Sœur Pascale, sœur des filles de Saint Vincent de Paul, s’occupe d’un centre pour enfants polyhandicapés à Ain Karem, près de Jérusalem.
En visite à l’Œuvre d’Orient, elle était très heureuse de revoir quelques-uns des anciens volontaires qu’elle a accueillis. Actuellement, 2 volontaires sont en mission à Ain Karem pour une année.
A Bagdad, le patriarche chaldéen Louis Raphael Sako a visité les jeunes blessés lors des manifestations. Voici ses mots :
« Je suis très impressionné par ces jeunes, si nombreux que j’ai rencontré à l’hôpital. Ce sont des jeunes de seulement 16, 17 ans, certains de 20. Ils étaient présents avec leur famille dans les manifestations quand ils ont été blessés, dont certains gravement. Parmi eux des chrétiens, mais la plus grande partie sont musulmans et ont été heureux de me rencontrer. Ils m’ont remercié d’être venu leur rendre visite.
Ces garçons et les filles cherchent seulement la paix, une vie digne, un futur et un travail. Ils n’ont pas d’ambitions politiques, ils ne sont pas mus par une finalité religieuse. La majorité des personnes dans la rue n’étaient même pas nées ou étaient très jeunes quand le régime de Saddam Hussein est tombé, donc la classe politique ne peut pas les accuser de connivence ou d’instrumentalisation. Ils sont contre une culture sectariste et veulent le respect des droits humains et malgré les morts, les blessés et les violences, ils sont prêts à continuer.
En tant que pasteurs de toutes confessions nous devons rester proche de notre peuple et faire attention à nos paroles, qui peuvent être mal interprétées. Nous prions et espérons, dans un contexte qui se fait toujours plus délicat. »
L’Œuvre d’Orient a eu la joie de recevoir les carmélites de St Joseph dans ses locaux.
Voici le témoignage poignant de Sr Mariam an Nour, qui vient du Liban. Elle nous parle des incendies qui ont ravagé le village de Michleh, près de Beyrouth. « Ces trois jours apocalyptiques ont été marqués par la solidarité et le grand attachement des parents d’élèves de l’école, qu’ils soient chrétiens ou musulmans […] ils disaient: l’école c’est notre maison, le carmel c’est notre famille ».
Suzanne, 26 ans, venait de passer brillamment l’internat de médecine quand elle a décidé de donner un mois de ses courtes vacances pour servir au Foyer de la Vierge Marie qui accueille une centaine de personnes âgées dépendantes et souvent abandonnées au Caire
Je suis partie un mois en Égypte grâce à l’Œuvre d’Orient. Cette expérience a été à la fois très simple et déroutante au possible. Je remercie le pôle jeune et salue leur travail, et je suis fière d’avoir, modestement, contribué à cette Œuvre. Je suis partie pour me mettre au service, pour découvrir une nouvelle culture, faire de belles rencontres et tenter de souffler sur les braises de ma foi (et pour voir les pyramides, aussi).
J’ai été comblée au-delà de mes espérances :
Service
Mes missions étaient très clairement établies : donner à manger à deux dames qui ne pouvaient pas se nourrir seules, débarrasser les tables et les laver, et passer le balai dans le réfectoire. Trois fois par jour. Je peux vous assurer que ça l’air simple dit comme ça, mais ça ne l’est pas ! Faire des aller-retour les bras chargés de plateaux ou de verres à moitiés pleins (ou à moitié vides, il paraît que c’est une question de point de vue), ranger les serviettes pleines de nourriture (ou peut être pire : de bave ?), se démener avec un balai déplumé et une petite pelle ébréchée, le tout dans l’atmosphère étouffante et poussiéreuse du Caire, c’est du sport !
Petite chrétienne occidentale pétrie de bonnes intentions, je venais me mettre au service des personnes âgées, leur faire un peu de lecture et retaper leurs lits de mes blanches mains, et peut être mon orgueil me soufflait-il que je me rendrai indispensable, et que dans les yeux des résidents je lirai une incommensurable gratitude (charmant programme, vous en conviendrez). Au lieu de cela, je me retrouve être une version orientale de Cosette, les mains sales et personne pour m’assurer de sa gratitude éternelle.
Petit à petit, je me suis adoucie, j’ai accepté de me donner à fond dans ce que je venais faire : filer un coup de main dans cette maison de retraite. J’ai compris l’expression »être un instrument dans les mains de Dieu ». Il a permis que je sois sur place un mois, avec mon énergie, ma jeunesse et mon désir de bien faire. J’ai la possibilité de me rendre utile et je rechigne parce que le service qu’on me demande n’est pas à la hauteur de mes attentes ? J’ai retroussé mes manches et saisi celui du balai. J’ai expérimenté l’humilité et le don de soi, oui, pas de jolis mots creux qui font bien dans un témoignage, mais de réelles valeurs que j’ai eu à découvrir, à vivre pleinement et tous les jours.
Culture
La vie avec une trentaine d’employées de 20 ans qui ne parlent pas un mot de français ou d’anglais n’est pas de tout repos. La barrière de la langue nous impose de revenir aux fondamentaux et la communication par gestes, mimiques et autres contorsions ridicules nous montrent bien qu’il ne tue pas, le ridicule. Plutôt que de délirer sur la géopolitique du monde actuel, de commenter ou critiquer les choix vestimentaires de nos collègues (et de poser d’un air concerné et mondain la fameuse question ; « et toi, tu fais quoi dans la vie ? »), nous étions réduites à compter sur nos doigts pour deviner leur âge, à se mimer les unes les autres et à faire d’invraisemblables programmes pour se retrouver le soir dans leurs logements pour danser. Ces soirées entre filles étaient fantastiques ! Retour aux sources : on met de la musique, on s’observe, on écoute le rythme, on se complimente, on s’apprend mutuellement des chorégraphies et des pas de danse, bref on s’amuse comme des sœurs !
Rencontres
Une centaine de résidents, cinq sœurs de la communauté, une trentaine d’employés, filles et garçons, les familles des résidents, le directeur, les jardiniers, le chauffeur, C. la volontaire avec qui je suis partie… en termes de rencontres j’ai été servie !
Avec les plus âgés d’entre eux notamment le rapprochement fut très beau. Nos aînés ont tant vécu et ont beaucoup à nous apprendre, sans nous infantiliser mais au contraire en nous témoignant avec simplicité de leurs vies. Et parfois certains sont diminués par la maladie, la démence, et redeviennent petits et nécessiteux comme des enfants. Cette dualité présente dans chaque personne âgée m’a toujours interpellée et pour moi fait toute la saveur aigre-douce de la rencontre (voire la collision) avec nos anciens.
Foi
J’ai été très touchée par la foi des chrétiens d’Orient que j’ai rencontrés en Égypte. Ils se remettent entièrement et simplement dans les mains de Dieu, pour les grands moments et les minutes les plus futiles de la vie quotidienne. »Amdoulila » veut dire »grâce à Dieu ». Et c’est l’expression que j’ai le plus entendue là-bas. »Grâce à Dieu, l’opération de ma fille s’est bien passé », »Grâce à Dieu, il fait beau », »Grâce à Dieu, je suis en bonne santé’‘…Cet abandon et cette gratitude, j’aimerais m’en imprégner et les ramener en France. Dans ma vie où j’oublie si facilement d’où je viens et grâce à qui je suis là, j’aimerais mettre Dieu au centre de ma vie et le remercier dans les petites et les grandes choses.
« La Divine Liturgie (Messe) Byzantine » : Retrouvez deux émissions exceptionnelles ce vendredi 1er novembre et ce dimanche 3 novembre 2019 de 9h30 à 10h00 sur France 2
« La Divine Liturgie (Messe) Byzantine »
1ère partie : vendredi 1er novembre 9h30 : la Liturgie de la Parole
2e partie : dimanche 03 novembre 9h30 : la liturgie Eucharistique
Chrétiens Orientaux, dans son souci de vulgarisation et d’explication des rites des Eglises Orientales, va consacrer deux émissions exceptionnelles à la Divine Liturgie Byzantine.
C’est la Messe qui est célébrée dans les Eglises Gréco-Catholiques et Orthodoxes issues de la tradition de Byzance.
Pour la première fois, nous avons pu placer des caméras derrière l’iconostase et au-dessus de l’Autel lors d’une Messe enregistrée à la paroisse Byzantine Catholique Saint Irénée de Lyon. Les téléspectateurs vont découvrir des rites qu’ils n’ont jamais vus, puisqu’ils sont célébrés derrière l’iconostase.
Avec nos intervenants théologiens, nous allons montrer et expliquer les gestes du prêtre et du diacre. Ils vont nous donner leur sens dans la Liturgie de la Parole et la Liturgie Eucharistique.
Que se passe-t-il avant le début de la Messe? Quel est le symbolisme des vêtements du prêtre ? Pourquoi la célébration commence avant l’arrivée des fidèles ? Pourquoi l’Autel est-il « caché » derrière l’iconostase ? Quel est le sens de chaque procession ? Comment sont consacrés le Pain et le Vin pour devenir Corps et Sang du Christ ? Que transforme la Messe dans le cœur des fidèles ?
Ce sont ces questions auxquelles nos intervenants vont répondre en commentant les images inédites.
Avec la participation : Père Thomas Pott (Monastère de Chevtogne en Belgique), Père Elisée Marzin (Melkite, Monastère d’Aubazine en Corrèze) et le diacre Michel Staniul (paroisse St Irénée)
La Messe a été enregistrée à la paroisse byzantine catholique Saint Irénée de Lyon. Célébrant : père Emmanuel Fritsch. Chef de chœur : Francois Gineste.
Emission présentée par Thomas Wallut. Réalisation : Jean-Bernard Ganne.
Baptiste 21 ans est élève de l’ISAE (Sup’Aéro pour les anciens). Il a reçu la mission d’enseigner le français pendant un an dans un collège du Caire chez les Frères des Ecole Chrétiennes. Un mois après le début de sa mission, il nous livre ses premières impressions.
Voilà maintenant plus d’un mois que je suis arrivé au Caire et déjà le temps de dresser un premier rapport ! Par quoi commencer… Il y a beaucoup de choses à raconter. Je vais bien et je suis heureux de mes débuts en Egypte c’est le plus important. Le Caire est une ville bruyante, sale et polluée mais l’ambiance qui y règne est assez magique et cela devient très attachant. Le bruit des klaxons, l’appel à la prière qui émane des minarets et l’odeur du narguilé: « welcome to Egypt my friend » !
L’école et la communauté des frères
Je suis logé à l’école saint Joseph de Khoronfish située dans un quartier populaire du Caire islamique. C’est une école égyptienne appartenant aux écoles catholiques bilingues francophones. Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Ces écoles reconnues par le gouvernement égyptien appartiennent à des communautés catholiques dont le but est d’enseigner et d’éduquer les jeunes. Ni international, ni public ces écoles suivent les programmes gouvernementaux de maths, de sciences –traduits en français-, de français officiel, d’arabe, d’histoire et de géographie enseignées en arabe. Elles accueillent les élèves sans distinction de religion. Apprendre le français à l’école, c’est transmettre à ces jeunes une nouvelle ouverture d’esprit. Pour la plupart, au-delà de l’appartenance à leur famille et à la religion (musulmane ou copte), cela ne va pas plus loin. Le français devient alors le moyen de transmettre un esprit, des valeurs, de leur donner le goût de découvrir le monde qui les entoure et bien sûr un atout pour les études après.
Découverte du gratin cairote
Mon arrivée au Caire fut des plus dépaysante. Je m’attendais à trouver une ville un peu à l’européenne mais ce ne fut pas vraiment le cas. L’école Saint Joseph est située dans la rue Khoronfish. Une rue sale souvent encombrée et bruyante qui résume assez bien l’ambiance du quartier.
J’ai passé les premiers jours à me perdre dans les ruelles du Caire islamique et dans les souks du Rhan el Rhalili. J’ai commencé aussi un stage de cours d’arabe au centre Ahlan World pour apprendre le dialecte égyptien. Ainsi pendant 2 heures par jour, j’apprenais les quelques basiques en arabe pour me débrouiller dans la vie de tous les jours. Bon d’accord ce n’est pas encore ça!
Parlons maintenant de la communauté, car c’est bien elle qui m’a accueilli en premier. On y trouve 4 frères (2 français, 2 égyptiens) et 2 postulants qui commencent à apprendre le français. Les frères s’occupent des écoles lassaliennes du Caire en y assurant des postes de direction ou simplement de visites régulières pour les plus âgés. Les frères sont accueillants et généreux et je prends du plaisir à discuter avec eux lors de mes repas ou assister à la messe dans la chapelle de la communauté. Cependant, ils me laissent très indépendant et je me suis donc assez naturellement rapproché des autres français volontaires de L’Œuvre d’Orient ou bien étudiants pour cette année au Caire. J’ai aussi découvert l’IDEO (Institut dominicain d’études orientales), lieu accueillant et chaleureux où les volontaires passent du bon temps. J’ai enfin retrouvé les scouts car je suis cette année chef avec un ami étudiant au Caire. C’est une troupe francophone composée d’expatriés français, de franco-égyptiens ou d’égyptiens francophones. Nous avons fait notre premier week-end dans le Wadi Degla ; vallée désertique au sud du Caire. Une première expérience inoubliable avec des jeunes qui rêvent de grandes aventures, alors allons-y ! La vie est donc agréable et les occupations ne manquent pas ici au Caire. Mais déjà 3 semaines que j’étais arrivé et les cours allaient commencer…
« Monsieur Baptiste » donne ses premiers cours
Cette année je garde bien en tête que ma mission principale est l’école et cela doit donc être mon occupation première. J’enseigne dans 2 écoles lassaliennes : la première Saint Joseph est mon lieu de vie à Khoronfish et m’occupe le lundi, jeudi et samedi ; la deuxième saint Jean Baptiste de Bab-el-Louk est située près de la place Tahrir (célèbre place de la révolution) à 15 min en bus et m’occupe le mardi et mercredi. Et oui, vous l’avez remarqué les week-ends ici sont le vendredi et le dimanche, vendredi car c’est le jour de la prière et dimanche car nous sommes dans des écoles chrétiennes. Je dois avouer que cela est peu pratique pour les week-ends scouts (vendredi et samedi) mais quand on prévient un peu à l’avance on peut obtenir quelques faveurs.
Ainsi j’ai passé les premières semaines sans cours à découvrir l’ambiance des 2 écoles, la vie en salle des professeurs, le système assez différent de la France et mon emploi du temps pour l’année qui arrive. Je suis professeur de français oral, c’est à dire que mon rôle est de travailler la partie compréhension et production orale avec les élèves. En effet, le niveau de français a beaucoup baissé dans ces écoles chez les élèves mais aussi chez les profs. Les élèves comprennent assez bien mais ont beaucoup de difficulté à s’exprimer. Je prends donc à chaque professeur de français une à deux heures par semaine dans son emploi du temps pour faire de l’oral. Cela est peu pour chaque classe mais bon c’est déjà ça. En revanche pour moi, cela fait beaucoup de classes et beaucoup d’élèves. J’ai 25 cours de 40 min par semaine avec 16 classes différentes ! Et j’ai tous les niveaux du CP à la 4ème ce qui fait des niveaux très différents d’une classe à une autre et aussi beaucoup de prénoms à retenir. Ici les égyptiens n’ont pas de nom de famille mais 3 prénoms : leur prénom, le prénom du père et le prénom du grand père. C’est important car le petit Mohamed ne sera jamais tout seul dans sa classe à s’appeler comme cela. Ainsi si on compte 16 classes X 30 élèves X 3 prénoms, on arrive à 1440 prénoms !! Bon j’ai laissé tomber.
Je suis content de mes débuts en tant que prof même si ce n’est pas toujours facile. Les élèves sont distraits et certains n’ont aucune motivation pour apprendre le français. J’essaye de rendre les cours attrayants sans pour autant que cela devienne la récréation. La difficulté résulte aussi dans le fait que les classes sont parfois nombreuses. J’ai des cours avec 40 élèves ce qui rend la pratique de l’oral impossible. Interroger un élève pour le faire répéter ou corriger une phrase et c’est les 39 autres qui s’agitent !
Ce qui me plaît par ailleurs c’est la liberté que j’ai à élaborer mes cours. J’essaye donc avec les plus grandes classes de transmettre autre chose qu’un simple cours de français. J’ai commencé par exemple à étudier des thèmes comme l’amitié, le respect de l’environnement ou leur projet de vie futur. Cela amène souvent à de belles discussions et ce sont des sujets qu’ils n’ont pas l’habitude de voir. En revanche, avec les petites classes, je reste sur la présentation, les couleurs ou les jours de la semaine. Mais il faut bien commencer par cela.
Les élèves m’apprécient parce que je suis français et plus jeune que les autres profs. Ils aiment venir me saluer dans la cour en criant « monsieur Baptiste», m’offrir leur goûter ou m’apprendre quelques mots d’arabe. Alors je leur rends un sourire ou j’essaye de leur parler arabe et ils rigolent.
Voilà donc une petite vue d’ensemble de mes débuts au Caire. Certaines choses choquent, parfois agacent dans les habitudes égyptiennes mais je découvre aussi un peuple ô combien attachant et accueillant. Je profite bien sûr de cette année pour prier et nourrir ma foi. Passer du temps dans la chapelle des frères ou assister à la messe sont pour moi des moments de ressourcement qui me permettent d’apprécier ma mission et m’apportent un bel équilibre de vie. Je confie au Seigneur mon année, mes élèves, mes scouts mais aussi chacun de vous, famille et amis.
Agnès est arrivée en Terre Sainte quelques jours avant ses 23 ans pour s’occuper d’enfants polyhandicapés pendant un an. Elle venait d’avoir son diplôme d’éducatrice spécialisée et rêvait depuis longtemps de se mettre au service d’enfants en difficulté. C’est donc à Ain Karem qu’elle fait part de ses premières impressions.
Cela fait 18 jours que je suis à arrivée à Ain Karem. Je souhaite dans ce rapport revenir uniquement sur les premières impressions et sensations ressentie à mon arrivée.Je commence ce rapport avec cette phrase qui m’a été dite par Sœur Norma, une des trois sœurs qui tiennent le centre dans le quel je vis et travaille : « Ici nous sommes comme ta famille. »
L’avion
A l’aéroport ainsi que dans l’avion je ne réalise pas vraiment que je vais partir pendant un an sans revoir ma famille, ma chambre, mon pays, mes habitudes, mes amis… Je suis plutôt dans la projection de ce que va être mon lieu de vie, mon environnement, ma mission… Et ce n’est que quand je sens que les roues touchent le sol et que je vois défiler à toute vitesse ce paysage nouveau, que j’atterrie vraiment. Physiquement j’atterris, mais psychiquement aussi, je m’aperçois que c’est bien réel, ce ne sont plus que des spéculations, des discours racontés à mes proches, des rêves…Non, ça y est, je suis bien arrivée dans ce pays pour y vivre, y travailler et me construire pendant un an. Plusieurs émotions paradoxales viennent s’entremêler en moi : une grande joie, proche de l’excitation et de l’euphorie. Mais je me sens aussi un peut nerveuse et craintive de ce que je vais trouver : est-ce que ce sera comme je l’imaginais ; est-ce que moi je vais correspondre à ce que les personnes qui m’accueillent attendaient de moi ? Je me presse de sortir de l’avion, de passer les contrôles et de récupérer ma valise pour ne pas faire attendre sœur Pascale qui m’attendait déjà. Quand je sors, je la repère tous de suite : petite, en habit blanc. Elle m’accueille bras ouvert avec son beau sourire. Ce qui apaise tous de suite toutes mes émotions et me permet d’être moins « dans tous les sens ». Elle m’offre généreusement un beignet au fromage et de l’eau avant que l’on aille au centre. Durant le trajet nous discutons du centre, des autres volontaires et du travail que je vais faire. Je regarde également les paysages, fascinée par le fait que je suis dans ce pays et émerveillée d’en découvrir ses couleurs de fin journée avec un beau ciel un peut rose-orangé, ses formes, sa flore, ses routes et ses villes.
L’arrivée au centre
Il fait nuit, la voiture roule depuis une petite demi-heure. Les lumières des villes scintillent sur un ciel un peut violet. Quand la voiture entre dans Ain Karem, je suis surprise de voir des bars et des restaurants bien remplis de tous les cotés. « Ce village », comme le dit Sœur Pascale est très animé et très vivant. Nous montons sur une route étroite et très pentue, là, sœur Pascale me dit que nous sommes arrivées. Je découvre alors une immense propriété. Je lui redemande : « ici ? » – « Oui » me répond-elle. Je suis impressionnée ! Je ne m’attendais pas du tout à un endroit comme celui-ci. Dans mes représentations des religieuses vivent simplement, dans une certaine pauvreté. Et là je vois cette magnifique maison se dresser devant moi. Je suis donc positivement surprise car tout ce que je vois surpasse toutes les idées imaginaires que je m’étais faite.
Voici une lettre du patriarche chaldéen Louis Raphaël Sako à propos de la manifestation de demain prévue en Irak.
« Depuis le début des manifestations, le 1er octobre 2019 , dans toutes nos églises nous prions pour la stabilité de notre pays et suivons avec attention les manifestations prévue pour le vendredi 25 de ce mois. Nous faisons appel à la conscience des responsables du pays, pour écouter sérieusement les demandes des personnes qui se plaignent de la misère, de la dégradation des services publics et de la propagation de la corruption dans une grande partie du pays, ce qui n’a fait qu’aggraver la situation. C’est la première fois depuis 2003, que les manifestants ont exprimé leurs revendications pacifiquement et leur distance vis-à-vis de la politisation, rompant ainsi les barrières sectaires pour se ranger sous l’identité nationale irakienne. C’est presque un pèlerinage patriotique. Au moment où nous sommes solidaires des personnes qui expriment leur souffrance et aspirations pour des lendemains meilleurs, nous demandons à tous de prendre la responsabilité de manifester de manière pacifique et civile, en respectant les biens publics et en évitant les dérapages qui ne feraient que compliquer la situation. En outre, nous demandons aux forces de sécurité de respecter le droit des manifestants et d’éviter les méthodes violentes. Il est l’heure d’affronter, de manière responsable, les problèmes accumulés par un dialogue sérieux et concret, en cherchant des personnes spécialisées et connues pour leur honnêteté et leur amour de la patrie, afin qu’ils gèrent les affaires du pays. Seigneur de la paix, donne à notre pays la paix. »
Invité de KTO TV, Vincent Cayol, Directeur des Opérations de L’Œuvre d’Orient s’exprime sur la situation actuelle au Liban. Retrouvez la vidéo de l’interview ci-dessous :
Je suis arrivé à Addis-Abeba au début de la semaine qui précède une grande fête du calendrier orthodoxe, Mesquel, ou l’Invention de la Croix. De moins en moins d’ouvriers sur le chantier, de plus en plus de monde en tenue blanche les rues, je sentais que quelque chose se préparait. Jusqu’au vendredi soir : toute la ville s’est rassemblée sur la place centrale, baptisée Mesquel Square, pour allumer un immense bûcher en mémoire de la découverte de la Vraie Croix par Sainte Hélène. Cérémonie magnifique : toute la ville en tenue blanche, robe et voile pour les femmes, chemise et veston pour les hommes, allumant des cierges et chantant des psaumes devant une procession représentant l’Arche d’Alliance, la Reine de Saba et Sainte Hélène. Surpris par la joie de ce peuple fier et pieux.
Une chose m’a rapidement donné envie de faire partie de cette ville : les transports. Hormis la marche, le principal moyen de transport est un minibus de neuf places dans lequel on tient à vingt-cinq et qui nous pousse d’un point à l’autre de la ville pour 3 birr (6 centimes). On y monte au retour du travail en costume, en revenant du marché avec ses poules…
En revanche, une chose pèse un peu au début quand on est étranger : tout le monde nous dévisage avec des regards curieux en criant Farenj ! (Étranger). Mais après quelques jours on s’en moque, on leur crie en retour Abesha ! (Abyssin, Éthiopien) et on avance. Ça et le Farenj price au marché, à peu près le triple du prix Abesha, qui nous donne une idée de la marge qu’on a quand on part négocier une paire de chaussures ou un bout de tissu.
Chantier
Quand je suis arrivé sur le chantier des frères, je me suis dit : tu vas t’amuser à gérer un chantier pareil. On travaille en sandales sur des échafaudages en perches d’eucalyptus clouées, on essaye d’éviter de toucher les fils dénudés pour ne pas faire sauter le poste à souder ou la disqueuse. On s’y habitue, ce sont les moyens dont on dispose ici. La répartition des tâches surprend aussi : les hommes sont sur les murs et les terrasses, les femmes ploient sous le fardeau des seaux de mortiers, des briques et des dalles qu’elles leur portent à travers le chantier. Le niveau d’exigence des travailleurs est un peu en dessous de ce qu’on souhaite avec les frères, et plusieurs prestataires vivent dans une sorte de retard permanent. Ce qui fait qu’on est utiles nous les volontaires, pour contrôler le travail des ouvriers, leur demander des corrections, hâter nos fournisseurs en retard.
École de vie
Un des principaux apostolats des Frères de Saint Jean à Addis-Abeba, c’est l’École de vie, qu’ils organisent tous les week-ends pour huit jeunes Éthiopiens. Ma seule mission pour le moment était d’être au milieu de ces jeunes, et j’étais heureux d’entrer facilement en relation avec eux. Je suis marqué par la joie qu’ils ont de participer aux activités, et par les amitiés saintes qui grandissent entre eux dans ce cadre.