L’Œuvre d’Orient aux Journées Régionales de la Jeunesse à Beyrouth 27 juillet – 4 août 2019

La genèse du projet

Dans la continuité du synode des jeunes réuni par le pape François en octobre 2018, les patriarches d’Orient se sont rassemblés fin novembre en Irak, d’où ils ont exhorté les jeunes chrétiens orientaux à devenir “artisans de l’histoire”.

Malgré de nombreuses décisions d’émigration, des initiatives portées par des jeunes dans leurs pays – en Syrie et en Irak notamment – témoignent du dynamisme et de l’engagement dans la vie sociale et économique locale de ceux qui choisissent de rester. Dans les domaines de la formation, de l’insertion professionnelle et de l’aide aux plus démunis, ces exemples d’engagement font naître chez les jeunes chrétiens un désir de se connaître et de s’encourager.

Aujourd’hui de très nombreux chrétiens désirent agir pour le bien commun au nom de leur foi. Nous voulons que ces journées soient l’occasion pour les jeunes orientaux de vivre la diversité de l’engagement, et qu’ils s’enrichissent mutuellement par leurs témoignages. Les jeunes dans l’Eglise ont un message de paix à apporter !

 

L’Œuvre d’Orient aux journées régionales de la jeunesse

L’Œuvre d’Orient sera partenaire de ces journées régionales de la jeunesse, et animera une partie des tables rondes et ateliers sur la thématique de l’engagement et la responsabilité des chrétiens dans la société, du 27 juillet au 4 août.

Des intervenants de divers pays se succéderont : des jeunes engagés dans l’action sociale en Syrie par la création de lieux de formation pour les étudiants et les jeunes professionnels, des jeunes entrepreneurs, des artistes, des journalistes, des témoins de la paix et du pardon dans leur pays.

L’Œuvre d’Orient s’investit plus particulièrement auprès de la délégation irakienne qui se rendra à Beyrouth pour ces JRJ. Nous avons eu la chance de rencontrer de jeunes irakiens engagés pour la reconstruction des villes détruites par Daech, pour l’insertion des personnes handicapées, pour promouvoir la place des femmes… Nous voulons les aider à se rendre aux JRJ afin de rencontrer d’autres chrétiens orientaux engagés, et partager sur leurs initiatives.

Nous avons besoin de vous ! 

 

Faites un don et soutenez ce projet

 

Les pays concernés

Liban, Syrie, Irak, Egypte, France, Angleterre, Jordanie

 

Nos motivations profondes

Ce rassemblement permettra aux jeunes chrétiens d’Orient et d’Occident de se rencontrerpartager leurs initiatives inspirantescommuniquer sur leurs difficultés et leurs joies. Les chrétiens participant en sortiront – nous l’espérons – grandis, avec la volonté d’être des bâtisseurs et de s’enraciner toujours plus dans le tissu local.

Organisé en bonne intelligence avec les différentes autorités ecclésiales, ce rassemblement s’adresse aux chrétiens de toutes les Églises et rites, dans leur richesse et leur diversité. Ce projet est une initiative pensée par des jeunes, pour les jeunes. Nous voulons que de ces jours de rencontres jaillissent une Espérance neuve, proclamée par une jeunesse qui rejette sans naïveté le double écueil du fatalisme et du pessimisme.

Nous avons besoin de votre aide, soyez dès à présent remerciés pour votre soutien !

 

Pour soutenir ce projet

 

L’Œuvre d’Orient aux Journées Régionales de la Jeunesse à Beyrouth dans La Croix

Figaro Gollnisch

Mgr Gollnisch : « les chrétiens ont leur place dans la reconstruction du Moyen-Orient »

À l’occasion d’un déjeuner organisé par l’ambassadeur du Liban en France, Mgr Gollnisch (photo), de retour de Syrie, a souligné que la France ne devait pas se contenter de faire de la figuration dans la reconstruction du Moyen-Orient. Tout en ajoutant que Syriens et Irakiens devaient « se prendre en main pour construire leur projet de société » . Après la chute de l’État islamique, le directeur général de l’Œuvre d’Orient estime que les musulmans sont, pour beaucoup, disposés à y travailler avec les minorités, chrétiennes et autres, souvent tentées néanmoins par l’expatriation. À cette occasion, le sort du 1,5 million de réfugiés syriens au Liban a été largement évoqué.

Témoignage de Claire, volontaire au Caire

Claire, 24 ans, est normalienne et agrégée et met ses nombreux talents au service du Collège St Vincent de Paul du Caire pour enseigner auprès de jeunes filles de la banlieue du Caire.

 

Me voici depuis un mois à l’école Saint Vincent de Paul au Caire, tenue par les filles de la Charité. Trois petites religieuses vêtues de bleu et blanc, trois petits bouts de femmes au sourire chaleureux et au français chantant, trois véritables héros qui transforment la vie de leurs élèves en chemin de liberté et de responsabilité.

Depuis le premier jour de ma présence au Caire, Sr Amira, Sr Naglaa et Sr Joséphine ne cessent de me surprendre, de m’enseigner par leur modèle, d’ouvrir mon cœur et d’éduquer mon regard à mieux voir, et accueillir ce que je découvre ici.

L’école accueille des jeunes filles chrétiennes et musulmanes, depuis la maternelle jusqu’à l’équivalent du lycée. Elles sont issues, pour la grande majorité, de milieux défavorisés. Certaines, orphelines, sont accueillies dans un centre, pas très loin de chez nous. D’autres habitent au cœur du quartier des chiffonniers et des bus viennent les chercher le matin et les ramènent chez elles le soir.

 

Dans cette école, on enseigne le français dès la maternelle et les enseignants sont quasiment tous bilingues, sauf les professeurs d’arabe et de mathématiques. Je n’étais donc pas perdue en arrivant. Rapidement plusieurs types de cours m’ont été confiés, me permettant de trouver une vraie place — chose délicate car nous étions déjà à la moitié de l’année scolaire.

Cours de français pour les DELF B1 et B2, au lycée, cours de lecture pour les classes du primaire, cours de chant pour les classes de 6ème et de 5ème, renforcement à l’oral pour les professeurs de maternelle, et cours de français à une jeune postulante de la communauté.

En outre, je passe de plus en plus de temps avec mes collègues professeurs ainsi que dans les cuisines de l’école pour mieux connaître les femmes qui y travaillent. Il se tisse entre nous un lien particulier bien qu’elles ne me parlent qu’en arabe et que je ne comprenne pas tout et j’ai hâte de mieux me débrouiller pour avoir des échanges plus profonds avec elles.

 

Tous ces moments sont des occasions précieuses de mieux comprendre ce pays qui m’accueille, de découvrir qui sont les Égyptiens, de m’adapter à un monde complètement différent du mien, et de me découvrir moi-même, face à mes limites et à mes questionnements. Cette mission n’est en effet pas de tout repos, et mes journées se terminent souvent dans un état d’épuisement avancé ! Mais c’est pour moi une grande leçon d’humilité : apprendre à m’adapter, à accepter que je suis pas toujours à la hauteur de ce que je voudrais, que les classes ne sont pas faciles à tenir, que les élèves ont peut-être besoin d’autre chose. Je crois que j’ai beaucoup de chance d’apprendre tout cela dans ce cadre riche et porteur, et de pouvoir faire mes armes avant de devenir professeur en France.

 

J’apprends donc à me laisser façonner par cet univers nouveau, déroutant et extrêmement vivant. Ici tout bouge, tout crie, et rien ne se passe comme on l’avait prévu. À l’école, cela va de la toute petite élève qui vient vous faire un câlin pendant que vous écrivez au tableau, à la jeune adolescente qui ne peut s’empêcher de faire dix fois le tour de la classe pour discuter avec ses copines ou faire cours à votre place.

Dans la rue aussi, où la vie déborde dans tous les sens, avec parfois une violence qui surprend. Des gens, des ânes, des chiens, des chevaux, des moutons, des voitures, des motos, des bus… un vacarme formidable à toute heure du jour et de la nuit.

 

Dans tout ce mouvement, je commence à trouver quelques points de repère et lieux où je devine que je pourrai me ressourcer et goûter à une certaine paix. Chez les dominicains de l’IDEO (Institut dominicain d’études orientales) notamment, tout près de l’école, qui sont d’une gentillesse et d’un accueil précieux. Leur couvent est un vrai lieu de sociabilité où il est facile de rencontrer d’autres français, volontaires, expatriés, gens de passage. On ne s’y sent pas seul, et me voilà déjà engagée pour la compagnie de guides du Caire tandis que nous avons redonné vie à la SCEP pour partager des temps de prière et d’enseignement hebdomadaires, avec le frère Adrien.

 

Petit à petit j’avance donc sur ce chemin qui exige un vrai dépouillement mais promet un profond enrichissement humain et spirituel. J’ai hâte de découvrir les merveilles que ce pays recèle, tant dans ses lieux et monuments chargés d’histoire, que dans ses habitants très accueillants et en même temps aux prises avec une extrême violence et souvent voués à une grande pauvreté. Je crois que j’ai une grande chance de pouvoir vivre cette expérience et j’espère être capable d’en recueillir tous les trésors.

Mgr Pascal Gollnisch : « La francophonie au Moyen-Orient : un enjeu de civilisation »

Comme Mgr Pascal Gollnisch l’exprimait en 2018 au journal Libération, l’Œuvre d’Orient a organisé deux colloques à Paris en 2014 et 2016 pour lequel peu d’élus ont manifesté de l’intérêt, et un à Beyrouth en 2018 où 800 participants se sont retrouvés.

 

Plus de 400 000 élèves reçoivent un enseignement en français au Proche et Moyen-Orient sans recevoir aucune aide de la francophonie. Le français est pourtant un facteur de cohésion entre chrétiens et musulmans qui se côtoient dans les écoles francophones.

Dans une région déchirée où semblent se concentrer les tensions internationales, les violences extrêmes, les découragements et la lassitude des populations, la culture française apparaît comme un vecteur de réconciliation et d’espérance. Elle est en effet porteuse de valeurs de liberté, de fraternité, d’égalité comme également d’une certaine idée de la laïcité qui sont les valeurs auxquelles les habitants aspirent même s’ils n’ont pas toujours les moyens de l’exprimer. Le français n’est pas langue du passé ou du colonialisme, elle est celle d’un universalisme qui n’est pas une mondialisation anglo-saxonne, nivelante, arrogante, dominatrice et ignorant les génies des peuples.

Laisser dans cette région s’instaurer le seul face-à-face entre l’arabe et l’anglais revient à l’enfermer dans un rapport de force au service des intérêts financiers.

Le français a cette capacité d’ouvrir les cœurs et les esprits à un véritable respect de la diversité des cultures. Non seulement en raison de la grandeur de son Histoire mais à cause d’un regard vers l’avenir en faveur d’un monde plurilatéral, où on tournerait le dos à l’idée de la domination d’un pays, ou de quelques pays, et où on s’orienterait vers une harmonie symphonique des langues, des peuples, des civilisations. La langue française est porteuse d’un humanisme dans lequel les plus pauvres, les plus désarmés, sinon les plus discriminés ou persécutés peuvent se prévaloir de la dignité d’être citoyens du monde.

La francophonie est une réalité du présent et de l’avenir, et il est douloureux de voir des Français en douter. Cependant comme le soulignait le Président Macron devant l’Académie française, la francophonie dépasse les seules réalités hexagonales.

Il est significatif de voir comment les populations de Mossoul, durement éprouvées par trois années sous Daech, attendent la réouverture d’un centre culturel francophone comme un signe de la véritable reconstruction de la ville.

Il n’est pas abusif de considérer la puissance prophétique de la langue française, car elle n’est plus la langue d’un envahisseur mais d’un ami.

La francophonie dans les établissements scolaires catholiques du Moyen-Orient est une francophonie oubliée. De l’Egypte à la Turquie, en passant bien sûr par le Liban, mais aussi par la Syrie, 400 000 élèves reçoivent un enseignement en français. Depuis des siècles, y sont accueillis des élèves chrétiens et musulmans, qui apprennent à se connaître et à se respecter ; des élèves garçons et filles, permettant ainsi une vraie promotion de la femme. Des élèves riches et pauvres, et parfois très pauvres. Les cadres de ces pays ont souvent été formés dans ces établissements connus et respectés de tous, établissements au cœur des grandes villes comme dans les campagnes reculées.

Quatre cent mille élèves, autant que les élèves des établissements français homologués dans le monde entier.

Qui sait que dans la bande de Gaza se maintiennent trois établissements catholiques, animés par des religieuses admirables, avec 99% d’élèves musulmans ? Qui parle des écoles catholiques en Haute-Egypte, ou des établissements francophones à Damas ou à Alep ?

L’Œuvre d’Orient a organisé deux colloques à Paris en 2014 et 2016 pour lequel peu d’élus ont manifesté de l’intérêt, où nous attendons la réponse de l’académicien que nous y avons invité, et où il a fallu rappeler à plusieurs reprises l’Organisation Internationale de la francophonie pour qu’elle daigne y envoyer un observateur.

Quatre cent mille élèves et leurs professeurs qui ne sont guère soutenus par ceux que l’on croyait chargés de promouvoir la francophonie. Est-ce seulement un problème de budget, ou plutôt une incompréhension de l’enjeu que représentent ces établissements ? Comment développer le réseau des Alliances françaises ?

Il n’en va pas seulement du rayonnement de la France dans cette région pour les années qui viennent mais il s’agit de soutenir le mouvement de fond vers la citoyenneté et les droits de l’homme pour tous. Les mouvements récents, dits du printemps arabe, ont été révélateurs de ces aspirations mais en même temps déviés et récupérés par des intérêts internationaux et financiers liés à la culture anglo-saxonne. Le français est la culture de la liberté.

On notera enfin que les établissements francophones d’éducation comportent à présent des établissements universitaires ou académiques soutenant la recherche dans de nombreux domaines.

Ces structures permettent de former les élites de demain dans un esprit de construction de sociétés inclusives. L’enjeu est bien de reconnaître la juste place des minorités et d’une laïcité qui ne soit pas une imitation des sociétés occidentales mais l’élaboration d’un modèle conforme à la personnalité des peuples du Moyen-Orient.

Le défi ultime est celui de la paix et des conditions qu’elle exige.

On sait que Samuel Huntington craignait que les prochains conflits ne soient pas d’ordre territorial ou économique mais civilisationnels, il n’en conclut pas moins que la civilisation sera le meilleur moyen d’éviter les guerres.

La francophonie au Moyen-Orient est un élément clé de cette civilisation de paix dont la Méditerranée a besoin.

Le prochain congrès de l’enseignement catholique du Moyen-Orient les 12 et 13 avril à Beyrouth illustrera l’ambition et les besoins de cette francophonie.

Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient

 

Notre prochain rendez vous sur la Francophonie au Moyen Orient aura lieu demain à Paris (jeudi 21 mars), à 19h, lors des Jeudis de l’Institut du monde arabe en partenariat avec l’Enseignement catholique. Nous vous y attendons nombreux !

 

Retrouvez nos précédentes soirées à l’Institut du Monde arabe dans le cadre des jeudis de l’IMA

Liban

« L’urgence des écoles francophones au Moyen-Orient », table ronde à l’IMA le 21 mars 2019

Irak, Liban, Syrie, Égypte : Éducation en péril !

Avec :

Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de L’Œuvre d’Orient ;
M. Charles Personnaz, haut fonctionnaire, présentera pour la première fois son rapport remis au Président de la République sur le soutien de la France au réseau éducatif des communautés chrétiennes.
M. Michel Petit de la Perrelle, délégué de l’Œuvre d’Orient pour la Francophonie
▪ des acteurs des écoles francophones au Moyen-Orient

 

À l’occasion de la Semaine de la langue française et de la Francophonie, l’Œuvre d’Orient organise une table ronde à l’Institut du monde arabe.

« Les écoles chrétiennes […] apportent depuis plusieurs siècles […] une contribution essentielle à la diffusion du savoir, du respect mutuel entre les personnes et de la francophonie […] contribuant ainsi à faire vivre la diversité pluriséculaire des sociétés du Moyen-Orient”.

Emmanuel Macron, Président de la République – Lettre adressée lors du colloque sur la « Francophonie au Moyen-Orient », Beyrouth, avril 2018

 

  • Un système scolaire en crise au Moyen-Orient

Les établissements chrétiens francophones du Moyen-Orient sont aujourd’hui dans une situation critique, notamment en raison des guerres en Syrie et en Irak.

– Plus de 340 écoles en Syrie ont été la cible d’attaques entre 2011 et 2017.
– En Irak, 2,5 millions de personnes ont dû fuir l’invasion de l’état islamique, parmi elles des centaines de milliers d’enfants aujourd’hui déscolarisés.
– Au Liban, l’afflux des réfugiés déséquilibre le système éducatif.

 

  • L’éducation francophone en pays arabe : un espoir pour la reconstruction

En dépit de la situation, ces écoles poursuivent leur mission, innovant en matière de pédagogie et de formation, accueillant tous les enfants, quelle que soit leur appartenance religieuse ou sociale.

– 400 000 enfants suivent actuellement un enseignement en français au Moyen-Orient.
– Plus de 400 écoles bénéficient d’une aide de l’Œuvre d’Orient pour la reconstruction des bâtiments, les frais de scolarisation, le matériel scolaire, …

 

 


Informations pratiques :

 

DATES : Jeudi 21 mars 2019 à 19h 

LIEU : 19 heures – Institut du monde arabe – Auditorium – (niveau-2)

🚩 Entrée libre dans la limite des places disponibles

Plus d’informations sur le site de l’IMA

Contact : Armelle Milcent – amilcent@oeuvre-orient.fr – 01 45 48 45 42

 

En partenariat avec :

 

Les autres articles sur le thème de la francophonie :

Les défis de la formation de professeurs de français au Liban et dans la région (18/04/2018)

 

… Et retrouvez nos précédentes soirées à l’Institut du Monde arabe dans le cadre des jeudis de l’IMA

Entretien avec Mgr Pascal Gollnisch de retour de Syrie.

« Nous revenons avec des images terribles de destruction mais aussi avec une grande admiration pour la capacité des Syriens à essayer de croire en leur avenir et nous voulons y croire à leur côté. »

 

Vous revenez d’un déplacement d’une semaine en Syrie, quelle est l’action de l’Œuvre d’Orient en Syrie et quel était le but de votre visite? 

Mgr Gollnisch :  Nous avons une action très forte en Syrie depuis très longtemps (160 ans) mais cette aide s’est accentuée spécialement depuis le début du conflit. Nous avons versé des sommes extrêmement importantes (plus de 9 millions d’euros depuis 2014) pour que les communautés assurent leur mission au service de la population, particulièrement à Damas, Maaloula, Homs, Alep, dans la vallée des chrétiens (prés du Crac des Chevaliers) ainsi qu’à Tartous, Lattaquié. Nous venons donc examiner régulièrement où en sont les besoins locaux, comment nous pouvons y répondre et assurer les chrétiens de Syrie de notre amitié et de notre soutien, même si pour le moment nous ne souhaitons pas envoyer des volontaires pour des raisons de sécurité.

Dans quel état avez-vous trouvé le pays ?

© JM Gautier

 Mgr Gollnisch : Comme je l’avais constaté lors de mes voyages ces derniers mois, une partie importante des villes syriennes est détruite. Cela veut dire que les maisons ont été démolies, que les familles sont endeuillées, qu’il y a des blessés et que l’économie est arrêtée et retardée. Donc dans la zone gouvernementale, la seule dans laquelle nous allons, nous avons vu une population qui certes est heureuse de la fin des combats mais qui souffre beaucoup en raison d’un effondrement économique plus fort aujourd’hui qu’au moment de la guerre.

Nous voulons y voir plus clair pour apporter des solutions. Pourquoi la population syrienne après ces 9 ans de guerre doit souffrir encore plus, est-ce que c’est un blocus organisé par certaines puissances occidentales, est-ce un effet par répercussion de la crise irano-américaine ?

Où vous êtes-vous rendus ?

Mgr Gollnisch : Nous sommes allés au sud de Damas dans la Ghouta, à Maaloula, à Homs, à Alep, et dans la Vallée des Chrétiens. Nous nous sommes également rendus à Palmyre pour des questions liées au patrimoine et à la reconstruction d’une petite église construite par des légionnaires français il y a un siècle.

Nous avons constaté les souffrances de la population mais aussi l’extraordinaire capacité qu’ont les jeunes chrétiens de prendre des initiatives pour l’avenir de la Syrie. Par exemple nous avons vu des entreprises de micro-crédit soutenant de jeunes artisans afin de reprendre l’activité d’un atelier détruit, des centres pour aider des jeunes femmes chrétiennes et musulmanes à envisager un avenir commun, des centres d’études pour les étudiants afin qu’ils puissent poursuivre leurs études malgré la guerre. Nous avons également rendu visite à de nombreux ordres religieux ; les lazaristes, les filles de la Charité, les sœurs de la charité de Besançon, les jésuites …, qui font un travail remarquable sur le terrain.

Nous revenons avec des images terribles de destruction mais aussi avec une grande admiration pour la capacité des Syriens à essayer de croire en leur avenir et nous voulons y croire à leur côté.

 © JM Gautier
© JM Gautier

 

Quel est l’objectif de l’Œuvre d’Orient en Syrie ?

Mgr Gollnisch: L’objectif est de reprendre le « partenariat » avec les communautés chrétiennes, partenariat que nous n’avons pas abandonné mais parfois nous nous sommes posés la question d‘initiatives plus directes là où les structures ecclésiales avaient été détruites. Maintenant que l’Eglise peut relancer des projets, plus que jamais nous devons leur apporter le soutien de nos donateurs, soutien financier, économique, mais aussi poursuivre le plaidoyer pour la défense des chrétiens, donc de la Syrie en général.

Nous devons peut-être aussi essayer d’infléchir certaines dispositions prises par la communauté internationale mais aussi regarder dans tout ce qui est de l’ordre du patrimoine culturel ce qui peut être sauvé. En effet le patrimoine est un élément intrinsèque de la vie de ces communautés, c’est leur mémoire et donc nous devons nous porter au secours de ce qui a été partiellement détruit par Daech.

Comment les chrétiens de Syrie s’apprêtent-ils à vivre ce carême ?

Mgr Gollnisch : Le carême est un temps fort. Les chrétiens de Syrie ne le commencent pas le mercredi des Cendres comme nous mais le lundi. C’est un moment où ils se tournent vers le Christ, ils se tournent vers ce qui est essentiel dans leur vie. C’est un temps de communion entre les chrétiens de Syrie mais aussi de communion des chrétiens de Syrie avec l’Eglise universelle. Ce n’est pas simplement une démarche individuelle mais aussi une démarche ecclésiale.

 

Lancement du Prix littéraire 2019 de l’Œuvre d’Orient !

L’Œuvre d’Orient va décerner cette année son 8° prix littéraire afin de récompenser un ouvrage traitant avec espérance de la situation des chrétiens en Orient.

Ce prix honorifique et unique dans sa catégorie permet de sensibiliser les lecteurs à l’actualité et aux problématiques des chrétiens en Orient. Il sera remis par Monseigneur Aupetit, archevêque de Paris, le dimanche 12 mai 2019 à 15h, à l’issue de la messe de l’Œuvre d’Orient à Notre-Dame de Paris. L’événement sera retransmis en direct par KTO Télévision.

Cette année, la sélection fait une large place à la Syrie, qui est au coeur de l’actualité, à travers trois témoignages remarquables. Nous avons également choisi de mettre en avant de beaux livres illustrés rendant hommage au patrimoine oriental chrétien, dans des pays variés : Éthiopie, Ukraine, Égypte, Irak.

Les titres présélectionnés

Au coeur de l’Éthiopie chrétienne. Les bâtisseurs du divin, Jean-Christophe Gentric, Éd. Saint-Sauveur, 2018.

Le monastère de Mar-Benham à la période atabeg – XIIIe siècle. L’art au service de la foi, Amir Harrak, Geuthner, Collection Cahiers d’études syriaques, 2018.

Homs, l’espérance obstinée, Père Ziad Hilal, Bayard, 2019.

Chrétiens d’Orient, mon Amour, Marie Thibaut de Maisières et Simon Najm (dir.), Mardaga, 2018.

Voyage en Haute-Égypte. Prêtres, coptes et catholiques, Catherine Mayeur-Jaouen, CNRS Éditions, 2019.

Maronites dans l’histoire, Youssef Mouawad, L’Orient des livres, 2018.

Un moine en otage, Père Jacques Mourad, Éditions Emmanuel, 2018.

Les lettres d’Alep, Nabil Antaki et Georges Sabé, L’Harmattan, 2018.

Persécutés pour la vérité : les gréco-catholiques ukrainiens derrière le rideau de fer, Éditions de l’Université Catholique d’Ukraine, Lviv, 2018.

Le jury, spécialiste de la question des chrétiens d’Orient

Antoine Arjakovsky, co-directeur du département de recherche Politique et Religions au Collège des Bernardins.

Christian Cannuyer, professeur à la faculté de théologie de Lille et directeur de Solidarité-Orient (Belgique).

Geneviève Delrue, en charge de l’information sur les religions à RFI, productrice de l’émission « Religions du monde ».

Antoine Fleyfel, professeur de philosophie et de théologie à l’Université catholique de Lille et responsable des relations académiques à l’Œuvre d’Orient.

Anne-Bénédicte Hoffner, journaliste, adjointe au chef du service Religion à La Croix.

Christian Lochon, membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer.

Marine de Tilly, critique littéraire au Point, grand reporter.

Thomas Wallut, producteur, journaliste de l’émission « Chrétiens orientaux, Foi, Espérance et Traditions » de France 2.

Une voix pour les délégués de l’Œuvre d’Orient.

Comment participer ?

Et vous ? Plusieurs événements sont lancés en lien avec le prix :

  • ► Un concours de critiques : vous avez jusqu’au 28 avril pour nous transmettre votre avis ! A gagner : une rencontre avec le lauréat.
  • ► Retrouvez des extraits des livres en lice sur instagram.
  • ► Restez connectés sur les réseaux sociaux pour en savoir plus !

Rapport capture

Francophonie & Patrimoine au Moyen-Orient : en exclusivité le rapport rendu au Président de la République

L’Œuvre d’Orient se réjouit de la remise du rapport de M. Charles Personnaz, rapporteur extérieur à la Cour des comptes et chargé de mission bénévole à l’Œuvre d’Orient, commandé par le Président de la République sur le renforcement de l’action de la France dans la protection du patrimoine du Moyen-Orient et le soutien au réseau éducatif des communautés chrétiennes de la région.

 

Sur ce lien retrouvez le rapport commandé par le président de la République et remis à l’Elysée : Patrimoine et réseau éducatif chrétien au Moyen-Orient

 

#francophonie #chrétiensdOrient

 


 

 

Interview de Charles Personnaz dans les locaux de l’Œuvre d’Orient


 

Quelques-unes des mesures :

 

  •  Pour le patrimoine. Entamer une réflexion pour améliorer la présentation des collections relatives à Byzance et au christianisme oriental du Louvre ; proposer à l’Alliance internationale pour la sauvegarde du patrimoine dans les zones de conflit (ALIPH) des projets de restauration qui concernent le patrimoine des communautés chrétiennes et autres minorités de la région ; encourager la création d’une chaire relative au Proche-Orient chrétien dans une université ou au Collège de France.

 

  • Pour l’éducation . Constituer un fonds pour la formation, l’environnement francophone et la convivialité en faveur des écoles chrétiennes du Moyen-Orient ; renforcer les équipes de coopération éducative dans les services de coopération français dans la région ; organiser une représentation en France du réseau éducatif des communautés chrétiennes.

 

Retrouvez l’interview de Charles Personnaz par Anne-Bénédicte Hoffner dans La Croix

Liban

« L’urgence des écoles francophones au Moyen-Orient », table ronde à l’IMA le 21 mars 2019

Irak, Liban, Syrie, Égypte : Éducation en péril !

Avec :

Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de L’Œuvre d’Orient ;
M. Charles Personnaz, haut fonctionnaire, présentera pour la première fois son rapport remis au Président de la République sur le soutien de la France au réseau éducatif des communautés chrétiennes.
M. Michel Petit de la Perrelle, délégué de l’Œuvre d’Orient pour la Francophonie
▪ des acteurs des écoles francophones au Moyen-Orient

 

À l’occasion de la Semaine de la langue française et de la Francophonie, l’Œuvre d’Orient organise une table ronde à l’Institut du monde arabe.

« Les écoles chrétiennes […] apportent depuis plusieurs siècles […] une contribution essentielle à la diffusion du savoir, du respect mutuel entre les personnes et de la francophonie […] contribuant ainsi à faire vivre la diversité pluriséculaire des sociétés du Moyen-Orient”.

Emmanuel Macron, Président de la République – Lettre adressée lors du colloque sur la « Francophonie au Moyen-Orient », Beyrouth, avril 2018

 

  • Un système scolaire en crise au Moyen-Orient

Les établissements chrétiens francophones du Moyen-Orient sont aujourd’hui dans une situation critique, notamment en raison des guerres en Syrie et en Irak.

– Plus de 340 écoles en Syrie ont été la cible d’attaques entre 2011 et 2017.
– En Irak, 2,5 millions de personnes ont dû fuir l’invasion de l’état islamique, parmi elles des centaines de milliers d’enfants aujourd’hui déscolarisés.
– Au Liban, l’afflux des réfugiés déséquilibre le système éducatif.

 

  • L’éducation francophone en pays arabe : un espoir pour la reconstruction

En dépit de la situation, ces écoles poursuivent leur mission, innovant en matière de pédagogie et de formation, accueillant tous les enfants, quelle que soit leur appartenance religieuse ou sociale.

– 400 000 enfants suivent actuellement un enseignement en français au Moyen-Orient.
– Plus de 400 écoles bénéficient d’une aide de l’Œuvre d’Orient pour la reconstruction des bâtiments, les frais de scolarisation, le matériel scolaire, …

 

 


Informations pratiques :

 

DATES : Jeudi 21 mars 2019 à 19h 

LIEU : 19 heures – Institut du monde arabe – Auditorium – (niveau-2)

🚩 Entrée libre dans la limite des places disponibles

Plus d’informations sur le site de l’IMA

Contact : Armelle Milcent – amilcent@oeuvre-orient.fr – 01 45 48 45 42

 

En partenariat avec :

 

Les autres articles sur le thème de la francophonie :

Les défis de la formation de professeurs de français au Liban et dans la région (18/04/2018)