[LIBAN] Marguerite volontaire « les élèves débordent d’enthousiasme et d’énergie »

Marguerite, 25 ans, volontaire dans une école francophone au Liban 

 

Élèves en ébullition… et en progression !

 

Ici les cours sont animés : les élèves débordent d’enthousiasme et d’énergie, à canaliser. Ils ont une magnifique curiosité (exacerbée je pense par le fait que je sois française, ils me bombardent de questions sur la France qu’ils aiment, mais idéalisent un peu parfois). En plus avec les collégiens nous travaillons l’oral …Donc j’ai vite imposé quelques règles non négociables dans la prise de parole et dans l’art de la promenade en classe (qui semble tolérée ici) pour favoriser le calme et éviter l’ambiance souk. Et j’ai appris les mots arabes pour leur dire de se taire, s’asseoir. Le problème c’est que dès que je prononce un mot en arabe, cela suscite une standing-ovation incontrôlable, ce qui est fort encourageant personnellement mais fort dissuasif professionnellement. Ma dernière erreur en date : leur avoir appris l’applaudissement des sourds-muets. « Au lieu de faire trembler les murs du collège en applaudissant à tout rompre, agitez seulement les mains en silence ». Misère, au collège je fais maintenant cours à une armée de mains qui s’agitent pour un oui ou pour un non ! Comme dans toutes les classes du monde il y a les dodus et les grandes perches, les esprits vifs, les timides, les ambianceurs – aussi redoutables qu’attachants. Ces derniers ont majoritairement pour nom Charbel. Prénom que portent beaucoup de Libanais (saint Charbel est un grand saint d’ici) : limite un Charbel par famille minimum ! Premier cours, je demande les étiquettes avec les prénoms. Boum : quatre Charbel. Tous assis à côté 😉

La discipline règne dans l’établissement. Les élèves sont en uniforme, les filles sont coiffées. On se met en rang et on sait se taire. Mais Madame V. et Monsieur A., responsables niveau comme surveillants, peuvent aussi élever la voix avec un coffre exceptionnel qui force mon admiration. Le collège tourne, est super organisé…mais avec la rentrée nous avions le droit à des changements d’emploi du temps des plus fantasques. Tout en contraste oui !

Exemple. Je partage mes classes de 5e avec la prof de danse, pour former deux demi-groupes. Le premier cours nous étions ensemble. Les élèves écoutent religieusement les consignes pour l’année, ils sont nickels. Le téléphone d’A. sonne. Musique tonique. D’un bond les élèves bougent entraînés par le rythme, un flashmob s’improvise. Deux minutes plus tard l’ordre est revenu. Fascinant.

Les élèves parlent quatre langues. L’arabe libanais (uniquement oral, dialecte le plus proche de l’arabe littéraire), l’anglais très présent ici, le français qui est comme la seconde langue du pays et l’arabe littéraire (écrit surtout). Cette maîtrise de la langue me scotche complètement, moi qui rame pour demander ma route en anglais #QuelLabeur! Une grande majorité des Libanais, en tout cas ceux de notre région chrétienne, naviguent donc d’une langue à une autre avec un naturel désarmant. Ils reviennent vite au libanais dès que le ton monte, c’est drôle.

Dans cet établissement on tire les élèves vers le haut, on attend beaucoup d’eux. Et, malgré leur nombre, on connaît chacun, on les chouchoute, ils sont considérés comme des « saints-sacrements ». C’est ce que les élèves sentent. Et ce que je contemple. Apprendre est source de joie. J’admire énormément cet équilibre si difficile entre l’exigence formatrice et la fameuse bienveillance.

 

Mon coup de cœur

 

La lumière. Incontestablement.

Le soleil méditerranéen nous embrasse tous les jours. Généreusement, abondamment.

L’astre royal est matinal. Nous devons l’être aussi.

« Alors les hommes, comme enivrés par la liqueur du jour naissant, gonflent des poumons neufs et savourent l’âpre plaisir des étendues » (Citadelle)

Le soleil est roi et tous les soirs nous assistons, éblouies, au spectacle de son coucher.

Le rose embrase le ciel. L’or épouse la mer. C’est l’heure du footing. On en pleure d’émerveillement.

L’autre jour j’écoutais Tesson invitant à « retrouver l’attention que le monde mérite ». C’est ce que je peux goûter ici.

[SYRIE] Le père Jacques Mourad témoigne sur France 24 des « tortures et des moments d’espérance »

« Jacques Mourad, moine et prêtre syriaque originaire d’Alep, a été otage pendant cinq mois, en 2015, de membres de l’organisation État islamique. De cette épreuve, il a écrit un livre, « Un moine en otage, le combat pour la paix d’un prisonnier des djihadistes » (Éd.de l’Emmanuel). Aujourd’hui réfugié en Irak, il raconte l’enfer qu’il a vécu en tant que prisonnier, mais aussi comment cette terrible expérience n’a pas entravé sa foi »   (Témoignage sur France 24)

 

 

[CÉLÉBRATION] Sainte Thérèse d’Avila « Celui qui possède Dieu ne manque de rien : Dieu seul suffit. »

Aujourd’hui nous célébrons la fête de sainte Thérèse d’Avila,

carmélite, docteur de l’Eglise. Le Carmel et l’Orient entretiennent des liens étroits. Le père Jacques Mourad moine syrien enlevé par Daech en 2014, que nous avons reçu la semaine dernière nous a d’ailleurs témoigné que la prière de sainte Thérèse : « Que rien ne te trouble, que rien ne t’épouvante, tout passe, Dieu ne change pas, la patience obtient tout ; celui qui possède Dieu ne manque de rien : Dieu seul suffit. » ne l’a pas quitté, pendant ses mois de captivité. Le Carmel est né en Terre Sainte sur le mont Carmel près d’Haïfa. Dans l’ancien testament, certains événements mettant en scène le prophète Elie y sont relatés dans le livre des rois. A la fin du XIIème siècle, des croisés souhaitent trouver un lieu pour prier et vivre leur vocation d’ermites, ils s’installèrent ainsi dans des grottes sur ce mont. Le Carmel a donc été fondé par des occidentaux mais est né en Orient. Les frères construisirent une chapelle dédiée à Notre Dame, ils furent donc appelés les frères de Notre Dame du mont Carmel, appellation qui existe encore de nos jours. Au début du XIIIème siècle, ils demandèrent au patriarche de Jérusalem de leur rédiger une règle de vie, leur ordre fut reconnu officiellement par l’Eglise catholique romaine. A la fin du XIIIème siècle, à cause de l’invasion musulmane, les carmes furent contraints de quitter le mont Carmel, ceux qui restèrent moururent martyrs. L’ordre des carmes s’implanta en Occident notamment en Italie et en France.

La branche féminine de l’ordre auquel appartenait Sainte Thérèse d’Avila, naquit au XVème siècle. Les racines orientales de l’ordre continuent à porter celui-ci puisque le prophète Elie est considéré comme le père spirituel du Carmel, les deux devises du Carmel viennent d’ailleurs du livre des Rois. Sainte Thérèse d’Avila dans sa réforme du Carmel a cherché à revenir à la source du Carmel en retrouvant l’esprit d’érémitisme et de pauvreté vécu par les premiers frères. Des monastères du Carmel sont aujourd’hui implantés en Orient, tant dans la branche contemplative qu’apostolique (notamment l’éducation) et L’Œuvre d’Orient soutient plusieurs d’entre eux.

En photo: Notre Dame du mont Carmel.

[SYRIE] Père Mourad : « Seul l’amour peut sauver notre monde »

Le Père Mourad, Entretien 

Retenu pendant cinq mois par Daech en 2015, le Père Jacques Mourad témoigne dans un livre, Un moine en otage, de son expérience extrêmement difficile et douloureuse. Il est venu à L’Œuvre d’Orient pour témoigner. Nos prières l’accompagnent.

« Cette présence de l’Œuvre d’Orient pour nous les chrétiens d’Orient, que cela soit en Syrie ou en Irak, c’est un grand don d’abord spirituel parce que durant ces années de guerre, jamais nous avons senti que nous étions seuls. Cela est très important car c’est là que l’on découvre que l’Église est vraiment une. Aussi, durant ces années, j’ai expérimenté personnellement que seuls l’amour et la générosité d’aimer ses ennemis comme Jésus le dit dans l’Evangile de Matthieu peuvent sauver le monde. Jésus connait bien le caractère humain et ses limites et lorsqu’il demander d’aimer ses ennemis, il sait pourquoi il dit cela. Il nous met sur le chemin juste pour atteindre un monde meilleur.  Pour Jésus, le Royaume des cieux ce n’est pas un projet à réaliser, c’est une vie que l’on choisit de vivre. […] Si moi je suis là aujourd’hui c’est grâce à l’amour, c’est grâce aux projets de reconstruction généreux et concrets des donateurs. Ces donateurs ont sauvé la vie de beaucoup de gens. Seul l’amour peut sauver notre monde, face à la misère, face à la guerre, face au mal. »

 

 

[TERRE-SAINTE] le témoignage de Marie à Taybeh

Taybeh-Ephraim
25 Juillet au 17 Août

Mon séjour en Terre Sainte fut court mais très riche. Je suis partie avec L’Œuvre d’Orient avec principalement ma mission de professeur de français en tête, mais je rentre avec bien plus que la joie d’avoir enseigné le Français à mes sept merveilleuses élèves de CM2. Taybeh est pour moi un endroit avec de forts liens familiaux, et le fait que j’y sois arrivée par pure coïncidence ne fut qu’enrichir mon sentiment de missionnaire et mon désir d’aider, car je ne peux m’empêcher de penser que j’ai été envoyée là-bas, peut-être par mon arrière-grand-père pour qui Taybeh était si cher ou peut-être par Dieu. Je cherchais à donner de mon temps aux autres et j’ai eu la chance de pouvoir faire cela dans une ville où de nombreux habitants connaissaient déjà ma famille, ce qui nous a permis de créer des liens d’autant plus rapidement ; des liens que je partage désormais avec mon arrière-grand-père.

Nos deux semaines de mission à Taybeh furent deux semaines de rencontres et d’activités inoubliables. Chaque matin, nous commencions par un moment de chant, en Français bien sûr. Chaque jour, on voyait les enfants partciper un petit peu plus. Le dernier jour de la mission, nous avons eu la joie de voir tous les élèves se lever et danser et chanter avec nous la dernière chanson de la mission.
Après les chants, les élèves se répartissaient par classe pour un temps d’enseignement. Je m’occupais des plus jeunes, ce qui était l’équivalent d’une classe de CM2. Chaque matin avant la session, je préparais la classe, les exercices, et la partie la plus importante et attendue du cours : les jeux ! Ma classe était composée de sept filles. J’ai pu les voir progresser chaque jour en les entraînant à l’écriture, à la lecture et à la participation à de nombreux jeux. Chaque jour, les filles attendaient avec impatience de voir quel jeu elles allaient découvrir. Ces jeux leur permettaient d’apprendre en s’amusant ; une méthode que je trouve particulièrement efficace et plaisante !

Le cours était suivi d’une petite pause goûter, puis d’un grand jeux. Le thème de la session de Français de cette année était “les sites et monuments de France”. Tout était parfaitement préparé par Sœur Claudine, qui était responsable de la session. Nous avons donc commencé par créer un train, puis nous baladions ce train chaque jour dans différentes régions de la France. Un jour, ce train se trouvait en Ile de France, puis le lendemain en Bretagne. Les jeux étaient différents chaque jour. Nous avons organisé, un jeu de l’Oie à Paris, plusieurs petits jeux sur le thème de la Bretagne, un grand jeu de piste dans la ville de Strasbourg, puis un Bingo pour fêter la fin de la session !

Chaque soir, nous attendions les jeunes pour une veillée soit suivant un thème : “Alice aux pays des merveilles”, “Fort Boyard”, “Casino” ; soit composée de jeux choisis par les jeunes. Nous avons également eu la chance de participer à une après-midi trampolines offerte par la paroisse que les jeunes ont beaucoup apprécié. A la fin de la session, nous avons quitté Taybeh pour découvrir le monde dans lequel vivaient les jeunes que nous avons rencontrés pendant la session. Quitter les jeunes de Taybeh ne fut pas simple pour moi. J’ai créé tellement de liens forts que je n’oublierai pas et que je garderai dans mes prières chaque jour.

Ce qui m’a le plus marquée pendant cette mission fut la joie de vivre et la simplicité de habitants de Taybeh. Tous ces jeunes vivent dans un pays en guerre, un pays plein de contraintes et de règles interminables. Mais ceci ne leur enlève pas leur sourire et leurs rires. Chaque jour, dès que j’appelais mes sept filles pour le temps de cours, elles se levaient en souriant et je voyais leur visage s’éclaircir. Elles bondissaient de joie pour aller en cours ! Ceci me paraissait assez incroyable, surtout considérant toutes les complexités de leur pays, de leur vie. Ces jeunes étaient toujours prêtes à partager et même à donner le peu qu’elles avaient. J’ai eu la chance d’être invitée deux fois à dîner chez quelques jeunes. J’ai été impressionnée par tout ce que mes hôtes avaient mis sur la table. Ils avaient préparé un buffet extraordinaire ! Ils étaient tellement heureux de m’avoir chez eux que la barrière de la langue fut brisée très rapidement. Les Palestiniens sont sans aucun doute les personnes les plus accueillantes et de tempérament heureux que je connaisse. Et ceci me mène désormais à ma mission d’aujourd’hui.

Le monde est peut-être un peu au courant de ce qui se passe en Israël et en Palestine, mais il ne connait certainement pas les habitants des villages. Non seulement il nous est impossible de comprendre la situation en Palestine sans y être allé et avoir vu le mur, les check-points, les bidons d’eau, la taille des tuyaux d’eau, etc, mais il nous est également impossible d’imaginer la gentillesse et l’amour présents chez les habitants de cette terre. Avec d’autres volontaires, on se sentait inutile. Que peut-on faire pour aider ces habitants ? On pensait ne pouvoir rien faire individuellement pour aider la situation économique et sociale, et loin de moi l’idée de mettre en accusation qui que ce soit, tant la situation politique est compliquée dans cette région. Mais on a vite compris que nous avions tort. A chaque rencontre, les Palestiniens nous disaient de témoigner. Ceci est ma mission d’aujourd’hui. Je veux raconter et montrer au monde la beauté des sourires et des rires des enfants et des adultes Palestiniens qui nous invitent chez eux sans nous connaître. Je veux partager mes photos, mes expériences et faire de mon mieux pour transmettre le message des Palestiniens : Ils sont forts, ils sont accueillants, ils sont souriants et ils méritent des vies heureuses. Ils ont besoin de nos prières, de nos visites, et de nos pensées, mais ils ont surtout besoin de notre amour et de notre paix qu’ils ne peuvent trouver dans leur pays.

Marie Merveilleux du Vignaux

[ORIENT] Sa Béatitude Ignace Joseph III Younan à L’Œuvre d’Orient

Sa Béatitude Ignace Joseph III Younan Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient pour les syriaques catholiques est venu nous rendre visite à L’Œuvre d’Orient. Il est le primat actuel de l’Église catholique syriaque depuis le 20 janvier 2009. Il nous explique ici ce qu’est une synode. Ce fut un honneur pour nous de le recevoir. Toutes nos prières l’accompagnent dans sa mission.

[IRAK] Reportage : l’atelier de menuiserie de Karamless

Irak : le temps de la reconstruction 

À travers ce reportage, nous suivons le jeune apprenti Banear Gibran Shabi originaire de Karamless. Grâce à sa nouvelle vocation de menuisier à l’atelier de Karamless, il peut prendre part à la reconstruction des maisons et des églises de sa ville natale. Malgré les épreuves, sa détermination et son espérance demeurent intactes. Ce projet est financé par le centre de crise du ministère des Affaires étrangères.

 

 

[SYRIE] Mgr Nassar : « Le drame syrien se lit dans le regard des enfants »

Samir Nassar est un prélat catholique de rite maronite. Le 10 juin 2006, le synode des évêques maronites l’a élu archevêque de l’archevêché de Damas. Le pape Benoît XVI a approuvé cette élection le 14 octobre 2006.


Regard Inquiet 

 

Le drame syrien se lit dans le regard des enfants Syriens qui reflètent un vécu si amer ..
Ces enfants Syriens nés pendant la guerre disent beaucoup sur un si lourd calvaire porté de force et sans aide depuis neuf ans..
Avant l’éclatement des violences en 2011, le regard des enfants Syriens brillait de joie et d’étincelles d’espérance, ce même regard exprime aujourd’hui l’angoisse , l’amertume et l’inquiétude..

⇒ ANGOISSE : devant la mort des parents, des amis, des voisins.. La déstabilisation continue de la vie quotidienne et les vagues d’exode forcé… Angoisse devant la grande violence sans merci et l’instabilité du quotidien..

⇒ AMERTUME : dans le regard des enfants devant l’indifférence mondiale, l’oubli et l’abandon. La pénurie des solidarités devant la misère et la grande pauvreté . Amertume devant l’échec scolaire, l’effondrement du système éducatif étouffant les rêves des enfants..

⇒ INQUIETUDE : devant l’absence des perspectives d’avenir , la multiplication des problèmes sociaux qui écrasent leurs familles déjà fragilisées par l’effondrement économique et la marginalisation des plus démunis..

Comment faire pour redonner le sourire à ces enfants ? Comment soigner les blessures et faire oublier à ces cœurs purs les cauchemars d’une guerre si cruelle ? Faut-il laisser mourir l’espoir chez ces âmes innocentes ?

 

Une priorité qui interroge les bonnes volontés et la pédagogie du pardon.
« LAISSEZ LES ENFANTS VENIR A MOI.. » Mt 19,14

Samir NASSAR
Archevêque Maronite de Damas

[SYRIE] Mgr Audo : « Nous faisons tout pour assurer une présence et un avenir à nos églises »

Monseigneur Audo, évêque chaldéen d’Alep est venu nous voir à L’Œuvre d’Orient, il nous parle de la situation d’Alep après la guerre

Retour à une vie normale après la guerre

« Il n’y a pas encore de changement économique, car la vie de l’économie locale a été détruite. Cependant il y a des petites reprises, des magasins, des projets qui reprennent. Au niveau des églises, on voit la reconstruction de la cathédrale maronite. Cela fait parti des signes de l’espérance. »

Les urgences pour les chrétiens à Alep

« Les premières urgences sont au niveau de la santé car il y a encore beaucoup de fragilités, de maladies, de vieillissements. La guerre a rendu les habitants malades que cela soit physique ou psychologique. Cependant, les organismes internationaux, les églises et L’Œuvre d’Orient font des choses pour aider concrètement. »

La vie à Alep en tant qu’évêque

« Nous sommes passés par des moments durs, des moments graves. Ce que nous faisons avec les autres évêques et la majorité des chrétiens qui sont restés, c’est assurer une présence et avenir à nos églises. Cela a une signification très profonde pour nous. Le défi est dans la survie, la présence significative malgré les départs et la dispersion à travers le monde. Ce qu’il faut assurer c’est la continuité en construisant des ponts entre ceux qui sont restés et ceux qui sont partis. Il faut encourager la communication entre tous. »

Comment va la communauté des prêtres aujourd’hui

« Il y a eu une grande fidélité des évêques et des prêtres en Syrie et notamment des communautés catholiques par leur présence […] Les chrétiens croient en l’avenir de la Syrie. Il faut que la paix revienne, que l’on retrouve la stabilité puis que le travail reprenne. Il y a cette conviction profonde. »

 

 Mgr Audo, né le 3 janvier 1946 à Alep, est un prêtre jésuite syrien de rite chaldéen. En 1992, il est nommé évêque d’Alep de l’Église catholique chaldéenne.