[LIBAN] Témoignage de Pierre :  » Chacun ici travaille avec le cœur « 

Notre volontaire Pierre, 21 ans, étudiant en droit, a décidé de consacrer 2 mois et demi de sa vie au service des personnes en situation de handicap, auprès de la maison de Baïtna, au Liban.


Mes premières impressions : 

Mon premier constat est que le temps passe vite. J’ai remarqué par le passé que lorsque le temps passe vite en voyage c’est qu’il s’agit d’un bon voyage. A cette sensation s’ajoute une réflexion, et je peux donc dire que jusqu’à maintenant il s’agit d’un très beau voyage et d’une expérience magnifique.

J’ai pu nouer, au bout d’un peu plus de deux semaines, de bons liens avec les frères de Baïtna. Le contact s’est établi bien plus facilement et rapidement que je ne l’avais imaginé. Chacun des frères a son caractère, sa personnalité, et apprendre à connaître chacun et à m’adapter en conséquence a été la première étape de mon séjour ici. C’est naturellement une étape qui se poursuivra jusqu’au bout. A mesure que ma connaissance de chacun se développe mon travail sera je pense d’autant plus bénéfique.

C’est une expérience intéressante : interagir avec quelqu’un en parlant peu, et pourtant comprendre et être compris. Cela change la manière de voir les rapports entre personnes. Les frères ne demandent qu’à être écoutés et aimés, rien de plus, mais rien de moins.

J’ai la chance de travailler avec une équipe formidable, qui plus est extrêmement diverse. Nous travaillons toujours dans la joie et la bonne humeur, avec une forte solidarité. D’où un travail qui, bien que plus fatiguant que je ne l’imaginais (je ne pensais pas avoir besoin de la sieste de deux heures chaque jour), est très agréable. Les ateliers du matin prennent beaucoup d’énergie, c’est certainement ce qui m’a le plus surpris. Chacun ici travaille avec le cœur. Ce ne serait pas possible sans aimer les frères comme ses propres frères.

Une autre difficulté est celle de parvenir à briser la routine, dans laquelle il est facile de s’enfoncer. A cette difficulté s’ajoute celle, au moment de proposer une nouvelle activité, d’en trouver une qui ait du sens mais qui néanmoins soit faisable par les frères. Nous avons avec Jean-Théophane réussi à trouver de nouvelles activités à faire (du moins dans l’atelier), j’espère parvenir à continuer sur cette lancée. Un autre projet auquel je souhaiterais travailler est celui du temps de l’après-midi, après la sieste, où les frères sont parfois un peu oisifs. Je vais essayer de mettre en place des jeux en groupe pour ceux qui le souhaite, plusieurs fois par semaines.

En dehors de cela je ne note rien de particulier. Les frères ne sont pas très jeunes (le plus jeune a une quarantaine d’années, le plus âgé 70 ans), il est normal que leur enthousiasme pour de nouvelles activités ne soit pas toujours au même niveau que le mien (différence encore plus marquante lorsque j’ai proposé l’activité en question). C’est aussi un élément à prendre en compte, qui m’a surpris dans la mesure où j’avais surtout travaillé auprès d’enfants en arrivant ici, mais qui à la réflexion n’a rien d’étonnant. En bref, rien de très surprenant, il s’agit d’innover sous contraintes.

L’expérience du Liban est aussi intéressante, les coupures de courant (assez fréquentes), et d’eau (heureusement moins fréquentes) sont riches en enseignement, j’ai appris à ne plus y prêter attention. C’est un pays profondément attachant, je peux d’ores et déjà prédire que le départ sera difficile.

[GRÈCE] Le témoignage de Chiraz :  » Le chemin vers la compréhension de l’autre est infini « 

Chiraz, 22 ans, étudiante en solidarité internationale, a décidé de consacrer 6 mois de sa vie au service des migrants, auprès du Centre des Jésuites pour les Réfugiés (JRS) à Athènes, en Grèce.


La nuit dernière, alors que je feuilletais les pages de mon carnet, je me suis arrêtée sur cette citation soigneusement recopiée d’Etty Hillesum, qui nous raconte que “notre unique obligation morale est de défricher en nous des vastes clairières de paix et de les étendre de proches en proches, jusqu’à ce que cette paix irradie les autres. Et plus il y a de paix dans les êtres, plus il y en aura dans ce monde en ébullition.” Il y a quelques mois de cela, je m’étais alors engagée dans un projet de mission sans en connaître la nature ni le lieu. Je me souviens de l’étonnante tranquillité d’esprit dans laquelle je me trouvais. Je contais à mes proches mon désir de partir et de m’ouvrir à de nouvelles réalités. Je n’étais inquiète ni de l’endroit dans lequel j’allais atterrir, ni de la possibilité de me retrouver sans mission. Ce qui m’attirait tant finalement, c’était l’expérience de la nouveauté et du changement. J’avais compris, par des récits et des amis, que les voyages changeaient la personne dont elle faisait l’objet et je m’interrogeais sur ce qui allait changer ou évoluer en moi. Loin de l’angoisse de l’inconnu et contre toute attente, tandis que mes camarades s’envolaient déjà vers leurs lieux de mission et que d’autres se concentraient sur leurs recherches de stage, je me suis abandonnée au hasard de la vie, à cette vaste clairière de paix, en totale harmonie et en confiance avec le moi du présent et celui du futur.

 

Le hasard nostalgique

De temps à autre, je m’amuse à jouer les détectives de mon esprit et à retracer les indices d’un déterminisme dissimulé. J’enquête sur ma mémoire et la questionne sur les rencontres, les conversations, les ressentis qui m’ont amené à prendre telle ou telle décision, à croiser le chemin de telle ou telle personne. Mais quand bien même j’aligne les indices un par un et que l’ombre d’une hypothèse se forme, je souris en réalisant que le hasard reste la pièce manquante de mon puzzle, la simple coïncidence qui régit une grande partie des évènements récents de ma vie.

Je repense alors à toutes ces belles rencontres, à ces longues conversations, à ces voyages interculturels et ces excursions que j’ai réalisés ces cinq derniers mois et que je n’aurai jamais pu vivre autrement. Je repense aux personnes que j’ai croisées sur mon chemin, je m’imagine ce qu’elles deviennent et ce qu’elles pensent. Je repense aux trois jeunes étudiantes que nous avons hébergées pendant deux nuits, qui ont entrepris un pèlerinage de Paris à Jérusalem à pied et sans argent. Je repense aux anciens volontaires, Bennie et Suzanne, qui ont repris leurs occupations dans leur pays d’origine, auprès de leur famille. Je repense à Viktoria, une sœur ukrainienne qui nous a quitté quelques mois plus tôt pour rejoindre ses proches dans son pays en guerre. Je repense à Juliette qui, après avoir entrepris deux mois d’expérience spirituelle dans un centre bouddhiste puis chez nous les Jésuites, est répartie en bateau vers l’Italie, pour entreprendre une longue marche dans les montagnes.

Bientôt, lorsque que mon tour arrivera de tracer ma route, je repenserai à toutes les personnes que j’aurai laissées ici derrière moi. Aux volontaires et aux sœurs de la communauté bien sûr, à notre voisin Jacques et ses pots de fleurs, aux projets de réorganisation du JRS en suspens, mais aussi aux migrants pour qui l’attente, interminable, rythme le souffle de leur vie. Aux migrants qui, lorsque le gouvernement grec leur permettra, quitterons ce pays pour de nouveaux horizons, tout aussi dangereux et incertains. Loin d’un retour heureux auprès de leurs proches et du cocon familial, le départ pour eux, s’il est synonyme d’espoir, est pourtant loin d’être réconfortant.

 

S’évader pour mieux se retrouver

Plusieurs fois ce mois-ci, j’ai ressenti le besoin de m’éloigner de la communauté pour faire une pause avec les volontaires que je côtoie au quotidien. J’aime ainsi me balader, courir ou écrire dans un parc non loin de chez moi. Je prends le temps d’observer le quotidien des grecs (que je fréquente peu finalement) et m’étonne de l’étrange confort d’être une étrangère dans un lieu familier. Je me sens ici comme chez moi, et si la langue me trahit, mon apparence physique se fond parfaitement avec le style grecque. J’ai pourtant l’agréable impression, en plein centre d’Athènes, d’être seule et loin de tout. Il m’est amusant de constater que j’expérimente un ressenti similaire lorsque je suis en Algérie chez ma grand-mère à une différence près: alors qu’ici j’ai appris à aimer la Grèce, son peuple et sa culture, le point d’ancrage de ma relation avec l’Algérie reste mon cercle familial.

De plus en plus, j’aspire à d’autres expériences de voyage, plutôt seule cette fois, où l’inconnu me portera vers de nouveaux horizons. J’ai cette soif de découvrir, d’avancer et d’apprendre ; persuadée que le dépaysement est un élément clef de mon épanouissement personnel.

Ce désir d’évasion me prend parfois pendant mes heures de travail. Alors que je me concentre sur moi-même et réfléchis en ce moment sur mon retour en France, mes travaux universitaires et la réorganisation des activités du JRS, j’émerge de l’eau et réalise soudainement la misère des personnes qui partagent mon quotidien.

Pas plus tard que la semaine dernière, j’inscrivais pour un cours d’anglais Loreth, une maman venue de Centre Afrique avec son bébé. Quelle a été ma surprise lorsque j’ai réalisé que cette maman, dont la fatigue a déjà ridé son jeune visage, n’est en réalité pas plus vieille que ma petite sœur née en 2003. Loreth m’explique avoir quitté son pays à cause de la guerre et attend de recevoir l’asile pour rejoindre son mari en France. Je ne peux m’empêcher de penser, quand bien même le prisme de mon regard est erroné, que le mariage de Loreth est peut-être arrangé, qu’elle ne reverra jamais son mari et élèvera seule son enfant de 18 mois dans ce pays où les chances de trouver un travail sont maigres pour une femme célibataire. Je pense que Loreth a ressenti mon désarroi lorsque j’ai saisi sa carte d’identité, mais elle m’a pourtant gentiment souri en me remerciant pour l’inscription et les vêtements que je lui ai donnés. Un sourire doux et réconfortant, comme si c’était moi qui avais besoin d’être rassurée. “After all, we are only humans”, me répète souvent sœur Ewa.

Le lendemain, c’est autour de Rosa de me raconter son histoire, tout aussi bouleversante. Rosa est une catholique d’Iran et a fuit son pays pour persécutions religieuses et violences conjugales. Elle me raconte avoir d’abord rejoint la Turquie grâce à une amie; puis la Grèce en traversant la mer Égée dans ces fameux canaux gonflables où s’entassent des dizaines d’âmes désespérées. “I don’t like the sea”, me raconte-elle pendant le cours d’anglais, tandis que je m’imagine l’angoisse de cette traversée. Mais alors que je me force à ne pas me montrer peinée, mon regard me trahit et Rosy affiche tout de suite, elle aussi, un sourire réconfortant. Elle me raconte qu’elle est heureuse ici, elle apprend l’anglais et a hâte d’aller en Angleterre, où elle rêve de s’installer en tant que coiffeuse.

Je ne peux m’imaginer de penser que ces femmes, en fuyant leurs pays d’origine, leurs amis, et leur famille, ont elles aussi eu l’envie de s’évader pour pouvoir enfin se retrouver. Mais si la vie a été jusqu’ici un long et dur chemin, j’espère que le futur leur réservera le meilleur.

 

Comprendre l’autre : le long chemin vers la confiance mutuelle

Dans mes précédents rapports, je vous contais à quel point le contact avec les migrants m’a paru facile dès le premier mois. Je vous expliquais combien mon visage, mon nom et ma présence sont familiers auprès des personnes que je connais. Je vous relatais combien la barrière de la langue, loin d’être un obstacle, s’est avérée être l’élément révélateur d’un autre langage : celui de l’humanité. Je vous retraçais l’évolution de mes relations avec les migrants et les affinités que je crée avec eux.

S’il y a bien une chose que je réalise après cinq mois de mission, c’est bien que le chemin vers la compréhension de l’autre est infini et qu’au sein de notre association, nos capacités d’écoute et d’adaptation envers l’autre sont sans cesse stimulées. J’en apprends toujours plus sur les personnes que je côtoie et j’écoute, avec des oreilles attentives, les histoires qui me sont contées. Il suffit parfois de quelques minutes, souvent de plusieurs mois, pour que les migrants osent se confier. Mais à chaque fois que la parole se libère, je me sens reconnaissante de cette confiance accordée. […]

Voilà donc les nouvelles de ce mois de mai, un peu brouillonnes et éparpillées. Les chaleurs d’été se font déjà sentir ici, mais cela ne semble pas déranger les grecs qui y sont habitués. Pour mes dernières semaines de mission, je compte profiter au maximum de mon projet et des belles personnes qui m’entourent. Je réalise, ce mois-ci encore, la chance qui m’a été donnée de vivre quelques temps ici.

A bientôt,

Chiraz

[LIBAN] La restitution de l’étude collective sur la réponse à l’urgence Beyrouth

Amel, L’Œuvre d’Orient, la Fondation de France et le F3E ont eu le plaisir de vous inviter,

à la restitution de l’étude collective sur la réponse à l’urgence Beyrouth.

Cette étude était présentée par le groupe URD et North LEDA.

La restitution avait lieu à la Fondation de France (pour Paris),

et à l’Université Saint Joseph (pour Beyrouth) ou en ligne.

Le jeudi 7 juillet 2022 à 9h30 (heure française) et 10h30 (heure libanaise).


La restitution de l’étude

Voici ci-dessous le rapport complet et la synthèse de l’étude relative à la réponse à l’urgence Beyrouth dont les résultats ont été présentés à un atelier organisé le 7 juillet sur 3 espaces : à Paris, à Beyrouth et en ligne qui a rassemblé plus de 70 membres d’associations intervenus sur cette urgence. Un groupe de travail collectif fera suite à cette publication afin de prioriser et mettre en œuvre les recommandations et d’aider le Liban à mieux répondre à d’éventuelles crises futures.

→ rapport de recherche « Urgence Beyrouth »

→ Messages clefs rapport  » Urgence Beyrouth »

L’étude collective « Urgence Beyrouth » est le résultat d’une analyse ayant débuté en 2021. Face aux conséquences de la crise du 4 août 2020, des associations françaises (Œuvre d’Orient, Fondation de France, et Première Urgence Internationale) et des associations libanaises (Amel, Offrejoie, Arc-En-Ciel, et la LHDF) se sont réunies pour piloter une étude de capitalisation.

 

 

[ÉGYPTE] Le témoignage d’Héloïse :  » Comment imaginer que le peuple d’Israël ait marché ici pendant quarante ans ? « 

Le témoigne d’Héloïse, volontaire depuis un an auprès des sœurs coptes catholiques égyptiennes.

Elle y raconte l’ascension sur le mont Sinaï, occasion de relecture et de remerciement pour l’année vécue en tant que volontaire de l’Œuvre d’Orient.


Voici quelques mots et des photos pour vous raconter notre pèlerinage au Sinaï que nous avons effectué mi-mai avec le groupe de la SCEP et deux dominicains, frère Jean et frère Matthieu.

Nous sommes partis vendredi et après de longues heures de route, nous sommes arrêtés chez des religieuses grecques orthodoxes qui nous ont généreusement accueillies dans leur monastère au cœur des montagnes. Nous avons poursuivi notre route jusqu’au Mont Sainte Catherine où nous avons commencé l’ascension du Mont Moïse.

J’ai été profondément marqué par ces paysages si arides, ces chemins si hostiles, ces aiguilles si acérées. Comment imaginer que le peuple d’Israël ait marché ici pendant quarante ans ? Certainement la confiance dans le Seigneur nous porte bien loin ! La marche était fatigante, mais grâce au ciel un peu couvert, nous n’avons pas eu trop chaud, et les discussions font passer le temps bien vite.

Au sommet, la vue est imprenable, après la messe et le dîner, nous allons nous coucher face à ce panorama somptueux. Des chants de pèlerins étrangers résonnent. Comme un avant-goût du Ciel. Le lendemain, nous redescendons le mont Moïse en s’arrêtant au jardin d’Elisée pour la messe, puis nous visitons le monastère Sainte Catherine et son petit musée.

Après le déjeuner, nous escaladons une seconde montagne, cette fois-ci beaucoup plus verte. Les paysages changent radicalement, on marche à côté des cultures et on s’endort aux pieds des arbres, à côté des dromadaires et des ânes.

C’était vraiment un magnifique pèlerinage, qui a clôturé la SCEP en beauté ! C’était très beau de marcher avec tous les jeunes de l’aumônerie avec lesquels on a grandi pendant 9 mois et entourés des frères dominicains avec qui on a aussi passé beaucoup de temps, et d’unir nos efforts ensemble.

Merci pour votre aide ! A très bientôt,

Heloïse

 

[ÉGYPTE] Témoignage de Tiphaine :  » Ma mission se déroule dans la joie et la bonne humeur, toujours avec autant d’effervescence ! « 

Découvrez le témoignage de Tiphaine, volontaire à Kusseia en Egypte.


Ça y est, je parle arabe ! Enfin l’Arabe Égyptien du Saïd plus précisément. Après bientôt 2 mois en immersion, je peux maintenant me faire comprendre et tenir de petites conversations. Moi qui m’attendais à pouvoir échanger en anglais avec les locaux, je me suis vite rendue compte que ce serait peine perdue, car ici très rares sont ceux qui sont capables de s’exprimer autrement que dans leur langue natale. Franchir cette imposante barrière de la langue m’a permis de m’intégrer auprès des employés du dispensaire et de la maison, et de nouer des liens avec les enfants de Better Life.

Ma mission se déroule donc dans la joie et la bonne humeur, toujours avec autant d’effervescence ! (Et sous un soleil de plomb, on tourne autour de 40°C depuis quelques semaines 🌞) Nous continuons nos activités avec les enfants des rues de Better Life : concours de constructions, bracelets, origamis, masques, fleurs en papier crépon… Les enfants sont ravis et nous aussi.

Pour fêter la fin de l’année scolaire, les jardins d’enfants (2-5 ans) tenus par les sœurs ont organisé de jolis spectacles, les enfants y sont déguisés par l’atelier de couture de la maison. Tous les parents, frères et sœurs sont très fiers, et l’ambiance est à son comble au son de la musique à fond et des « youyou » des mamans.

C’est aussi la fin du programme Better Life (6-11 ans). Pour féliciter les enfants qui ont bien étudié pendant les cours de soutien, Sœur Camila a décidé de les emmener une journée à la piscine : joie absolue dans leurs petits cœurs ! Après distribution générale de maillots de bain, tout le monde à l’eau. Ils ne savent pas nager mais le bassin n’est pas profond et nous sommes là pour les surveiller avec Agnès. L’eau est fraîche et pourtant les enfants ne veulent pas gâcher une seule minute en dehors pendant les 2 heures privatisées spécialement pour nous. Et la surprise ne s’arrête pas là : après la piscine direction la salle de jeux ! Un complexe qui abrite une piscine de boules géante, des trampolines et pleins de jouets en tous genre. Les enfants sont aux anges et les voir si heureux nous donne vraiment la banane.

Ici l’école se termine au mois de mai, laissant place à 3-4 mois de vacances. Cependant pour les enfants, la fermetures des écoles implique aussi qu’ils n’auront pas d’autre occupation que de traîner dans les rues brûlantes attendant que les jours passent. Les Filles de la Charité organisent donc des « Camps d’été » en juillet et août un peu partout en Égypte (Alexandrie, Ourgadah, et ici à El-Qusiya), auxquels je ne pourrai malheureusement pas participer, mais que je vais aider à préparer.

La maison des sœurs accueille également tous les mercredis soir le groupe de prière « Foi et Lumière », qui accueille les jeunes handicapés des villages voisins et est encadré par des jeunes de la paroisse. Nous y participons régulièrement et leur avons confectionné une trentaine de dizainiers en perles pour les encourager.

Il y a 2 semaines nous avons été invitées à les suivre pour une session dans une ferme à la lisière du désert, l’occasion pour nous de mettre les pieds dans le Sahara pour la première fois ! Maryam, 24 ans, une employée de la maison qui habite à Zarabi, nous accompagne pour visiter les familles qui vivent dans ce quartier très pauvre. Nous y retrouvons les enfants de Better Life qui nous accueillent toujours avec beaucoup d’entrain. Les familles nous ouvrent leurs portes avec humilité : nous discutons de choses simples de leur vie quotidienne, faisons un petit jeu ou une petite prière, et échangeons des poignées de mains chaleureuses !

Maryam nous a également invitées à visiter la maison qu’elle habite avec sa mère et 3 de ses frères et sœurs : à l’entrée une pièce dans laquelle dort toute la famille, suivie d’un couloir/cuisine au fond duquel on trouve deux énormes vaches qui leur fournissent du lait quotidiennement. Nous empruntons un petit escalier qui mène au toit sur lequel on trouve quelques chèvres chouchoutées ! Pour mener leurs nombreux projets à bien et faire tourner la maison, les sœurs ont besoin d’argent. Et bien qu’elles fassent vivre leur mission principalement grâce aux dons reçus par des associations comme l’Œuvre d’Orient et par les riches locaux, elles profitent de leurs ateliers manuels pour vendre le fruit de leur travail au souk du Caire.

Ainsi, pour les aider nous participons à la confections de tapis sur nos temps libres : les sœurs disposent de 2 grands métiers à tisser ! Ces tapis seront vendus seulement 60LE soit 3€ (120LE pour les plus grands), mais cela permet surtout d’offrir des emplois à certaines femmes en difficulté.

Le temps passe vraiment très vite ici car nous sommes toujours bien occupées. Et il ne me reste déjà plus qu’un mois pour profiter de cette chance que j’ai de vivre cette expérience incroyable, à la rencontre des Chrétiens d’Orient et aux côtés des Filles de la Charité.

Je vous embrasse et vous dit à bientôt pour une prochaine lettre !

Tiphaine

[INFO] L’Œuvre d’Orient a conduit avec succès une démarche d’auto-évaluation du CHS.

L’Œuvre d’Orient est fière d’annoncer qu’elle a conduit avec succès une démarche d’auto-évaluation du CHS.

Le CHS (Core Humanitarian Standard), ou Norme humanitaire fondamentale de qualité et de redevabilité, définit neuf engagements utilisés par les organisations et par les individus engagés dans la réponse humanitaire, pour améliorer la qualité et l’efficacité de l’assistance apportée aux populations vulnérables et aux communautés affectées par les crises. La CHS Alliance, basée à Genève et constituée de plus de 150 membres ONG, est l’organisme qui garantit cette norme. L’obtention de ce label est la garantie de la qualité des actions menées par L’Œuvre d’Orient au profit des Chrétiens d’Orient.

Plus d’informations sur CHS Alliance ICI

 

 

Prix littéraire de L’Œuvre d’Orient 2022: Les lauréats de la 11ème édition

GRAND PRIX :

Michel Petrossian, Chant d’Artsakh

(Editions de l’Aire 2021)

En septembre débute un conflit entre l’Arménie qui perd une partie de son territoire au profit de l’Azerbaïdjan. Des événements tragiques qui poussent Michel Petrossian à prendre sa plume des grands jours et à relater les actes du drame dans un journal qui durera jusqu’au printemps 2021 où la petite Arménie, faute de soutien extérieur doit abdiquer; Plus d’informations ici

Le jury a salué la qualité du mélange d’un récit personnel avec des références historiques et géopolitiques qu’a consacrée Michel Petrossian. Le livre est d’actualité puisqu’un nouveau conflit (bien que de nature différente) se déroule en Europe.

« C’est un livre singulier et personnel avec des données géopolitiques, historiques, géographiques, familiales. Ce livre raconte une guerre que personne ne voulait regarder et qui est publié au moment où tout le monde en regarde une autre. C’est un livre qui s’adresse à tout le monde.»

Monsieur Daniel Rondeau, membre du jury


MENTION SPECIALE :

Jacques Mercier,

L’Art de l’Ethiopie, des origines au siècle d’or

(Editions Place des Victoires 2021)

Peinture géométrisante d’une modernité et croix aux formes variées; une originalité de l’art éthiopien. Originalité qu’il possède dès ses prémices au IVe siècle, précurseur du luminisme avant les développements orientaux et qu’il conserve même après la fin de son Siècle d’or (XVe siècle), marqué par le colorisme des enlumineurs et le graphisme des peintres d’icônes, tous curieux du monde extérieur. Le relatif isolement de l’Éthiopie a permis à ses artistes d’explorer des voies nourries de spéculations théologiques et ésotériques; les délices des amateurs de nouveautés.

Le jury a salué la qualité de la recherche qu’a consacrée Jacques Mercier sur le plan culturel en lui attribuant la mention spéciale. Il s’est appliqué à démonter les ressorts intimes de l’ancienneté de la culture africaine, plus particulièrement éthiopienne et du christianisme. Dans une époque séduite par la tentation d’un certain repli communautaire, la pensée de l’altérité religieuse est à redécouvrir.

« C’est le contenu, la force scientifique, éclairée par la splendeur des illustrations.»

Madame Hélène Carrère d’Encausse, présidente du jury


Le jury, spécialiste de la question des chrétiens d’Orient

Hélène CARRÈRE d’ENCAUSSE, secrétaire perpétuel de l’Académie française, présidente du jury.

Daniel RONDEAU, académicien et écrivain, ancien ambassadeur à Malte et délégué permanent à l’UNESCO, actuellement à l’Institut de France.

Christian CANNUYER, professeur à la faculté de théologie de l’Université catholique de Lille. Directeur de Solidarité-Orient (Belgique).

Geneviève DELRUE, en charge de l’information sur les religions à RFI, productrice de l’émission « Religions du monde ».

Antoine FLEYFEL, directeur de l’Institut chrétiens d’Orient à Paris, professeur à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et membre de l’Œuvre d’Orient.

Anne Bénédicte HOFFNER, journaliste, Adjointe au chef du service Monde à La Croix.

Christian LOCHON, membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer.

Marine de TILLY, critique littéraire au Point, grand reporter.

Thomas WALLUT, producteur, journaliste de l’émission « Chrétiens Orientaux, Foi, Espérance et Traditions » de France 2

Une voix pour les délégués de l’Œuvre d’Orient

Le prix sera remis par Hélène CARRÈRE d’ENCAUSSE, la Présidente du jury lors de la messe annuelle de L’Œuvre d’Orient le 12 juin 2022.

ROACO : le Pape veut fortifier l’espérance des Églises du Moyen-Orient

« La 95e assemblée plénière de la Roaco (Réunion des Œuvres d’aides aux Églises orientales) se termine jeudi 23 juin à Rome par une audience avec le Pape François. Dans son discours, le Saint-Père est revenu sur le chemin synodal de la Roaco et sur les souffrances des populations et des Églises orientales, en Syrie et au Liban, sans oublier la guerre en Ukraine.

La Roaco est fondamentalement synodale, a d’abord expliqué François dans son discours aux participants de la 95e assemblée plénière de la Réunion des Œuvres d’aides aux Églises orientales. «Lorsqu’un orchestre joue une œuvre importante, il doit, avant de commencer, accorder les instruments: ce n’est qu’à cette condition que l’exécution sera digne et révélera le talent des musiciens», a-t-il développé.

Ainsi, en mettant en place la symphonie de la charité, les membres de la Roaco sont invités à continuer «à rechercher l’accord et à fuir toutes les tentations d’isolement et de fermeture en eux-mêmes et dans leurs groupes, afin de rester ouverts à l’accueil de ces frères et sœurs à qui l’Esprit a suggéré d’initier des expériences de proximité et de service aux Églises orientales catholiques, dans la mère patrie comme dans les territoires de la soi-disant diaspora.»

Pour s’accorder, a continué François filant sa métaphore, il est essentiel de s’écouter les uns les autres. Précisément ce que font les chefs des Églises orientales en Syrie: «Dans le désert de pauvreté et de découragement causé par les onze années de guerre qui ont prostré la Syrie bien-aimée et tourmentée, vous avez pu découvrir en tant qu’Eglise que les sources pour faire refleurir les steppes et donner de l’eau aux assoiffés ne jailliront que si chacun d’entre vous sait abandonner une certaine auto-référentialité et écouter les autres pour identifier les vraies priorités.» Certes, des gouttes d’eau dans l’océan des besoins, mais «mais la goutte de l’Église ne peut pas manquer, alors que nous attendons toujours que la communauté internationale et les autorités locales n’éteignent pas la dernière flamme d’espoir pour ce peuple qui souffre».

Pour lire la suite de l’article de Vatican News, cliquez-ici

[LIBAN] Témoignage de Cécile :  » Je garderai toute ma vie l’accueil chaleureux et les sourires des Libanais en tête « 

Notre volontaire Cécile, est en mission depuis 6 mois à l’école ND Sahel Alma à Jounieh.


Bonjour à tous,

Je suis bien navrée du retard, près de 4 mois après mon arrivée au Liban, je vous envoie enfin un peu de mes nouvelles et de celles du pays !

[…] Nous sommes arrivées le soir à l’aéroport Rafic Hariri de Beyrouth avec Charlotte. Deux petites sœurs avec leurs voiles et leurs sourires jusqu’aux oreilles nous attendent pour venir nous
chercher : Sœur Dalida et Sœur Claudette (oui, on pourrait faire un concert des années 70 avec elles). Et à partir de cet instant, dépaysement total qui commence par la découverte de la conduite bien sportive des Libanais. […]

Après 4 mois, je n’ai pas de routine de mission, ce qui me va à ravir. À notre arrivée, le Covid battait son plein. Dès que l’école a repris après trois jours de tempête de neige, j’ai été mise sous les feux des projecteurs car avec Charlotte nous avons dû remplacer des profs de français, maths, anglais et j’en passe, tout sauf l’arabe bien entendu. On a fait toutes les classes de la petite section à la terminale. A partir de la 5ème, on a surtout fait des séances de culture général en français : des quiz sur la France, sur nous, sur la Renaissance, sur comment gérer ses émotions. Bref, le but étant qu’ils entendent parler français, qu’on change leur quotidien et qu’ils discutent avec nous de manière hors académique. Une fois la vague passée, on a eu plusieurs casquettes. Parfois profs de soutien pour les petites classes, parfois accompagnatrices de sorties scolaires, parfois bibliothécaires, parfois tout simplement soutien moral, on n’est très loin de s’embêter. On essaye le plus possible de soulager les professeurs car la crise économique et le covid ont tout chamboulé. Ça nous est arrivé plus d’une fois de savoir la veille à 22h ou le matin-même à 7h si on doit remplacer un prof. Ce manque de clarté et d’organisation n’est pas toujours facile étant donné que nous n’avons toutes les deux aucune notion de pédagogie à part à travers nos neveux et nièces (autant dire que ça n’a rien à voir) ; mais on apprend à lâcher prise, à s’adapter. Les jours se suivent et ne se ressemblent jamais. En témoigne la semaine dernière : mardi, gérer le cours en visio des premières ; mercredi, cours de soutien en français chez les CP, CE1 et CE2 ; jeudi, cours de soutien de français en 4ème ; vendredi, sortie scolaire avec les 5èmes ; samedi, marche avec des volontaires Libanais pour témoigner de notre volontariat ; dimanche, visite du Liban.

L’école est dans une région chrétienne et pour rectifier ce que j’avais mis dans ma lettre de départ, presque tous les élèves sont chrétiens.
Le bâtiment est vraiment bien agencé et en bon état. Chaque cycle a son espace et sa cour de récréation. […] Et pourtant, la crise est bien présente et angoissante pour chaque Libanais.
L’éducation est touchée de plein fouet et pèse sur le moral parce qu’un secteur éducatif qui souffre signifie la mort du Liban. Je suis toujours impressionnée de l’importance que l’éducation et l’excellence ont ici, et pour cause c’est leur seul moyen de s’en sortir et maintenant d’espérer changer d’avenir. Quelle déprime pour les professeurs quand ils voient qu’ils n’arrivent pas à former les élèves comme ils le voudraient, trop pris par des problèmes vitaux. Et on se demande comment ils ont la force de nous accueillir aussi gentiment, de nous sourire et même de nous inviter à prendre un verre ou déjeuner chez eux.

Je comprends surtout quels sont les problèmes lors de nos grandes discussions avec Sr Dalida-une sœur absolument hallucinante dont je ferai le portrait plus loin- qui est la directrice de l’école. Chaque mois, elle ne sait pas comment elle va payer les salaires des profs, l’électricité, empêcher un décrochage scolaire et rendre heureux les élèves pour qu’ils ne sentent pas cette crise. Près de 35% des parents sont au chômage et 75% sont en difficulté pour payer les scolarités.

Certains professeurs touchent un salaire inférieur au coût de l’essence pour leur trajet maison-école. Derrière leurs sourires, ils ne savent pas comment ils vont faire pour tenir plusieurs années. […] Ils ne peuvent retirer que 200 dollars par mois et n’ont pas accès à l’argent sur leurs comptes en banque. […] 1 dollar est passé de 1 500 à 35 000 livres libanaises and still counting. Par conséquent, le salaire d’un prof est passé de 3 000 à 150 dollars. Pourquoi rester ? Pourquoi se battre pour un pays qui ne nous donne rien en retour ? demandent les professeurs et responsables de cycle. Et pourtant ils sont là, fidèles à leur poste pour se battre pour l’éducation, la seule véritable arme de ce pays.

[…]

À cette inflation, s’ajoutent les problèmes d’électricité. L’électricité du Liban ne vient que deux heures par jour, on ne sait jamais quand. Ce problème d’électricité impose de payer pour un générateur du village et ici un générateur de l’école, ce qui vous pouvez l’imaginer coûte énormément. À cette inflation et ces problèmes d’électricité, s’ajoute la guerre en Ukraine. […] Mais on parle des conséquences : c’est-à- dire une pénurie de pain, une hausse considérable des prix d’essence, plus d’huile etc. […]

Même si c’est le chaos, je garderai toute ma vie l’accueil chaleureux et les sourires des Libanais en tête. « Ahla w sahla » ce qui veut dire « soyez les bienvenus » est le mot le plus utilisé ici.

Enfin, MERCI MERCI pour vos prières qui m’ont bien portée !

Merci aussi pour votre générosité. Pour ceux qui le veulent, les Libanais et plus largement les chrétiens d’Orient ont plus que jamais besoin de votre aide. D’un point de vue plus perso, l’école survit vraiment grâce aux dons. La directrice essaie de ne pas augmenter les scolarités pour que les parents puissent payer, mais derrière, le salaire d’un professeur est au plus bas. L’école est géniale et
fait tout pour l’éducation et le bonheur de ses élèves mais les profs n’en peuvent plus. Ils ont besoin de soutien ! La plupart pense à partir vers d’autres pays ce qui crée un réel problème. Il n’y a plus de médecins, d’infirmiers etc. La présence des chrétiens ici est vitale pour l’équilibre du Moyen-Orient et en fin de compte pour l’Europe.

Je vous embrasse tous bien fort, en espérant que vous allez bien,

Cécile.

[LIBAN] Témoignage de Clarisse :  » Je vis l’immense satisfaction de voir le chemin parcouru depuis ces premiers jours ! « 

Clarisse, 23 ans, diplômée de sciences humaines, a décidé de consacrer neuf mois de sa vie au service des élèves de l’école des sœurs Antonines à Roumieh, au Liban. Cette passionnée de chant et de polyphonie contemporaine est l’un des chefs de chœur de Cœur du Liban.


Deux mois ont encore passé… tout va si vite ! Le soleil désormais quotidien, réchauffe doucement l’air : on ne dort plus sous 8 épaisseurs, ce qui constitue une sacrée différence. L’air du printemps fait resurgir des couleurs et des odeurs qui me rappellent mon premier mois au Liban. Les souvenirs de mes premières impressions, de mes premières émotions, des premières joies et des premières galères me reviennent en tête. Je vis l’immense satisfaction de voir le chemin parcouru depuis ces premiers jours !

Durant le mois d’avril sont arrivées les vacances tant attendues depuis quelques semaines. J’ai eu le bonheur de retrouver une bonne amie pendant dix jours, pendant lesquels nous avons sillonné le Liban avec Adèle et sa cousine […]. C’est tout à fait émouvant de faire découvrir à d’autres un pays auquel on s’est attaché, de leur faire voir les paysages, rencontrer les amis libanais et volontaires, apprécier l’exotisme qui habite notre quotidien. La venue de ces dernières m’a fait prendre conscience, avec joie et fierté, que j’avais quelque peu apprivoisé ce pays si différent du mien. Alors que deux petits mois me séparent désormais du retour, je sais que je laisserai ici plein de choses, plein de lieux, plein de gens qui ont contribué à faire de cette année un temps béni pour ma vie.

Nous avons vécu le triduum pascal dans la Vallée Sainte (appelée « Qadischa ») l’un des endroits les plus beaux du Liban. Elle abrite les plus anciens monastères et ermitages du Moyen Orient, dans lesquels des milliers de moines et d’ermites ont vécu depuis dix-sept siècles. Son isolement et ses nombreux escarpements en ont fait un lieu propice à la vie acétique et une cachette idéale pour résister aux persécutions. Encore aujourd’hui, des communautés habitent les lieux et poursuivent la mission du monachisme si essentielle à la santé spirituelle du pays. Nous avons eu la bonne surprise de rencontrer un ermite colombien, du nom d’Escobar, nous confiant dans un sourire que les rumeurs racontent qu’il est ici pour expier les fautes de son aïeul Pablo Escobar, fameux trafiquant colombien des années 80. 14 heures de prières dans une journée et 5 heures de travail, des bananes pour se nourrir, mais « priez pour moi, je suis un pauvre pêcheur ». […]

Le CD….

C’est une fin de tournage ! En 6 mois, le Cœur du Liban a enregistré 10 titres qui célèbrent la vierge Marie, avec pour objectif de faire entendre le cri du Liban en France. Je vous invite à regarder le clip de Douce Marie, en avant-première des 9 autres chants qui arrivent en juillet dans les bacs ! L’aventure ne s’arrête pas là : nous préparons le concert de lancement qui aura lieu le 10 juin, l’occasion pour nous d’inviter toutes les communautés qui nous accueillent et tous ceux qui nous ont aidé dans le projet. Le CD sera diffusé en physique et sur les plateformes en juillet.

Les projets à l’école primaire : 

Les CP aiment toujours autant les bricolages et les dessins : arbres, ruches, fleurs, tout y passe. Je dois faire preuve de beaucoup d’imagination pour renouveler les séances semaine après semaine, et pour être disponible pour 25 enfants qui veulent simultanément que je découpe leur feuille ou leur remontre le pliage… Les chansons fonctionnent bien aussi, mais pour qu’elles rentrent bien dans la tête on reprend chaque semaine les mêmes. Eux ne s’en lassent pas, nous on finit par saturer des titres phares « On écrit sur les murs » et « T’en fais pas la vie est belle ».

Le collège : Le concours de BD s’est terminé, avec 50% de participation. Je consacre les séances actuelles à leur apprendre à dessiner des fleurs de lys. […]  Suite à plusieurs jours passés à guetter les cartons sortant de la cuisine, j’en ai récolté suffisamment pour leur faire peindre une fleur de lys sur un morceau découpé en forme de blason. […]

Le lycée : La fin de l’année arrive pour les lycéens. Je leur ai fait passer leurs oraux individuels. La plupart d’entre eux avaient bien travaillé : après autant de labeur de ma part pour faire passer des infos, c’est satisfaisant de partir en voyant qu’ils retiennent quelques éléments.

Un lycéen solo devant son enseignante qui évalue ce qu’il est en train de dire parait tout chétif par rapport aux séances en classe entière où écouter ce que je dis est le cadet de ses soucis. Parmi les élèves les plus intéressés, certains en profitent pour m’adresser des remerciements touchants pour ce que je leur ai donné cette année. J’aurais préféré être bien meilleure en classe, avoir des relations plus informelles avec eux… Je vois à quel point le dialogue à moins nombreux apporte plus de satisfaction.

[…]

La fin de ma mission au Liban arrive aussi petit à petit. Dans un peu plus moins de deux mois je serai de retour à la maison. Je me réjouis de retrouver mes frères et sœurs, mes parents, mes amis et la France, mais beaucoup de choses d’ici vont me manquer. Avec les amis volontaires, nous savourons le plus possible les nombreux moments que nous avons encore à passer dans ce beau pays, au milieu des personnes et des endroits auxquels nous nous sommes attachées. Je rends grâce pour tout ce que j’ai la chance de vivre, et dont je n’ai pas encore fini de recueillir les fruits !