus — une espèce de carnaval (fête du dieu mithra).

Les Églises orthodoxes et certaines Églises catholiques de rites orientaux célèbrent le 7 janvier (dans le calendrier grégorien, qui correspond au 25 décembre dans le calendrier julien : 13 jours de différence). C’est donc la même date, car aujourd’hui, le calendrier civil dans le monde est le calendrier Grégorien).

C’est donc une erreur de parler de « Noël catholique » le 25 décembre et du « Noël orthodoxe » le 7 janvier. Certains orthodoxes célèbrent en effet le 25 décembre, et certains catholiques le 7 janvier suivant la localisation de la communauté : diaspora ou pays de l’Église « mère ».

La fête de l’Épiphanie (révélation) est fêtée selon deux modalités soit l’adoration des mages (dans l’Église catholique latine) soit le baptême du Christ (dans les autres Églises). Toutes les Églises la célèbrent 12 jours après Noël (soit le 6 janvier ou le 19 janvier) sauf l’Église arménienne apostolique.

La spécificité Arménienne :

Les Arméniens apostoliques ont choisit de garder l’usage primitif de l’Église et de ne pas séparer les fêtes.

La fête s’appelle la Théophanie : la révélation. Le même jour on célèbre la venue du Christ sur Terre et sa révélation comme fils de Dieu à travers la célébration de son baptême (Le baptême de Jésus correspond à la présentation du Fils au Père, et aussi la révélation du Père à son fils unique). C’est donc une fête liturgique où la théologie de l’Eglise Arménienne s’exprime très clairement.

L’Église Arménienne Apostolique a adopté en 1923 le « nouveau calendrier » (grégorien) à la place du julien (pour les Catholicosats d’Etchmiadzine et de Cilicie au Liban). Seul le Patriarcat de Jérusalem est resté au calendrier Julien (à cause du « statu quo » des lieux saints).

Les Arméniens apostoliques célèbrent donc Noël et le Baptême du Seigneur le 6 janvier partout dans le monde, sauf le 19 janvier à Jérusalem.

[LIBAN] Le témoignage de Claire volontaire à Roumieh : « Les sœurs et les professeurs se battent pour donner aux élèves la meilleure éducation possible. »

Claire, étudiante en droit, est partie un an à Roumieh au Liban pour aider les sœurs antonines dans leur collège.


LA GAZETTE DE ROUMIEH ﺟﺮﻳﺪة روﻣﻴﺔ

Chère famille, chers amis,

J’espère que vous allez bien et que vous êtes tous en bonne santé ! Ça y est ! Nous y sommes enfin ! Après  quelques  problèmes  de  test  PCR,  un  visa  refusé jeudi dernier, la veille de notre départ, et finalement accepté le lendemain, alors que nous aurions du partir au matin, notre départ a pu s’effectuer lundi. Nous sommes donc au Liban depuis quatre jours.

Le pied à peine posé sur le sol libanais, nos aventures ont commencé  … complication avec notre visa à l’aéroport, coffre de voiture chargé de nos valises et ne fermant pas, confinement… Nous découvrons rapidement les charmes d’une mission à l’étranger.

Vue depuis l’école primaire.

Comme vous l’avez compris nous sommes confinées pendant une semaine car nous venons d’un pays étranger. Cela signifie simplement que nous ne prenons pas notre déjeuner avec les sœurs et que nous devons éviter de sortir à l’extérieur de l’enceinte de l’école et du couvent. Cet espace est très grand, nous pouvons donc nous déplacer sans nous sentir enfermées. Nous avons pu, cette semaine, rencontrer chacune  des sœurs de la Communauté. Elles sont six et sont toutes très différentes, de par leur caractère et leur rôle au sein du couvent. Chacune a un rôle bien précis. Nous sommes régulièrement en contact avec Sœur Bacima, Mère supérieure et directrice de l’école; ainsi qu’avec Soeur Marie qui essaye de nous apprendre l’arabe. Ce n’est pas une  langue facile, et si différente  de  tout  ce  que  j’ai  pu apprendre jusque là ! Mais je progresse peu à peu (grâce à la patience de Sœur Marie et quelques lointaines bases d’Hébreu).

Nous avons également pu faire la connaissance d’une partie de l’équipe pédagogique. Toutes sont adorables avec nous ! Nous nous sentons vraiment accueillies.

  Nous allons donner des cours pour des élèves du CP à la quatrième; tout  d’abord  en  distanciel car les cours en présentiel n’ont pas encore repris. En primaire, nous organiserons des activités orales en français. En sixième et cinquième, notre projet d’année est de mettre en place  une comédie musicale autour de la mythologie grecque. Nous initierons donc les élèves aux grands mythes (Œdipe, Thésée et le Minotaure, Prométhée…) et aux dieux grecs. En quatrième, nous donnerons des cours d’histoire de l’art. Le but est d’apprendre aux élèves à différencier les grands mouvements  artistiques. Ils devront     également apprendre à décrire un tableau. S’il vous venait soudainement à l’esprit des idées d’activités à mettre en place en fonction de ces différents programmes, n’hésitez pas à me les partager.

J’aurai également la chance cette année de suivre individuellement un jeune garçon de 14 ans, Charbel. Charbel est dyslexique et a donc besoin d’un soutien un  plus poussé. Nous travaillerons ensemble deux heures par semaine pour améliorer son français. Il rêve de devenir chef pâtissier en France et joue au basket-ball. Je l’ai rencontré ce matin, il a l’air génial et parle déjà très bien français.

En attendant de commencer nos cours lundi prochain et de pouvoir  partir à la découverte du Liban, nous  préparons activement nos heures à l’école, aidons les sœurs à jardiner, admirons  les  couchers  de  soleil, et travaillons notre arabe. Nous avons la possibilité d’assister à la Messe en rite maronite à 6h30 chaque matin. J’ai réussi à me lever mercredi pour y aller. Je vous avouerai que mes faibles bases d’arabe ne m’ont pas beaucoup aidée, mais la Messe était très belle ! Chacune des personnes que nous rencontrons est d’une telle gentillesse et nous accueille avec tellement d’empressement, que nous ne nous sentons que peu étrangère dans ce pays dans lequel nous venons d’arriver.

Les Libanais ont beaucoup souffert de cette année, où se sont enchaînées les manifestations d’octobre liées à la lourde crise économique, la crise sanitaire du COVID-19 et l’explosion à Beyrouth ce 4 août dernier. Les sœurs et les professeurs se battent pour donner aux élèves la meilleure éducation possible et leur permettre d’agir au sein de leur pays. Mais ce n’est facile…

Nous ne manquons de rien et tous ceux que nous rencontrons veillent sur nous ! Nous goûtons également à la délicieuse cuisine libanaise à chaque  repas,  car  les  sœurs  ont  trois  cuisinières  ! C’est excellent ! Je continue de me confier à vos prières et vous confie également le Liban. Je prie bien pour  chacun  d’entre vous et vous remercie pour  vos messages auxquels, excusez moi, je n’ai pas toujours le temps de répondre. N’hésitez pas à me donner de nouvelles si vous en avez le temps ! Je serai très heureuse d’en avoir ! Et si vous en avez l’occasion; n’hésitez pas à venir au Liban ! Je pense bien à vous et vous embrasse tous bien affectueusement !

Claire

[LIBAN] Le Témoignage de Magali : « Beyrouth porte les signes de dévotion des libanais chrétiens comme un blason. »

Magali, volontaire chez le père Hani Tawk à Beirut où elle distribue chaque jour des repas et de l’aide alimentaire.


Akhirran ! J’ai quitté la France, son confinement et son confort pour m’envoler vers Beyrouth et son chahut !

Voilà 10 jours que je ne vais que de rencontres en surprises. Dans le cadre de ma mission, je suis en effet en contact quotidien avec les familles – qui ont vu leur logement devenir inhabitable par l’explosion- et avec les ouvriers qui œuvrent courageusement à la reconstruction du quartier. Après la préparation du déjeuner, pendant le rush du service, entre deux rations tendues, on trouve toujours l’opportunité d’échanger quelques mots avec quelques-uns d’entre eux. Les visages, au fil des jours, deviennent familiers. Quarantina est mon quartier de mission : au milieu des 6 200 bâtiments détruits laissant sans abri plus de  300 000 personnes, le Père Hani a monté une cuisine au fonds d’un garage détruit. Nous servons environ 500 repas chauds par jour à cette population qui, en plus de leurs habitations démolies, ont vu leur pouvoir d’achat s’effondrer (un paquet de céréales coûte l’équivalent de 4$, quand le salaire moyen libanais est de 700$ mensuel). Au-delà de la distribution à l’heure du déjeuner, plusieurs livraisons de repas sont organisées pour des familles modestes en dehors du quartier : l’occasion de regarder de mes propres yeux l’étendue des dégâts. Entre rues jonchées de débris de verres, de poussière et de traces d’obus aux murs, on ne sait plus distinguer la cause de ce chaos : guerre civile ou explosion ?

Paul, Volontaire de Quarantina avec moi à ND du Mont LibanLIB
Ibrahim (surnommé Bob) volontaire libanais !

En fin d’après-midi, une fois le travail terminé, vers 16h mais il nous semble être 20h à cause de la fatigue et de l’obscurité (le soleil se couche à 16h30 – 17h), nous avons le temps, avec les autres volontaires de la mission, de flâner dans les rues de Beyrouth. Outre le chantier affairé de la reconstruction, les enfants non scolarisés qui jouent bruyamment et le ronronnement incessant des voitures, je suis frappée par la foi démonstrative des libanais. La religion est omniprésente dans les quartiers chrétiens. En effet, au-delà de l’accueil chaleureux et de toute la bienveillance qui nous est manifestée, les crucifix remplacent les arbres magiques dans les voitures libanaises, des images de St Charbel sont dans tous les petits bouibouis (garages, commerces, restaurants…) et on aperçoit aux coins des rues des statues de la Vierge. Cette foi ostentatoire me semble une vraie chance pour la jeune génération désorientée et choquée par la brutalité de la crise et de l’explosion. En effet, le Liban est un pays qui ne renie pas son Histoire et ses symboles religieux chrétiens dans lesquels s’incarne la culture d’une grande partie des libanais (plus de 40% de chrétiens). Beyrouth porte les signes de dévotion des libanais chrétiens comme un blason et ils symbolisent autant de chance pour la jeunesse déboussolée d’entrer en contact avec le précieux héritage spirituel du pays et de s’ancrer dans la lignée de leurs prédécesseurs !

Ma mission prend du sens dans cette vision : mes petites mains pour la cuisine seraient très largement remplaçables par un autre que moi, notamment par un libanais ! Pas besoin d’une française pour éplucher des kilos de carottes ou couper des pommes de terre….

 

 

 

Le don en confiance renouvelé pour trois ans

L’Œuvre d’orient se réjouit du renouvellement du label « don en confiance »  pour les trois prochaines années. (2021-2022-2023)

Fondée en 1856 par des laïcs, professeurs en Sorbonne, l’Œuvre d’Orient est une association française entièrement consacrée à l’aide aux chrétiens d’Orient. Œuvre d’Église, elle est placée sous la protection de l’Archevêque de Paris.

Grâce à ses 70 000 donateurs, elle soutient l’action des évêques et des prêtres d’une douzaine d’Églises orientales catholiques et de  plus de 60 congrégations religieuses qui interviennent auprès de tous, sans considération d’appartenance religieuse. Principalement au Moyen-Orient.

L’Œuvre d‘Orient est réputée pour le sérieux de son action.
Son organisation interne, comme sa gestion des dossiers, fait l’objet de procédures extrêmement rigoureuses.

N’hésitez pas à contacter le service donateurs : 01 45 48 54 46 – donateurs@oeuvre-orient.fr