[ÉGYPTE] Le témoignage de Myriam : « Ils sont ensuite très fiers de nous appeler pour nous montrer qu’ils y sont arrivés ! »

Notre volontaire Myriam était en mission en Centre Notre Dame de la Paix au Caire !


Chère Famille, chers Amis,

A la sortie de l’aéroport, un comité d’accueil nous attendait composé de sœur Awatef, sœur franciscaine Elisabetines, qui sera notre guide et référente sur place, accompagnée de deux des orphelins du Centre : Kamel et Schnouda, des jumeaux de 9 ans. Chacun d’eux portaient un bouquet de fleurs nous étant destiné et des pancartes avec nos noms et nous souhaitant la bienvenue. Un chauffeur nous attendait pour nous conduire au Centre. Après 15 minutes de route, nous découvrons le Centre Notre Dame de la Paix, qui sera notre lieu de résidence pour toute notre mission. Nous sommes accueillies comme des reines, ils sont vraiment aux petits soins.

Ce Centre accueil une trentaine d’orphelins âgés de 9 à 25 ans. Ici, la notion d’orphelin est différente de celle que nous connaissons ; la plupart des enfants ici ont encore un parent en vie, mais celui-ci ne peut financièrement pas s’en occuper ou, dans des cas plus rares, il ne veut pas s’en occuper… c’est pourquoi il n’est pas rare d’avoir des fratries complètes prise en charge par le Centre.

Mais l’accueil des orphelins n’est pas la seule mission de ce Centre, il comprend également un espace d’accueil pour adultes handicapés. Deux étages y sont dédiés pour permettre à une trentaine d’handicapés (principalement mentaux) de développer leur autonomie et leur motricité par le biais de diverses activités.

Les premiers jours sont très tranquilles puisque les enfants sont en week-end prolongés dû à la célébration de Noël pour les coptes orthodoxes qui se faisait les 7 et 8 janvier. Nous avons donc le temps de prendre nos marques sur les lieux et de sympathiser avec les enfants. Ceux-ci sont ravis de nous apprendre quelques mots d’arabe et d’apprendre quelques mots de français en retour. Nous passons beaucoup de temps à jouer avec eux ; je ne compte plus le nombre de parties de foot ou de ninja que nous avons faites depuis notre arrivée.

Rapidement, notre programme prend forme. Le matin, les enfants sont à l’école donc nous rejoignons, au rez-de-chaussé, l’école des adultes handicapés. Nous nous séparons, Claire (co-volontaire) et moi, pour accompagner chacune un groupe et pouvoir aider les enseignantes dans leurs ateliers. Il y a énormément de propositions qui leur sont faites et une grande variété dans les ateliers : informatique, atelier de tissage avec certains qui coupent de grandes bandes de tissus pour que les autres en fassent des tapis sur leurs métiers à tisser, fabrication de bougies, crochet, couture et autre bracelet en perles ou macramé.

Nos après-midis se construisent assez différemment d’un jour à l’autre. Nous essayons de donner quelques petits cours de français aux enfants du centre. Ensuite, nous organisons des temps de jeux : ballon, cartes, ninja, tomate… enfin tout ce qui peut les occuper et, si possible, les défouler un maximum. Et en fin d’après-midi, début de soirée, nous pouvons nous retrouver entraînées dans la chambre des filles pour devenir coiffeuse ou… tête à coiffée !

La semaine dernière, une jeune du Centre, Afifa, en apprenant que je jouais du violon, m’a demandé de lui apprendre. Elle en a reçu un il y a quelques années mais n’a pas trouvé de professeur pour lui apprendre à en jouer. Quel plaisir pour moi de pouvoir faire de la musique et d’en faire profiter autour de moi !

Depuis les vacances scolaires, nous avons intégré l’équipe éducative du collège Saint Georges de Nasr City qui propose des cours d’anglais et de français aux maternels plusieurs matinées par semaine. Avec Madame Shérine, une enseignante, nous nous employons donc à initier les moyennes et grandes sections au français. Nous avons deux classes, une de moyenne section regroupant environ 17 élèves de 5/6 ans et une classe de grande section avec autant d’élèves de 7/8 ans. Pour la première semaine de cours, nous étions beaucoup dans l’observation, ne sachant pas vraiment comment allait se passer les cours ni quel était le niveau de français des enfants. Ensuite, nous avons un peu plus pris la main pour les cours suivant afin d’être un peu plus actives en essayant de rendre les cours ludiques et vivant par des jeux et des chansons. Nous avons eu la joie, à la fin des 3 semaines de cours, de remarquer de beaux progrès chez les enfants et de voir qu’ils avaient retenu certaines choses que nous leur avions apprises !

La fin des vacances scolaires a vu le Centre se re-remplir et retrouver la vie et l’animation des débuts de notre mission. Nous avons repris nos parties de foot quotidiennes et multiplions nos échanges avec les plus grands ; mon anglais s’améliore de jour en jour ! C’est assez drôle car chacun d’eux souhaite nous inviter à prendre un jus, un café, un dessert… etc aussi nous multiplions les sorties avec eux et les moments de partages. Les petits comme les grands se font une joie d’étoffer notre vocabulaire d’arabe ! Pour le mardi gras, nous avions proposé aux sœurs de faire des crêpes pour le dessert du dîner mais comme ils n’ont pas vraiment la culture du dessert, nous nous sommes retrouvées à préparer un dîner de crêpe pour 45 personnes (ce qui équivaut à 4kg de farine, 40 œufs, 4 litres de lait et autant d’eau). C’était un très bon moment et le temps de préparation était bien à la hauteur des retours plus que positifs que nous avons eu ensuite !

A la fin des vacances, la directrice de l’école Saint Georges nous a demandé de donner un cours de français aux professeurs de français sur la langue courante, de manière à ce qu’elles puissent comprendre facilement le français parlé quotidiennement en France. Nous nous sommes bien amusées à redécouvrir la richesse de notre langue et de nos expressions familières tout en étudiant la manière dont nous parlons pour pouvoir leur enseigner.  Suite à ce cours nous nous sommes retrouvées embauchées pour assister une des jeunes professeurs dans ces cours de français. Nous nous rendons compte que les enfants aiment lorsque nous leur accordons une attention particulière en leur montrant comment bien écrire telle ou telle lettre, ils sont ensuite très fiers de nous appeler pour nous montrer qu’ils y sont arrivés !

Nous avons adopté une petite pause française hebdomadaire en fréquentant la SCEP (Société des Chrétiens (Cairotes) Engagée et Pratiquants) qui est une aumônerie étudiante tenue par les Dominicains du Caire et qui se réunit tous les mercredi soir pour les vêpres, la messe, un repas partagé, un temps de discussion et de partage sur des textes (ces derniers temps, nous étions sur le livre du Deutéronome et nous allons passer sur l’encyclique du pape François « Gaudete et Exultate » sur l’appel à la Sainteté) et nous concluons avec les complies. C’est un moment que j’apprécie car, même si les messes coptes sont très belles, ne pas avoir besoin de se concentrer pour comprendre ce qui est dit est très reposant tout comme retrouver nos beaux chants français ! Bref, c’est une petite pause française qui nous permet de recroiser d’autres volontaires de l’Œuvre d’Orient et de rencontrer des étudiants français venus, pour la plupart, étudier l’arabe.

 

Myriam

 

« Certains diraient que le plus simple est de ne rien dire. Sauf que … » – Mgr Pascal Gollnisch

La France aime se présenter comme la patrie des Droits de l’homme et il ne lui déplait pas de penser pouvoir donner des leçons au monde entier. La plupart des Français est d’ailleurs attachée à un régime de liberté auquel aspirent de nombreux peuples, en particulier au Moyen-Orient.

Je suis cependant agacé par un certain étouffement de la liberté de débattre, et je ne suis pas prêt à accepter des empêchements insidieux à la liberté d’exprimer des points de vue. Les difficultés ne viennent pas de blocages institutionnels mais de pressions culturelles ou médiatiques, en particulier dans les réseaux sociaux. La méthode est toujours la même : on n’écoute pas ce qui est dit, mais on soupçonne l’interlocuteur d’arrière-pensées qu’il n’exprime pas mais pour lesquelles on lui fait un procès d’intentions, ce qui permet de ne pas lui répondre sur le fond de ce qui est exprimé. Sans omettre les dénigrements, les insultes, voire les menaces qui profitent de l’anonymat des réseaux sociaux.

Je réclame le droit de condamner l’attaque terroriste du 7 octobre sans être accusé d’être hostile au monde arabe, et celui de condamner les brutalités israéliennes dans la bande de Gaza et en Cisjordanie sans être accusé d’être antisémite. Le droit de souhaiter un État palestinien sans être accusé de vouloir la disparition de l’État d’Israël. Je peux condamner le fait que les Arméniens chrétiens du Haut-Karabagh aient été chassés de leur terre et que les frontières de la République d’Arménie soient menacées sans être en guerre avec le peuple de l’Azerbaïdjan, et critiquer le culte musulman à Sainte Sophie sans être l’ennemi du peuple turc. Je peux condamner les violences des djihadistes musulmans, ou évoquer les discriminations dont peuvent souffrir les chrétiens sans être islamophobe, et affirmer que beaucoup de musulmans veulent le maintien en Orient des chrétiens sans être accusé de trahir les chrétiens. Je peux considérer comme important le dialogue islamo-chrétien sans être accusé de ne rien connaître à l’Islam. Je peux regretter que les églises ne soient pas, en Ukraine et en Roumanie, restituées aux gréco-catholiques sans être accusé de manquer d’esprit œcuménique. Je peux aussi regretter certains silences sur les Arméniens sans être accusé de manquer à la communion hiérarchique avec Rome.

La liste pourrait être longue. Certains diraient que le plus simple est de ne rien dire. Sauf que la défense des chrétiens d’Orient exige de nous une parole. Il ne s’agit pas pour moi de prendre une position politique, ou diplomatique. Et pas plus d’ajouter une analyse géopolitique à celles très nombreuses qui ne manquent pas. Il s’agit d’évoquer le sort des chrétiens d’Orient au Proche Orient comme en Europe de l’Est. Le silence, à dire vrai plus confortable et moins périlleux, risque de faire basculer des peuples dans l’oubli, prélude à l’extinction. Je l’ai déjà souligné, l’oubli est une violence, les communautés oubliées n’ont à terme plus d’existence.

« La vérité vous rendra libre » (Jean, 8, 32). Le Christ n’a pas dit : la liberté vous rendra vrai, comme si la liberté devait être sans limite et s’ériger en critère de vérité. De l’Ukraine à l’Éthiopie, de l’Égypte à l’Inde, les peuples veulent la liberté de débattre et le rôle des chrétiens pour cela est important.

Mgr Pascal Gollnisch – Directeur Général

À retrouver dans le bulletin numéro 815 de L’Œuvre d’Orient

L’Essentiel 2023

L’essentiel 2023 : notre décryptage !

Les explications sur notre rapport d’activité 2023 par notre directeur administratif et financier Damien Chenel 🔽

[ÉGYPTE] Le témoignage de Lucie : « Ils m’ont permis de redécouvrir l’immensité, l’importance et la puissance du regard »

Voici le témoignage de notre volontaire Lucie en Haute-Egypte dans un dispensaire tenu par les Filles de la Charité.


Depuis 2 mois j’habite à Koussieh chez les filles de la charité. Cette petite ville et ses habitants sont pleins de surprises pour une “fransayewa” (française) comme moi. J’ai la chance de vivre une mission complète et bouleversante autant au niveau culturel que
personnel et affectif.

Koussieh se situe dans la banlieue d’Assiout en Haute Egypte. Proche du Nil et encadrée par le désert du Sahara. Une grande partie des habitants souffrent d’une pauvreté importante. La grande crise économique qui touche actuellement le pays ne fait qu’amplifier le problème. Ici, les jeunes sont livrés à eux même dans la rue, ils prennent de la drogue et ont souvent recours à la violence. Tout cela faisant régner un climat d’insécurité constant dans la rue ou dans leur propre famille.

En tant que volontaire de l’Œuvre d’Orient mon rôle est chaque jour, d’aider l’infirmière dans le dispensaire, être présente pour les enfants venant faire des cours de soutien chez les sœurs et de témoigner de ma foi et de l’amour du Seigneur dans ma vie de jeune chrétienne catholique.

 

 

 

Il m’est malheureusement impossible de décrire une journée typique. La routine n’existe pas. De 6 heures à 22 heures, la maison reste ouverte aux enfants/ femmes/ hommes dans le besoin. Ici la vie est rythmée par la mission principale des filles de la charité : être au service des pauvres :

“À la force de nos visages, la force de nos bras, avec humilité, simplicité, charité”

Le dispensaire :
Tous les matins à 8h30, je descends au dispensaire, j’enfile ma blouse et j’aide l’infirmière à accueillir les 30 à 40 patients qui arrivent au compte goutte. Je suis devenue une professionnelle des vaccins pour les petits et les grands. Je vois aussi un grand nombre de brûlures malheureusement très étendues à cause du feu et de l’eau chaude. De très nombreux enfants en sont victimes. Malgré cela, ils m’impressionnent par leur force et leur courage face à la douleur. Tous les soins, du plus petit (gouttes dans les yeux, prise de tension, glycémie…) au plus grand (brûlures, points de sutures…), sont une occasion pour moi de porter de l’aide avec douceur, amour, respect et attention pour chacun.

 

Les visites aux familles :
Régulièrement, nous partons dans les rues pour rencontrer les familles pauvres de Koussieh. Je suis marquée par leur solitude et leur milieu de vie insalubre, souvent sombre contrasté par leur sourire et leur joie de nous accueillir, de passer un peu de temps ensemble.

 

 

 

 

 

L’arabe :
Ici, à part les sœurs, c’est 100% arabe : pas d’anglais ni français. Au début, c’est extrêmement déroutant. On ne se croit pas capable de pouvoir s’exprimer ou comprendre une langue tellement différente du français. Finalement, après 2 mois, le contact devient de plus en plus facile et fluide. Je peux maintenant échanger avec les familles, les enfants et les personnes qui travaillent avec moi.

Deux mois c’est presque rien mais j’ai déjà vécu de très belles choses et j’en suis extrêmement reconnaissante.

La solitude et l’abandon qu’on vit ici peut faire peur mais c’est par cela qu’on trouve une paix qui nous restaure. Dans cette sérénité c’est impressionnant à quel point on peut rencontrer le Seigneur par les pauvres. La chose la plus marquante que j’ai vécu est la rencontre avec ces pauvres. Ils m’ont permis de redécouvrir l’immensité, l’importance et la puissance du regard. C’est bouleversant à quel point on peut vivre et partager des choses avec des gens sans se comprendre. Un jour j’ai rencontré une femme sourde et muette. On s’est empressé de me dire qu’elle ne pouvait pas m’entendre et pas me parler. Je l’ai regardé dans les yeux, elle m’a pris les mains et c’est à ce moment-là que j’ai réalisé qu’ici, avec la barrière de la langue, j’étais comme elle.

 

 

 

Cette expérience me porte tous les jours. Je me rends compte à quel point la communication non verbale est puissante. J’apprends quotidiennement à prendre le temps de donner beaucoup d’amour par un regard tendre et plein de compassion. Malgré la barrière de la langue, chaque rencontre et chaque moment avec les habitants de Koussieh sont très riches et resteront gravés dans ma mémoire.

J’ai hâte de continuer à vivre des moments aussi enrichissants durant les 4 prochains mois !

Lucie

[BULGARIE] Le témoignage d’Henri : « La joie de l’espérance dépasse tout. »

Notre volontaire Henri, 23 ans, est en mission à Svishtov en Bulgarie auprès du père Vialle.


Déjà trois mois se sont écoulés depuis mon arrivée en Bulgarie. Après l’étonnement, place à l’engagement. Cet engagement est ici avant tout un accompagnement.

Le vendredi, avec les autres encadrants, nous nous occupons des jeunes du patronage, âgés de 5 à 13 ans. C’est toujours un moment de joie pour tous car ces enfants participent à chaque fois aux activités avec entrain et dynamisme (peut-être un peu trop parfois !). C’est aussi l’occasion pour moi de discuter un peu en bulgare et de tisser des relations, les enfants étant plus spontanés, abordables et moins regardant sur les fautes de langue !

 

J’ai également l’occasion d’accompagner le père Vialle lors de ses visites chez les personnes âgées et/ou malades pour porter la Communion ou bénir la maison. Les visites de maison dans le village de Dragomirovo demeurent pour moi des moments très  marquants. En effet, on rencontre dans le village des personnes faisant face à une situation matérielle extrêmement dégradée. Toutefois, ce n’est pas cela qui est le plus triste. Ce qui est le plus désolant, c’est l’abandon et l’isolement croissant de ces personnes. J’ai en mémoire une grand-mère malade qui nous disait, très émue : “ma mère s’est occupée de ma grand-mère, je me suis occupée de ma mère, et il n’y a plus personne pour s’occuper de moi”. Mais malgré cela, malgré la désertification des villages et, en conséquence, la chute du nombre de fidèles, j’ai été très marqué par la joie de ces babas lorsqu’elles recevaient la bénédiction ou les sacrements de la main du père. La joie de l’espérance dépasse tout !

 

Et de l’espérance il en faut ici ! Les catholiques représentent à peine 1% de la population dans une région très sécularisée et qui semble avoir oublié Dieu. Cela vaut tant pour les orthodoxes, majoritaires, que pour les musulmans. Le père Christo, prêtre orthodoxe du monastère de la Dormition de Svishtov, dit lui-même que les gens ici ont le cœur endurci. Ce qui est frappant est la disparité de pratique entre les générations et entre les sexes. À la me  sse du dimanche, la grande majorité des fidèles sont du troisième âge, et principalement des femmes. Cela est particulièrement frappant à Dragomirovo, où l’assemblée est composée exclusivement des babas du village. Il y a un réel désintérêt des hommes pour la pratique religieuse qui s’compagne d’un creux générationnel de transmission de la foi. Si cette absence d’enseignement de la foi aux générations actuelles peut se retrouver dans une certaine mesure en France, le phénomène est ici amplifié, car la transmission s’est brutalement retrouvée stoppée lors de l’instauration du régime communiste jusqu’en 1989. Cela est malheureusement dramatique car il y a en conséquence très peu de familles dans la paroisse. Toutefois, des signes d’espérance sont là ! Des jeunes se convertissent, des baptêmes sont célébrés et le diocèse compte même un séminariste ! Il est donc plus que nécessaire de continuer à prier pour la Bulgarie, car la prière porte ses fruits

 

La prière est d’ailleurs une composante essentielle de la mission à Svishtov. Vivre avec le père Vialle au quotidien, c’est accepter de partager un peu sa vie de prêtre, sa mission, ses activités, ses fardeaux, mais surtout sa vie de foi et de prière. C’est pour moi la plus grande joie de la mission.

Retrouver le Seigneur dans le silence et la prière. Car si l’on peut voir le Christ dans le service en se tournant vers les autres, on ne le rencontre dans son intimité que dans la prière et les sacrements. La Messe est d’ailleurs le cœur et le sommet de toute nos journées, et c’est pour moi un grand bonheur que de pouvoir m’approcher de l’autel en tant que servant.

La mission en Bulgarie est donc une grande source de joie. Joie simple et pure des enfants, joie profonde de l’espérance et joie immense de la prière.

Bien fidèlement,

Henri

[ÉTHIOPIE] « Une protection maternelle et infantile prioritaire »

Témoignage de Sœur Haymanot Amanuel – Franciscaine Missionnaire de Marie


Les sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie ont créé la clinique à Buccama en 1987 et, au fil du temps, elle est devenue un centre de santé. À ses débuts, la région connaissait une grave sécheresse et une famine. De nombreuses mères et enfants mouraient à cause de la malnutrition et des problèmes de santé connexes. Le centre de santé s’est donc concentré sur le programme mère-enfant et a sauvé des milliers de vies de la catastrophe de la famine.

 

Aujourd’hui, notre objectif est d’améliorer la santé et le bien-être des mères et de réduire leur mortalité en assurant un suivi continu de la maternité et des accouchement sûrs, mais aussi en réduisant les complications liées à l’accouchement grâce à des médicaments et à une grande qualité de soins. Nous nous préoccupons des jeunes accouchées, des enfants de moins de cinq ans, des femmes en âge de procréer ou enceintes.

 

 

Au total, 2174 personnes -1962 mères et 212 enfants- ont bénéficié directement de notre action. Le programme de santé maternelle et infantile est toujours l’un des services prioritaires.

Nous apprécions grandement votre contribution car elle nous permet de continuer à fournir des soins de santé aux mères et aux enfants. Les personnes qui nous soutiennent comme vous font vraiment la différence. Vous et votre entourage êtes une immense bénédiction pour nous.

Sœur Haymanot Amanuel – Franciscaine Missionnaire de Marie

[LIBAN] Le témoignage de Simon : « 170e jour de guerre et presque autant de jours loin de leur famille pour les déplacés ».

Notre volontaire Simon est en mission dans le centre Hadeal à Antélias au Liban, pendant 3 mois.


Depuis deux mois et trois jours, je suis au Liban. Ma mission se déroule sans incident majeur, seulement quelques remarques fermes lorsque les enfants ne suivent pas les consignes.

Après la découverte du premier mois, ce deuxième mois a été marqué par l’établissement progressif d’une routine, avec l’habitude de respecter les horaires fixés au début de la mission. Je suis satisfait de cette stabilité, car elle apporte une certaine régularité à nos actions, permettant aux enfants de retrouver un semblant de rythme scolaire. L’ambiance avec les autres volontaires est excellente, chacun proposant des activités pour les week-ends.

La situation sécuritaire dans le sud du Liban ne s’est ni aggravée ni détériorée ce dernier mois. Cela incite les familles du centre d’Antélias à organiser régulièrement des retours temporaires dans le sud (d’une à deux semaines), puis à revenir au centre. Cette situation semble perdurer, nous sommes déjà au 170e jour de guerre et presque autant de jours loin de leur famille pour les déplacés.

Durant ce deuxième mois, j’ai réalisé une mission en parallèle de ma mission principale. Chaque vendredi après-midi, je me rends au camp palestinien de Dbayyeh pour apporter un soutien scolaire individuel à des enfants âgés de 7 à 10 ans. C’est ainsi que j’ai rencontré les sœurs habitant à l’entrée du camp, qui m’ont exposé les difficultés qu’elles rencontrent au quotidien, leur rôle dans le camp et les histoires individuelles des enfants que je soutiens scolairement.

Ce camp, établi en 1956 pour les réfugiés palestiniens originaires de Galilée dans le nord de la Palestine, présente la particularité d’être majoritairement chrétien.

Sœur Magda m’a appris qu’au cours de la guerre civile libanaise, des massacres se sont produits entre chrétiens pour le contrôle du camp, déchirant parfois des familles qui ont vu des frères se battre les uns contre les autres, certains rejoignant des milices et d’autres l’armée officielle libanaise. Aujourd’hui, le camp de Dbayyeh n’est administré par personne, et les sœurs sont très souvent sollicitées pour divers problèmes. À chacune de mes visites pour prendre le café et discuter avec elles, je remarque que des gens attendent leur tour pour demander de l’aide ou simplement pour parler.

Au sein du camp, l’identité palestinienne reste très forte, certaines personnes ayant encore de la famille à Gaza et en Cisjordanie. Sœur Magda m’a expliqué que certains membres de ces familles sont morts dans les bombardements du mois dernier, plongeant certaines familles dans le deuil.

De nombreuses familles n’ont aucune nouvelle de leurs proches car Internet a été coupé par l’armée israélienne dans la bande de Gaza (…) Pressé par le temps, j’ai dû interrompre la conversation avec les sœurs pour me rendre dans la petite école où je donne des cours de soutien.

En chemin, je me suis rendu compte que j’avais appris bien plus en discutant 20 minutes avec les sœurs qu’en lisant des articles de presse tout au long du mois dernier.

En aidant aux devoirs, j’ai réalisé à quel point certains enfants avaient un bon niveau en français. Je pense sans exagération que certains élèves français ne pourraient pas répondre à certaines questions de compréhension écrite de niveau CM1.

Ce bon niveau scolaire contraste fortement avec celui de la majorité des déplacés du sud. En examinant chaque cas individuellement, on remarque que, quelles que soient les conditions d’enseignement, le dénominateur commun de la réussite des enfants reste le suivi et l’investissement des parents dans leur éducation.

Au-delà du soutien scolaire, qui est au cœur de ma mission à la fois à Antelias et au camp palestinien, j’ai beaucoup apprécié les activités avec mes collègues du centre et avec les volontaires. Nous avons organisé un match de football au collège Notre-Dame à Sahel Alma où travaille Mathilde. Les deux enfants que nous avions emmenés, dont l’un fêtait son anniversaire étaient ravi de jouer en dehors du centre. Malheureusement, après une heure, quelques gouttes de pluie ont suffi pour mettre fin au match.

Simon

CP : L’Œuvre d’Orient condamne fermement les actes de vandalisme à Saint-Chamond et la menace de mort à l’encontre d’une élue locale

Communiqué de presse


L’Œuvre d’Orient exprime sa réprobation la plus absolue face aux inscriptions injurieuses et aux menaces de mort récemment découvertes ce lundi 29 avril sur les murs du lycée Sainte-Marie à Saint-Chamond. Des actes survenus en marge des commémorations du 109e anniversaire du génocide arménien.

Ces actions haineuses, et menaçant de mort une élue de la ville, sont des actes inacceptables dans une société qui se veut porteuse des valeurs de respect et de tolérance. Cette élue a exprimé son soutien à la communauté arménienne, ce qui lui a valu ces menaces d’égorgement.

La communauté arménienne en France, principalement constituée de descendants de survivants du génocide de 1915, dispose de manière indélébile le droit de vivre en paix et de voir ses enfants grandir dans un environnement sécurisé. Les écoles, qu’elles soient en Orient ou en France, doivent être des sanctuaires d’apprentissage et de liberté, à l’abri de toute forme d’intolérance et de violence.

L’Œuvre d’Orient, ancrée dans son engagement envers les communautés d’Orient et leurs héritages, insiste sur la nécessité pour les pouvoirs publics d’agir avec diligence pour traiter cette affaire avec la gravité qu’elle mérite.

Nous suivrons de près les avancées des enquêtes et les mesures prises pour garantir la sécurité et le respect des communautés touchées.

 

Contact presse – Œuvre d’Orient : Simon Weinzaepflen – Chargé de relations presse

 

CP : Arménie – destruction de Kanatch Jam

Communiqué de presse


Un acte de négationnisme historique 

En ces jours de mémoire du génocide contre les Arméniens, nous sommes profondément attristés de constater la destruction de l’église Saint Jean-Baptiste, connue sous le nom de Kanatch Jam, à Chouchi. Cette église, érigée en 1818 et témoin de l’histoire multiséculaire de la région, a été délibérément rasée, marquant une nouvelle tragédie dans le contexte de l’annexion du Haut-Karabagh par l’Azerbaïdjan.

En cette journée de mémoire, il est impératif que la communauté internationale condamne fermement ces actes de destruction et de déni de l’histoire. Nous appelons également à une action concertée pour assurer la protection des biens culturels et religieux des communautés dans la région, conformément à la convention de la Haye de 1954, ratifiée par l’Azerbaïdjan en 1993.

La destruction de l’église à la suite du départ des Arméniens est une poursuite du génocide de 1915.
L’Œuvre d’Orient demande à l’Azerbaïdjan d’accepter la mission d’experts indépendants de l’UNESCO.

 

Contact presse – Œuvre d’Orient : Simon Weinzaepflen – Chargé de relations presse

[ÉGYPTE] Le témoignage d’Apolline : « Désormais, lorsque j’arrive, elle me tend la main et sourit. »

Notre volontaire Apolline, psychomotricienne, est en mission au Home Notre Dame des Douleurs à Alexandrie, en Égypte.


Un peu plus de deux mois se sont écoulés depuis mon arrivée à Alexandrie. L’heure est venue de reprendre la plume pour vous
parler de mes aventures égyptiennes ! En février, ce qui était nouveau est progressivement devenu familier. Le vent et la pluie ont laissé la place à un soleil printanier (voire estival). Aujourd’hui, je me sens ici comme chez moi, tant dans ma mission, qu’à Alexandrie que j’ai beaucoup visité, et dans mes amitiés. En seulement deux mois, j’ai presque l’impression d’habiter à Alexandrie depuis plusieurs années (j’ai d’ailleurs découvert que ma Sainte patronne venait d’Alexandrie). Je prends plaisir à partager la langue et la culture des Égyptiens et, chaque jour, je fais des rencontres incroyables. J’aime m’investir dans ma mission que je construis un peu plus chaque jour auprès des sœurs et dans le quotidien rythmé et régulier des résidents. Ils forment une grande famille et prennent soin les uns des autres. Soeur Ragaa et certains résidents me surnomment Habebti, ce qui signifie mon amour.

Un quotidien rodé 

Mes journées commencent à 8 h. Après avoir donné le petit déjeuner de Mahroussa, cette dame de 90 ans que j’affectionne tant, je monte voir Naamat, une résidente qui n’est pus capable de marcher, ni même de bouger ou parler. Chaque matin, je lui propose de la
relaxation. Désormais, lorsque j’arrive, elle me tend la main et sourit.

Après la messe, je propose des activités en groupe et je rends visite à certains résidents dans leurs chambres. Bien qu’ils n’aient pas l’habitude de parler d’eux, les résidents apprécient ces temps que je leur propose. J’ai notamment rencontré Yolande, qui n’a plus de famille et qui s’autorise un peu plus chaque jour à me parler de ce qui est difficile pour elle. J’ai également été marqué par la rencontre de monsieur Pierre, un sacré personnage disant avoir 84 ans, mais qui en réalité en a bien 10 de plus ! Nous faisons des exercices autour de l’équilibre 3 fois par semaine. Il aime dire qu’avec moi, il retombe en enfance ! Impossible de partir de la chambre avant d’avoir bu une tasse de thé et mangé du fromage ou des olives, le tout en parlant d’histoire, ou d’économie. Monsieur Pierre est venu se reposer suite à une opération. Il a quitté le Home le 1er mars. Je pourrais vous parler de tous les autres, mais il me faudrait une dizaine de pages, car tous les résidents sont des pépites ! Je prends plaisir à imaginer chaque jour de nouvelles choses avec eux.

 

 

Depuis quelques semaines, j’ai mis en place un atelier mémoire avec deux résidentes qui ont la maladie d’Alzheimer : nous faisons des jeux de KIM, des Uno, des mémory, etc. Je profite des beaux jours pour sortir les résidents en petit groupe dans le jardin, face aux roses, et au potager. Dans cet autre espace, le temps passe différemment. Les résidentes se détendent, prennent le soleil, discutent, jouent au ballon ou même se font la lecture. J’emmène également au jardin des dames souffrant de grandes démences pour éveiller leurs sens. Je leur cueille des roses, et nous les sentons, touchons les pétales. Pour elles, c’est un défi de réussir à tenir la tige dans leurs mains fatiguées. Après ce petit temps, l’une d’elle, Yvonne, qui d’habitude somnole toute la journée, a voulu participer à des échanges de ballons ! La proposition était simple. Mais j’ai été touchée de ce moment de qualité. Depuis, Yvonne peut réclamer de sortir à nouveau dans le jardin.

Bien qu’elle parle l’arabe, nous communiquons par des sourires, le regard, des gestes. C’est rare que nous ne nous comprenions pas.

Les résidents francophones aiment fredonner des vieux chants à Marie qu’elles ont appris à l’école. Je les accompagne à la guitare. Souvent, je finis avec des comptines et les résidents entonnent avec plaisir ces chansons qui ont bercé leur enfance. Elles aiment
également lorsque je chante La vie en rose, ce qui est moins évident que Frère jacques, vous en conviendrez ! L’après-midi, nous jouons beaucoup aux dominos. Ici, c’est presque un sport national ! Les résidents ont également essayé de m’apprendre le taoula, un jeu de plateau dont les Égyptiens rafolent. Je ne pense pas percer de ce côté-là. Je profite d’un temps de pause après le déjeuner pour
pratiquer l’arabe, me reposer, faire de la musique et écrire.

Mi-février, j’ai commencé mes cours d’arabe, chaque mardi et jeudi après-midi. Les cours se déroulent en anglais, autant vous dire qu’après une heure, j’en perds souvent mon latin. J’ai appris à compter, l’alphabet, les formules de salutations, etc. Je suis désormais plus à l’aise pour déchiffrer des mots, en écrire et pour utiliser les mots du quotidien. C’est fascinant d’apprendre une nouvelle langue. Cela me demande de mobiliser toute mon attention. Je récite chaque soir le chapelet en arabe, puis les vêpres avec les soeurs. Grâce à cela, j’ai appris le Notre Père et le Je Vous Salue Marie en arabe. C’est agréable de pouvoir les réciter avec elles. Chaque vendredi, la
messe est dite en français, et je suis invitée à lire une lecture et chanter le psaume ! J’aime beaucoup ce moment. Le samedi, nous méditons l’évangile du lendemain puis nous partageons nos impressions. Nous alternons ce partage une semaine en français, l’autre en arabe et l’autre en italien, vous l’aurez compris. J’espère devenir trilingue à ce rythme !

Chaque mardi soir, je participe à un temps de prière (franco-arabe) au centre jésuite d’Alexandrie. Je participe à l’animation avec un petit groupe d’amis. Nous chantons des refrains et souvent, j’improvise un air pour le psaume. Cela me permet de m’entraîner en attendant de passer une audition pour intégrer la chorale de la Bibliothèque d’Alexandrie qui aura lieu en septembre. Au sein du groupe de prière, j’ai rencontré des amis que je vois souvent en dehors. Nous sommes allés jouer au ping-pong dans le foyer de l’église de Mar Girgis (Saint-Georges), faire du vélo sur la corniche d’Alexandrie, du paddle, etc.

Ici, on ne s’ennuie pas ! À l’occasion de l’anniversaire d’une volontaire de l’Œuvre d’Orient, nous avons passé la soirée sur le toit de la maison de nos amis, autour d’un beau feu de camp ! J’ai esquivé quelques pas de danse orientale, et surtout nous leur avons appris à danser le rock ! C’était vraiment une belle soirée.

Marc, un de mes amis Égyptiens, m’a aidé à commander du matériel de psychomotricité pour les résidents. Autant vous dire qu’il avait un peu de mal à comprendre pourquoi j’avais besoin de cerceaux, de plots et de bâtons pour des personnes âgées ! Je ne sais pas s’il a compris malgré mes explications. Lorsque je parle de mon métier — « psychomotricienne »—, les Égyptiens me disent tous « j’en aurais bien besoin » ! C’est un concept inconnu ici. Il n’est pas dans la coutume de parler émotion ou psychologie. C’est même connoté négativement (« réservé aux fous »). Certains amis m’ont demandé de venir parler de mon métier à leurs équipes au travail, ou à des jeunes. J’attends de parler un peu mieux arabe avant de me lancer. En tout cas, au Home, je commence à être bien équipée.

J’ai déniché toute sortes de balles de massage pour constituer une caisse de psychomotricité que je promène partout entre les étages du Home. Cela fait beaucoup sourire les employés de la maison qui rattrapent souvent mes balles que je sème un peu partout lorsque je passe dans les couloirs.

Je propose des ateliers autour de la prévention des chutes. Après un temps de gymnastique douce, j’installe un parcours psychomoteur. Les résidentes s’élancent avec appréhension, accrochées à leurs cannes ou a mon bras, pour enjamber les obstacles, s’asseoir sur un physioball ou encore shooter dans un ballon. Les groupes sont très joyeux !

Découverte d’Alexandrie

Chaque vendredi, (jour de congé) je visite Alexandrie. Je ne suis pas venue au bout de la Corniche qui s’étend sur 25 km ! Le contraste entre la beauté de la mer, et les immeubles aux façades qui s’effritent, aux déchets qui volent, et au brouhaha permanent m’a beaucoup marqué à mon arrivée. Aujourd’hui, je me suis habituée. Alexandrie est une ville où il fait bon vivre !

Récemment, j’ai visité la bibliothèque d’Alexandrie avec une amie Égyptienne qui m’a raconté de nombreuses anecdotes. La bibliothèque a été construite dans les années 2000, en mémoire de la précédente qui était la plus grande bibliothèque du monde, signe du rayonnement culturel de la ville. Cette bibliothèque a la forme du soleil levant. L’architecte a pris soin de proposer les codes architecturaux de l’Égypte anciennes : on y retrouve par exemple les colonnes lotuformes. Au sein de la bibliothèque, il y a un département de livres français, et plusieurs expositions fascinantes sur l’Égypte. J’ai particulièrement apprécié cette visite, ainsi que le musée gréco-romain que nous avons découvert avec des volontaires de l’Œuvre d’Orient. Il est de loin le plus beau musée que j’ai visité ! Au cours de ces dernières semaines, j’ai également visité les catacombes, la cathédrale orthodoxe Saint Marc, et d’autres églises Coptes. Je passe de temps en temps à l’institut français.

Au cours du mois de Mars, j’ai visité le monastère Copte de Mar Mina (martyr Égyptien) avec Sœur Ragaa, Marc (comptable des
sœurs), et docteur Heba (du dispensaire). Sur le trajet, nous avons vu de beaux paysages. Ils correspondaient à ce que je m’étais imaginé de l’Égypte : un ciel bleu, une étendue de sables, de verdure, de palmiers, des habitations aux couleurs chaudes, etc. Je suis très touchée de la foi des Égyptiens. Ils ne se cachent pas de croire en Dieu, et le mettent au centre de leur vie (et de leurs expressions). Ici, la plupart des chrétiens ont une croix tatouée sur leur poignet.

Fêtes et solennités 

Le mois de mars a été marqué par le début du ramadan. Les commerces ouvrent en fin de matinée et jusqu’à tard le soir, les institutions (banques, musées, écoles) réduisent de moitié leurs amplitudes horaires. Cela a impacté notre quotidien assez
positivement. La ville est décorée, colorée par de beaux tissus. Elle brille de mille feux. Il n’y a pas de coupures d’électricité, ni d’internet la journée. L’inconvénient c’est qu’avec le bruit, nous dormons un peu moins, surtout avec la grande prière qui résonne
dans toute la ville un peu avant 5h du matin. Le soir, les familles dressent de grandes tables sur les trottoirs, et dans certains quartiers, les musulmans prient sur de grands tapis dans la rue ! À 21h, tout le monde est dans la rue : les familles se baladent, font leurs courses et même le marché ! C’est un rythme très différent. En revanche, il ne faut pas boire et manger dans la rue. J’ai été invitée à partager un IFTAR (repas de rupture du jeûne le soir) avec les élèves de l’école d’arabe. Le soir, on entend les pétards exploser et le son de musiques entraînantes, de rires, etc.

Au sein de la maison de retraite, il y a souvent des occasions de faire la fête. Les sœurs n’en ratent pas une : fêtes locales, anniversaires, etc. Pour la St-Valentin, nous avons réuni soignants, sœurs et résidents ! En Égypte, tout le monde célèbre la fête de l’amour avec ses amis, sa famille, etc. Le personnel a voulu m’apprendre quelques pas de danse orientale, j’ai essayé de les suivre tant bien que mal. Le soir, le directeur du dispensaire de la maison de retraite m’a invité à un concert avec sa femme, et plusieurs couples égyptiens ! Les solistes chantaient des chansons d’amour américaines. Nous avons également célébré la St-Joseph le 19 mars. Pendant deux jours nous avons fait la fête, dansé, organisé une veillée et de belles messes. Le 21 mars, en plus du printemps, nous avons célébré la fête des mères. Le personnel a offert des cadeaux aux sœurs. Pour toutes ces occasions, nous parons une belle table pour le déjeuner, et nous l’ornons de fleurs. Soeur Marie-Vianney prévoie un petit cadeau pour chacune d’entre nous. J’en ai même reçu un pour la fête des mères (elle m’ont dit qu’après tout, « j’étais une petite mère » !). Enfin, nous avons commencé le carême seulement le 20 mars, en même temps que les Coptes Orthodoxes. Cette année il y a 5 semaines d’écart avec l’Église latine mais l’année prochaine, ils devraient être en même temps !

J’ai profité de quelques jours de vacances la semaine dernière pour aller visité le Caire. Cette coupure m’a permis de me reposer, de visiter et de rencontrer certains volontaires de l’Œuvre d’Orient ! Dimanche, nous sommes allés faire du cheval dans le désert de Saquarra. Cette expérience m’a beaucoup marqué. J’ai même galopé pour la première fois !

À dans deux mois, pour de nouvelles aventures !