Prix littéraire de L’Œuvre d’Orient 2020 : questions – Réponses avec Tigrane Yégavian

Le jury de la 9ème édition du Prix littéraire de L’Œuvre d’Orient a attribué une mention spéciale à Tigrane Yégavian pour Minorités d’Orient, les oubliés de l’Histoire. A cette occasion, Tigrane Yégavian a accepté de répondre à nos questions.


Pourquoi avez-vous décidé d’écrire sur les chrétiens d’Orient ?

Tigrane Yégavian : Issu d’une famille de « chrétiens orientaux », je me passionne pour ce sujet depuis une dizaine d’années. Ce livre part d’une volonté de proposer une synthèse géopolitique critique sur le sujet. Il s’agissait pour moi de m’inscrire en faux contre la sempiternelle représentation victimaire des chrétiens orientaux, qui demeure hélas à ce jour le principal angle retenu par les médias. Déconstruire aussi le récit historique en vogue en Occident qui nous parle d’une France traditionnellement protectrice des chrétiens d’Orient et proposer un bilan critique sur les errements funestes des puissances européennes, qui naguère ont utilisé les minorités de la région comme relais d’influence. Proposer une autre version que celle présentée par les médias sur les Kurdes et leur rapport aux minorités d’Orient. Mais ce tableau serait resté incomplet s’il n’y avait pas une invitation à l’autocritique, une prise de conscience sur les errements funestes des élites chrétiennes de l’Empire ottoman à la veille du génocide de 1915 ou encore lors de la guerre du Liban.

Votre livre est dans la présélection du prix littéraire pour la description réaliste et le message d’espoir qu’il porte sur les chrétiens d’Orient : pourquoi a-t-il sa place dans ce prix ?

TY : Contrairement aux Cassandre convaincues que l’extinction « programmée » des chrétiens d’Orient est une question de temps, je souhaite lancer un message d’espérance. Plus concrètement, je veux croire au potentiel de la nouvelle diaspora des chrétiens orientaux qui commence à prendre forme à la faveur des réseaux transnationaux, des nouvelles technologies de l’information et de communication. Une nouvelle génération est appelée à jouer un rôle aussi bien au plan politique (via le militantisme, le lobbying…), que spirituel (via la formation d’un clergé détenteur d’une double culture). Mais restons lucide, si la majorité va s’assimiler il restera un noyau dur en diaspora (ultra fragmentée) qui portera le combat des chrétiens orientaux. Cette vision que je propose ne saurait être réaliste que si les chrétiens de la diaspora investissent le champ de l’éducation et modernisent le logiciel de la transmission de leur patrimoine dans le contexte occidental. Ils sont à l’évidence appelés à leur mission première qui est celle de témoigner de la résurrection du Christ.

En quoi un lecteur occidental peut-il être touché/intéressé par votre livre ?

TY : J’espère que les néophytes comme le public averti comprendront que mon propos s’adresse au plus grand nombre. Je pars du principe que la question des chrétiens orientaux n’est pas l’apanage de la droite catholique, mais que c’est une question qu’il nous faut appréhender dans l’angle de la défense des droits de l’homme et de la dignité humaine.

La bonne santé des minorités d’Orient constitue le baromètre de la démocratisation de ces sociétés. Mais les défis sont légion ; pris en étau entre l’enclume autoritaire et le marteau islamiste, ils doivent encore s’affranchir du poids de certaines traditions anachroniques et procéder à leur propre aggiornamento ; une façon d’accéder à la citoyenneté par le bas. Vaste chantier ! A ce triple défi vient se greffer celui posé par les millénaristes évangélistes, thuriféraires d’un grand Israël dans lequel les non-juifs n’ont pas leur place.

Prix littéraire de L’Œuvre d’Orient 2020 : Retrouvez les questions – réponses avec le lauréat Pierre Klein

Le jury de la 9ème édition du Prix littéraire de L’Œuvre d’Orient a attribué le prix de cette année à Pierre Klein pour La pérégrination vers l’Occident. A cette occasion, Pierre Klein a accepté de répondre à nos questions.

→ Pourquoi avez-vous décidé d’écrire sur les chrétiens d’Orient ?

Pierre Klein : C’est une suite de hasards et de rencontres. Le sort des peuples persécutés pour leur religion m’a toujours bouleversé. Singulièrement celui des Tibétains et des chrétiens d’Orient. Quand j’ai lu, tout à fait par hasard, la chronique rédigée en 1318 racontant les pérégrinations des deux moines, j’ai eu envie de partager leur aventure inouïe en la rendant accessible et attrayante tout en la replaçant dans son contexte historique et culturel. J’ai alors consacré une bonne partie de mon temps disponible à lire et voyager, pendant une quinzaine d’années, avant de me décider à écrire.

→ Votre livre est dans la présélection du prix littéraire pour la description réaliste et le message d’espoir qu’il porte sur les chrétiens d’Orient : pourquoi a-t-il sa place dans ce prix ?

PK : L’histoire de l’Eglise nestorienne est méconnue. Revenir à la source de la présence des chrétiens au Moyen-Orient, comprendre leurs originalités, observer une des périodes de leur épanouissement, discerner les constantes de leur situation, tout cela permet de mieux apprécier la place des chrétiens d’Orient d’aujourd’hui. De prendre conscience de leur ancrage et de leur légitimité dans une région où leur présence est trop fréquemment contestée. Par pure ignorance ou par avidité sordide. Ceux qui habitent dorénavant en France connaissent souvent mal leurs racines, ce livre sera aussi, je le souhaite, une opportunité pour eux de se les réapproprier.

→ En quoi un lecteur occidental peut-il être touché/intéressé par votre livre ?

PK : Il peut déjà être intéressé par la découverte d’une époque largement ignorée. Les raisons des croisades. Les Mongols en Mésopotamie pour plus d’un siècle. Des temples bouddhistes dans toute cette région alors qu’il n’en reste aucun souvenir. L’initiation des relations directes entre l’Est et l’Ouest de l’Eurasie qui ne seront plus jamais rompues. Les découvertes et les étonnements réciproques. Le monothéisme chamanique mongol protégeant toutes les religions. Les tentatives d’alliance. Un monde propre à surprendre sans cesse le lecteur.

Un monde où les rapports entre politique et religion sont au cœur des enjeux. Ces rapports concernent tous les continents et toutes les époques. La nôtre ne fait pas exception. Dans cette histoire, on croise des chrétiens et des musulmans, des Mongols tengristes et des bouddhistes, des zoroastriens, etc. Les relations entre les uns et les autres ne peuvent nous laisser indifférents. Pourquoi et comment une tradition prend-elle le pas sur une autre ? Comment le pouvoir s’en sert-il ? Quels compromis une religion doit-elle être prête à passer ? Ce sont toujours des questions d’actualité.

Enfin, il me semble que la théologie des assyro-chaldéens, moins rigide, fondée plus explicitement sur la participation libre et active de l’homme au projet divin, moins centrée sur la faute et plus portée à la confiance, en un mot moins augustinienne, est susceptible d’apporter un éclairage bienfaisant sur le christianisme à nos contemporains. D’autant plus depuis que Jean-Paul II et le catholicos assyrien ont convenu que les anathèmes réciproques reposaient en bonne partie sur des malentendus.

J’espère qu’à la lecture de ce livre, on percevra mieux le rôle singulier et irremplaçable des chrétiens d’Orient aussi bien dans la chrétienté universelle que dans le Moyen-Orient.


Si ce livre vous intéresse, rendez-vous ici

Pourquoi soutenir les écoles chrétiennes ?

En 1856, date de sa création, L’Œuvre d’Orient avait pour nom initiale  » L’Œuvre des écoles d’Orient ». Les préoccupations des fondateurs de l’association, puis celles de ses successeurs se sont toujours portées sur une aide constante et nécessaire aux écoles chrétiennes, confrontées aux successives crises économiques et sociales du Moyen-Orient. Ainsi, aujourd’hui, lancer un comité de sauvegarde et un appel à la mobilisation autour des écoles du Liban constitue pour l’association le cœur et l’origine de sa mission. Afin d’alerter les pouvoirs publics sur l’urgence de la situation au Liban, nous vous proposons de découvrir et de participer à plusieurs dispositifs.


Découvrez notre page urgence pour la sauvegarde des écoles du Liban en découvrant l’école du Carmel Saint Joseph. N’hésitez-pas à la diffuser autour de vous → https://urgence-liban.oeuvre-orient.fr/

Si vous souhaitez en savoir plus sur le Liban, découvrez notre page pays → https://oeuvre-orient.fr/pays/Liban/

2) Découvrez notre vidéo expliquant la particularité de ses écoles libanaises :

 

3) Le comité de sauvegarde des écoles du Liban 

L’Œuvre d’Orient, la Fondation Raoul Follereau et l’IECD, qui agissent au Moyen Orient depuis de nombreuses années, sont à l’initiative du Comité de Sauvegarde des Écoles du Liban. Ce comité veut conduire une action d’urgence en vue de maintenir ouvertes les écoles actuellement menacées de fermeture à la rentrée de septembre 2020 en raison de la crise économique et politique que traverse le pays. Pour lire le communiqué en entier, cliquez-ici.

4) Découvrez la tribune « La lumière des écoles du Liban ne doit pas s’éteindre » 

Plusieurs personnalités dont Jack Lang et Mgr Pascal Gollnisch ont signé une tribune au Figaro pour alerter sur l’urgence à sauver les écoles francophones au Liban, menacées par la crise économique et politique qui frappe le pays.  Retrouvez la tribune du Figaro ici.

5) Aidez-nous à alerter l’opinion publique

 

Nous avons besoin de votre soutien pour mobiliser l’opinion sur la sauvegarde des écoles chrétiennes du Liban. Déjà 2 305 signatures recueillies! Pour signer le manifeste, cliquez-ici.

 

6) Retrouvez l’intervention de Mgr Pascal Gollnisch devant les établissements francophones chrétiens au Liban

à travers le communiqué : l’Œuvre d’Orient se réjouit du soutien de la France pour les écoles chrétiennes francophones au Liban.

LANCEMENT DU COMITÉ DE SAUVEGARDE DES ÉCOLES DU LIBAN

en lien avec


L’Œuvre d’Orient, la Fondation Raoul Follereau et l’IECD, qui agissent au Moyen Orient depuis de nombreuses années, sont à l’initiative du Comité de Sauvegarde des Écoles du Liban. Ce comité veut conduire une action d’urgence en vue de maintenir ouvertes les écoles actuellement menacées de fermeture à la rentrée de septembre 2020 en raison de la crise économique et politique que traverse le pays.  Parmi les difficultés que rencontre aujourd’hui le Liban, celle de l’éducation est d’une importance particulière, puisqu’elle est un élément essentiel de la paix dans ce pays. En lien avec le secrétariat général de l‘Enseignement catholique en France, cette action de sauvegarde est ouverte à toutes les personnes et associations de bonne volonté en France.

Le Liban, malgré toutes les difficultés, maintient, depuis des décennies, l’espoir qu’un MoyenOrient ouvert et pluraliste est possible. Et ce grâce à la volonté de ses citoyens, libres et engagés.  Cette forte conscience de la citoyenneté est due à l’importance que donnent toutes les familles libanaises à l’éducation, et aux sacrifices immenses qu’elles sont prêtes à faire pour cela.  Le réseau éducatif libanais est à 70 % non gouvernemental et ne reçoit pas d’aide de l’État. Au cœur de ce réseau, les centaines d’écoles chrétiennes sont un pilier de l’excellence de l’enseignement libanais. Ces écoles ont une particularité qui fait leur force et leur richesse : elles forment tous les Libanais, chrétiens, musulmans et druzes, garçons et filles, les plus riches comme les plus pauvres, en ville comme à la campagne, à Beyrouth et dans toutes les régions du pays. En grande partie francophones, grâce à cet héritage que nous avons en commun de la culture française, ces établissements ont formé des générations d’élèves libanais, ont ouvert leur regard au monde et ont développé leur esprit critique.

Tous les jours, des établissements ferment définitivement. Cet été sera déterminant pour nombre d’élèves.  C’est pourquoi une liste des écoles prioritaires a été établie.

Ce comité invite toutes les personnes de bonne volonté, les associations, les institutions, les personnes de la diaspora libanaise, à le rejoindre pour porter la préoccupation des écoles chrétiennes au Liban.


→ Pour rejoindre cette action participez à la réunion Zoom aura lieu le 9 juillet à 11h Pour s’inscrire cliquez ici

→ Pour se renseigner : comitecsel@oeuvre-orient.fr 

 

Prix littéraire de l’Œuvre d’Orient 2020 : les lauréats de la 9ème édition

Le Prix littéraire de L’Œuvre d’Orient est unique dans sa catégorie : il récompense un ouvrage traitant avec espérance de la situation des chrétiens en Orient.Prix littéraire de L’Œuvre d’Orient 2020 :

Une mention spéciale a été attribuée par le jury à Tigrane Yégavian pour son livre Minorités d’Orient, les oubliés de l’Histoire.

Pour cette 9ème édition, le jury du prix littéraire a été présidé par Madame Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie française.

Compte tenu de la situation particulière de cette année, il sera remis solennellement en octobre par l’archevêque de Paris, Monseigneur Michel Aupetit, en présence de Madame Hélène Carrère d’Encausse.


Prix littéraire de L’Œuvre d’Orient 2020 :

Pierre KLEIN, La pérégrination vers l’Occident, Ed. Olizane, 2020

Mention spéciale :

Tigrane YÉGAVIAN, Minorités d’Orient, les oubliés de l’Histoire, Ed. du Rocher, 2019

Le jury, spécialiste de la question des chrétiens d’Orient

Hélène CARRÈRE d’ENCAUSSE, secrétaire perpétuel de l’Académie française, présidente du jury

Antoine ARJAKOVSKY, co-directeur du département de recherche Politique et Religions au Collège des Bernardins.

Christian CANNUYER, professeur à la faculté de théologie de l’Université catholique de Lille. Directeur de Solidarité-Orient (Belgique).

Geneviève DELRUE, en charge de l’information sur les religions à RFI, productrice de l’émission « Religions du monde ».

Antoine FLEYFEL, professeur de philosophie et de théologie à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et responsable des relations académiques à l’Œuvre d’Orient.

Anne Bénédicte HOFFNER, journaliste, Adjointe au chef du service Monde à La Croix.

Christian LOCHON, membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer.

Marine de TILLY, critique littéraire au Point, grand reporter.

Thomas WALLUT, producteur-journaliste de l’émission « Chrétiens Orientaux, Foi, Espérance et Traditions » de France 2

Une voix pour les délégués de l’Œuvre d’Orient


Prix littéraire de L’Œuvre d’Orient 2020 :

Pierre KLEIN, La pérégrination vers l’Occident, Ed. Olizane

A la croisée du roman historique, du récit de voyage et de l’ouvrage académique, le jury a salué le travail de recherche mené par Pierre Klein, mais aussi sa qualité d’écriture.

Alternant entre le récit d’aventure de deux moines ouïghours nestoriens, l’histoire de l’Empire mongol, et celle de l’Eglise d’Orient, Pierre Klein nous transporte au cœur des routes de la soie du XIIIe siècle. Une histoire fascinante méconnue en Occident.

Un récit riche, tant sur les plans historiques, culturels et religieux que sur l’optimisme et l’espoir qui en émane.

 

« Spectaculaire, passionnant, c’est un vrai bonheur de lecture »
Hélène Carrère d’Encausse, présidente du jury

« Les chrétiens d’Orient dans toute leur grande Histoire absolument incroyable »
Antoine Arjakovsky, membre du jury

 


Mention spéciale :

Tigrane YÉGAVIAN, Minorités d’Orient, les oubliés de l’Histoire, Ed. du Rocher

Une mention spéciale a été attribuée par le jury à Tigrane Yégavian pour son livre Minorités d’Orient, les oubliés de l’Histoire.

En adoptant un regard décapant sur les chrétiens d’Orient, l’auteur donne des clés de compréhension en n’hésitant pas à sortir des sentiers battus pour exprimer la situation particulièrement complexe des chrétiens d’Orient.

Ce livre incite les responsables politiques des pays du Moyen-Orient et d’Occident à s’engager pour la construction d’un meilleur vivre ensemble dans la région. Il invite les chrétiens d’Orient à être acteur de leur destin.

L’auteur apporte un souffle nouveau et une vision dynamique sur l’avenir de ces communautés tant au Proche-Orient qu’en diaspora.

 

« Tigrane Yégavian incarne au sein des chrétiens d’Orient une vision d’avenir portée par une jeunesse militante qui place la citoyenneté au-dessus de l’appartenance confessionnelle »

Geneviève Delrue, RFI, membre du jury

COUP DE POUCE ETE 2020 : Les communautés religieuses du Moyen Orient mobilisées contre la faim

Chers Amis,          

L’Œuvre d’Orient ne se résignera jamais à voir les pays où vivent les chrétiens du Proche-Orient rester en dehors du cours ordinaire de notre monde. Tandis que de nombreux États de la région se partagent une manne pétrolière colossale, bien que non-illimitée et dont l’utilisation obéit à une certaine opacité, les autres pays ne parviennent pas à décoller économiquement ; impossibilité à la fois cause et conséquence d’autres difficultés, sur le plan social, politique et idéologique. La crise que traversent l’Irak, la Syrie et le Liban est en train de devenir une tragédie. Le coronavirus a bien sûr démultiplié la crise déjà présente, le confinement privant les familles des ressources de base, augmentant le chômage, en particulier chez les jeunes qui sont ainsi tentés de descendre dans la rue, pour le meilleur et pour le pire.

Comme toujours, les chrétiens essayent de faire face aux différents défis. La classe moyenne au Liban a vu ses conditions de vie se délabrer, tandis que le système bancaire s’effondre, privant de nombreux Libanais de leurs économies, parfois celles d’une vie. Le terrible problème est celui… de la nourriture ! C’est inacceptable de devoir dire cela. Comment peut-on pousser des populations entières à la désespérance ? Des communautés chrétiennes composées par des religieux, des religieuses, des laïcs se redressent et organisent des distributions de nourriture, mais leurs ressources ne sont pas infinies. Les chrétiens d’Orient n’ont pas la culture de l’assistanat ; ils veulent travailler.

Des initiatives sont prises pour agir socialement vers le travail et l’emploi. Nous vous avons déjà parlé des écoles dont la rentrée de septembre est problématique pour certaines. La crise libanaise est particulièrement angoissante, puisque c’est le seul pays où les communautés concourent ensemble aux responsabilités publiques, où la liberté religieuse est respectée, en tout cas pour les chrétiens, où plus d’un million de réfugiés a trouvé un peu de sécurité, et où de nombreuses forces peuvent à tout moment allumer un incendie.

La paix au Liban est indispensable à la paix dans la région.

L’Irak aspire à la sécurité et à la citoyenneté.

La Syrie a besoin de la paix. Il faut soutenir les lueurs d’espoir, qui sont réelles.

L’Orient chrétien est en danger. Il a besoin de nos prières.

Monseigneur Pascal Gollnisch,

Directeur Général de L’Œuvre d’Orient


 

Téléchargez ici la Lettre d’information 2020

 

LANCEMENT DU COMITÉ DE SAUVEGARDE DES ÉCOLES DU LIBAN

L’Œuvre d’Orient et la Fondation Raoul Follereau, qui agissent au Moyen Orient depuis de nombreuses années, sont à l’initiative du Comité de Sauvegarde des Écoles du Liban. Ce comité veut conduire une action d’urgence en vue de maintenir ouvertes les écoles actuellement menacées de fermeture à la rentrée de septembre 2020 en raison de la crise économique et politique que traverse le pays.

Parmi les difficultés que rencontre aujourd’hui le Liban, celle de l’éducation est d’une importance particulière, puisqu’elle est un élément essentiel de la paix dans ce pays.

En lien avec le secrétariat général de l‘Enseignement catholique en France, cette action de sauvegarde est ouverte à toutes les personnes et associations de bonne volonté en France.


Le Liban, malgré toutes les difficultés, maintient, depuis des décennies, l’espoir qu’un Moyen-Orient ouvert et pluraliste est possible. Et ce grâce à la volonté de ses citoyens, libres et engagés.

Cette forte conscience de la citoyenneté est due à l’importance que donnent toutes les familles libanaises à l’éducation, et aux sacrifices immenses qu’elles sont prêtes à faire pour cela.

Le réseau éducatif libanais est à 70 % non gouvernemental et ne reçoit pas d’aides d’État. Au cœur de ce réseau, les centaines d’écoles chrétiennes sont un pilier de l’excellence de l’enseignement libanais.

Ces écoles ont une particularité qui fait leur force et leur richesse : elles forment tous les Libanais, chrétiens, musulmans et druzes, garçons et filles, les plus riches comme les plus pauvres, en ville comme à la campagne, à Beyrouth et dans toutes les régions du pays.

En grande partie francophones, grâce à cet héritage que nous avons en commun de la culture française, ces établissements ont formé des générations d’élèves libanais, ont ouvert leur regard au monde et ont développé leur esprit critique.

 

Tous les jours, des établissements ferment définitivement. Cet été sera déterminant pour nombre d’élèves.

C’est pourquoi une liste des écoles prioritaires a été établie.

Ce comité invite toutes les personnes de bonne volonté, les associations, les institutions, les personnes de la diaspora libanaise, à le rejoindre pour porter la préoccupation des écoles chrétiennes au Liban.

Pour rejoindre cette action ou renseigner : comitecsel@oeuvre-orient.fr

[TERRE SAINTE] Témoignage de Jeanne : « Un véritable élan de générosité, de solidarité et de courage s’est amplifié pendant cette période si particulière »

Volontaire en Galilée auprès des Sœurs de Nazareth, Jeanne a vu le contenu de sa mission se refondre entièrement suite à la mise en place des mesures sanitaires en Israël


J’étais initialement en mission chez les Sœurs de Nazareth en Galilée où je guidais des groupes de pèlerins à travers le Tombeau du Juste et contribuais au bon fonctionnement de leur hôtellerie. La crise sanitaire qui s’abattait sur le monde a entraîné la fermeture des frontières d’Israël avec les autres pays, entraînant elle-même une cascade d’annulations de réservations. Suite à ces nouvelles mesures barrières, le Home Notre Dame des Douleurs, maison de retraites à Jérusalem, m’a contactée afin de leur venir en aide pendant cette période si particulière.

Récit d’une nouvelle affectation

Mercredi 18 mars, les portes du Home Notre Dame des Douleurs s’ouvrent, une nouvelle mission m’attend : prendre soin de 45 personnes âgées. Odile, volontaire depuis 7 mois, m’accueille avec un grand sourire. J’assiste à la première réunion avec tout le personnel, les sœurs et le directeur. Je me rends compte rapidement de la difficulté de la situation : les 15 bénévoles et volontaires habituellement présents tout au long de l’année ont dû partir précipitamment face à la crise sanitaire mondiale. Odile se retrouve désormais seule volontaire pour animer et s’occuper des 45 résidents.

Les mesures prises par l’Etat d’Israël annoncent la couleur : le Westbank, check-point qui relie la Cisjordanie et Israël va être fermé pendant plusieurs mois. La majorité des aides-soignants et infirmiers viennent de l’autre côté du mur et resteront confinés à Jérusalem pendant plus de 2 mois. Un véritable élan de générosité, de solidarité et de courage s’est amplifié pendant cette période si particulière. Lors du dîner nous venions tous aider : les infirmiers, les sœurs, le directeur et les volontaires au service.

Habillée en tenue d’aide-soignante, j’ai appris rapidement ce beau métier face au manque de personnel. Aider les personnes âgées à prendre leurs  douches, servir les repas, le thé et animer quelques activités afin de veiller à leur confort physique et moral  constituent mes activités quotidiennes. Avec Odile, nous effectuons également quelques activités annexes telles que le rangement des armoires, la lingerie afin de soulager au mieux les Sœurs ; tout cela accompagné d’un fond musical.

La mission, « un service gratuit d’amour »

Cette mission m’a permis de découvrir une nouvelle communauté : les sœurs de Notre Dame des Douleurs. Elles ont consacré toute leur vie à servir le Christ dans la Charité. Une phrase de leur constitution m’a marquée et décrit clairement mon volontariat : «  Tu feras de ta mission un service gratuit d’amour ». En effet pendant ces 3 mois de mission, j’ai découvert la joie de servir, de voir un visage s’éclairer par un simple sourire ou par une attention.

Pour les personnes âgées, la période n’a pas été facile tous les jours : interdiction de visite de leurs proches, diminution du nombre de travailleurs, port du masque obligatoire… Heureusement des actes de solidarité ont émergé. Notamment par la mise en place de vidéo-conférences avec l’école française de Jérusalem où des élèves jouaient au Piano ou pouvaient échanger avec quelques résidents leurs procurant un sentiment d’évasion et de joie.

Au fil des semaines, une vraie amitié s’est tissée avec Odile. Notre volonté de remplir notre mission en toute humilité nous rapproche et nous aide à surmonter toutes les situations. Nous avons partagé des moments uniques à la fois avec les sœurs (apprentissage de la couture entre autres) mais aussi avec le personnel lors du ramadan où il nous conviait à leur repas.

Cette période de confinement restera gravée dans ma mémoire. Regarder le Mont des oliviers, apercevoir le Dôme du Rocher sans pouvoir m’y rendre, m’a fait prendre conscience de notre liberté de mouvement en temps normal.

Le Prix littéraire de l’Œuvre d’Orient revient pour sa 9ème édition

Pour la 9ème édition, l’Œuvre d’Orient va décerner son Prix littéraire récompensant un ouvrage traitant avec espérance de la situation des chrétiens en Orient.

Ce prix honorifique et unique dans sa catégorie permet de sensibiliser les lecteurs à l’actualité et aux problématiques des chrétiens en Orient.

Cette année, sept ouvrages ont été présélectionnés. Le jury spécialiste des chrétiens d’Orient procèdera à la délibération le 23 juin 2020. La remise du prix, initialement prévue le 7 juin 2020, est repoussée au mois d’octobre 2020 compte tenu de la situation sanitaire.

Les ouvrages en lice témoignent de la diversité des Eglises orientales et des situations que vivent les chrétiens d’Orient, de l’Europe de l’Est au Pakistan, en passant par le Moyen-Orient.

Voici la présentation de la sélection :

Minorités d’Orient, les oubliés de l’Histoire, Tigrane YEGAVIAN, Editions du Rocher, 2019.

Le Moyen-Orient syriaque, la face méconnue des chrétiens d’Orient, Joseph YACOUB, Editions Salvator, 2019.

Les chrétiens de l’Est après le communisme, Hyacinthe DESTIVELLE, Editions du Cerf, 2020.

Il était une fois un village, un curé, Père Aziz YALAP, Editions Ninway, 2019.

Enfin libre ! Asia BIBI et Anne-Isabelle TOLLET, Editions du Rocher, 2020.

La pérégrination vers l’Occident, Pierre KLEIN, Editions Olizane, 2020.

L’Eglise assyrienne de l’Orient, histoire bimillénaire et géographie mondiale, Christine CHAILLOT, L’Harmattan, 2020

Présentation du jury :

Hélène CARRÈRE d’ENCAUSSE, secrétaire perpétuel de l’Académie française, présidente du jury.

Antoine ARJAKOVSKY, co-directeur du département de recherche Politique et Religions au Collège des Bernardins.

Christian CANNUYER, professeur à la faculté de théologie de l’Université catholique de Lille. Directeur de Solidarité-Orient (Belgique).

Geneviève DELRUE, en charge de l’information sur les religions à RFI, productrice de l’émission « Religions du monde ».

Antoine FLEYFEL, professeur de philosophie et de théologie à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et responsable des relations académiques à l’Œuvre d’Orient.

Anne Bénédicte HOFFNER, journaliste, Adjointe au chef du service Monde à La Croix.

Christian LOCHON, membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer.

Marine de TILLY, critique littéraire au Point, grand reporter.

Thomas WALLUT, producteur, journaliste de l’émission « Chrétiens Orientaux, Foi, Espérance et Traditions » de France 2

Une voix pour les délégués de l’Œuvre d’Orient

Si vous êtes intéressés par ces lectures, l’ensemble de la sélection est disponible sur le site de notre partenaire La Procure : https://www.laprocure.com/

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Rejoignez notre projet de préservation du patrimoine oriental : « Faire revivre la photographie du XXème »

A l’occasion des Journées Européennes de l’Archéologie, L’Œuvre d’Orient est fière de vous présenter son nouveau projet de préservation du patrimoine en collaboration avec la plateforme de financement participatif Dartagnans : l’œuvre photographique d’Antoine Poidebard. Nous vous proposons de découvrir la vie et l’œuvre extraordinaire de ce père jésuite, pionnier de la photographie et de l’archéologie aériennes.

Né en 1878 à Lyon, Antoine Poidebard se rend en Arménie en tant que missionnaire jésuite en 1904. Pionnier dans la maîtrise des langues étrangères rares, il apprend lors de ce voyage l’arménien, le turc mais aussi le tatar, langues qui lui serviront au cours de ses différentes expériences.

Portrait d’Antoine Poidebard © Photothèque de la Bibliothèque orientale de l’Université Saint-Joseph, Beyrouth

Durant la Première guerre mondiale, il est envoyé sur le front caucasien en tant que chargé de missions cartographiques dans le cadre de la Mission militaire française au Caucase. De retour en Arménie en 1918, Antoine Poidebard va déployer une action humanitaire et politique conséquente dans cette région du Caucase face à une situation communautaire et confessionnelle tendue.

En 1924, le Père Poidebard va s’installer à Beyrouth, où il restera jusqu’à sa mort en 1955. En poste à l’Université Saint-Joseph, il va débuter des recherches aériennes dans les nouveaux mandats formés par la Société des Nations et mettre au point une nouvelle technique de découverte archéologique. Cette nouvelle méthode d’archéologie vise à révéler par la photographie aérienne les vestiges archéologiques.

Cette méthode va permettre au Père Poidebard de mettre à jour le système de défense de la frontière orientale de l’Empire romain. Ce travail est détaillé dans un ouvrage scientifique : « La trace de Rome dans le désert de Syrie ».

Khan al-Hallabat, fort romain, Jordanie © Photothèque de la Bibliothèque orientale de l’Université Saint-Joseph, Beyrouth

Une nouvelle campagne de financement participatif sur Dartagnans

La personnalité d’Antoine Poidebard ainsi que son parcours témoignent de son esprit d’aventurier, de sa curiosité ainsi que de son goût prononcé pour l’humanisme. La majorité de son œuvre photographique, témoignage historique et patrimonial extraordinaire, est aujourd’hui conservée à la Photothèque de la Bibliothèque orientale de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth.

Le fonds photographique Poidebard nécessite un important travail d’archivage et de numérisation pour assurer sa pérennité et envisager sa mise en ligne future. C’est pourquoi, en partenariat avec la plateforme Dartagnans, L’Œuvre d’Orient lance un nouveau projet de financement participatif pour assurer la sauvegarde de ce patrimoine extraordinaire. La campagne débute le 19 juin 2020 et se clôturera le 19 juillet 2020.

Intégrer la vidéo de présentation du projet : https://www.youtube.com/watch?v=TgSNgyOj2QY&feature=youtu.be

Pour participer au projet et découvrir plus de photos du Père Poidebard, rendez-vous ici : https://dartagnans.fr/fr/projects/faire-revivre-la-photographie-aerienne-du-xxeme/campaign